- Anulingus
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L'anulingus, ou anilinctus voire anilingus, est une pratique sexuelle consistant en l'excitation buccale de l'anus ou du périnée[1]. Cette pratique est aussi désignée par l'expression « feuille de rose »[2].
Sommaire
Pratiques
La région anale est une des zones érogènes du corps[3]. Mais l'anus n'est pas aussi spontanément érogène que les organes génitaux, et il faut parfois répéter régulièrement les stimulations pour éveiller la sensibilité érogène de la région anale. Chez un tiers des personnes qui pratiquent régulièrement les stimulations anales, surtout internes (stimulations digitales, sodomie), ces stimulations peuvent déclencher l'orgasme[4].
Article connexe : Comportement érotique.L'anulingus est une pratique surtout prisée par les homosexuels masculins, à la suite de l'intense érotisation de l'anus et du rectum qu'entraîne leur orientation sexuelle. L'orifice anal étant pour eux l'équivalent de la vulve, l'anulingus constitue un substitut du cunnilingus. Pour la personne utilisant sa bouche, on parle d'un anulingus actif. En revanche, pour la personne dont l'anus est léché, il s'agit d'un anulingus passif.
Utilisation comme lubrification
L'anulingus peut aussi être pratiqué comme une préparation à la sodomie. En effet la salive possède des propriétés lubrifiantes. Cependant, cette pratique ne constitue pas une lubrification cohérente avec l'usage du préservatif, l'anulingus présentant en lui-même des risques de transmission pour certaines MST.
Risques
Cette pratique sexuelle comporte des risques de transmission de maladies sexuellement transmissibles : virus (dont surtout hépatite, herpès), parasites intestinaux, bactéries.
Le risque de transmission des hépatites est particulièrement élevé pour l'Hépatite A, fort heureusement beaucoup moins dangereuse que les autres car réversible et peu grave pour un adulte sans fragilité particulière. Le risque de transmission des hépatites B et C (et potentiellement d'autres) est inférieur car celles-ci se transmettent par le sang; la contamination nécessite donc une fragilité particulière des muqueuses et une mise en continuité des compartiments sanguins de chaque personne. Ce risque n'est cependant pas exclu. Hors blessure et saignement, cette pratique comporte peu de risques de transmission du VIH.
Prévention
Outre une toilette minutieuse à l'eau et au savon, seule la digue dentaire permet de prévenir les risques de transmissions des MST.
- Digue dentaire
- l'utilisation d'une barrière en latex offre la même protection qu'un préservatif. Cet accessoire est le même que celui recommandé pour la pratique du cunnilingus. Il est malheureusement difficile à se procurer en dehors des fournisseurs spécialisés en articles médicaux ou des Sex shops. Cependant, il est tout à fait possible de s'en fabriquer une en découpant un préservatif dans le sens de la longueur.
- Lavement
- les inconvénients dus aux reliquats de matières fécales peuvent être réduits par la pratique du lavement avant l'acte, dans le cas d'un anulingus perforant qui s'apparente à une sodomie, mais également pour un anulingus plus classique où la proximité du contenu de l'ampoule rectale se fait sentir. Cependant, le lavement ne constitue pas une réduction du risque de maladies infectieuses, les germes ou les œufs les induisant ne sont pour la plupart pas situés dans les fèces. Les virus et bactéries les plus virulents sont situés dans la paroi intestinale ou dans le sang, et les œufs de parasites sont souvent déposés sur la marge de l'anus, dans les replis de celui-ci, attendant d'être transmis par voie manuportée.
Le lavement, par la contrainte importante qu'elle fait subir à la partie inférieure du tube digestif, ou de la mauvaise utilisation de la canule, ainsi que de ses bords potentiellement coupants, pourrait même induire des microlésions et augmenter les risques infectieux.
Le lavement peut être aussi pratiqué par plaisir : il s'agit alors de clystérophilie.
Cas des parasites intestinaux
Le cycle de transmission oro-fécal de certains parasites intestinaux est habituellement engendré par une mauvaise hygiène des mains après défécation ou par grattage de l'anus à cause du prurit induit par les parasites, ce qui est source d'autocontamination et de réinfestation.
Dans le cas de l'anulingus, cette contamination est extrêmement probable, voire systématique. Il peut s'ensuivre un cycle de réinfestations perpétuelles pour un couple dont les deux membres ont recours à cette pratique. Cette pratique n'est pas toujours prise en compte dans les risques potentiels de contamination oro-fécale.
Cas du ténia
Ce ver nécessite habituellement un hôte intermédiaire qui est le plus souvent un bovin ou un porc, chez qui la larve se développe et qui est consommé ensuite par l'être humain. Dans le cas de contamination par ingestion d'œufs de ténia, l'homme peut alors servir d'hôte intermédiaire de substitution. Il se développe alors une maladie correspondant au développement de l'œuf appelé cysticercose, autrement plus dangereuse que la Tæniasis, infection classique due à l'absorption d'aliments trop peu cuits. Cette maladie provoque des atteintes très graves des muscles voire du cerveau.
Il est donc recommandé de ne pas pratiquer l'anulingus sur une personne souffrant de tæniasis sans une protection par digue buccale. Toutefois la contamination est moins probable en raison de la taille des proglottis, visibles à l'œil nu.
Orthographe et désignations
Le mot semble avoir été créé de toutes pièces à l'époque moderne. De nombreuses orthographes ont été utilisées de manière plus ou moins abusive, sans que l'une d'entre elles se soit aujourd'hui imposée. On recense ainsi les variantes : anulingus (la plus commune en français, sa relation avec le mot anus étant évocatrice, et la racine lingus se retrouvant dans cunnilingus), anilinctus, analingus (ces deux versions seraient inspirées de l'anglais), anilingus, anulinctus, analinctus. De manière générale, toutes les combinaisons des préfixes ana-, ani-, anu- et des suffixes -lingus, -linctus ont été utilisées. Les préfixes anna- ou annu- sont toutefois impropres.
Un certain nombre de mots anglais sont utilisés, souvent dans le cadre de la pornographie; le plus connu est "rimming".
L'expression rapport bucco-anal s'écrit elle aussi selon plusieurs variantes : rapport buccoanal, rapport oroanal, rapport oro-anal. Le terme retenu dans la Wikipédia en anglais est contact anal-oral. La traduction du rapport Monica Lewinsky emploie l'expression contact oral-anal.
La connotation plus poétique de certaines périphrases permet d'atténuer l'image du terme. Comme toute expression argotique, c'est aussi un code permettant de ne pas dévoiler la vraie nature de l'acte. Il est même possible que ces termes soient antérieurs aux précédents, plus médicaux :
- feuille de rose : cette expression se réfère à l'aspect de l'anus. Les pétales froissés d'une fleur fermée et leur défroissement lors de l'ouverture du bouton de la rose est dans ce contexte très représentatif de la dilatation de l'anus.
- fleur de rose : Cette appellation moins fréquente représente plus le fait que l'on associe l'anus aux pétales.
- pétale de rose : désignerait plus particulièrement l'anulingus perforant.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Positifs, site d'information sur les IST
- Sida-info-service, page sur les risques de contamination en fonction des différents types de rapports sexuels
- Doc-Johnson, dans un article sur le SIDA, ce site classe la pratique comme à faible risque de transmission de cette maladie.
Notes et références
- (fr)Sexualité : l'anulingus, ce qu'il faut savoir sur www.plurielles.fr. Consulté le 19 septembre 2010.
- (fr)A la découverte de l'anulingus sur www.femme-au-feminin.com. Consulté le 19 septembre 2010.
- (fr)zone érogène sur forum.doctissimo.fr. Consulté le 19 septembre 2010.
- (fr) WUNSCH Serge, Thèse de doctorat sur le comportement sexuel [PDF] EPHE-Sorbonne, Paris, 2007.
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