Robert Allen Zimmermann

Robert Allen Zimmermann

Bob Dylan

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Bob Dylan
Joan Baez Bob Dylan.jpg
Joan Baez et Bob Dylan en 1963.

Alias Elston Gunnn, Blind Boy Grunt, Lucky Wilbury, Boo Wilbury, Elmer Johnson, Sergei Petrov, Jack Frost, Jack Fate, Willow Scarlet, Robert Milkwood Thomas, Tedham Porterhouse
Nom Robert Allen Zimmerman
Naissance 24 mai 1941 (68 ans), Duluth, Comté de Saint-Louis dans le Minnesota, États-Unis
Pays d’origine États-Unis États-Unis
Profession(s) auteur-compositeur-interprète
chanteur
musicien
poète
Peintre
Auteur
Genre(s) rock, folk, country, blues, jazz, pop (musique)
Instrument(s) guitare, harmonica, basse, piano
Années actives depuis 1959
Label(s) Columbia
Site Web bobdylan.com
Crystal Clear app kguitar.png
Portail du rock
Principaux courants
Scènes régionales
Groupes et musiciens
Par instrument
Par nationalité
Par ordre alphabétique

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Bob Dylan (né Robert Allen Zimmerman le 24 mai 1941 à Duluth, Minnesota) est un musicien et auteur-compositeur-interprète américain dont le style musical a évolué au fil des années : rock, folk, country, blues sont les exemples de la diversité de son œuvre.

Sommaire

Biographie

La famille de Bob Dylan est venue d'Europe de l'Est en fuyant les pogroms contre les juifs. Ses grands parents paternels étaient des juifs d'Odessa. Ils sont arrivés aux Etats Unis en 1905. Ses grands parents maternels étaient juifs lituaniens et sont arrivés aux Etats-Unis en 1902.

Depuis ses débuts dans les années 1960, Dylan a, par ses textes et par sa recherche de voies nouvelles (à l’encontre de son public parfois), sensiblement marqué la culture musicale contemporaine : en témoignent les nombreux artistes qui se réclament de son influence (David Bowie, Jeff Buckley, Tom Waits, Elvis Costello, etc.), ou le vaste répertoire des chansons qu'il a composées, dans lequel puisent des musiciens de tous les horizons et de toutes les générations (Tom Waits, Elvis Presley, The Beatles, Mark Knopfler, Neil Young, U2, P.J. Harvey, The White Stripes, Syd Barrett, Guns N' Roses, Jimi Hendrix etc.).

Les références dont s’inspire Bob Dylan pour faire évoluer son art sont non seulement à chercher du côté de musiciens américains légendaires, tels Hank Williams, Woody Guthrie et Robert Johnson, mais aussi chez des écrivains de la Beat generation, comme Jack Kerouac ou Allen Ginsberg. Il apprécie également Arthur Rimbaud, à qui il sera souvent comparé, et s’intéresse à des dramaturges, tel Bertolt Brecht.

Au XXIe siècle, près de 50 ans après la parution de son premier album, Dylan parcourt le monde de concert en concert et continue de composer.

Complexe, en constante évolution (il réinvente régulièrement chacun de ses standards dans différents registres, allant du rock agressif au jazz en passant par les ballades), proche des aspirations sociales et culturelles des époques qu’elle a traversées, l’œuvre de Dylan a, peut-être plus que toute autre, fait évoluer le rôle de la musique populaire en Occident (cf. Analyses). Depuis 1997, Bob Dylan est régulièrement mis en nomination pour l’obtention du Prix Nobel de littérature. Par ailleurs, les textes de ses chansons, qui se situent entre poésie surréaliste et musique traditionnelle américaine, sont étudiés dans les universités américaines. Son avant-dernier album studio, Modern Times, paru fin août 2006, est entré directement n°1 dans les charts aux États-Unis, faisant de lui l'unique chanteur au monde alors âgé de 66 ans encore en vie, N°1 au hit parade.

1941-1961 : les débuts

Origines

Les grands-parents de Robert Zimmerman sont originaires d'Europe de l'Est, dont ils ont fui les pogroms de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Ben D. Stone, son grand-père maternel s'installe à Hibbing, tandis que Zigman Zimmerman qui a fui Odessa en 1907, s'installe à Duluth, dans le Minnesota. Beatrice Stone et Abraham Zimmerman, deux de leurs enfants, se marient en 1934 et donnent naissance à Robert (Bob) le 24 mai 1941. Celui-ci passe sa petite enfance à Duluth puis en 1947, déménage avec ses parents et David, son jeune frère, à Hibbing[1].

Dans son autobiographie [2], Dylan écrit que sa grand-mère maternelle portait le nom de Kirghiz, que la famille de celle-ci avait vécu à Trabzon, sur la côte turque de la mer Noire ; bien qu'elle eût grandi dans le district de Kağızman, elle venait d'İstanbul, dans l'Ouest de la Turquie. Son grand-père paternel était originaire de Trabzon.

Hibbing

Hibbing est à l'époque une ville minière d'environ 17 000 habitants, aux mœurs conservatrices et de tradition chrétienne. Abraham, guéri de la poliomyélite qu'il a contractée à Duluth, ouvre un magasin d'électro-ménager. Vers l’âge de 8 ou 9 ans, Robert s’initie au piano puis plus tard, à la guitare et à l’harmonica. Il se passionne tout d’abord pour la musique country de Hank Williams dont il répète les morceaux, et écoute des radios qui diffusent du blues, tel que celui de Muddy Waters, Howlin' Wolf, John Lee Hooker et Jimmy Reed[3]. Il sera également marqué par Elvis Presley, Buddy Holly, Bill Haley et Little Richard, dont la gestuelle scénique et les attitudes anticonformistes fascinent la génération adolescente autant qu'elles scandalisent ses aînés[4].

Au lycée[5], l'adolescent intègre des petites formations, telle que The Golden Chords, avec lesquelles il joue dans des fêtes et des talent contests. Avec des amis partageant son goût pour la musique, il étend sa culture musicale en échangeant des disques de jazz et de rhythm and blues[6].

Minneapolis

En septembre 1959, âgé de 18 ans, Zimmerman s’inscrit à l’université du Minnesota pour y suivre des cours d’art et s’installe à Dinkytown, le quartier étudiant de Minneapolis. Peu assidu à des cours qu’il ne suivra que quelques mois, il découvre le folk (Pete Seeger, Cisco Houston) « des chansons qu’on tient toujours de quelqu’un »[7]. Il joue occasionnellement dans des cafés folk tels que The Scholar ou The Purple Onion pour 2 ou 3 dollars, c’est à cette époque qu’il commence à se faire appeler Bob Dylan.

L’origine de ce nom fut longtemps considérée comme une référence au poète gallois Dylan Thomas, que Zimmerman connaissait[8], mais il s’agit en réalité de la déformation de son deuxième prénom Allen[7]. Au Chicago Daily News qui l'interrogeait en 1965 sur l'influence de Dylan Thomas sur le choix de son nom, il rétorquait : « Non, bon Dieu non. J'ai pris le Dylan parce que j'ai un oncle qui s'appelle Dillion. J'ai modifié l'orthographe mais seulement parce que ça faisait mieux. J'ai lu des trucs de Dylan Thomas et ça ne ressemble pas aux miens. »[9]. Le 9 août 1962, Dylan fait légalement changer son nom à la Cour Suprême[10].

Dylan est un gamin aux allures de vagabond, sa façon de jouer de la guitare est jugée presque convenable, sa voix trop monotone, trop rauque, mais il séduit. Il apprend beaucoup et vite : en recherche continuelle de nouvelles chansons à apprendre, il profite notamment de la culture et des discothèques folk des parents de ses amis – à une époque où les disques folk sont rares et précieux[11]. Affabulant parfois[12], Dylan acquiert progressivement toutes les caractéristiques d'un chanteur folk authentique.

Il fait la connaissance de David Whittaker, étudiant de gauche avec qui il devient ami[13], et par lequel il découvre Woody Guthrie, dont il dévore l’autobiographie, Bound For Glory. En décembre 1960, Dylan prend la route de New York pour y rencontrer son idole, malade de la chorée de Huntington, qui séjourne au Greystone Hospital, dans le New Jersey[14].

New York

Après un séjour de quelques semaines à Chicago, Dylan arrive à New York assiégée par le froid, à la fin de janvier 1961. Il se rend directement à Greenwich Village, un quartier bohème où cohabitent chanteurs, artistes et militants politiques ; le soir même, il joue au café Wha? [15]. Il se rend au chevet de Woody et au fur et à mesure des visites, les deux hommes sympathisent[16]. Dylan fait la connaissance des Gleason, chez qui Guthrie passe ses week-ends, et dont l'appartement de East Orange s’est peu à peu transformé autour de Guthrie en un lieu de créativité où se réunissent les plus grands noms de la scène folk, comme Cisco Houston, Jack Elliot, ou encore Pete Seeger. Ne dédaignant pas l’hospitalité des Gleason, Dylan étudie et répète les enregistrements de Guthrie que ceux-ci possèdent[17].

Arrivé à New York depuis peu, Dylan n'a donc pas tardé à nouer des relations, mais, considéré comme trop marginal par les propriétaires de café, il peine à se faire engager « Man there said "Come back some other day, / You sound like a hillbilly / We want folk singer here" » [18]. En avril 1961 cependant, il joue devant la société de musique folk de l’Université de New York, au Loeb Student Center[19]. À cette occasion, Dylan rencontre Susan Rotolo, âgée de 17 ans[20]. Dessinatrice, peintre, Suze ne représente pas le stéréotype de l’admiratrice inconditionnelle. Son implication dans les mouvements étudiants, sa connaissance de Brecht, de Rimbaud, de Villon participent à la métamorphose d’un Dylan légèrement anachronique, jouant volontiers l'ignorance, en un auteur brillant dont la plume incarnera le réveil des consciences politiques endormies.

Lors de soirées pour débutants (des hoots, ou hootnanny) d’un club célèbre du Village, le Gerde’s Folk City, Dylan est repéré par son directeur Mike Porco, qui l'engage pour deux semaines, sur les conseils de Robert Shelton, critique musical au New York Times : le 11 avril 1961 constitue le premier engagement d'importance pour Dylan, où il joue en première partie de John Lee Hooker, un guitariste « incroyable », encore peu connu du grand public[21]. Lorsque Mike Porco reprogramme Dylan le 26 septembre, Robert Shelton est présent et publie trois jours plus tard un article très élogieux sur « un nouveau styliste du folk »[22], qui renforce la notoriété naissante de Dylan.

La Columbia

La Renaissance Folk ne se développe cependant pas au seul Greenwich Village : à Cambridge, en Nouvelle-Angleterre, Joan Baez et Eric Von Schmidt enthousiasment également leur public, notamment à l’Unicorn et au Club 47. C’est à ce dernier que Dylan rencontre Carolyn Hester, une chanteuse de Folk qui vient de signer avec Columbia Records. Carolyn est à la recherche d’un harmoniciste pour l’album auquel elle travaille, et propose la place à Dylan, qui accepte. Lors des séances d’enregistrement, Dylan joue à Carolyn un morceau qu’il a composé, Come Back Baby, qui séduit John H. Hammond, un des directeurs artistiques de Columbia. Au fur et à mesure des séances, Hammond prend conscience du talent de Dylan et, malgré les réticences de sa direction, lui fait signer un contrat : « J’ai vu ce gosse avec sa casquette qui jouait de l’harmonica – pas terrible d’ailleurs, mais j’ai tout de suite été séduit. Je lui ai demandé s’il savait chanter. S’il composait. S’il ne voulait pas enregistrer. » [23].

L’imprésario de Dylan s’appelle Al Grossman, agent célèbre et controversé de New York : salué pour les succès auxquels il a participé[24], il est aussi critiqué pour ses objectifs essentiellement commerciaux, peu conciliables avec la misère populaire que dénoncent les chanteurs folk. Grossman est également le cofondateur, avec George Wein, propriétaire d’un club folk à Boston, en 1959, du festival folk de Newport, et gère les carrières du Kingston Trio, d’Odetta et du trio folk Peter, Paul and Mary[25]. Cachant son intérêt à promouvoir la carrière de Dylan[26], Grossman incite Izzy Young, propriétaire du Folklore Center au Village à produire le premier concert de Dylan en tête d’affiche, au Carnegie Chapter Hall, le 4 novembre 1961[27].

En mars 1962 paraît le premier album de Dylan (Bob Dylan, 1962). Composé de reprises folk et blues, il contient également deux titres originaux : Talkin' New York et Song To Woody. Le disque, confiné au cénacle folk, se vend mal[28], mais le contrat de Dylan, fermement défendu par Hammond et Johnny Cash, n'est pas rompu, comme il fut au départ envisagé[29].

1962 – 1964 : une notoriété naissante

Broadside

Depuis février 1962, paraît périodiquement Broadside Magazine, un magazine folk fondé par Agnes Cunningham et à l’initiative de Pete Seeger. Des albums seront également produits par le magazine, The broadside Ballads, où Dylan apparaît sous le pseudonyme Blind Boy Grunt[6]. Dans ce magazine pour lequel écrivent régulièrement Gil Turner, Tom Paxton et Phil Ochs sont publiés les textes de chansons d’actualité, les topical songs. Dylan y écrit une douzaine de textes[30], souvent écrits dans l’instant[31], qui témoignent de la faculté incoercible de Dylan à composer sur tous les sujets, de l’inanité de la chasse aux communistes[32] au dégoût qu’il éprouve après l’exécution sommaire d’un noir âgé de 14 ans et la relaxe de ses assassins, blancs[33].

Porté par la puissance évocatrice de ses textes, Dylan devient la voix d’une génération excédée par les injustices et le conservatisme qui prévalent alors. Blowin' in the Wind, que Dylan compose en avril 1962, paraît dans le numéro six de Broadside. Reprise sur tous les campus et popularisée par le trio Peter, Paul and Mary, elle symbolise la dimension sociale et politique qu’est en train d’acquérir son jeune auteur[34].

The Freewheelin'

Blowin’ In the Wind sera la première chanson de son deuxième album, The Freewheelin' Bob Dylan, qu’il commence à enregistrer en juin. Pour cela, Dylan compose de nombreuses chansons engagées telles que A Hard Rain's a-Gonna Fall, écrite pendant la crise des missiles de Cuba, Masters of War et Oxford Town. Mais il rompt également avec la tradition folk de son premier album avec des titres plus intimistes tels que Don't Think Twice, It's All Right, Girl from the North Country, et Bob Dylan's Dream, révélateurs de la mythologie et du sens de la poésie qui l'habitent[6].

Les sessions d'enregistrement et la production de l'album, plus longue que celle du premier, révèlent également l'animosité qui oppose John H. Hammond à Albert Grossman : celui-ci conteste tout d'abord la validité du contrat qui lie CBS à Dylan, mineur lorsqu'il le signa ; il s'oppose ensuite à Hammond sur la production de Mixed up Confusion[35], accompagnée par un piano, une batterie, deux guitares et une basse. Le simple, qui comprend également Corrina, Corrina, ne concorde pas avec l'image de chanteur de folk de Dylan et est rapidement retiré de la vente[36].

Premières apparitions télévisées

Découvert par le réalisateur Philippe Saville à Greenwich Village, Dylan part à Londres en décembre pour participer à une pièce télévisée : Madhouse On Castle Street, diffusée le soir du 13 janvier 1963 à la BBC[37]. La pièce décrit l'histoire d'un jeune homme rebelle qui s'enferme dans une pension et refuse d'en sortir ; sa sœur et son voisinage tentent d'en découvrir la raison. Dylan est d'abord pressenti pour jouer le rôle principal, mais constatant le manque de naturel de Dylan lorsqu'il joue, Saville réécrit la pièce et attribue à Dylan un rôle de narrateur chantant[38]. Dylan interprète quatre chansons dont Blowin' In the Wind, dont c'est la première diffusion ; l'original de l'enregistrement fut détruit en 1968 et aucune copie n'a depuis été retrouvée[37].

Le 12 mai 1963, Dylan doit participer au Ed Sullivan Show, une émission accueillant tous les styles de musique et dont la diffusion est nationale ; elle est présentée par Ed Sullivan et produite par Bob Precht. Ceux-ci acceptent Talkin' John Birch Society Blues, que Dylan désire interpréter, mais Stove Phelps, conseiller à la programmation de CBS, la refuse : dans cette chanson moqueuse, les membres de la John Birch Society sont ridiculisés et sont associés à Hitler[39]. Phelps dit craindre un procès en diffamation, à la surprise de Ed Sullivan[40]: Hootenany, une autre émission télévisée avait accepté de diffuser une chanson du Chad Mitchell Trio, dont la cible était aussi la John Birch Society[6]. Dylan refuse alors d'interpréter une autre chanson, et s’en va, furieux[41]. La chanson, sous la pression des avocats de CBS, est également retirée de The Freewheelin', sur lequel la chanson était initialement prévue [42].

Cet épisode ne marque pas l'arrêt des apparitions télévisées de Bob Dylan : en mai, est diffusée une émission de Westinghouse Studios, intitulée Folk songs and more folk songs, présentée par John Henry Faulk, à laquelle participent également les Brother Four, Carolyn Hester, Barbara Dane et The Staple Singers. Dylan y interprète Blowin' in the Wind, Man of Constant Sorrow et Ballad of Hollis Brown[6].

L'engagement social

Bob Dylan en novembre 1963 à New York

Le 28 août 1963, Dylan, comme Joan Baez, Mahalia Jackson, etc. participe à la Marche sur Washington, où plus de 200 000 pacifistes se rassemblent pour dénoncer l'inégalité des droits civiques que subit la population noire. Après que les orateurs se furent succédé et que Martin Luther King eut prononcé son célèbre discours « I have a dream », il interprète Only a Pawn in their Game, tandis que Peter, Paul and Mary chantent Blowin' in the Wind[43].

Cet épisode illustre l'implication de Dylan et de nombreux autres artistes pour les droits civiques à cette période : par l'intermédiaire de Suze Rotolo, qui travaillait au CORE (le Congress of Racial Equality), et de Broadside[6],[4], il côtoyait le milieu contestataire étudiant, qui militait pour les minorités, dans un contexte difficile[44]. Le 10 mai 1963, à Greenwood, dans le Mississipi, Dylan avait chanté à un rassemblement organisé par le SNCC[45], pour inciter la population noire des États du Sud à s'inscrire sur les listes électorales[4]. De même, sa présence aux concerts de Joan Baez, leur relation amoureuse, contribuèrent à forger son image de héraut de la contestation sociale, aux côtés de Joan. Surgissent cependant les signes de l'étroitesse et de l'inexactitude de cette image.

Le 13 décembre 1963, au cours d'un banquet de charité organisé par le Comité de Secours aux Libertés Civiques (Emergency Civil Liberties Commitee, ECLC), Dylan reçoit le prix Tom Paine, qui récompense « une personnalité qui a symbolisé le juste combat pour la liberté et l'égalité »[46]. Grisé par l'alcool, il prononce un discours désastreux.
À l'occasion d'un profil réalisé par Nat Hentof pour le New Yorker, Dylan décrivit son impression : « Je suis tombé dans un piège quand j'ai accepté le prix Tom Paine […] dès que je m'y suis pointé je me suis senti oppressé. […] Ça m'a vraiment pris à la gorge. Je me suis mis à boire. J'ai… vu un groupe de gens qui n'avaient rien à voir avec mon genre d'idées politiques. J'ai regardé le parterre et j'ai eu la trouille. […] On aurait dit qu'ils donnaient de leur argent parce qu'ils culpabilisaient »[47]. Dans cet article, Dylan dit également : « Je fais partie d'aucun Mouvement. Sinon je ne pourrais rien faire d'autre que d'être dans le Mouvement. Je ne peux pas voir des gens s'asseoir et fabriquer des règles pour moi. Je fais un tas de trucs qu'aucun Mouvement n'autoriserait. »

Joan Baez, de laquelle Dylan s'éloigna en 1964, le décrivit de la façon suivante : « Pour on ne sait quelle raison, à mon avis, il veut se libérer de toute responsabilité. N'importe quelle responsabilité, concernant n'importe qui, me semble-t-il. S'en tirer tout juste avec ce que les autres ont à offrir. »[48]

Une évolution sensible

C'est le 10 février 1964[49] que paraît The Times They Are a-Changin', l'album qui constitue le deuxième volet de ce qui est parfois appelé la trilogie folk de Bob Dylan.

Sur cet album, sur lequel Dylan a pour la première fois un contrôle total[50], il approfondit encore le registre de la topical song avec des chansons jaillies du contexte politique et social aux États-Unis : par exemple Only a Pawn in Their Game qui évoque le meurtre de Medgar Evers, leader de la National Association for the Advancement of Colored People pour le Mississipi au début de l'été 1963, The Lonesome Death of Hattie Carroll, inspirée par un fait divers de la banlieue de Baltimore, où un homme « de la bonne société » tua une domestique en lui assénant un coup de canne[51].
Surtout, l'album contient The Times They Are a-Changin' qui, deux ans après Blowin' in the Wind devient le nouvel hymne de la jeunesse. Cette chanson résume l'humeur des années 1960, dans laquelle une voix prophétique annonce un monde en pleine mutation, où journalistes, critiques, hommes politiques ne doivent pas barrer la route aux eaux montantes du changement[52].

Cependant, The Times They Are a-Changin' révèle une évolution sensible chez son auteur : tout d'abord au dos de la pochette et dans un encart sont imprimés 11 Outlined Epitaphs, « 11 épitaphes esquissées », qui constituent la première publication de poésie de Dylan[53], et où, subjectivement, il parle plus librement de lui-même. Des allusions à la route, à la fuite y sont également récurrentes. Ces poèmes seront republiés plus tard dans Writings and Drawings et seront également le support d'une biographie de Dylan : Bob Dylan, Epitaphs 11.
D'autre part, sont incluses dans l'album des chansons comme One Too Many Mornings ou Boots of Spanish Leather, où Dylan exprime des sentiments sur les femmes, l'amour, l'amitié, que les ballades folk traditionnelles ne savent pas exprimer[54].

Son public, aussi, a changé : à des amoureux de musique folk, calmes, aux mœurs vestimentaires sobres succède un public pop, jeune, enthousiaste, exubérant[55]. C'est aussi ce que remarque Terri Van Ronk, qui s'occupa de la toute jeune carrière de Dylan[56], à l'occasion d'un concert au Carnegie Hall le 26 octobre 1963, devant 3 000 spectateurs :

« C'était très étonnant. Comme un avant-goût de la Beatlemania. La première grande ascension de Bobby était déjà là, dans ce concert de Carnegie Hall. Quand ce fut fini, nous nous retrouvâmes tous dans les coulisses, et ils cherchaient la ruse pour échapper à l'assaut des jeunes filles qui hurlaient au dehors. »

— Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 268 & 269

Another Side

Son album suivant, Another Side of Bob Dylan, est enregistré en un jour en juin, et paraît le 8 août 1964. C'est un album dans la continuité de Freewheelin', qui reste fidèle à l’idiome folk (guitare et harmonica), mais il n'y a plus de chanson protestataire. Ici aussi, des poèmes accompagnent l'album[57].

Les thèmes centraux de cet album sont l'amour, la liberté individuelle, les rapports humains. Dylan y développe également un autre thème d'importance : la futilité de l'engagement, comme l'évoque My Back Pages. Dylan s'y moque de lui-même, de sa vision manichéenne, et juge que les vieux discours et autres symboles ne sont que futilités et mensonges (« Ah j'étais si vieux alors / Je suis plus jeune que ça maintenant »).
Dylan participe ainsi à la création d'un climat culturel qui allait permettre aux artistes, aux groupes de rock de faire partager leur vision poétique, de dépasser les limites de la chanson d'alors[58]. Lors de l'enregistrement en studio de l'album, Dylan confie à Nat Hentoff, journaliste au New Yorker : « Il n'y aura pas de chanson protestataire dans cet album. Ces chansons, je les avais faites parce que je ne voyais personne faire ce genre de choses. Maintenant beaucoup de gens font des chansons de protestation, pointant du doigt ce qui ne va pas. Je ne veux plus écrire pour les gens, être un porte-parole. [...] Je veux que mes textes viennent de l'intérieur de moi-même »[59].

L'album est mal accueilli par la critique et par le milieu folk, lui reprochant notamment son excès de subjectivité, son manque d'esthétisme. Un journal rédigea notamment la critique suivante : « Mais Bob / Il a deux problèmes / des petits / la langue qu'il écrit / est pas de l'anglais / la mesure qu'il bat / est pas de la chanson / et c't'espèce d'/ intellectualisme inverti / fait rien que / me barber à mort. » [60].

1965 – 1966 : la première période rock

Avec les Beatles

Le 28 août 1964, Dylan a pour la première fois rencontré les Beatles à leur hôtel à New York, lors de leur tournée américaine. Au-delà de l'initiation[61],[62] ou non[63] à la marijuana des seconds par le premier, cette rencontre est le symbole de leur influence réciproque au cours des années 1960 : alors qu'au début de 1964 Dylan avait observé avec attention l'ascension des Beatles[64], ceux-ci étaient sensibles « aux paroles et à l'attitude [...] incroyablement originales et géniales » de Dylan[65]. En 1965, lors de la tournée anglaise de Dylan, les Beatles affichent ostensiblement leur attirance, comme le titre l'article de Ray Coleman dans le journal Melody Maker du 9 janvier : Les Beatles disent : Dylan montre la voie[66].

Le passage au rock

L’avenir est dans les instruments électriques. En 1965, il engage le guitariste montant de l’époque, Mike Bloomfield, le « Clapton américain » et enregistre un nouvel album, mi-acoustique, mi-électrique, Bringing It All Back Home. Son public folk ne suit pas et boude l’album, pourtant encore assez proche des précédents, même sur les titres avec instruments électriques.

Trois mois plus tard, paraît Highway 61 Revisited. Entièrement électrique, l’album s'appuie sur un rock basique, très incisif. Là où les morceaux de l’album précédent n’étaient souvent que du folk « électrifié », ceux-ci laissent libre cours aux guitares rageuses et aux orgues tortueuses. Les paroles, abstraites et imagées, se démarquent également de la sobriété folk :

Les admirateurs du chanteur sont perplexes : Bob Dylan est pour eux la perpétuation d'une tradition solidement ancrée, entre musique américaine des origines et engagement social, et le rock une musique commerciale, dansante et vulgaire. Dylan, soutenu par un petit groupe de rock garage, les Hawks, qui deviendront plus tard The Band, part en tournée qui est, à l’époque, la plus longue jamais entreprise. Dylan joue ses nouvelles chansons partout dans le monde, et il est hué, notamment à Manchester le 17 mai 1966. Le divorce est consommé : Dylan ne sera jamais là où on l'attend.

Au milieu de cette tournée éprouvante, où le groupe joue plus fort que n’importe qui avant eux[67], Dylan enregistre le dernier volet de « la trilogie électrique » : Blonde on Blonde.

Enregistré en deux semaines de studio pendant lesquelles Dylan écrit souvent les paroles quelques minutes avant le début de la session, Blonde on Blonde, premier double album de l’histoire du rock, est un étrange moment de calme au milieu de la fureur de cette époque. Voix et musique s’y fondent pour nous raconter toutes les dernières expériences de Dylan, vécues et rêvées, dans une ode à l’amour sous toutes ses formes, de la mère à la prostituée, en passant par l’amour illusoire que donne la drogue. Dylan est au sommet du monde, vibrant intérieurement de mille sensations étranges, et fait partager ses expériences dans cet album si surréaliste qu’il est difficile de le décrire. Un chef d’œuvre hors du temps qui fait de Dylan la locomotive du rock and roll.

Le 22 novembre 1965, Dylan se marie secrètement avec Sara Lownds, une mannequin de 25 ans[68],[69]. Certains amis de Dylan, dont Ramblin' Jack Elliott, disent que ce dernier niait qu'il était marié dans les conversations suivant immédiatement le mariage[69]. La journaliste Nora Ephron a été la première à rendre la nouvelle publique en février 1966 dans un article du New York Post intitulé Hush! Bob Dylan is wed[70].

1968 – 1970 : les racines country

En juillet 1966, l'épopée rock and roll de Bob Dylan s’arrête plus brutalement encore qu’elle n'avait commencé : la moto Triumph Bonneville du chanteur sort de la route, l’envoyant à l’hôpital, ce qui l’écarte des scènes pendant trois ans. Forcé au repos, Dylan rompt avec la vie remplie d'excès qu'il menait jusqu'alors, tandis que les rumeurs les plus folles circulent à son propos : on le croit mort, fou, kidnappé par la CIA, etc. Sa longue retraite est l'occasion pour lui et ses amis du Band d'enregistrer des ébauches de chansons, qui sortiront dans les années 1970 sous le nom de The Basement Tapes.

Ce n’est qu’en 1968 que Dylan réapparaît, avec John Wesley Harding, un album acoustique apaisé. Il montre un Dylan moins surréaliste et davantage intéressé par le passé de son pays et des histoires populaires nimbées d’un mystère irréel. Pour autant, les admirateurs ne se sont pas calmés : Dylan est encore leur meneur et ils attendent qu’il assume son rôle. Harcelé, le chanteur se réfugie à la campagne, puis prend anonymement un appartement à New York, mais rien n’y fait.

Ce vedettariat, dont il ne veut pas, est sans doute en partie à l’origine des deux albums suivants, où Dylan habillé en cow-boy, s'essaie dans la musique country. Nashville Skyline et le double album Self Portrait, tout en ballades gentillettes et douces, consternent les admirateurs : leur idole abandonne la contreculture pour devenir un tranquille père de famille. Nashville Skyline marque la rencontre de Dylan avec un autre monstre sacré de la chanson américaine, Johnny Cash. Les chansons I Threw It All Away, leur reprise de Girl From the North Country participent à la réussite de l'album. L'album Self Portrait, composé en majeure partie de reprises de titres folk et pop, est plus hétérogène.

Les années 1970, renaissances et déclins

Bob Dylan et le Band en 1974.

Au début des années 1970, Dylan se consacre à sa vie de famille. Il sort un album très calme, New Morning, dominé par le piano. Il participe au controversé[réf. nécessaire] concert pour le Bangladesh qu'organise George Harrison en août 1971 à New York et joue dans le western, Pat Garrett et Billy the Kid, dont il écrit la musique. En grande partie instrumentale, cette bande originale contient le tube Knocking on Heaven’s Door. Ce n’est que vers 1975, après un album avec The Band (Planet Waves), que Dylan décide de repartir en tournée.

Les concerts, dans de très grandes salles, sont énormes : Dylan est en grande forme, décidé à reconquérir ce titre de rock star auquel il avait lui-même renoncé quelques années plus tôt[réf. nécessaire]. Il chante de manière plus agressive que jamais, mâchant ses mots : il donne enfin l’impression d’être vivant. La tournée est suivie par un disque où Dylan conte son divorce avec sa femme Sara. Les chansons explorent toutes les facettes de la détresse amoureuse : l’apitoiement sur soi-même, la colère, les rechutes amoureuses, etc. Tout cela dans un style poétique inimitable et avec un tout nouveau son, synthèse entre l’ancien et le nouveau : acoustique habillé de batteries, de basses et de claviers. Le disque remporte un grand succès, qui ne suffit pas à sortir Dylan de sa dépression, mais ne lui enlève pas non plus le sens de la repartie : à une journaliste qui lui confie son enthousiasme, il rétorque qu’il ne voit vraiment pas comment on peut aimer expérimenter des sentiments tels que ceux exprimés par Blood on the Tracks[réf. nécessaire].

Bob Dylan et Allen Ginsberg pendant la Rolling Thunder Revue (2 novembre 1975).

Dès l’année suivante, le chanteur réunit ses vieux amis, parmi lesquels la chanteuse folk Joan Baez, et part pour une tournée qui se veut épique et bohème, dans un esprit hippie, déjà un peu dépassé à l’époque : la Rolling Thunder Revue. La caravane, forte de dizaines de fêtards et de musiciens, fait escale dans de petites salles, joue avec des musiciens de bar recrutés sur place, et un film est tourné (Renaldo Et Clara). De cette période sortiront live paru dans les Bootleg Series et l’album Desire, résultat de la coopération de Dylan et du parolier Jacques Levy.

Cette idée aboutit à des récits nimbés de mystères plein de pyramides, de gangsters et de voyous, habillées par une orchestration très riche où le violon, tenu par une musicienne rencontrée par hasard pendant la tournée, occupe une grande place. On y trouve également pour la première fois depuis plus de dix ans, un chant de protestation ; Hurricane raconte le procès du boxeur Hurricane Carter emprisonné pour meurtre, et que Dylan est résolu à faire libérer.

1979 – 1981 : la période chrétienne

En 1979, Dylan se convertit au christianisme et se met à écrire sur sa relation avec Dieu. Si le premier disque de cette période, Slow Train Coming, avec notamment Mark Knopfler à la guitare, se révèle intéressant, les suivants sont plus décevants : les textes sont peu inspirés et semblent recopiés d'un livre de cantiques; il habille sa musique de chœurs et de cuivres assourdissants (Saved et Shot of Love). Peu appréciés par les critiques ces albums contiennent toutefois quelques perles (Every Grain of Sand).[réf. nécessaire]

Les années 1980

En 1983, Dylan met fin à sa période chrétienne et enchaîne avec Infidels, dont les thèmes tournent autour du judaïsme. De son propre aveu[7], le chanteur a perdu quelque chose de ce qui faisait son génie : les chansons ne viennent plus avec la même facilité qu’avant, et son enthousiasme est usé. La fin de la décennie le trouve associé avec le Grateful Dead pour une série de concerts. Sur les conseils de Bono, chanteur de U2, il enregistre ensuite avec le producteur Daniel Lanois l'album, Oh Mercy. D’autre part, en 1988, Dylan fit partie des Traveling Wilburys, regroupant, sous des pseudonymes, Dylan, George Harrison, Jeff Lynne, Tom Petty et Roy Orbison. Le groupe se séparera en 1990 après deux albums.

1992 – 1995 : Reprises Folk et Blues

Bob Dylan en concert à Stockholm en 1996.

Alors que sa maison de disques commence à éditer des coffrets regroupant ses archives depuis des décennies, Dylan débute la décennie 1990 avec les albums Good as I Been to You et World Gone Wrong, entièrement composés de reprises de vieux titres folk et blues.

Depuis 1997 : la renaissance sans fin

En 1997, Dylan s’associe à nouveau avec Daniel Lanois pour enregistrer Time Out of Mind, premier album de compositions originales depuis sept ans. Peuplé de compositions habitées, Time Out of Mind est une chronique désespérée mais bien vivante de la vieillesse d’une vedette du rock. Dylan y pose un regard sans complaisance sur son âge, évitant au passage les clichés rock and roll.

En septembre 2001, sort Love and Theft. Très bluesy et jazzy, dépouillé et proche du son de ses concerts, ce nouvel album est nettement plus enthousiaste que ses prédécesseurs.

D'autre part, Dylan enchaîne depuis la fin des années 1980 les concerts sur les cinq continents. Cette Tournée sans fin (« Never Ending Tour ») est l’occasion pour lui de revisiter ses standards en laissant la part belle à l’improvisation : son groupe change de morceaux tous les soirs, et ne rejoue quasiment jamais une chanson de la même façon d’un soir sur l’autre.

D’autre part, alors que Martin Scorsese lui consacrait un film documentaire intitulé No Direction Home, Dylan finalisait la rédaction de la première partie de ses mémoires. Ce volume apporte une vision personnelle sur des périodes mal connues de sa vie, comme ses débuts à New York, ou l’enregistrement de Oh Mercy en 1989. La parution régulière des Bootleg Series, enregistrements pirates jadis introuvables, désormais remasterisés et officiels, et dont la source paraît intarissable, lève le voile sur des enregistrements légendaires disponibles pour la première fois. Le huitième volume de cette « série », Tell Tale Signs: Rare and Unreleased 1989-2006, est sorti en octobre 2008.

Le 28 août 2006 paraît son album intitulé Modern Times, en référence au film de Charles Chaplin. Il constitue le troisième volet d'une trilogie commencée en 1997 avec Time Out of Mind. Produit par Dylan et enregistré dans des conditions quasi live avec le groupe qui l'accompagne sur scène, ce nouvel opus retrouve les accents de jazz, de ragtime, de bluegrass et de rockabilly de son précédent opus Love and Theft, dans une ambiance plus feutrée et glamour, qui fait référence à la période d'or des années 1930 : celle des postes à galène, de Bing Crosby et de Louis Armstrong. Pour accompagner la sortie de cet album, Dylan a déclaré dans le magazine Rolling Stone que rien de ce qui avait été fait depuis les 20 dernières années n'avait grâce à ses yeux. Dans une prose biblique, parfois surréaliste, matinée de références au monde contemporain à travers des évocations de l'ouragan Katrina, des attentats du 11 septembre 2001 ou encore une déclaration d'amour déguisée à la jeune vedette du R'n'B Alicia Keys, Dylan y revisite à travers dix titres les influences musicales de son jeune âge, endossant avec aisance et une gaieté non dissimulée le costume de la tradition américaine du siècle qui l'a précédé. En octobre 2007 sort Dylan 07,ainsi que le remix inclus de Most Likely You Go Your Way And I'll Go Mine par le DJ Mark Ronson. En décembre 2007, le film de Todd Haynes, I'm Not There s'inspire « des nombreuses vies » et chansons de Bob Dylan qui est interprété par six acteurs et une actrice.

En avril 2008, il obtient le prix Pulitzer, « pour son profond impact sur la musique populaire et la culture américaine, à travers des compositions lyriques au pouvoir poétique extraordinaire », selon le jury[71].

Un nouvel album, Together Through Life, est sorti fin avril 2009.

Analyses

L'influence de Dylan sur son époque

« Bob Dylan ne donnait pas tant l'impression de se tenir à un tournant décisif de l'espace-temps culturel que d'être ce tournant décisif. Comme si la civilisation avait pu évoluer à son gré, ou même au gré de sa fantaisie [...]. »

— Greil Marcus, La République Invisible

Riche d'une quarantaine d'albums, l'œuvre de Bob Dylan réunit la musique traditionnelle qui a accompagné l'édification des États-Unis et la modernité la plus avant-gardiste : l'Ouest profond et Greenwich Village. Il est l'un des artistes qui ont le plus révolutionné la musique populaire dans les années 1960 et 1970, contribuant à l'élever au rang d'un véritable art. Son influence déborde même du cadre de la musique, s’étendant à la littérature, au cinéma et même à la politique, puisqu’il fut, de manière plus ou moins involontaire, l’un des meneurs de la contreculture de cette époque.

Dès ses débuts en 1961, Dylan fait parler de lui dans les milieux folk américains en adoptant une manière de chanter très expressive, qui surprend encore parfois aujourd'hui, loin des standards de la « belle » chanson. Souvent accusé de « ne pas savoir » chanter, Dylan est en réalité l'un des artistes modernes à avoir le plus fait progresser l'usage de la voix, l’employant comme un véritable instrument de musique et recherchant davantage l'expressivité que la beauté classique. Il a considérablement expérimenté sur l'usage des dissonances, se faisant ainsi l’héritier direct des bluesmen des années 1930, tel Howlin' Wolf.

Musicalement, même si ses compositions restent le plus souvent relativement « classiques », il a contribué, au côté d'artistes comme Eric Clapton et The Rolling Stones, à faire entrer la musique traditionnelle américaine - blues, folk, country ... - dans l'ère moderne, comme le montrent les disques de sa « première époque rock », entre 1965 et 1966.

Mais le domaine dans lequel Dylan a eu une importance cruciale est celui des textes : dès son deuxième album (le premier étant presque entièrement composé de reprises, comme cela se pratiquait très couramment à l’époque), il a imposé une manière d’écrire des chansons totalement unique à son époque. Inspirés par la littérature, la poésie surréaliste, mais aussi les « folksongs » réalistes de la grande tradition américaine, ses textes dessinent un univers intérieur d’une richesse exceptionnelle. Dès le début, le thème principal de l’œuvre de Dylan est son expérience personnelle du monde, sa vision des choses, qu’elle soit réelle ou fantasmée. Le surréalisme qui imprègne profondément la plupart de ses textes, même les plus simples, atteindra son apogée en 1965 et 1966 lorsque Dylan délaissera le folk pour le rock 'n' roll.

Libéré de toutes les contraintes du format folk, une créativité exacerbée par l'usage de drogues, il écrit alors plusieurs chefs-d’œuvre qui en font un poète majeur du XXe siècle. Loin d’être incompréhensibles et absurdes, comme ils sont parfois considérés, les textes de cette époque ne cherchent pas à avoir un sens figé, mais à décrire des impressions et des sentiments au-delà des mots. Comme un tableau abstrait, ils peuvent acquérir un sens différent selon l’humeur de l’auditeur, tout en conservant une très forte identité. En cela, les mots de Dylan s’approchent de l’essence même de la musique, qui tire une partie de son pouvoir du fait qu’elle est le seul art à n’être aucunement figuratif, à une époque où la plupart des chansons populaires, et particulièrement les chansons rock, parlaient encore de (més)aventures sentimentales et de voitures. Elles ont considérablement influencé l’ensemble des artistes pop de l’époque, au-delà de l’univers du rock and roll et même de la musique, et ont changé de manière radicale la carrière d’artistes aussi talentueux que les Beatles.

Enfin, par ses textes, ses prises de position, mais aussi par son attitude envers son statut de vedette et de musicien, Dylan a joué un rôle très important sur l’évolution de la société dans la seconde moitié du XXe siècle. Adulé par le public folk et les milieux révolutionnaires de gauche du début des années 1960, il refusa d’assumer ce rôle, préférant inciter ses admirateurs, comme il l’exprime dans certains de ses textes (Don't follow leaders / Watch the parkin' meters)[72], à penser par eux-mêmes et à renoncer aux messies, de quelque bord qu’ils soient.

En refusant de participer aux jeux de l'industrie de la musique, en changeant sans cesse d’orientation musicale, ce qui lui a régulièrement valu d’être accusé de « traîtrise » par ses anciens admirateurs, il a changé l’image du musicien populaire, faisant entrer la musique pop de plain-pied dans le monde des arts « sérieux ». Même ses errements artistiques, comme ses disques des années 1980, où il inventa le rock chrétien, étaient, semble-t-il, surtout une tentative d’en finir avec l’idolâtrie dont il était l’objet depuis les années 1960. Certes, la complexité de l’œuvre de Dylan l’a empêché d’être un très gros vendeur de disques, et donc de toucher un public aussi large que d’autres vedettes de la pop. Mais, en influençant de manière directe presque tous les artistes de son temps, il a considérablement pesé sur le devenir d’une musique qui a changé la vision du monde de millions de personnes.

Les passages de Bob Dylan au Festival Folk de Newport

Le 3 août 2002, le retour de Bob Dylan au festival de folk de Newport fut l’occasion de s’interroger sur la rupture présumée entre lui et son public en 1965. La forte conspuation perceptible sur les bandes n’est pas anecdotique : elle ponctuera en effet les tournées américaines et européennes qui suivront.

1963

Révélée quatre ans plus tôt à ce même festival, Joan Baez est la tête d’affiche de l'édition 1963 et y introduit Dylan (chemise militaire kaki et blue-jeans délavés), précédé par sa renommée grandissante de chanteur protestataire. Après son tour de chant, il rejoint sur scène Peter, Paul and Mary, Joan Baez, Pete Seeger et The Freedom Singers, et la fête s’achève en chœur sur We shall Overcome. Le dimanche soir, Baez, qui chante With God on our side l’invite à la rejoindre sur scène et le festival se conclut sur le triomphe de Dylan, alors en communion totale avec son public[6].

1964

En 1964, Dylan, par ses chansons, les concerts qu'il donne est une célébrité du monde folk[73], tandis que les topical song, que composent des artistes tels que Phil Ochs, Tom Paxton ou Buffy Sainte-Marie sont très populaires[6]. Dylan, qui fait trois apparitions cette année, chante cependant des chansons plus personnelles de Another Side, à paraître, telles que All I Really Want to Do, It Ain't Me Babe et To Ramona, ainsi que Mr. Tambourine Man (Bringing It All Back Home). Ses premiers fans le ressentent comme une trahison : Irwin Silber, le rédacteur en chef du magazine folk Sing Out! rédigea ainsi en novembre 1964 « une lettre ouverte à Dylan » où il manifeste son inquiétude à propos du « détachement », du « potentiel d'auto-destruction » de Dylan et de ses nouvelles chansons « centrées sur lui-même, sentimentales et cyniques »[74], tandis que Paul Wolfe, un auteur de Broadside, décrivit Dylan comme « un faussaire, un hypocrite et un manipulateur de son public »[6].

1965

Le 25 juillet 1965, Dylan est la tête d’affiche du festival mais, à l’image de sa tenue vestimentaire (lunettes de soleil Wayfarer et blouson de cuir) les choses ont changé. Pour lui d’abord : en mars est paru Bringing It All Back Home, composé de morceaux acoustiques et d’autres plus rock. Mi-juillet, Dylan vient d’enregistrer Like a Rolling Stone, qu’il compte jouer au festival. Sur les ondes d’autre part : alors que les Beatles monopolisent le Top Ten, la reprise pop de Mr Tambourine Man des Byrds marque les esprits. Au Royaume-Uni, parallèlement à la Beatlemania le rock renaît, grâce à la redécouverte du blues.

Voir à ce sujet le : British Blues Boom.

À l’atelier blues de ce festival est également présent[75] The Paul Butterfield Blues Band, un groupe de blues urbain, avec amplis et guitares électriques, qui connait le succès avec Born In Chicago, tiré de leur premier album The Paul Butterfield Blues Band. Outre le chanteur Paul Butterfield, le groupe se compose du guitariste Mike Bloomfield, du bassiste Jerome Arnold et du batteur Sam Lay.

Renforcés par le pianiste Barry Goldberg et l’organiste Al Kooper, Dylan et les musiciens du Paul Butterfield Blues Band répètent toute la nuit un nombre limité de chansons : Maggie’s Farm, Like a Rolling Stone et Phantom Engineer[76]». Le lendemain, ils jouent ces trois morceaux et leurs transitions sont accompagnées d’un brouhaha indescriptible[77]. Sur les prières du présentateur Peter Yarrow, de Peter, Paul And Mary, Dylan revient accompagné d’une guitare acoustique et interprète deux de ses succès : It’s All Over Now Baby Blue et Mr. Tambourine Man.

De cet événement, relaté par Robert Shelton, naquit la légende de Dylan délaissant le folk pour le rock, indifférent à l’indignation et à l’amertume de son public[78], tandis qu’en coulisse, les bruits les plus fous circulaient (la rumeur prétendit que le chanteur Peter Seeger, furieux, chercha une hache pour couper les câbles du micro ; ce qu’il démentit).

Cependant, des arguments viennent contredire cette interprétation, notamment ceux avancés par Bruce Jackson, un des organisateurs du festival, qui a étudié les enregistrements qu’il avait conservés.

Jackson argue tout d’abord que la première personne sifflée ne fut pas Dylan, mais Peter Yarrow, en charge de l'annoncer et dont les phrases entrecoupées par de longs silences agaçaient un public impatient. D’autre part, les applaudissements sont nourris quand Dylan apparaît, alors que les instruments électriques sont déjà installés et visibles sur la scène. Par ailleurs, quand le groupe joue, la voix de Dylan est noyée sous le volume de l’instrumentation, en raison d’une balance des sons trop hâtive. Jackson avance également que malgré le fait que Dylan soit la tête d’affiche du festival, il ne joue que quinze minutes, alors que d’autres sont restés sur scène 45 min. Enfin, le public réclame le retour de « Bobby », ce qu’interprète Yarrow par « avec une guitare folk ».

En conclusion, Jackson avance l’hypothèse que la réaction du public de Newport guida celle des spectateurs des concerts à venir, décontenancés par une musique en laquelle ils ne se reconnaissaient plus.

Paradoxalement à ces interprétations divergentes, les faits sont bien documentés, il en est question notamment sur ces différents supports :

Discographie

Article détaillé : Discographie de Bob Dylan.

(*) Albums ayant été remasterisés et réédités en version SACD hybride.

Bibliographie

  • Les chemins de Bob Dylan par Alain Rémond
  • Bob Dylan, Tarantula !, recueil de poèmes, 1966 (traduit en français par Dashiell Hedayat):
  • Bob Dylan, Chroniques, Volume 1 Fayard, 2005 (édition française); 316 p.
  • Sam Shepard, Rolling Thunder : sur la route avec Bob Dylan (avec des photos de Ken Regan ; traduit de l'américain par Bernard Cohen). – Paris : Naïve, 2005. – 209 p., 20 cm. – (ISBN 2-35021-018-9). – Titre original : Rolling Thunder, Logbook;
  • Early Dylan (Genesis Publications, 1999) préface Arlo Guthrie;
  • Dylan in Woodstock (Genesis Publications, 2000);
  • Bob Dylan, Une biographie, François Bon, Albin Michel, 2007.
  • Thomas Karsenty-Ricard, Dylan, l'authenticité et l'imprévu, L'Harmattan, (ISBN 2-7475-9151-4);

Filmographie

Composition du groupe de scène depuis 2007

En 2007, le groupe de scène de Bob Dylan réunit les musiciens suivants[79] :

  • Bob Dylan : voix, guitare, claviers, harmonica ;
  • Stu Kimball : guitare rythmique ;
  • Denny Freeman : guitare lead ;
  • Donny Herron : guitare pedal steel, guitare lap steel, mandoline électrique, banjo, violon ;
  • Tony Garnier : basse, contrebasse ;
  • George Receli : batterie ;
  • Tommy Morrongiello : guitare rythmique (occasionnellement), technicien guitare.

Bob Dylan en français

Hugues Aufray fut le premier français à adapter des chansons de Bob Dylan. Les traductions édulcorent souvent la crudité du texte original.
Greame Allwright a interprété Qui a tué Davy Moore ?

Notes et références

  1. Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone , p. 26 à 28
  2. Chroniques, Volume 1 parue en 2004
  3. (en) Bob Dylan: The Rolling Stone Interview. The rock & roll poet reflects on life, love, politics and God - Kurt Loder, Rolling Stone, 21 juin 1984 [lire en ligne]
  4. a , b  et c Anthony Scaduto, Hervé Muller (trad. Dashiell Hedayat), Bob Dylan, Christian Bourgois, 1983 (ISBN 2267003503)
  5. The Hibbing High School
  6. a , b , c , d , e , f , g , h  et i Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone
  7. a , b  et c Bob Dylan (trad. Jean-Luc Piningre), Chronicles Volume 1 [« Chroniques: Volume 1 » ], Fayard, 5 mai 2005 (édition française), 316 p. (ISBN 2213623406)
  8. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 41, 45
  9. (en) Interview with Joseph Haas, Chicago Daily News, 27/11/1965. (Jonathan Cott, Bob Dylan: The Essential Interviews, p. 59)
  10. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 217
  11. Martin Scorsese ; No Direction Home ; Paramount Pictures (2005)
  12. Dylan prétendit être orphelin, originaire du Nouveau-Mexique (Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 112).
  13. Whittaker semble être l'auteur des photos du disque pirate The Great White Wonder, en 1969 (Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 60)
  14. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 66
  15. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 88 à 90
  16. « Ce gosse a vraiment de la voix. Je ne sais pas s’il réussira par ses paroles, mais il sait chanter » - Woody Guthrie (Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 97)
  17. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 95 à 98
  18. Talkin New-York – Bob Dylan (1962)
  19. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 109
  20. Suze Rotolo apparait sur la pochette de l’album The Freewhelin’ Bob Dylan. Photographie : Don Hunstein
  21. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 123, 124 et 165
  22. (en) Bob Dylan: A Distinctive Stylist ; Robert Shelton ; The New York Times (29 septembre 1961), [lire en ligne]
  23. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 159 & 160
  24. Par exemple Tom Dooley, vieille chanson folk interprétée par The Kingston Trio
  25. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 181 & 182
  26. Le contrat liant Grossman à Dylan est signé officiellement le 20 août 1962, et ne sera d'ailleurs connu que tardivement. Il sera rompu le 17 juillet 1970.
  27. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 171
  28. L'album s'écoule à 5000 exemplaires
  29. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 191
  30. Broadside Magazine - Wikipedia anglophone
  31. A rapprocher de la littérature de l’instant des auteurs de la Beat Generation.
  32. Talkin' John Birch Society Blues - The Bootleg Series, Vol. 1
  33. The Death of Emmitt Till – non commercialisé
  34. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 203, 204, 231, 249
  35. « Albert […] eut l'idée lumineuse de faire enregistrer Bobby avec un orchestre de dixieland sur Mixed Up Confusion. C'était un vrai désastre. » - John H. Hammond (Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 222 & 223)>
  36. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 223, 238
  37. a  et b (en) www.BBC.co.uk Madhouse On Castle Street
  38. « Dans son rôle de clochard céleste, Dylan était intéressant, même s’il n’est pas permis de juger de sa manière de chanter sur un rôle dans une nullité aussi affligeante » - The Daily Mirror
  39. « Now we all agree with Hitlers' views / Although he killed six million Jews » - Talkin' John Birch Society Blues
  40. « Mais la John Birch Society… j'ai dit que je ne comprenais pas pourquoi elle jouissait d'une telle protection » – Ed Sullivan – The New York Post 14 mai 1963
  41. « Conneries ! Je chante ça ou rien » (Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 241
  42. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 240 à 242
  43. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 257, 258
  44. (fr) www.acontresens.com Les étudiants noirs entrent en lutte : le « SNICK »
  45. le « Comité de coordination étudiant non violent », surnommé SNICK
  46. Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone, p. 205
  47. (en) Profiles: The Crackin’, Shakin’, Breakin’ Sounds – Nat Hentoff, The New Yorker, 24 octobre 1964 [lire en ligne]
  48. Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone , p. 190
  49. Bob Dylan: The Times They Are A-Changin' liner notes
  50. Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone, p. 218
  51. Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone, p. 220, 221
  52. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 261
  53. Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone, p. 222
  54. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 267
  55. Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone , p. 204 & 226
  56. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 143
  57. Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone, p. 226 & 230
  58. Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 301
  59. (en) The Crackin', Shakin' Breakin' Sounds, Nat Hentoff, 24/10/1964. (Jonathan Cott, Bob Dylan: The Essential Interview, p. 16)
  60. Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone, p. 226
  61. (en) Al Aronowitz; introduced Beatles to Bob Dylan in 1964, Matt Schudel, The Washington Post, 7-08-2005
  62. Dylan : Portraits et témoignages, p. 46
  63. (en) Joint accounts, Cherri Gilham, The Observer, 10-09-2000
  64. « Leurs accords étaient vraiment extravagants. Seuls des musiciens ensemble pouvaient faire ça. C'était évident. Ça m'a donné des idées. [...] Dans ma tête, les Beatles étaient des génies. J'avais l'impression qu'il y aurait un avant et un après Beatles. », Dylan : Portraits et témoignages, p. 46
  65. George Harrison, ibid
  66. Robert Shelton, Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone , p. 299
  67. « les deux choses les plus bruyantes qu’il m’ait été donné d’entendre, c’est un train de marchandises en train de dérailler et Bob Dylan avec le Band » - Marlon Brando (voir François Ducray, Philippe Manœuvre, Hervé Muller, Jacques Vassal, Dylan, Albin Michel, 30/06/1978 (ISBN 2226001271).
  68. (en) The Rolling Stone Encyclopedia of Rock & Roll (Simon & Schuster, 2001), « Bob Dylan: Biography »
  69. a  et b (en)Sounes, Down The Highway: The Life Of Bob Dylan, p. 193.
  70. (en)Shelton, No Direction Home, p. 325.
  71. 2008 Pulitzer Prize Winners - SPECIAL CITATION, Citation
  72. Subterranean Homesick Blues - Bringing It All Back Home (1965).
  73. (en) www.bobdylan.com: Peter Stone Brown on Dylan at Newport
  74. (en) An Open Letter to Bob Dylan, Irwin Silber, Sing Out!, novembre 1964 [lire en ligne]
  75. Contre l’avis d’une certaine partie du comité d’organisation, tels que les Lomax, père et fils.
  76. renommée plus tard en It Takes a Lot to Laugh, It Takes a Train to Cry
  77. J’ai fait ce truc de dingue. Je ne savais pas ce qui allait se passer, mais le public a hué. Et pas qu’un peu. Ça sifflait de tous les cotés – Bob Dylan (voir Mark Blake, Mojo (Trad. Isabelle Chelley, Jean-Pierre Sabouret), Dylan : Visions, portraits, and back pages [« Dylan : Portraits et témoignages » ], Tournon, 11/09/2006 (ISBN 235144017X))
  78. « Joue du folk !... Remboursez !... C'est un festival folk !... Débarrasse-toi de ce groupe ! »
  79. (en) www.bjorner.com: Still On The Road: 2006 Us Summer Tour

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Références bibliographiques et Internet

  • Robert Shelton (trad. Jacques Vassal), No Direction Home : The Life And Music Of Bob Dylan [« Bob Dylan sa vie et sa musique : Like a Rolling Stone » ], Albin Michel, 12/03/1987 (ISBN 2226028854);
  • Anthony Scaduto, Hervé Muller (trad. Dashiell Hedayat), Bob Dylan, Christian Bourgois, 1983 (ISBN 2267003503);
  • (en)Jonathan Cott, Bob Dylan: The Essential Interviews, Wenner Books, 2006, (ISBN 1932958096)
  • Bob Dylan (trad. Jean-Luc Piningre), Chronicles Volume 1 [« Chroniques: Volume 1 » ], Fayard, 04/05/2005 (édition française), 316 p. (ISBN 2213623406);
  • François Ducray, Philippe Manœuvre, Hervé Muller, Jacques Vassal, Dylan, Albin Michel, 30/06/1978 (ISBN 2226001271);
  • Mark Blake, Mojo (Trad. Isabelle Chelley, Jean-Pierre Sabouret), Dylan : Visions, portraits, and back pages [« Dylan : Portraits et témoignages » ], Tournon, 11/09/2006 (ISBN 235144017X);
  • (en) The Myth of Newport '65 – Bruce Jackson, 26/08/2002 [lire en ligne];
  • (en) Dylan goes electric – Robert Shelton, No Direction Home: The Life and Music of Bob Dylan, New York, 1986 [lire en ligne] (reproduction partielle);
  • (en) Profiles: The Crackin’, Shakin’, Breakin’ Sounds – Nat Hentoff, The New Yorker, 24/10/1964
  • (en) An Open Letter to Bob Dylan, Irwin Silber, Sing Out!, 11/1964 [lire en ligne]
  • (en) Bob Dylan: The Rolling Stone Interview. The rock & roll poet reflects on life, love, politics and God - Kurt Loder, Rolling Stone, 21/06/1984 [lire en ligne]

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