Sexualité humaine

Sexualité humaine
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Détail d’une scène sur le temple de Lakshmana à Khajurâho (Inde) vers 950.

La sexualité humaine représente un champ de recherches comportementales, sociales, culturelles et civilisationnelles plus ou moins lié à la satisfaction des plaisirs sexuels. Née de l’analyse physiologique et psychologique des troubles sexuels, la sexologie est considérée comme la science de la sexualité chez l’être humain, dans ses composantes médicales et sociologiques (y compris et surtout celles de la neurobiologie, de la psychiatrie et de la psychanalyse).

Article détaillé : sexologie.

Au sens le plus large, la sexualité peut également se définir comme une « pratique sociale » engendrant des comportements sexuels dans lesquels s’inscrivent, pour un individu donné, des orientations sexuelles et, à l’échelle de la société, des normes sociales structurées autour de contraintes historiques ou religieuses, médicales ou légales. Les notions psychanalytiques de perversions et la loi fixent les limites jugées socialement acceptables des orientations ou comportements (harcèlement, Abus sexuel sur mineur, viol).

Cette multiplicité de facteurs fait de la sexualité humaine un domaine où s’expriment des enjeux médicaux (santé, prévention), sociaux, philosophiques (plaisir) ou politiques (militantisme, législation).


L'objectif de cet article est de présenter : 1) les différentes valeurs et modèles normatifs de la sexualité, 2) les analyses de ces normes et valeurs, et 3) l'influence structurante des normes et valeurs sur la sexualité.

Les comportements sexuels sont décrits dans l'article Comportement sexuel humain.

Sommaire

Pratiques sexuelles : Actes, troubles, prévention

Principes de l'activité sexuelle

Le psychanalyste Herbert Rosenfeld pour tenter d'expliquer et de définir la sexualité dans sa globalité, prenant ainsi en compte la paraphilie, énonça trois grandes idées de base.

Le premier point est que selon Rosenfeld l'on peut distinguer en tout et pour tout 3 catégories d'actes d'ordre sexuel, et qui sont : le plaisir de la pénétration, le plaisir à se faire salir, et enfin le plaisir à se trouver écrasé (par exemple piétinné). Pour lui ces 3 formes se mélangent plus ou moins dans toutes sexualités, sachant que la forme normale privilégie l'acte de pénétration.

Le second point est que dans toutes formes de sexualité l'on trouve d'abord un acte que l'on désire réaliser, puis en second vient l'organe sur lequel se porte le fantasme et qui n'est autre que la partie du corps chez le partenaire qui permet de réaliser l'acte sexuel en question. Or c'est cet acte qui décide de la partie du corps sur laquelle se portera le désir. Ceci expliquerait notamment le fétichisme du pied.

Le troisième et dernier point est que d'une façon générale dans tout acte sexuel l'on trouve deux acteurs, chacun ayant un rôle opposé et complémentaire. En effet pour chacun des 3 actes de base cités précédemment l'on peut distinguer un agent actif et un autre passif : pénétrer/se faire pénétrer, salir/se faire salir, écraser/se faire écraser. Ces plaisirs semblent en effet opposés et complémentaires.


Normes et diversité des comportements

Article détaillé : comportement sexuel humain.

Les comportements sexuels ne se limitent pas au rapport sexuel et sont très diversifiés. Ils peuvent se réaliser seul, à deux, ou en « groupe » et n’impliquent pas nécessairement un coït. Les religions fixent le plus souvent les normes de ce comportement (comme l’obligation d’une finalité de reproduction dans la doctrine catholique), suivant une structure que l’on peut déconstruire par une analyse historique (cf. Alain Corbin) ou philosophique (cf. Michel Onfray) ou encore neurobiologique (cf.Comportement érotique Serge Wunsch).

La diversité des comportements sexuels humains s'explique en raison des modifications du cerveau humain au cours de l'évolution. Le comportement de reproduction des mammifères est devenu chez les hominidés, et surtout chez l'homme, un comportement érotique, dont le but est la recherche du plaisir érotique par la stimulation des zones érogènes[1].

Article détaillé : comportement érotique.

Troubles du comportement sexuel

Troubles physiologiques

Sur un plan physiologique, si on considère le comportement sexuel comme un moyen exclusivement destiné à parvenir à l’excitation sexuelle puis à l'orgasme ; on peut considérer comme troubles du comportement :

Troubles psychiatriques

Bien qu’indissociable du corps, on peut aussi distinguer d’autres limites sur le plan psychologique ou social situé dans un vif débat militant sur les principes normatifs ; ces troubles sont considérés comme des « perversions », des paraphilies soit des « infections psychiatriques » dites « de longue durée »,

Article détaillé : Perversion.

Prévention et enjeux médicaux

Prévention médicale

Article détaillé : MST.

Les pratiques sexuelles peuvent causer nombres de maladies transmissibles via des rapports sexuels (MST). Des méthodes de protections sont disponibles afin de diminuer les risques (préservatifs, condom).

Contrôle des naissances

Article détaillé : Planning familial.

Il existe aussi des méthodes de contrôle des naissances, en lien avec les pratiques sexuelles et la prévention médicale (contraception). Le planning familial désigne ainsi les moyens permettant aux familles de contrôler les naissances.

Sémantique et émergence

Erotisme, pornographie

Sexualité, sensualité

Suivant une question assez proche de la distinction entre érotisme et pornographie, il peut paraitre légitime de chercher la frontière délicate qui sépare la sensualité de la sexualité ? Il est pourtant difficile d’établir une limite entre plaisir sexuel et non-sexuel, y compris dans celui provoqué simplement par le contact de quelqu'un d'autre. Dans un exemple quotidien, le fait de tenir une main peut avoir une connotation fraternelle, amicale, ou sexuelle, selon l‘endroit, la situation et bien d'autres facteurs culturels. Ce type de comportement érotique est en fait un long apprentissage des faits et gestes qui sont généralement définis comme sexuels tout en ayant d'autres connotations selon les circonstances. Cette distinction peut s’établir sur des règles sociales locales, mais aussi d'un individu à l'autre et chez le même individu, en fonction du moment. Quelques critères peuvent être comparés :

Baiser, faire l'amour

Baiser : Ce mot, d'origine familière a un sens bien précis. C'est avoir des rapports sexuels en n'éprouvant aucun sentiment pour son partenaire, c'est avant tout un plaisir.

Faire l'amour : Deux personnes s'aiment et expriment leur amour sous forme sexuelle.

La différence entre ces deux expressions est bien souvent morale.

Le fantasme, le désir, l’inimaginable…

La vie sexuelle englobe l’ensemble des activités sexuelles d'une personne (les rêves érotiques, les fantasmes, la masturbation, et les rapports partagés), la libido exprimant une part de désir explicative du comportement sexuel. La plupart des personnes focalisent leur désir sur la ou les personne(s) avec qui elles ont des relations sexuelles, ou avec lesquelles elles désireraient en avoir. Beaucoup prennent plaisir à fantasmer, simplement en se basant sur leur imagination, ou en lisant des livres à caractère sexuel, des magazines érotiques, voire en visionnant des films ou en imaginant telle ou telle situation érotique.

Articles détaillés : Pornographie et Érotisme.

Ces fantasmes ne sont pas forcément réalisés ensuite ; il n’empêchent qu’ils portent en eux une large part normative. C’est ainsi que les « normes » de la pornographie s’inscriront dans le quotidien et l’intimité sexuelle de nombreux couple, prolongeant un rapport aux deux sexes si ancien qu’il pourrait être considéré comme « civilisationnel ». C’est aussi cette structuration que voulait abolir certains mouvements minoritaires, ce que résument Pascal Bruckner et Alain Finkielkraut en quatrième de couverture du Nouveau désordre amoureux (1977) : « que toutes ces révoltes enfin ne présagent ni un autre règne ni un nouveau monde pacifié mais que s’infiltre peu à peu dans le vieux dispositif occidental de l’Éros orgastique et nécessairement hétérosexuel un désordre qui est la fin des incompatibles, le brouillage des repères, la coexistence possible dès maintenant de toutes les sexualités y compris les plus sentimentales. Retour du risque et, au centre du texte, la formule "je t’aime" ».

L’éveil à la vie sexuelle

  • Premières sensations. Il est généralement reconnu que les enfants sont capables de ressentir un plaisir sexuel, même s'ils ne peuvent sérieusement ni s'engager dans des rapports, ni se reproduire ; Freud, entre autres, a pourtant démontré que tout individu, quel que soit son âge, exprime une « sexualité » mais celle-ci reste « indéfinie » chez l’enfant (notamment en termes de genre, d’actes,…).
Le « premier baiser », un évènement mémorable
  • Signes physiologiques. L’entrée physique dans la sexualité est biologiquement marquée différemment entre filles et garçons : pour les premières, l’apparition des règles vers 13 ans marque une rupture avec l’enfance ; pour les garçons, la masturbation, pratiquée en solitaire et marginalement en groupe, est incontestablement le premier signe d’une vie sexuelle vers 14 ans[2].
  • Premières expériences. Le contexte et l’âge du premier partenaire ont beaucoup évolué : dans les années 1950, les rencontres avaient lieu à la faveur des bals, du voisinage, de la famille ; aujourd’hui, elles ont le plus souvent lieu dans le contexte études (collège, lycée, université,…). Une étape est remarquée avec le « premier baiser » (soit « avec la langue ») qui laissera un souvenir majeur : l’âge lié à cet évènement a également évolué au cours du dernier demi-siècle passant de 16-17 ans à 13-14 ans (concomitant à l’apparition des premiers signes physiologiques). L’âge du premier rapport sexuel (au sens strict) tend également à s’abaisser et à s’égaliser passant de 21 ans pour les filles et 19 ans pour les garçons à 17 ans ½ pour les deux. S'ouvre alors une « jeunesse sexuelle ».

Orientation sexuelle

Hétérosexualité: Scène érotique entre un jeune homme et une hétaïre. Détail d'une œnochoé attique à figures rouges, v. 430 av. J.-C. Provenance : Locri (Italie).

Orientation ou attirance sexuelle

Les principales orientations

Article détaillé : Orientation sexuelle.

L'orientation sexuelle décrit une attirance sexuelle « dominante », principalement en fonction du sexe des partenaires. La plus fréquemment déclarée est l'hétérosexualité, c'est-à-dire l'attirance sexuelle pour le sexe opposé. Jusque vers le milieu du XXe siècle, c'était la seule orientation admise comme étant « normale », les autres étant qualifiées de maladie ou de perversion. On admet désormais différentes attirances vis-à-vis des sexes que l’on nomme homosexualité (attirance pour le même sexe) bisexualité (préférence non exclusive pour le même sexe ou l’autre sexe).

Orientations dites « déviantes »

Article détaillé : Paraphilie.

Les autres attirances sexuelles que les quatre citées ci-dessus, qui peuvent parfois être qualifiées d'« orientation » lorsqu'elles sont majoritaires chez une personne, sont le plus souvent jugées comme sortant des normes acceptés. Elles sont alors classées dans les paraphilies (voir OMS). Notons que ces « perversions » sont jugées déviantes ou non, selon le lieu et l'époque : en fonction des législations, leur mise en application peut être considérée comme délictueuse ou criminelle. Les lois et les normes sociales entourant l'orientation et l'attirance sexuelles tendent à varier selon les cultures.

Genre ou préférence sociale

Le genre : une identité non-organique

La représentation du nu et de la sexualité humaine sous l'influence du christianisme : le "cache-sexe".
Peinture Renaissance de Hans Baldung.
Article détaillé : Genre (sciences sociales).
Articles connexes : Femme et homme.

Le genre décrit le sentiment qu’a un individu d'avoir une identité sociale « féminine », « masculine » ou autre, indépendamment de son sexe. Dérivant des gender studies, le « genre », parfois appelé « sexe social », est une identité construite par un individu dans son environnement, que l'on peut considérer non pas comme des données « naturelles » (organe sexuel), mais comme le résultat de mécanismes extrêmement forts de construction et de reproduction sociale, se reliant aux rôles attribués aux personnes selon leur sexe, c'est-à-dire la « masculinité » ou la « féminité ».

La question du transsexualisme

Article détaillé : Transsexualisme.
Articles connexes : Transgenre et Travestissement.

Considéré par l’OMS comme une paraphilie, le transsexualisme n’est pourtant pas une orientation sexuelle mais une identification sociale de genre (cf. le néologisme transgenre). Dans les faits, un transsexuel peut très bien être hétérosexuel, homosexuel, bisexuel, ou encore asexuel - le transsexualisme n'ayant aucune incidence sur la sexualité effective d'un être humain.

Quelques limites normatives

Genre

Si la différence anatomique des sexes est biologique, celle du genre peut s’affirmer comme « sociale » voire « militante », au sens anglo-saxon du mot gender lié aux mouvements LGBT, à la révolution sexuelle et à la contre-culture. Les définitions homme/femme sont alors affaire de revendications. L'appartenance revendiquée à un genre ne détermine aucunement les comportements ou l'orientation sexuels.

Article connexe : transexualité.

Homo-bi-sexualité

Article connexe : Orientation sexuelle.

Les études statistiques sur la sexualité définissent de multiples catégories allant de l’attirance exclusive pour l’autre sexe (« hétérosexualité »), une attirance préférentielle pour le même ou l’autre sexe (« bisexualité »), et une attirance exclusive pour le même sexe (« homosexualité ») ; dans cette acceptation qui n’inclut pas la notion de pratiques (franchir le pas) ou de fréquence (il y a combien de temps), environ 10% de la population peut être considérée comme bisexuelle avec une légère supériorité des femmes qui s’explique surtout par une réticence d’aveux chez les hommes[3]. Il est à noter que les populations homo/bisexuelles ont des caractéristiques propres comme : un âge moins élevé pour le premier rapport, un plus grand nombre de partenaires (rarement exclusif pour un seul sexe) et qui s’accompagne d’un profil social également différencié (études plus longues, grandes villes,…)[4]

Les MST et la peur du SIDA

Préservatif masculin enroulé.

La plupart des comportements sexuels impliquent le contact avec une autre personne (notamment des frottements qui s’accompagnent fréquemment de petits saignements ou de pertes de liquide séminal) et provoquent donc un risque de transmission de maladies sexuellement transmises. C'est en cela qu‘elles influencent les comportements : des pratiques sexuelles plus sûres sont recommandées (usage du préservatif), d’autres déconseillées ; à l’extrême, le risque de MST est parfois mis en avant pour faire valoir les idées de fidélité et de monogamie. C’est ainsi que les campagnes de sensibilisation contre le SIDA marquent un palier certain dans la logique introduite par la révolution sexuelle.

Place des croyances et religions

Le comportement sexuel, comme les autres activités sociales, est régi par des règles ou des coutumes qui varient en fonction de la culture locale (voir Moralité et Norme). Historiquement, les sociétés occidentales et des religions judéo-chrétiennes ont la plupart du temps regardé le sexe comme approprié uniquement lors d'une relation maritale et à des fins reproductives. L'idée selon laquelle les actes sexuels seraient dévalués lorsqu'ils sont réalisés en dehors d'une relation amoureuse à long terme et monogame est aujourd'hui encore largement répandue, bien que contredite par les données statistiques (cf. supra). Cependant, l'activité sexuelle en dehors du mariage et le sexe dit « occasionnel » sont devenus de plus en plus admis et courants dans la société, surtout au moment de la révolution sexuelle.

La religion et l’origine géographique exercent toujours une influence notable sur les comportements : les chrétiens ou les musulmans pratiquants déclarent ainsi moins de partenaires sexuels dans leur vie et ont une entrée dans la sexualité sensiblement retardée, à l’inverse des personnes se déclarant sans aucune croyance.

Enfin, les religions jouent un rôle majeur dans la réalisation des normes comportementales sexuelles : Alain Corbin[5] a ainsi mis en avant la structuration des comportements toujours considérés comme plus « acceptables » dans la société chrétienne (sexualité exclusivement limitée au coït hétérosexuel, position recommandée du missionnaire, interdit de la masturbation…), y compris dans les figurations pornographiques (tolérance de l’homosexualité féminine, refus de la sodomie…). D’autres religions, comme le tantrisme, semblent au contraire avoir poussé à leurs limites les expressions « libres » des comportements sexuels.

Place de la législation

La loi est bien entendu un palier normatif majeur car elle pose nettement des interdictions en considérant certains comportements sexuels comme des « crimes ».La plupart des pays condamnent ainsi les agressions sexuelles, l'inceste, le viol, les abus sur des mineurs, l'exhibitionnisme (à titre d'atteinte à la pudeur) ou la prostitution (activité sexuelle rémunérée).[réf. nécessaire]. Braver ces interdits peut constituer en soi une finalité : les écrits libertins et en particulier ceux du marquis de Sade affichent ouvertement la volonté de s’attaquer aux lois autant qu’aux croyances en abusant de certaines figures violentes ou illégales. Beaucoup de cultures considèrent en effet intolérable de forcer quelqu'un à s'engager dans une relation sexuelle s’il n'est pas consentant. Ceci s'appelle une agression sexuelle, qui peut être un attouchement sexuel ou, dans le cas d'une pénétration, un viol. La définition de ce terme peut différer selon les pays. En outre, précisément en ce qui concerne le consentement réel pour engager une relation sexuelle, celui-ci change suivant la culture. La législation définit ce qui constitue un consentement, et inclut une majorité sexuelle, l'âge minimum auquel le consentement d'une personne à avoir un rapport sexuel est considéré comme valable. En France, l'âge est fixé à 15 ans ; en Belgique et en Suisse, à 16 ans - en dessous de cet âge, il y a abus sexuel sur mineur ou atteinte sexuelle sur mineur. En France, les perversions sexuelles, excepté celles qui incluent une activité criminelle (dans les cas de pédophilie et de sadisme, par exemple), ne sont a priori plus condamnables en tant que telles.

Histoire d’une norme légale : la sodomie

Jusqu’au milieu du XXe siècle, certaines pratiques sexuelles, comme la sodomie, sont illégales dans la quasi-totalité des nations. Les lois interdisant l'homosexualité ont changé considérablement à travers l'histoire, évoluant en fonction de la culture, des tabous et des coutumes religieuses et sociales. De telles lois sont souvent visées ou appliquées différemment en fonction du sexe des personnes concernées. Par exemple, en Angleterre pendant le règne de la Reine Victoria, des lois contre le comportement homosexuel et contre la sodomie ont visé spécifiquement l'activité homosexuelle masculine, et n'ont pas abordé l'activité homosexuelle féminine. L'une des dernières victimes Anglo-saxonnes de cette législation fut Alan Turing, qui se suicida après avoir subi des injections hormonales forcées.

Plusieurs formes d'activités homosexuelles sont encore interdites dans certaines régions du monde. En 2003, la décision de la Cour suprême des États-Unis relative à Lawrence v. Texas a inversé toutes les lois sur l‘ensemble des états. Jusqu'alors, de telles lois se nommaient « lois sur la sodomie » et incluaient des textes sur l'âge de consentement et sur la « décence ». Ces pratiques jugées moralement inacceptables sont également incluses dans des définitions psychiatriques en tant que paraphilies. Aujourd’hui encore, la sodomie le demeure dans certains pays (notamment en Afrique et dans des pays musulmans, mais aussi dans certains États des États-unis, et même au Canada) même entre adultes consentants[6].

Classifications juridiques

Diversité des condamnations

Articles détaillés : Agression sexuelle et Viol.

Sujets à des variations suivant les pays, la nature et l'importance des religions, les États peuvent considérer des pratiques sexuelles comme condamnables par la loi :

  • Le viol, défini comme une agression sexuelle impliquant n'importe quelle pénétration, quel que soit l'objet ou la partie du corps qui pénètre, est presque toujours sévèrement puni, y compris au sein d'un couple marié (viol conjugal).
  • la sodomie, la fellation et/ou le cunnilingus sont des pratiques sexuelles parfois dénoncées comme des « pratiques déviantes » et réprimées pénalement.
  • La fornication, rapport sexuel entre un homme et une femme non mariés peut être réprimée pénalement dans certains États.
  • L'adultère, rapport sexuel entre une personne mariée et une autre personne qui n'est pas son époux, est un possible motif de divorce aux torts de celui qui le commet.

L'agression sexuelle en France

En droit français, les relations sexuelles entre « adultes consentants » ne sont pas punies pénalement, quelles que soient leur nature, et tant qu'il n'y a pas d'atteinte à l'intégrité physique.

  • Le viol est un crime jugé par la Cour d'assises qui se caractérise par une pénétration sexuelle non consentie. Les circonstances aggravantes sont : rapport d’autorité, menace, séquelles, vulnérabilité (enfants) ou conjugalité (loi du 4 avril 2006).
  • L'adultère n'est plus une infraction pénale depuis 1975 mais reste un motif de divorce, l'article 212 du Code civil français disposant que « les époux se doivent mutuellement fidélité ».

Notes et références

  1. Voir les références et les explications détaillées dans les articles comportement de reproduction, comportement érotique et comportement sexuel
  2. Récemment mesurées dans l’enquête sur le « Contexte de la sexualité en France », dite CSF, menée en 2006 et publiée par Nathalie Bajos et al., Enquête sur la sexualité en France…, 2008.
  3. cet écart tendant à se réduire sous certaines conditions
  4. Conséquence plus que cause : cette différenciation s’explique surtout par une meilleure tolérance des minorités sexuelles dans certains environnements sociaux. Voir Nathalie Bajos et Nathalie Beltzer, « Les sexualités homo-bisexuelles : d‘une acceptation de principe aux vulnérabilités sociales et préventives » in Enquête sur la sexualité en France, op. cit., p. 243-273
  5. Alain Corbin, , L’harmonie des plaisirs. Les manières de jouir du siècle des Lumières à l’avènement de la sexologie, Perrin, 2007.
  6. (en) Sodomy Laws

Bibliographie

Articles connexes

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