- Virgule
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La virgule, du latin virgula (« petite baguette » ou « petite verge »), est un signe de ponctuation.
Sommaire
Linguistique et typographie
En typographie, la virgule est un signe de ponctuation permettant, à l'origine, d'insérer une respiration dans la phrase. Comme toutes les autres ponctuations, elle a gagné, dans la langue écrite, une multitude de rôles que la langue orale ne manifesterait pas simplement par la pause.
Elle structure, par exemple, la construction de la phrase, que ce soit en liant (rôle connecteur) ou en séparant (dans le cas d'incises) les groupes syntaxiques. Par exemple, dans une énumération, la virgule sépare les termes énumérés, sauf, en français, pour le dernier, qui n'est pas précédé d'une virgule quand il est précédé par une conjonction (par exemple « et »). L'abréviation « etc. » – « et cætera » (« et tout le reste ») – est nécessairement précédée d'une virgule. On le voit, ces règles appartiennent autant à la notation de la langue orale qu'à la syntaxe et à l'orthotypographie.
Une forme de virgule avortée
En 1856, P. Villette a rédigé un « Traité raisonné de ponctuation », un petit fascicule de soixante-quatre pages[1] et proposé une « virgule d'exclamation » ou « virgule exclamative », qui est un point d'exclamation dont la virgule remplace le point. Villette ne donne de nom à cet élément de ponctuation que « signe nouveau », mais sa traduction typographique est limpide, son utilisation très claire : il s'agit notamment de mettre fin à la « licence poétique » qui consiste à mettre parfois un bas-de-casse après un point d'exclamation.
Forme diacritée : virgule souscrite
Ș ș Ţ ţ La virgule souscrite est utilisée comme signe diacritique en roumain sous le s (« ș » et « Ș ») et le t (« ț » et « Ț »). Une cédille est parfois utilisée à sa place, mais c’est une forme incorrecte. Le d virgule (« ḑ » et « Ḑ ») était utilisé dans l’alphabet roumain au XIXe siècle pour indiquer le son z lorsqu’il était dérivé du d latin.
De la même manière, certains considèrent les diacritiques sur les consonnes lettonnes ģ, ķ, ļ, ņ, et ŗ comme des cédilles. Bien que leurs glyphes et noms Adobe soient « virgule », leurs noms dans le standard Unicode sont g, k, l, n, et r cédilles. Ils ont été introduits dans Unicode avant 1992 et ne peuvent plus être modifiés.
En tchèque et en slovaque, les diacritiques sur les caractères ď, ť, et ľ, qui ressemblent à des virgules en exposant, sont des carons.
En mathématiques et dans l'écriture des nombres
Dans l'écriture des nombres, la virgule peut servir de séparateur décimal : selon la résolution 7 de la 9e CGPM ([1], 1948) et la résolution 10 de la 22e CGPM ([2], 2003), le point (dit « point britannique ») comme la virgule peuvent être utilisés comme séparateur décimal, selon l'usage local (l'usage en France étant d'utiliser la virgule).
En anglais, on utilisait autrefois la virgule pour séparer les groupes de trois chiffres (milliers, millions…) au sein d'un nombre ; cet usage a été invalidé par les CGPM, il faut utiliser à la place une espace insécable. Par exemple, avant 1948, « one million three hundred thousand twenty two » pouvait s'écrire en anglais « 1,300,022 » ; depuis 1948, il devrait s'écrire « 1 300 022 ».
L'utilisation de l'écriture décimale (avec un séparateur qui deviendra une virgule par la suite) date du XVIe siècle et a été popularisée, en partie, par Simon Stevin[2], ce qui a permis des calculs beaucoup plus simples que l'écriture par fractions.
Voir aussi Wikipédia:Conventions concernant les nombres.
Informatique
En Smalltalk, la virgule n'est pas un élément syntaxique. C'est un message binaire qui permet de concaténer des collections.
Notes et références
- Cité dans « Orthotypographie », de Jean Méron, aux éd. Convention typographique.
- A. Schärlig, « Avant la virgule », Tangente, n° 120, janvier-février 2008, p. 16-18.
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