- Rue de l'Arcade
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8e arrtRue de l'Arcade
Arrondissements 8e arrondissement Quartiers Quartier de la Madeleine Début Boulevard Malesherbes Fin 1, rue de la Pépinière et 139, rue Saint-Lazare Longueur 511 m Largeur 10 m Création XVIIe siècle Anciens noms Chemin d'Argenteuil ; Rue de la Pologne (1780) Images et documents sur Wikimedia Commons Rue de l'Arcade vue de la rue des Mathurins.La rue de l'Arcade est une voie du 8e arrondissement de Paris. Elle commence boulevard Malesherbes et se termine nos 1, rue de la Pépinière et 139, rue Saint-Lazare.
Sommaire
Histoire
Cette rue occupe l'emplacement d'une ancienne chaussée qui menait à Argenteuil. Son nom, qui lui fut donné à la fin du XVIIIe siècle, fait allusion à une arcade en voûte, construite en 1651 et qui existait encore en 1850[1], qui reliait, à la hauteur des numéros 15 et 18, les propriétés que les Bénédictines de la Ville-l'Évêque avaient de part et d'autre de la route d'Argenteuil. Les jardins des Bénédictines s'étendaient de part et d'autre de la route tandis que le couvent lui-même se situait à l'angle de la rue de Surène et de la rue de l'Arcade, du côté des numéros pairs.
Une décision ministérielle du 21 prairial an X (10 juin 1802) et une ordonnance royale du 25 novembre 1836 ont fixé la largeur minimale de la rue de l'Arcade à 10 mètres. Cette ordonnance a également approuvé le prolongement de la rue jusqu'au boulevard Malesherbes. Une nouvelle ordonnance du 11 février 1840 prescrivit la suppression de la partie de la rue de l'Arcade formant retour sur la rue de la Madeleine (aujourd'hui rue Pasquier). Cette disposition, ainsi que celle prévoyant le prolongement de la rue, furent exécutées en 1841[2].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- nos 2-20 : emplacement de l'ancien prieuré des bénédictins de la Ville-l'Evêque loti à la fin du XVIIIe siècle.
- no 11 : Hôtel Marigny : Albert Le Cuziat, ancien valet de chambre du prince Radziwill et de la comtesse Greffulhe, fit l'acquisition de cet hôtel en 1917 et y installa une maison de rendez-vous pour homosexuels surnommée le « Temple de l'Impudeur ». Lors d’une descente de police qui eut lieu après une dénonciation anonyme dans la nuit du 11 au 12 janvier 1918, plusieurs couples de majeur et de mineur furent surpris dans les chambres ainsi que Marcel Proust qui buvait du champagne dans le salon avec un caporal de vingt ans et neuf mois. L’écrivain fut fiché : « Proust, Marcel, 46 ans, rentier »[3]. L'établissement fut également fréquenté par l'infant Louis-Ferdinand d'Orléans[4].
- no 14 : Le chanteur de tango Carlos Gardel (1890-1935) a vécu dans cet immeuble en 1933 (plaque commémorative).
- no 17 : Hôtel Bedford : Hôtel de voyageurs fondé vers 1850 par une comtesse russe qui lui donna un nom anglais pour répondre à l'anglomanie de l'époque et attirer les touristes britanniques. Parmi les clients illustres de l'établissement figura l'empereur Pierre II du Brésil qui y vécut les dernières années de sa vie, jusqu'à sa mort en 1891. De nombreux musiciens ont aussi séjourné au Bedford, parmi lesquels le compositeur Camille Saint-Saëns en 1857, le compositeur brésilien Heitor Villa-Lobos de 1952 à 1959 (plaque commémorative) ou, plus récemment, le violoniste Yehudi Menuhin. Depuis 1914, l'hôtel est resté dans la même famille suisse, les Berrut. En 1897, Sylvain Berrut, âgé de 19 ans, arriva à Paris de son village de Troistorrents, dans le canton du Valais et parvint à se faire engager comme groom avant de gravir tous les échelons jusqu'à devenir directeur, puis propriétaire de l'hôtel. L'établissement est aujourd'hui dirigé par ses petits-enfants.
- no 34 : Immeuble datant de 1856, au décor de façade singulier.
- no 40 (angle de la rue des Mathurins) : Ancien hôtel de la Compagnie des wagons-lits, construit en 1903. Le marquis de Rochegude signale, sur la façade sur la rue des Mathurins, « une grande horloge et un plan du Transsibérien »[1].
- no 57 : Hôtel de Pancemont : Construit sous le Premier Empire pour Jean-Baptiste-François Mayneaud (1755-1836), baron de Pancemont et de l'Empire, qui fut président à mortier au parlement de Bourgogne, député de l’arrondissement de Charolles dans les Cent-Jours et conseiller d'État, Premier président de la cour royale de Nîmes et créé comte en juillet 1822 par lettres patentes de Louis XVIII, frère aîné de Mgr Antoine Xavier Mayneaud de Pancemont. À sa mort, l'hôtel passa à sa fille Adèle (1791-1867) et à son gendre, le comte Camille de Tournon-Simiane (1778-1833), chambellan de Napoléon Ier, qui fut préfet de Rome, de Bordeaux et de Lyon et qui mourut dans l'hôtel en 1833. Appartenait en 1910 à la marquise de Croix[1], la famille de Croix-Tournon ayant recueilli l'héritage du comte Mayneaud de Pancemont.
Bâtiments détruits
- no 22 : Hôtel de Soyecourt[5] puis de Castellane puis de Lubersac : « Petite maison » construite par Pierre Contant d'Ivry pour le maréchal de Soubise et mise au goût du jour en 1780 par l'architecte Jacques Cellerier[6]. Le maréchal de Soubise y mourut en 1787[7]. Selon Charles Lefeuve écrivant en 1856 : « L'édifice est princier, malgré le peu d'étendue de ses proportions ; le corps de bâtiment du fond de la cour présente quatre colonnes doriques surmontées d'un frontispice sculpté avec goût et vigueur. Entrez, vous voilà l'hôte de M. le marquis de Lubersac dont la famille, bien connue, est originaire de la Bretagne. Avant les Lubersac, des Castellane y séjournaient. »[8] Détruit en 1825 par le percement de la rue de Castellane.
- no 53[9] : Hôtel de Beauvoir : Construit pour Charles-Amable Hébert, marquis de Beauvoir (1740-1830), lieutenant général des armées du roi en 1816. Il fut également habité par la veuve de l'homme politique d'extrême-gauche Jacques-Antoine Manuel (1775-1827)[8].
Habitants célèbres
- Le conventionnel Philippe-François-Joseph Le Bas (1762-1794), après son mariage avec Élisabeth Duplay en 1793 (ancien no 21)[1].
- Alexandre Goüin (1792-1872), banquier et homme politique.
- Jacques Raymond Brascassat (1805-1867), peintre (ancien no 32, vers 1844)[1].
- La comtesse de Loynes (1837-1908) eut grâce au prince Napoléon un bel appartement rue de l'Arcade où elle établit son célèbre salon littéraire et politique (ancien no 28).
Notes et références
- Rochegude, Op. cit., p. 15
- Félix Lazare, Op. cit., p. 25
- Laure Murat aux archives de la police dans le dossier de Le Cuziat : Laure Murat, « Proust, Marcel, 46 ans, rentier », La Revue littéraire, 2e année, no 14, mai 2005, p. 82-92. suivant la fiche découverte par
- 2005 Christian Gury, Proust et le « très singulier » infant d’Espagne, Paris, Editions Kimé, collection « Détours littéraires »,
- prononcer Saucourt
- 1995, p. 108 Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès,
- Rochegude, Op. cit., p. 16
- Lefeuve, Op. cit., tome I, p. 157
- ou no 59 : donné par Lefeuve, Op. cit., tome I, p. 157 comme mitoyen de l'hôtel de Pancemont
Sources
- Félix Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, Imprimerie de Vinchon, 1844-1849
- Charles Lefeuve, Les anciennes maisons de Paris. Histoire de Paris rue par rue, maison par maison, Paris : C. Reinwald, 5e édition, 1875, 5 vol.
- Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910
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