Saint-Saturnin-du-Port

Saint-Saturnin-du-Port

Pont-Saint-Esprit

43°36′43″N 3°52′38″E / 43.61194, 3.87722

Pont-Saint-Esprit

Pont-Saint-Esprit, l'église Saint Saturnin et le pont médiéval sur le Rhône
Pont-Saint-Esprit, l'église Saint Saturnin et le pont médiéval sur le Rhône

Administration
Pays France
Région Languedoc-Roussillon
Département Gard
Arrondissement Arrondissement de Nîmes
Canton Canton de Pont-Saint-Esprit
(chef-lieu)
Code Insee abr. 30202
Code postal 30130
Maire
Mandat en cours
Gilbert Baumet
2008 - 2014
Intercommunalité Communauté de communes Rhône Cèze Languedoc
Site internet www.pont-saint-esprit.fr
Démographie
Population 9 661 hab. (2006)
Densité 522 hab./km²
Gentilé Spiripontains, Spiripontaines
Géographie
Coordonnées 44° 15′ 27″ Nord
       4° 38′ 57″ Est
/ 44.2575, 4.64916666667
Altitudes mini. 36m m — maxi. 187m m
Superficie 18,49 km²

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Pont-Saint-Esprit (en occitan Lo Pònt Sant Esperit) est une commune française, située dans le département du Gard et la région Languedoc-Roussillon.

Les habitants et habitantes de Pont-Saint-Esprit sont les Spiripontains et Spiripontaines.

Sommaire

Géographie

La ville de Pont-Saint-Esprit est située au bord du Rhône au confluent de l'Ardèche et du Rhône à la frontière immédiate de 3 départements : le Gard, l'Ardèche et Vaucluse , sans compter la Drôme dont le territoire vient lécher à queques km prés le département du Gard . Pont-Saint-Esprit est ainsi au carrefour stratégique de trois régions : Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Histoire

Moyen Âge

Pont-Saint-Esprit, l'église Saint Saturnin vue depuis le pont Saint-Esprit
Vue d'ensemble du pont médiéval enjambant le Rhône à Pont-Saint-Esprit

La ville s’appelait au milieu du Moyen Âge Saint-Saturnin-du-Port (en latin Portum Sancti Saturnini [1]). Le nom actuel de la ville lui vient de la construction du pont sur le Rhône par le frère de saint Louis, le comte de Poitiers et de Toulouse Alphonse de Poitiers[2] ; elle commença en 1265 pour s’achever en 1309[3]. D’après Viollet-le-Duc, elle fut confiée à la branche pontife des Hospitaliers (la branche des constructeurs de ponts, formée par ces moines-soldats pour faciliter les pèlerinages) et dirigée par Jean de Tensanges[4] ou de Thianges[5]. Ce pont reliant la Provence au Languedoc, en aval du Rhône, a longtemps constitué un point de passage privilégié sur le Rhône.

Au XVe siècle, Isabeau de Bavière, reine de France, prétendant avoir seule, à l'exclusion du dauphin Charles son fils le gouvernement et l'administration du royaume, au nom du roi Charles VI tombé en démence, se lie pour accomplir son pernicieux dessein, avec le duc de Bourgogne, ennemi du roi et du dauphin. Isabeau, pour amener le peuple à son parti, fait passer des émissaires dans toutes les provinces, particulièrement en Languedoc où on avait tant à se plaindre du gouvernement du duc de Berri ; et pour y mieux réussir, elle fit publier partout, qu'on ne paierait plus de subsident. La ville de Pont-Saint-Esprit, influencée par Gui de Brosse ou de Broce, moine bénédictin du prieuré de Saint-Pierre et cousin de Jean 1er de Brosse, maréchal de France vivant à la même époque, fut la première de la province qui ouvrit ses portes au parti bourguignon, et reçut dans ses murs, en 1418, les délégués de la reine et du duc de Bourgogne pour gouverner, au nom du roi dans tout le Languedoc.

Gui de Brosse, appelé par Charles VI à Troyes en Champagne, où il résidait avec la cour, fut admis auprès de son souverain qui, à l'instigation de la reine, l'avait choisi pour remplir une mission importante dans le Midi, et après qu'il lui eut donné audience, le roi le chargea d'aller trouver de sa part le comte de Foix, son lieutenant en Languedoc, et de lui déclarer ainsi qu'aux gens d'église, aux nobles et aux communes de sa province, sa résolution de défendre qu'on rendit aucune sorte d'obéissance à celui qui se dit le régent du royaume. Cinq jours après, (18 novembre 1419), le roi donna les instructions par écrit à Gui de Brosse qui prit congé, et se rendit diligemment à Béziers où le comte de Foix, gouverneur du Languedoc tenait l'assemblée générale des trois ordres de la province. On dit à ce sujet que le gouverneur avait secrètement l'intention de faire déclarer tout le pays en faveur du dauphin en sa qualité de régent du Royaume ; mais Gui de Brosse présentant au comte de Foix, l'ordre formel du roi le fit changer de résolution et l'amena au parti de la reine et du duc de Bourgogne. Gui eut le même succès auprès des Grands et du peuple, si bien que l'archevêque de Toulouse, le clergé en général et le plus grand nombre des communes, enfin tout le Languedoc, à l'exception de la ville de Beaucaire et de son sénéchal, des villes de Roquemaure, Fourques, Saint-André-lès-Avignon ; tout le pays, à cette exception près, embrassa le parti d'Isabeau de Bavière, gouvernant au nom du Charles VI, malade et en démence. Cependant, l'année suivante, le dauphin reconquit le Languedoc et Gui de Brosse fut emprisonné à Avignon puis remis à son supérieur hiérarchique, le cardinal de Cambray grâce à qui il se retrouva sain et sauf dans son cloître. [6],[7]

Renaissance

Le très grand lavoir de Pont-Saint-Esprit

En 1562, la ville est prise et pillée par le baron des Adrets[8] alors qu'Antoine de Broche alias de Brosse, (docteur en droit, 1er Consul et Député pour la ville du Saint Esprit et appartenant à la famille de Gui de Brosse précédemment cité) levait une compagnie d'hommes d'armes qu'il commandait dans la ville du Saint Esprit. Ceci se reproduisit une seconde fois en 1567, mais l'année suivante (1568), Antoine de Broche contribua puissamment à le faire rentrer sous l'obéissance du Roi. En 1576; Antoine de Broche seconda, avec le même succès, l'entreprise du capitaine de Luynes, qui sur la révélation à lui faite des menées secrètes du Maréchal de Damville-Montmorency, Gouverneur commandant de la province du Languedoc, tendant à remettre les protestants en possession du Pont-Saint-Esprit, fit arrêter le frère du Maréchal furtivement introduit dans la place pendant la nuit pour y fomenter la révolte. En récompense, Henri III nomma Luynes, Gouverneur du Pont-Saint-Esprit et adressa une lettre autographe à Antoine de Broche, datée de Blois, le 10 mars 1577.

Période révolutionnaire

Elle fut chef-lieu de district de1790 à 1795.

Époque contemporaine : l'affaire du "pain maudit" (1951)

Pendant l'été 1951, une série d'intoxications alimentaires frappe la France, dont la plus sérieuse à partir du 17 août à Pont-Saint-Esprit, où elle fait 7 morts, 50 « internés » dans des hôpitaux psychiatriques et 250 personnes affligées de symptômes plus ou moins graves ou durables. Le corps médical pense alors que le « pain maudit » aurait pu contenir de l'ergot de seigle, mais sans en avoir la preuve. Le pain acheté dans la boulangerie Briand provoque vomissements, maux de têtes, douleurs gastriques, musculaires, et accès de folie (« convulsions démoniaques », hallucinations et tentatives de suicide), troubles pouvant évoquer l'ergotisme. La ville est prise de panique ; un journal, cité par l'historien Steven L. Kaplan, observe :

Alors, faute du nom du mal, on veut connaître celui de l'homme responsable. Les versions les plus abracadabrantes circulent. On accuse le boulanger [ancien candidat RPF, protégé d'un conseiller général de De Gaulle ], son mitron, puis l'eau des fontaines, puis les modernes machines à battre, les puissances étrangères, la guerre bactériologique, le diable, la SNCF, le pape, Staline, l'Église, les nationalisations.

Les Spiripontains applaudissent l'arrestation d'un meunier poitevin, fournisseur de la farine employée à Pont-Saint-Esprit, incarcéré à Nîmes, avant de s'élever contre sa libération [9].

Plus de cinquante-cinq ans après les évènements de Pont-Saint-Esprit, on ne sait toujours pas à quoi les attribuer. Cliniquement, les symptômes étaient ceux d'une forme mixte d'ergotisme, mais ce diagnostic n'a pu être prouvé. On a pensé également à une intoxication par le dicyandiamide de métyl-mercure, un produit contenu dans un fongicide (Panogen) utilisé pour la conservation des grains ayant servi à faire la farine, la justice retient cette hypothèse mais cette piste a fini par être abandonnée suite à une thèse en pharmacie soutenue en 1965 [10]. Elle est également mise en doute par Steven Kaplan [10].

En 1982, le professeur Moreau, spécialiste des moisissures, a émis l'hypothèse que l'intoxication de Pont-Saint-Esprit aurait pu provenir de mycotoxines, substances produites par des moisissures pouvant se développer dans les silos à grain, dont les effets toxiques sont maintenant bien connus en médecine vétérinaire, mais qui étaient quasiment inconnus en 1951 [11]. Outre l'hypothèse des mycotoxines, Steven Kaplan retient celle d'un blanchiment artificiel du pain [10].

Situation des finances locales

En avril 2008, un rapport (ROD du 20 mars 2008) de la chambre régionale des comptes fait apparaitre l'état des finances de la ville de Pont-Saint-Esprit dans une situation catastrophique : 23 millions d'euros d'emprunts à payer, un trou de trésorerie de 14 millions et 6 millions de factures impayées. L'endettement est de 2 600 euros par habitant, la commune est à deux doigts d'être mise sous tutelle préfectorale. Début 2009, le conseil municipal adopte, sur préconisation, une hausse spectaculaire des impôts locaux allant de 56 à 80% d'augmentations. Depuis lors, de nombreux Spiripontains demandent la démission du maire Gilbert Baumet. De violentes manifestations ont eu lieu au cours du mois de mars 2009,[12] notamment le 16 mars 2009 où la manifestation a dégénéré, les forces de l'ordre ont dû intervenir, une première pour cette cité gardoise et on a pu compter trois blessés.[13]

Les difficultés rencontrées pour améliorer la situation financière ont été évoquées par la Cour des comptes dans son rapport public annuel 2009, dans un chapitre particulier : Les limites des procédures de contrôle budgétaire.

Administration

La mairie de Pont-Saint-Esprit
Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
Les données antérieures ne sont pas encore connues.
1360- Bertrand de Broche 1er consul
1409- Jean de Broche Viguier royal
1414- Jean de Broche de Méjanes Viguier royal
1569- Antoine de Broche 1er consul et Député en 1589
1586- Charles de Broche 1er consul
1789- Antoine de Valérian 1er consul
1944 1947 Raoul Trintignant
1947 1959 Albert Hébrard
1959 1963 François Léandri
1963 1965 André Briol
1965 1971 Pierre Amphoux
1971 Gilbert Baumet UMP Conseiller Général

Démographie

Évolution démographique
(Source : Ehess[14] et INSEE[15])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
5 766 4 055 4 331 4 545 4 853 4 937 5 239 5 375 5 538
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
5 887 5 123 4 694 4 350 4 826 4 726 4 962 5 262 4 289
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
4 798 4 906 4 685 5 801 4 409 4 652 4 411 4 149 4 925
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 - -
5 778 6 951 6 709 8 067 9 277 9 265 9 661 - -

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Économie

Lieux et monuments

La Maison des chevaliers abrite le Musée d'Art sacré du Gard
  • Pont médiéval à 25 arches sur le Rhône : le pont mesure 919 mètres de long construit de 1265 à 1309 (le plus ancien pont sur le Rhône) ; La Poste a commémoré le septième centenaire du début de sa construction par l’émission d’un timbre spécial, en 1966 ; Monument historique
  • Le prieuré Saint-Pierre (XIIe-XVIIIe siècles)
  • L'église Saint-Saturnin (XVe siècle)
  • La citadelle et la collégiale (XIVe-XVIIIe siècles)
  • La maison des Chevaliers (XIIe siècle)
  • Le musée d'Art sacré du Gard et le musée Paul-Raymond
  • La rampe en fer forgé de l'escalier place du Plan
  • Le grand lavoir


Personnalités liées à la commune

Lieux de naissance

Voir aussi

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Notes et références

  1. cf l'hommage de Raimond II Pelet, seigneur d'Alès, rendu à Simon IV de Montfort le 14 juillet 1217, Archives nationales J 890 n°20.
  2. Robert Ducluzeau. Alphonse de Poitiers - Frère préféré de Saint Louis. La Crèche : Geste éditions, 2006. 239 p. ISBN 2-84561-281-8, op. cit. p 150
  3. Structurae. Pont du Saint-Esprit. Article en ligne [1], consulté le 4 mai 2007
  4. Eugène Viollet-le-Duc. Dictionnaire raisonné de l’architecture française, article Pont. Disponible en ligne [2]
  5. Structurae
  6. mémoire historique et généalogique de la Maison de Brosse alias de Broche et livre de raison de Joseph de Broche des Combes 1846
  7. Dom Claude Devic, dom Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc.
  8. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 2-7242-0785-8 ), p 233
  9. Steven L. Kaplan, "Le pain maudit de Pont-Saint-Esprit", p.68 de L'Histoire n°271, décembre 2002, article intitulé "Le pain, le peuple et le roi", pp.64-70
  10. a , b  et c Quand le pain empoisonne, La Vie des idées, 3 septembre 2008
  11. Régis Delaigue, Le Feu Saint-Antoine et l'étonnante intoxication ergotée, Ed. Armine-Ediculture, 2002, p. 214-225, où l'on trouvera par ailleurs une bibliographie détaillée de cette question
  12. [3]
  13. [4]
  14. http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
  15. INSEE : Population depuis le recensement de 1962

Liens externes

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