Révolution industrielle Suisse

Révolution industrielle Suisse

Révolution industrielle en Suisse

On appelle révolution industrielle le phénomène qui permit d'abord à plusieurs pays d'Europe, puis au reste du monde, entre 1750 et 1900 de passer d’une société agricole à une société industrielle, avec un développement urbain important au détriment de celui de l'agriculture. Ce phénomène bouleversa littéralement l'économie, la politique, la société et l'environnement du monde contemporain.

On distingue trois phases successives, allant de la formation d'industries de base, comme l'industrie cotonnière ou la sidérurgie, à la fabrication de biens durables, puis jusqu’à l'informatisation et à l'automation des machines[1]. Les changements les plus importants furent le passage d’une société féodale à une société capitaliste, l'abandon progressif de la vie à la campagne pour aller s'installer en ville et la mécanisation des industries, c'est-à-dire une avancée technologique majeure.

La révolution industrielle commença dans les années 1760 en Grande-Bretagne, puis se diffusa dans le reste de l'Europe, touchant d'abord le nord de la France et la Belgique, ainsi que la Suisse aux alentours de 1800-1820. Puis s’ensuivit une phase de consolidation et de diversification de l'industrie de 1820 jusqu’à 1850[2]. C'est en copiant les machines anglaises que la révolution industrielle put commencer en Suisse tout d'abord dans la campagne, puis dans les villes. Par ailleurs, le libéralisme naissant pousse les entrepreneurs à être optimistes et cela aide le développement industriel[3].

Il faut savoir que la Suisse, pays montagneux, dépourvu de matières premières et de ports sur la mer, a quand même réussi à s'industrialiser, allant même concurrencer les textiles anglais grâce à l'utilisation ingénieuse des ressources à disposition. En effet, la Suisse a utilisé ses nombreux cours d'eau pour pouvoir faire tourner ses machines grâce à des roues à aubes actionnées par le courant. De plus, la Suisse possédait assez de capitaux et une main d'œuvre artisanale abondante et bien formée qui lui a permis de démarrer dans l'industrie. A partir de 1880, les industries manquant d'ouvriers vont faire appel à des travailleurs étrangers; l'immigration massive en Suisse commence[4].

Comme ailleurs, de nombreux ouvriers ont souffert des mauvaises conditions de travail surtout dans la première moitié du XIXe siècle..

Sommaire

Le Verlagssystem

Le Verlagssystem est un moyen trouvé par les marchands-entrepreneurs des villes pour pouvoir faire travailler les paysans. Le Verlagssystem offre plusieurs avantages, car il utilise les populations des villages en dehors des villes pour les faire travailler à domicile. Les marchands, notamment zürichois, apportaient la matière première et revenaient au printemps acheter la production textile hivernale réalisée par les familles paysannes. Grâce à ce système, les règles des corporations ne sont que partiellement appliquées et le nombre d’ouvriers n'est pas limité comme en ville. De plus, les salaires qui leurs sont payés sont moins élevés que dans les villes et la production ne dépend que de la demande[5]. A côté des artisans urbains, les paysans seront ainsi l'autre source des futurs ouvriers en usine en Suisse.

Concurrence avec la Grande-Bretagne

Mais malgré ces désavantages (transport plus cher, absence de charbon, importation de matières premières, petitesse du marché intérieur) la Suisse réussit à concurrencer l'industrie textile anglaise.

L’Angleterre s’étonna de voir un petit pays comme la Suisse réussir si bien ; le parlement de Londres diligenta une enquête à ce sujet dans les années 1830 [réf. nécessaire]. On peut trouver plusieurs raisons à cela.

La présence d'une main d'œuvre abondante, bien formée et peu payée, longtemps sans protection sociale, permit de compenser ces désavantages.[réf. nécessaire]

L'absence de matières premières, comme les mines de charbon, fit que l'industrie helvétique ne s'est pas concentrée dans un bassin houillé. Il n'y eut pas un développement urbain rapide et important, il y eut moins de concentration ouvrière misérable. Les industries suisses eurent tendance à se disperser le long des rivières fournissant l'énergie hydraulique. Les villes restèrent relativement petites (même si leur population augmenta rapidement, mais rien de comparable à Manchester, par exemple). Les ouvriers suisses restèrent longtemps nettement moins payés qu'en Angleterre, mais leurs conditions de vie étaient meilleures (santé) et les prix et les loyers en Suisse vont aussi pendant longtemps rester plus modestes qu'en Angleterre (aussi pour les entreprises qui s'installaient à la campagne).[réf. nécessaire]

L'absence de grosse concentration ouvrière rendit plus difficile la diffusion des idées socialistes ; la formation des ouvriers fit aussi que des idées plus "intellectuelles" que la défense simple du prolétariat [réf. nécessaire] toucha le monde ouvrier (on pense aux horlogers du Jura, adaptes de l'anarchisme apporté par un Bakounine).[réf. nécessaire]

Les différentes industries

L'industrialisation s’est faite dans plusieurs domaines, comme le textile, les machines, l’horlogerie, l’alimentation et l’industrie chimique. Mais la révolution est avant tout un développement économique et un changement capital dans l’industrie suisse[6].

Cette époque fut une époque d’essai et de faillite, c’est-à-dire que ceux qui réussissaient écrasaient les autres.

En effet, les entreprises utilisant des machines « modernes », grandissaient souvent aux dépens des petits artisans, qui eux ne produisaient pas à la chaine. Les gens délaissaient les artisans pour acheter chez les entreprises. Ainsi, les artisans peinaient à continuer leur travail.

Cependant, un grand avantage pour la Suisse par rapport à l'Angleterre était le suivant. Le blocus continental que Napoléon mis en place au début des années 1800 rendait impossible l'importation et le service des machines en provenance d'Angleterre. Ainsi, la Suisse n'avait pas de réel concurrent, elle pouvait évoluer de son côté. Diverses fabriques à textiles en Suisse orientale commencèrent à construire des machines elles-mêmes comme par exemple 1805 Escher, Wyss & Co. (Zurich), 1810 Johann Jacob Rieter & Co.(Winterthur).

L’image ci-contre[7] permet de se faire une idée des principales activités industrielles ainsi que de leurs régions de développement en Suisse vers 1880. Il y a une forte concentration industrielle dans le nord-est du pays.

L'industrie artisanale

Parmi les différentes industries en Suisse, l’industrie du textile est la plus dominante dès le début de la révolution industrielle en Suisse. Mais avant la révolution et les premières machines, l’industrie artisanale constitue déjà une base solide vers la fin du Moyen Âge avec la production du textile.

D'abord, pour les métiers à tresser, la paille constitue la matière première. Le travail de la paille connaît un essor important. En effet, les produits sont exportés partout dans le monde entier au XVIIIe siècle et dans la première moitié du XIXe siècle[8].

L'industrie horlogère également qui comptait environ 100’000 montres exportées par ans, et pas uniquement des montres de luxe. Elle fabriquait également des chronomètres de marine. A l'époque, encore une fois, il n'y avait pas de machines assez perfectionnées pour faire des montres. Le travail se faisait donc à la main.

Le métier à tisser fait partie également de l’industrie du textile en Suisse. Mais, c’est en Suisse orientale que la production de textiles devient une industrie dominante. Un grand nombre d'ouvriers travaillent dans l’artisanat dans des conditions pénibles pour pouvoir gagner un revenu minimum que l’agriculture uniquement ne pouvait leur offrir à cette époque. Dès le XVIIIe siècle, le coton surplombe sur toutes les autres matières, comme le lin. Par la suite, au cours de la première moitié du XIXe siècle, grâce à la mécanique qui apparaît, le travail du filage et le tissage est déplacé dans les fabriques[9].

Au début du XIXe siècle, la Suisse fait partie des premiers pays industrialisés avec la Belgique et le Nord de la France. L’industrie du textile s'améliore en Suisse et on établit les premières machines pour la filature du coton ce qui augmente la production. De plus, le métier d'artisans attire beaucoup de personnes à la recherche d'un travail dans les campagnes. La production permet de vendre à une clientèle plus éloignée et étendue. D’ailleurs, un certain nombre de travailleurs délaissent leur travail dans l'agriculture, qui est très pauvre en Suisse, pour se consacrer pleinement à un métier d'artisan[10].

L'industrie alimentaire

Le domaine de l’industrie alimentaire comprend différentes productions industrielles. Il y a la production d’aliments de base, comme le pain ou la viande, les boissons, les produits laitiers, mais aussi les produits « stimulants », comme le chocolat qui est très réputé en Suisse et mondialement.

L'industrie alimentaire est fondée sur une tradition qui dure depuis longtemps. En effet, il existe différentes techniques très anciennes pour conserver les aliments. Déjà, au Moyen Âge, les produits suisses, notamment le fromage connaissent un fort succès dans les pays étrangers. Différentes sortes de fromage existent à cette époque et ils sont utilisés durant les longs voyages. Grâce à cela, le fromage devint un produit très exporté et aimé partout et il apporte également beaucoup de bénéfices pour le commerce suisse[11].

Par la suite, au XVIIIe siècle et dans la première moitié du XIXe siècle, plusieurs fabriques de chocolat sont apparues en Suisse. La plupart du temps, le chocolat était fabriqué artisanalement, mais quelques manufactures possédaient une machine qui les aidait pour la production. Le chocolat a été fabriqué en suisse de manière artisanale au Tessin à partir de 1803. En 1819, François-Louis Cailler fabriqua sa première usine de chocolat. On inventa au milieu du XIXe siècle la soupe en sachet ou en cube qui était une véritable révolution. Le fondateur de Nestlé inventa le lait en poudre en 1866. L’industrie du tabac est arrivée en Suisse au XIXe siècle. La production des cigares a connu un essor important dès les premières années, cependant il n’y avait qu’un certain nombre d’usine. Puis, vers la seconde moitié du XIXe siècle, l’industrie alimentaire s’est fait connaître au niveau mondial, notamment grâce au chocolat au lait. Cette industrie a beaucoup évolué et s’est améliorée au cours du temps avec le progrès durant la révolution.

Au XXIe siècle, l’industrie alimentaire a une grande importance dans secteur économique suisse, mais le marché reste toujours national.

Les transports

La révolution industrielle en Suisse connaît également quelques désavantages. En effet, même si l’artisanal urbain est une base solide et puissante pour la Suisse, l’accès aux transports n’est pas si simple. Tout d’abord, les terres de Suisse ne possèdent pas de matières premières, comme le charbon, donc on doit importer la matière première depuis l’étranger. Ensuite, avant l’apparition des chemins de fer, le moyen de transport le moins cher se trouve être le bateau. La Suisse ne possédant pas de port, elle paie fortement plus cher le transport que les autres pays avoisinants la mer[12] (notamment la Grande-Bretagne)

Dès 1815, des routes sont construites et elles permettent le passage à travers les Alpes, mais les transports se font uniquement en diligence, ce qui ne s’avère pas très pratique pour l’exportation et l’importation des marchandises. En 1823, le premier bateau à vapeur, qui se nomme « Guillaume Tell », est construit et navigue sur le lac Léman.

Au XXe siècle, le réseau ferroviaire étant très dense,la Suisse commence à construire des autoroutes. Des tunnels routiers sont également percés, par exemple, le Grand-Saint-Bernard. Au XXIe siècle, le pays continue à construire des tunnels routiers dans les Alpes et des lignes ferroviaires[13].

Chemin de fer

Une question qui nécessita de longues négociations fut celle des douanes. Il s'agissait de faire du territoire suisse un domaine économiquement unifié. Cette nouvelle loi voulait que les tarifs intérieurs ( surtout les péages sur les routes et les ponts) soient supprimés. Ces impôts étaient une très bonne source de recette pour les cantons, car les impôts directs existants encore à peine, les cantons s'alimentaient surtout des taxes indirectes. En juin 1849 l'Assemblée fédérale vota la loi sur les douanes, les taxes indirectes furent donc supprimées. Cela influença directement les déplacements d'entre-cantons et plus tard les déplacement ferroviaires.

Plus tard un autre problème se posa, celui des chemins de fer. Ils étaient déjà utilisés par d'autres pays afin d'aider les ouvriers dans les mines de charbon, mais pas encore comme véritable moyen de transport. Cependant,l'idée de transporter des gens suscita de vives réactions. Dans la population, on prétendait que les chemins de fer allaient contribuer à la faillite des aubergistes et des négociants. Cependant, il faut dire que la Suisse était encore très en retard sur l'étranger, retard dû au manque de charbon indigène, combustible indispensable aux locomotives.

Puis, deux différents camps se formèrent. Des gens militèrent pour que l'affaire des chemins de fer soit dirigée par le gouvernement, comme Jacob Staempfli, conseiller d'État radical bernois, Alfred Escher dirigeait les partisans qui soutenaient la cause des entreprises privées. Plus tard un débat opposa ces deux leaders.

La Suisse était plus fédéraliste qu’actuellement et donc moins unie, c'est pourquoi chaque canton était libre d’écrire ses propres législations ferroviaires et de financer des lignes ou d'offrir des concessions ferroviaires sans l’autorisation des autorités nationales. Cependant, cette division importante du territoire ne permettant pas une expansion contrôlée du réseau, la diète (nom du parlement d'époque) accepta la constitution de 1848, qui permit à la confédération d'ordonner à ses frais et d'encourager par des subsides les travaux publics qui intéressent la Suisse ou une partie considérable du pays. À cette fin, elle put ordonner l'expropriation moyennant une juste indemnité. Grâce à cela, le conseil fédéral reçu en 1849 un mandat pour faire un plan de réseau général des chemin de fer suisse, dessiné par des experts impartiaux, ainsi que l'autorisation d'octroyer des concessions lorsque que la construction se feraient en mains privées. En juillet 1852 l'assemblée fédérale décida en faveur de la construction privée, bien que le conseil fédéral et national s'étaient prononcé en faveur de la construction par l'état.

Si depuis 1844 Bâle était reliée au réseau français par St-Louis, on construisit le premier chemin ferroviaire entièrement Suisse en 1847. La première ligne ferroviaire suisse fut en effet construite entre Zurich et Baden et fut inaugurée le 8 août 1847, elle fut construite par la compagnie Nordbahn.

On commença très vite la construction et c’est ainsi que commença réellement l’expansion des chemins de fer en Suisse, car les cantons n’étant pas régis par un plan d'ensemble national, les réseaux ferroviaires se développèrent alors de façon presque chaotique, incohérente et indépendamment les uns des autres. En dix ans (1862), plus de 1 000 km de lignes furent ainsi construits. Trois sociétés s'en occupèrent, tout d'abord le Central Suisse, reliant Bâle-Olten-Lucerne et Olten-Berne-Thoune, le chemin de fer du Nord-est pour la ligne Aarau à Romanshorn, et celle du Sud-est pour la ligne Lac de Constance-Coire-Sargans-Zurich. Une ligne reliant Langnau-Berne-Neuneville fut créé en 1861 grâce à la société Est-Ouest.

En 1864 une fusion de plusieurs entreprise permit la création de la société Jura-Simplon, qui permit la création du tunnel du Simplon. Ces compagnies connurent un grands succès: les lignes furent extrêmement fréquentées. Vers la fin du siècle, la Suisse possède le réseau ferroviaire le plus abondant du monde. Le retard accumulé des chemins de fer est vite rattrapé avec la construction du tunnel du Gothard. Le tunnel apporte beaucoup d’amélioration dans l’industrie des transports suisses, car il a une liaison directe avec le canton du Tessin[14].

Cependant étant donné que les diverses entreprises étaient concurrentes,les différents tronçons construits par l'une ou l'autre n'étaient pas reliés entre eux. Cela posait un problème aux passagers qui devaient changer de gare en changeant de compagnie. Il fallait en effet prendre le train dans une compagnie X, arrivé à mi-distance, il fallait changer de gare, prendre une autre compagnie ferroviaire et repartir, tout cela en prenant en compte les différences de tarifs et d’horaires.

On accusa ensuite les « barons des chemins de fer » de ne pas tenir leurs promesses tout en faisant de bonnes affaires. Malgré les importants investissements financiers qui furent placés dans le commerce ferroviaire, la grande crise économique durant les années 1860 frappa aussi durement les lignes à profils difficiles, qui demandaient de plus grands moyens financiers que les lignes à profil normale; par conséquent, la crise eut pour effet de rapprocher les différentes compagnies ferroviaires entre elles. Il s'ensuivit d'un grand nombre de fusions pour échapper à la faillite. En 1863, on présenta un projet de nationalisation du réseau qui poussa les principales compagnies ferroviaires à fonder en 1867 la Société pour l'exploitation des chemins de fer suisses, les trois plus grandes entreprises ferroviaires romandes fusionnèrent en 1873, pour fonder le Chemin de fer de la Suisse occidentale.

C'est donc en 1898 que l'on vota le rachat des entreprises de chemins de fer par le gouvernement, mettant fin à l’expansion incohérente et désordonnée des réseaux privés, le chaos de leur liaisons et de leurs tarifs.

L'agriculture

L'agriculture de Grande-Bretagne progressa beaucoup, contrairement à la Suisse. En effet, la révolution industrielle entraina un désintérêt de l’agriculture, et la majorité des paysans se tournèrent vers les usines, d’où une urbanisation croissante constatée.

Au XXIe siècle, l’agriculture suisse ne rapporte guère, mais les agriculteurs développent l’élevage en croisant certaines sortes de vaches pour donner des vaches laitières.

Les ouvriers

Les ouvriers se présentaient sous de multiples facettes lors de la révolution industrielle en Suisse : ils travaillaient de plus en plus dans les entreprises, mais étaient aussi employés comme travailleurs à domicile jusqu’à la fin du XIXe siècle. Les premiers ouvriers en Suisse étaient, pour beaucoup, d’anciens fileurs manuels qui ne pouvaient plus trouver de travail à cause de la mécanisation du filage et du tissage[15].

Les salaires

Certains ouvriers reçoivent un salaire qui leur permet à peine de survivre, les enfants travaillent et vivent dans des conditions qui détériorent leur santé physique, morale et intellectuelle. C’est pourquoi des réformes s'organisent. Les travailleurs étant très mal payés, ils ne peuvent pas subvenir aux besoins de toute la famille. Ils ne peuvent pas nourrir, ni vêtir les membres de la famille.

Également, les familles étaient généralement plus nombreuses qu’au début du XXIe siècle. Pour pouvoir vivre, les ouvriers doivent effectuer des heures supplémentaires, en plus de leurs longues journées, et diminuer les dépenses alimentaires. Les dépenses médicales ne sont pas incluses dans les calculs des dépenses. En cas d’urgence, ils ne peuvent tout simplement plus subvenir à leurs besoins. Un ouvrier célibataire gagne en 303 jours 1 060,50 francs suisses (soit 3,50 francs suisses par jour). Avec tous ses frais, bien qu’il soit célibataire, son salaire ne lui permet pas de subvenir entièrement à ses besoins. À la fin de l'année, il reste un déficit de 45,50 francs suisses. Pour le compenser, il devrait travailler 13 jours de plus, sans rien dépenser.

Prenons aussi l’exemple d’un ouvrier marié qui gagne, avec sa femme, en 303 jours, 1 666,50  francs suisses (la femme est payée 1 franc de moins que l’homme). Après avoir comptabilisé toutes leurs dépenses et leurs gains, il y a un déficit de 358,50 francs suisses. Ils devraient travailler 65 jours de plus pour pouvoir rembourser leur dette. Pour rétablir l’équilibre, l’homme (célibataire ou non) doit réduire les frais de nourriture, de loyer et prendre un travail supplémentaire.

Ces deux exemples ne sont pas des cas isolés. Tous les ouvriers étaient payés comme cela. Beaucoup d’entre eux vivaient donc dans la pauvreté et devaient effectuer plusieurs emplois complémentaires et faire travailler les enfants[16].

L'habitat

Avec la révolution industrielle, le nombre d’habitants a énormément augmenté dans les zones urbaines, ce qui a eu comme conséquence de diminuer les conditions de vie.

En effet, pendant cette période en suisse le prix des logements augmentent prodigieusement. La loi de l'offre et de la demande joue un rôle important dans l’explication de ce phénomène: La demande est beaucoup plus élevée que l'offre, ce qui donne une augmentation constante du sol et donc aussi du loyer. Pour avoir un toit au-dessus de leur tête, les ouvriers doivent utiliser environ, d'après l'avocat M. André Shnetzler, en 1894, le quart de leur salaire Il est important de noter que les logements en ville n’étaient pas en bon état. Beaucoup d’entre eux étaient humides, remplit de moisissures, sales, sans fenêtres… Les occupants ne pouvaient évidemment pas se plaindre car ils se seraient retrouvés sans toit. En ville, les loyers étaient si élevés que certains ouvriers devaient vivre dans des petits réduits insalubres, sans lumière, sans air. Ceci était une des causes d’un taux de mortalité plus élevé dans les villes[17].

À partir du début du XXe siècle, la qualité des logements s’est améliorée grâce à un renouvellement d'habitations. En effet, les logements sont en meilleurs états, plus modernes. Cependant pour obtenir un meilleur logement, il faut payer encore plus cher. Les prix sont si élevés que pour payer la location l’ouvrier doit utiliser le tiers ou même la moitié de son revenu. Comme nous le voyons dans cette citation, les logements sont hors de prix en comparaison avec le revenu des ouvriers : « À Lausanne, un logement de trois pièces et cuisine qui convient pour une famille moyenne vaut 550 et 600 francs suisses par an »[18]. Pour survivre avec son budget l'ouvrier doit parfois sous-louer son logement. Encore au début du XXIe siècle, la pénurie de logement reste une des causes importantes de sous-alimentation, de manque d'hygiène, de maladies, même d'alcoolisme et de décès. Les ouvriers travaillent dans de mauvaises conditions car les salaires sont bas et la durée de travail élevée.

Tout ceci fait que le moral et la culture de la classe ouvrière chutent.

Les conditions de travail des ouvriers

Les conditions de travail des ouvriers suisses en matière de santé, de sécurité et d’hygiène sont en nettes améliorations depuis le début du XIXe siècle. En ce temps, les ouvriers travaillent dans des conditions extrêmement dures, un travail répétitif, très souvent ennuyeux, qui ne fait qu’abrutir celui qui l’accomplit.

En 1838, des hommes hors du sérail politique, ont comme objectif, par le biais d’une société genevoise, d’améliorer les conditions de travail des ouvriers. Dans la cité de Calvin, le premier rassemblement de l'association AIT [19] a lieu en 1866 [20]. Vers 1868, le secteur de la construction du bâtiment est touché par plusieurs grèves de ses travailleurs, non contents de leurs conditions de travail. Il en résulte la naissance de l'union suisse du commerce et de l'industrie en 1870 [21] . Toujours en 1870, Hermann Greulich, un socialiste suisse, déclare dans un de ses articles que «seul la transformation du travail salarié en travail coopératif permettra d’éviter les inconvénients évidents que présentent les conditions actuelles du travail {…} Il est du devoir de l’État de protéger l’ouvrier»[22]. Dès 1888, le mouvement socialiste prend forme [23], et ses idées seront à l’origine de l'introduction de la loi sur le travail. Le 21 octobre 1877, cette loi fédérale est acceptée par le peuple. Elle stipule des journées de 11 heures au maximum, donc en tout 56 heures hebdomadaires, l'interdiction de travailler avant 14 ans révolus, la protection des ouvriers et le contrôle des entreprises [24]. Les entrepreneurs s'y opposent violemment, comme le montre un article de journal.

Cet article[25] tente de convaincre les genevois de refuser cette loi. Les opposants avancent des arguments. Notamment que cette loi créera un manque de liberté pour les patrons, elle divisera les ouvriers et leurs dirigeants. L’augmentation des coûts défavorisera les entreprises suisses face à la concurrence étrangère. Enfin, cette réglementation est contraire au « principe démocratique » du pays.

Voici quelques exemples de conditions de travail d'ouvriers. D’après Heinrich Wilhelm Clos, les ouvriers qui travaillaient dans des fabriques travaillaient de 5 heures du matin à 8 heures du soir en n'ayant qu’une heure de pause à midi. Dans les usines de constructions mécaniques, les fonderies etc. les ouvriers commençaient à 5 heures du matin et finissaient à 7 heures du soir, ils avaient une pause d’une demi-heure matin, midi et soir. Ils ne travaillaient donc que 12heures[26]. D’autres entreprises utilisaient des horaires assez similaires : 12 heures journalières mais de 6 heures du matin jusqu'à 7 heures du soir, avec une pause d’une heure à midi.

En conclusion, le développement de l’industrie a en premier lieu prétérité les ouvriers cependant avec la mise en place de lois, ils ont pu élever leur niveau de vie. Ainsi, ça leur a permis de vivre dans des conditions psychiques et hygiéniques plus favorables en les rendant moins sujets aux maladies. Une des conséquences importantes qui découlent de ces conditions de travail était l'espérance de vie. En moyenne, un ouvrier en fabrique avait une espérance de vie de 35 ans, alors que les citoyens plus aisés pouvaient vivre jusqu'à 55 ans. (Seuls les ecclésiastiques qui bénéficiaient d'une situation privilégiée avaient une espérance de vie située à 64 ans.)[27] . Cette mise en place de lois a donc également permis une plus longue durée de vie aux travailleurs.

Le travail des enfants et des femmes

Les travailleurs étant très mal payés, ils ne pouvaient subvenir aux besoins de toute la famille. Bien souvent, l’entier de la famille devait travailler en usine. Ceci explique le nombre très élevé de femmes et d’enfants travaillant dans les usines.

Par exemple, dans le canton de Zurich, en 1827, le nombre de travailleurs était de 1450 hommes, 1150 femmes et 2400 enfants de moins de 16ans. Évidemment les femmes étaient moins bien payées que les hommes, et les enfants étaient les moins bien rémunérés[28]. Le 13 mars 1870 le parti socialiste suisse se crée. Il tente d’ajouter un article dans la constitution fédérale pour que la confédération suisse puisse« édicter des lois sur l’occupation des enfants dans les fabriques » mais cela a été refusé[29].

C’est seulement en 1874 que l’article suivant est accepté :

« Art.32. La confédération est autorisée à édicter des prescriptions uniques sur l'emploi des enfants et sur la durée du travail des adultes, dans les fabriques. Elle a également le droit d'émettre des prescriptions pour la protection des ouvriers contre les entreprises industrielles qui mettent en danger la santé et la sécurité des ouvriers. »

La différence majeure entre ces deux articles est que le premier parle seulement des conditions des enfants tandis que le deuxième aborde également la durée de travail des adultes. Les habitants qui pouvaient voter n’étaient pas intéressés par la protection des enfants, c’est uniquement quand leurs conditions ont été mises en avant qu’ils s’y sont intéressés. La première loi sur les fabriques a été élaborée le 21 octobre 1877. La durée de travail fixée (maximum 11 heures par jours, 56 heures par semaine)[30] les enfants de moins de 14 ans ne pouvaient être ouvriers.

Cette loi n'était pas suffisante pour établir de bonnes conditions de travail : d’une part les horaires restaient inacceptables, surtout qu'en 1895, les deux tiers des 4933 entreprises soumises à cette loi utilisent la durée maximum permise. (…)[31]D'autre part, l'âge minimum est beaucoup trop bas et les entreprises ont tendance à employer d’avantage les enfants car ils peuvent les payer moins cher.

L'éducation était obligatoire jusqu'à l'âge de 15 ans. Les enfants travaillaient dès l'âge de 14ans. Ils avaient une journée beaucoup trop chargée ce qui faisait qu’ils vivaient enfermés dans les usines. Voici un témoignage d'un jeune garçon qui a été embauché le jour de ces 14 ans dans une entreprise de filature : « Mon horaire de travail pour l'été 1883 était le suivant: de 6 heures à 7 heures et demie, la fabrique, de 8 heures à 11 heures, l'école; de 11 heures et demie à midi, la fabrique; l'après-midi de 1 heure à 6 heures, la fabrique (...) Le chemin de l'école à la filature prenait un quart d'heure (...) »

Il n'était pas le seul à vivre cette situation. Dans les trois filatures de la même entreprise il y avait 40-50 enfants scolarisés. Le combat pour avoir des horaires plus convenables et humains a continué pendant des années[32].

La protection des ouvriers

Dans certaines entreprises, la protection pose quelques problèmes. En effet, les ouvriers ne sont pas toujours assurés en cas d'accidents au travail. Ce n’est que le 1er janvier 1984 que cela devient obligatoire avec la LAA (loi sur l'assurance accident[33]. Avant que cette loi soit édictée, non seulement les employés n’étaient pas assurés mais en plus aucune forme de prévention n'existait. Lorsque survenait un accident, leurs frais n'étaient pas pris en charge par l'entreprise.

Prenons par exemple, l’entreprise Igéco Sa de Volketswil. Dans les années 1870, un témoin rapporte : « Ce qui dérange un peu, c’est le bruit… c’est la cause principale des nombreux changements d’ouvriers. »[34] Les conditions étaient si mauvaises que beaucoup d'employés ne pouvaient plus physiquement survivre à la vie en entreprise. Il y avait alors unturn-over important. Ceci posait quand même des problèmes aux patrons, car quand quelqu'un partait, il fallait le remplacer. Bien que ce soit des travaux réalisables par beaucoup de monde, il fallait quand même que les nouvelles personnes s'habituent... Lorsque la direction a remarqué que la faible protection causait la perte de plusieurs ouvriers, elle a commencé à en mettre en place des systèmes de protections. Par exemple ajouter «un appareil formé de deux écouteurs »[35]pour la protection auditive. En outre, les conditions de travail se sont améliorées grâce à la présence d’inspecteurs de prévention.

Les paysans ouvriers

Le terme paysans ouvriers désignait les ouvriers qui exploitaient la terre avec l’aide de leur famille, mais cela à titre accessoire. Le principal revenu provenait du travail en usine. Il était très difficile de différencier les ouvriers qui vivaient uniquement de la terre de ceux qui ne vivaient que partiellement de l’agriculture. Les fabriques se regroupaient dans certaines zones. C’est pourquoi,parfois, les paysans ouvriers devaient faire de longs trajets.

En Suisse alémanique, on les appelait Rücksackbauern car ils partaient avec leur sac à dos. Dès le début du XXe siècle, il y a eu moins de paysans ouvriers car ils travaillaient de plus en plus en usine. Après la Seconde Guerre mondiale, on ne trouvait ces travailleur quasiment plus qu’en Valais[36].

Le travail à domicile

Il est relativement difficile de donner les critères de définition des ouvriers durant le XIXe siècle. En effet, une grande partie des ouvriers gagnaient de l’argent de différentes manières : Certains ouvriers travaillaient à l'usine, d'autres vivaient de la terre en plus de travaux artisanaux faits à domicile. La plupart des ouvriers à domicile étaient des paysans qui travaillaient la terre mais qui ne pouvaient pas subvenir aux besoins de toute la famille avec les maigres revenus de l'agriculture. Ils complétaient donc leurs revenus grâce à des activités artisanales occasionnelles. Ces travaux faits à la maison étaient effectués par le père de famille mais surtout par la femme et les enfants[37].

C’était l'industrie du coton qui employait le plus de travailleurs à domicile. En 1800, selon les estimations, il y avait plus de 100000 fileuses et fileurs manuels. Le tissage manuel atteint sa plus haute production après le milieu du XIXe siècle. La broderie, le tissage de la paille, le tissage de la soie, et de rubans étaient des sources importantes de travail. Il y a eu une augmentation continue jusqu’en 1860, où le nombre de travailleurs à domicile était de 150000, puis ce nombre a diminué. L’horlogerie a également joué un rôle important dans l’offre de travail. Il y avait environ 55000 à 60000 employés dans l’horlogerie vers 1870[38].

Ce remplacement du travail manuel a duré de 1830 jusqu’à la fin du XIXe siècle, soit pendant presque toute la révolution industrielle. L’arrivée des nouvelles machines a impliqué une centralisation de la production en fabrique. Ceci, pour la première fois, sépare le lieu de travail et l’habitat. De plus, le patron est au dessus des travailleurs. Il est assez difficile de pouvoir donner des nombres très précis car le premier recensement systématique des ouvriers à domicile n’a commencé qu’en 1905. Il y avait 92162 travailleurs à domicile, parmi ces travailleurs, environ 69122 étaient des travailleuses. Les trois quarts de ces travailleurs étaient donc des femmes.

Les principales branches d’activités étaient : la broderie, avec 35087 personnes, la soierie avec 22454, l’horlogerie avec 12071 et enfin l’habillement avec 9221 personnes. D’après des témoignages de l’époque, il y aurait encore plus de travailleurs à domicile que le nombre qui a été recensé. S’il est vrai qu’un grand nombre d’ouvriers à domicile devaient travailler parce qu’ils manquaient de revenus, il est également vrai que d’autres vivaient relativement confortablement. Nous parlons par exemple des ouvriers de la broderie, de l’industrie horlogère et de la rubanerie.

À partir de 1900 les travailleurs à domicile étaient vus comme faisant partie d’une couche sociale vivant dans des conditions très précaires. Travaillant chez eux, ils vivaient plutôt reclus, et étaient donc exclus des progrès des nouvelles lois sociales. De plus, ils n’avaient que très peu, voire aucune autre qualification que celle de leurs branches. La communication posait un problème relativement important. Tout ceci faisait que ces travailleurs à domicile ne pouvaient pas vraiment s’adapter à la vie collective. Les nouvelles entreprises, et les nouvelles idéologies de travail n’avantageaient pas les travailleurs à domicile mais leur permettaient de pouvoir avoir un revenu même s’ils n’avaient pas de connaissances.

Les syndicats

La Suisse du XIXe siècle connaît donc une industrie en plein accroissement, qui aboutit bien à un enrichissement certain. Cependant, ce développement économique ne se fait pas sans provoquer de grands problèmes sur la répartition des richesses. En effet, ce développement profite surtout aux chefs et patrons d’entreprise, ce qui ne fait qu’augmenter le fossé les séparant des ouvriers qui se font clairement et grossièrement exploiter. Ceux-ci sont contraints de travailler dans des conditions de travail extrêmement pénibles: jusqu’en 1850, entre 14 et 15 heures de travail sont réclamées à des ouvriers qui ne reçoivent en échange qu’un maigre salaire. Des enfants de sept ans sont engagés dans les usines et sont condamnés à accomplir des tâches ardues, et tout cela dans un espace aux qualités hygiéniques effroyables[39].

C’est au milieu des conditions de travail décrites ci-dessus que les ouvriers, dégoûtés, commencent à rêver d’un système différent, moins injuste. Emmenés par les idées de Karl Marx, père du marxisme qui affirmait que « l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » (cela signifie que les ouvriers devaient s’organiser, se battre, se révolter pour acquérir leur liberté, impossible à atteindre sans mobilisation), les idées socialistes montent en puissance dans la société. Les grèves se multiplient. Jusqu’alors, la résignation des ouvriers et le pouvoir inébranlable des patrons peuvent être expliqués par le manque de centralisation en Suisse[40]. En effet,les usines étaient largement dispersées sur le territoire (contrairement aux autres pays européens), les regroupements entre ouvriers sont difficiles et il n’y a que très peu de liens entre eux. Les créations de syndicats ou les révoltes ne peuvent donc pas être réellement envisagées.

Les premiers militants apparaissent pourtant déjà en 1838 avec la Société du Grütli, fondée par une trentaine d'ouvriers, employés de commerce et étudiants à Genève, puis d’autres groupes se créent. Mais c’est surtout l'Union syndicale suisse (USS), fondée en 1873 sous le nom de Fédération ouvrière suisse et rebaptisée en 1880, puis le Parti socialiste suisse, qui renforcent ce mouvement de résistance du monde ouvrier. Résultat, en 1848, le canton de Glaris décrète pour la première fois des mesures sociales. Les conditions des ouvriers s’améliorent légèrement : on ne peut plus travailler plus de 13 heures par jour, les enfants de moins de 12 ans ne peuvent pas être contraints de travailler, l’hygiène et la sécurité des travailleurs progressent. Mais c’est en 1877 que la politique sociale connaît son premier véritable triomphe quand la population suisse accepte une loi protégeant les ouvriers. Désormais, les journées ne doivent pas dépasser 11 heures, les enfants de moins de 14 ans ne peuvent plus travailler, et la sécurité des ouvriers est renforcée pour les travaux dangereux. De plus, les fabriques peuvent être contrôlées. Cette loi a un impact énorme qui n’est pas apprécié par les chefs d’entreprise. Dans le but d’inciter les Suisses à voter non contre la loi sur les fabriques, les patrons prétendent que cette loi met en péril, réduit et menace les libertés[41]. Ces derniers voient leur pouvoir s’affaiblir de plus en plus. En effet, de 1850 à 1914, les salaires quadruplent, ce qui reste toutefois assez peu malgré cette nette augmentation. Face aux ridicules sommes d’indemnisation que reçoivent les victimes ou leur famille lors des nombreux accidents graves, tels que la perte d’une main ou d’un bras, ou des décès consécutifs à des chutes dans les usines, l’assurance maladie est introduite en 1912, même si celle-ci n’est pas obligatoire[42].

Autres

Le Fordisme (ou Taylorisme) a permis a beaucoup de ces petits travailleurs isolés et non qualifiés de pouvoir vivre en leur donnant un travail facile, quoique répétitif. Le fordisme a ajouté le travail à la chaine à l’idéologie de Taylor.

Le développement économique apporta également les grands magasins. Des supermarchés furent ouverts comme la Coop, qui existe encore de nos jours. On s’approche du centre commercial, mais il faudra attendre encore les années 60 pour que celui-ci fasse réellement son apparition dans le pays.

Notes et références

  1. http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F13825.php, 22:02
  2. Georges ANDREY, François de Capitani, Pierre DUCREY, Peter GILG, Peter HABLÜTZEL, Ulrich IM HOF, Hans-Ulrich JOST, Martin KÖRNER, Guy P. MARCHAL, Nicolas MORARD, Roland RUFFIEUX, Nouvelle histoire de la Suisse et des suisses, 1983, (Tome III) Payot Lausanne, Helbing & Lichtenhaan, Giampiero Casagrande
  3. Georges ANDREY, François de Capitani, Pierre DUCREY, Peter GILG, Peter HABLÜTZEL, Ulrich IM HOF, Hans-Ulrich JOST, Martin KÖRNER, Guy P. MARCHAL, Nicolas MORARD, Roland RUFFIEUX, Nouvelle histoire de la Suisse et des suisses, 1983, (Tome III) Payot Lausanne, Helbing & Lichtenhaan, Giampiero Casagrande
  4. Georges ANDREY, François de Capitani, Pierre DUCREY, Peter GILG, Peter HABLÜTZEL, Ulrich IM HOF, Hans-Ulrich JOST, Martin KÖRNER, Guy P. MARCHAL, Nicolas MORARD, Roland RUFFIEUX, Nouvelle histoire de la Suisse et des suisses, 1983, (Tome III) Payot Lausanne, Helbing & Lichtenhaan, Giampiero Casagrande
  5. Georges ANDREY, François de Capitani, Pierre DUCREY, Peter GILG, Peter HABLÜTZEL, Ulrich IM HOF, Hans-Ulrich JOST, Martin KÖRNER, Guy P. MARCHAL, Nicolas MORARD, Roland RUFFIEUX, Nouvelle histoire de la Suisse et des suisses, 1983, (Tome II) Payot Lausanne, Helbing & Lichtenhaan, Giampiero Casagrande
  6. http://icp.ge.ch/po/cliotexte/xviiie-et-xixe-siecle-revolution-industrielle-liberalisme-socialisme/revolution.industrielle.5.html
  7. Jean-François BERGIER, Histoire économique de la Suisse, Lausanne, Payot, 1983, p.223
  8. http://histoire-suisse.geschichte-schweiz.ch/industrialisation-suisse.html
  9. François de Capitani, Découvrir l’histoire, Château de Prangins, Musée national suisse, 2007 (chapitre : La suisse en mouvement 1750-1920, « La révolution », pp. 95-96)
  10. Jean-François Bergier, Histoire économique de la Suisse, Lausanne, Payot, 1984 (chapitre VIII, « Les structures industrielles de la Suisse médiévale », p.125)
  11. http://hls-dhs-dss.ch/textes/f/F46876.php, http://hls-dhs-dss.ch/textes/f/F46876-1-1.php?PHPSESSID=08a32c4b00d95fa9edfea40319ab089d
  12. Nappey Grégoire, Histoire Suisse, Lausanne, LEP Editions, 2007 (chapitre: La création de l’état fédéral, “Economie et société”, p.60 / chapitre: Le XXe siècle, “Les trente glorieuses” (Transports et énergie), p.77)
  13. François de Capitani, Découvrir l’histoire, Château de Prangins, Musée national suisse, 2007 (chapitre : La suisse en mouvement 1750-1920, « L’état fédéral », pp. 114-115)
  14. Chevallaz G.-A., Histoire générale de 1789 à nos jours, Lausanne, Payot, 1974 (chapitre III, “La Suisse de 1848 à 1914”, pp.208-210)
  15. Groupe de travail pour L’histoire du mouvement ouvrier, Zurich, Le Mouvement Ouvrier Suisse, deuxième édition, Genève, 1978, collection Histoire p.22
  16. Groupe de travail pour L’histoire du mouvement ouvrier, Zurich, Le Mouvement Ouvrier Suisse, deuxième édition, Genève, 1978, collection Histoire pp.59-60
  17. Groupe de travail pour L’histoire du mouvement ouvrier, Zurich, Le Mouvement Ouvrier Suisse, deuxième édition, Genève, 1978, collection Histoire p.60
  18. Groupe de travail pour L’histoire du mouvement ouvrier, Zurich, Le Mouvement Ouvrier Suisse, deuxième édition, Genève, 1978, collection Histoire p.104 lignes 6 et 7
  19. AIT, association internationale des travailleurs
  20. Grégoire Nappey, Histoire Suisse, Lausanne, LEP, 2007, p.62
  21. Grégoire Nappey, Histoire Suisse, Lausanne, LEP, 2007, p.63
  22. Union syndical 1880-1930 », Sous la direction de Charles Schürch, Berne, 1933, p. 37 L.10-13
  23. Grégoire Nappey, Histoire Suisse, Lausanne, LEP, 2007, p.63
  24. Grégoire Nappey, Histoire Suisse, Lausanne, LEP, 2007, p.63
  25. Extrait tiré du Journal de Genève, 20 octobre 187
  26. Groupe de travail pour L’histoire du mouvement ouvrier, Zurich, Le Mouvement Ouvrier Suisse, deuxième édition, Genève, 1978, collection Histoire p.58 premier et second paragraphe
  27. La Suisse de la formation des Alpes à la quête du futur, 1975, Ex Libris Verlags AG p.105
  28. Groupe de travail pour L’histoire du mouvement ouvrier, Zurich, Le Mouvement Ouvrier Suisse, deuxième édition, Genève, 1978, collection Histoire p.22
  29. « Union syndical 1880-1930 »,Edition Fraçaise, Sous la direction de Charles Schürch, Berne,1933, p.172 L.13-16
  30. « Union syndical 1880-1930 »,Edition Fraçaise, Sous la direction de Charles Schürch, Berne,1933,p.173 L.4
  31. Union syndical 1880-1930 »,Edition Fraçaise, Sous la direction de Charles Schürch, Berne,1933
  32. Groupe de travail pour L’histoire du mouvement ouvrier, Zurich, Le Mouvement Ouvrier Suisse, deuxième édition, Genève, 1978, collection Histoire, p.108 paragraphe 3
  33. « Obligations en tant qu’employeur » www.vaudoise.ch/entreprises/personnes/laa.html , 21.04.09 20h33
  34. Groupe de travail pour L’histoire du mouvement ouvrier, Zurich, Le Mouvement Ouvrier Suisse, deuxième édition, Genève, 1978, collection Histoire, p.352 second paragraphe
  35. Göhnerswill,logement et grand capital, collectif d’auteurs de la section d’architecture de l’EPF-Zurich, librairie Adversaire, Genève, 1974, p.130 et suivante
  36. http://hls-dhs-dss.ch/textes/f/F30179.php « Paysans-ouvriers ». Werner Baumann, bibliographie : R. Rubattel, Contribution à l'étude des ouvriers-paysans en Suisse, 1959 , 26/02/09 14h34
  37. http://hls-dhs-dss.ch/textes/f/F7476-3-2.php « Travail à domicile, fabriques », Peter Witschi / PM, 26/02/09 11:07
  38. Groupe de travail pour L’histoire du mouvement ouvrier, Zurich, Le Mouvement Ouvrier Suisse, deuxième édition, Genève, 1978, collection Histoire,pp.22-23
  39. Grégoire NAPPEY, Histoire Suisse, Lausanne, LEP, 2007, p.61-63
  40. Grégoire NAPPEY, Histoire Suisse, Lausanne, LEP, 2007, p.61-63
  41. Grégoire NAPPEY, Histoire Suisse, Lausanne, LEP, 2007, p.61-63
  42. Grégoire Nappey, Histoire Suisse, Lausanne, LEP, 2007, p.61-63

Bibliographie

  • Groupe de travail pour l'histoire du mouvement ouvrier, Zurich, Le mouvement ouvrier suisse, deuxième édition, Genève, 1978, collection Histoire
  • Union syndicale 1880-1930, Edition Française, Sous la direction de Charles Schürch,Berne, 1933
  • La Suisse de la formation des Alpes à la quête du future, 1975, Ex Libris Verlags AG
  • Jean François, Histoire économique de la Suisse, Lausanne,1984
  • La Suisse de la formation des Alpes à la quête du future, 1975, Exlibis Verla AG
  • Logement et grand capital, Göhnerswill, collectif d'auteurs de la section d'architecture de l'EPF-zurich, librairie Adversaire, Genève, 1974


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