Religion gauloise

Religion gauloise

Mythologie celtique

LEurope celtique et la Galatie.

La mythologie celtique est constitutive de la religion des Celtes de la Protohistoire/Antiquité. Nos connaissances sont lacunaires puisque les sources dont nous disposons sont gauloises, plus précisément gallo-romaines, galloises et irlandaises, alors que la civilisation celtique a concerné une grande partie de lEurope. Elle est protéiforme puisque le nombre des dieux véritablement panceltiques est restreint et que les évènements mythiques diffèrent. Il y a cependant des correspondances entre les divinités des différentes zones géographiques, des équivalences dans les mythes et lomniprésence des druides, tant en Gaule que dans les îles Britanniques.

Des éléments importants de la mythologie celtique ont été repris dans la « matière de Bretagne », notamment dans le cycle arthurien.

Sommaire

La problématique des sources

Sur le chaudron de Gundestrup (IIe siècle av. J.-C.), certains dieux de la mythologie celtique sont représentés.

Dès que l'on aborde le domaine celtique, que ce soit au niveau de la civilisation, du druidisme ou de la mythologie, on se trouve inévitablement confronté au problème des sources. Les druides (« dru-wid-es » signifie « très savants »[1]), qui représentent la classe sacerdotale, ont systématiquement privilégié une transmission orale de leur savoir, induisant la mémorisation de milliers de vers[2]. On retrouve régulièrement l'argument selon lequel la parole écrite est une parole morte ; peut-être était-ce aussi un moyen d'éviter que leurs idées soient détournées. Notons que les Celtes n'ignoraient pas l'écriture puisque nous possédons des inscriptions utilisant l'alphabet étrusque ou l'alphabet grec et qu'ils ont inventé un système particulier de notation : l'écriture oghamique.

Les sources continentales

Deux types de sources nous livrent des informations générales. Tout dabord, leurs contemporains, parmi lesquels on peut citer, à titre dexemple : Diodore de Sicile (Bibliothèque historique), Strabon (Géographie), Pomponius Mela (De Chorographia), Lucain (La Pharsale), Pline l'Ancien (Histoire naturelle), et surtout Jules César[3] avec les Commentaires sur la Guerre des Gaules. Ces témoignages donnent souvent une image négative des peuples celtes, compte tenu des relations belliqueuses quils entretenaient, et la méconnaissance de leurs voisins.

En ce qui concerne le domaine gaulois les sources dont on dispose sont très rares et très fragiles. Pour l'essentiel, nous ne savons à peu près rien du monde des dieux gaulois, même s'il est certain qu'ils aient eu une mythologie aussi élaborée que celle rapportée par les textes irlandais. Le peu que nous en sachions, nous le tenons de Lucain (Pharsale) et de César (Commentaires sur la Guerre des Gaules) principalement, de Pline et de Tertulien accessoirement. Ces informations sont largement déformées par l'interpretatio romana, qui cherche systématiquement un équivalent romain aux dieux gaulois. Les deux panthéons semblent largement incompatibles : ainsi Mercure est donné comme équivalent à Lug, à Taranis et à Esus par César et Lucain (lequel Lucain hésite entre deux équivalents), ce qui en dit long sur la fragilité de ce type de raisonnement ; en effet les qualités des dieux gaulois semblent très fluctuantes et en tous cas beaucoup plus sujettes aux variations régionales que les dieux romains.

Outre les textes latins, les vestiges archéologiques (bas-reliefs, statues, monnaie) et la toponymie permettent d'en savoir un peu plus, et de localiser certains lieux de culte. Ainsi Lug, dieu pourtant central chez les Celtes, n'est attesté par aucun texte latin mais son culte est confirmé par la toponymie, notamment les de Lyon ou Loudun, du gaulois *Lug-dunon, qui seront ultérieurement latinisés en Lugdunum.

Les sources insulaires

Le deuxième type de sources est beaucoup plus tardif puisqu'il sagit de la consignation par les clercs du Moyen-Âge, des traditions orales en Irlande[4]. Cette littérature, dont la rédaction s'étale du VIIIe siècle au XVe siècle, vient opportunément confirmer et compléter les résultats des études des sources antiques. Ils retranscrivent les mythes et épopées de l'Irlande celtique, qui se sont transmis oralement de générations en générations. Ces sources littéraires se composent de quatre grands groupes :

  • le cycle d'Ulster, ou cycle de la Branche Rouge, décrit les héros et rois de lIrlande protohistorique et lintervention habituelle des dieux. Le récit le plus important est la Táin Cúailnge (« Razzia des Vaches de Cooley »), qui raconte linvasion de lUlster par la reine Medb et les exploits de Cúchulainn.
  • le cycle mythologique, dont le texte principal est le Cath Maighe Tuireadh (« Bataille de Mag Tured »), centré sur la lutte que livrent les dieux Tuatha Danann aux Fir Bolg (première bataille de Mag Tuired), et aux Fomoires (seconde bataille). Autre texte important Tochmarc Etaine (« La Courtise dEtain »), consacré à la déesse Étain. À ce cycle, il faut associer les Immrama, qui narrent le voyage de héros dans lAutre Monde.
  • le cycle Fenian ou cycle de Finn est consacré aux aventures de Finn Mac Cumaill, de son fils Oisin et sa troupe de guerriers, les Fianna Éireann.
  • le cycle historique ou cycle des rois est composée dannales légendaires. Le texte le plus important est le Lebor Gabála Érenn (« Livre des conquêtes dIrlande ») qui rapporte l’« histoire » des invasions de lIrlande (notamment celle des dieux, les Tuatha Danann), depuis le déluge jusquà larrivée des ancêtres mythiques des Gaëls (voir section Les « peuples » du Lebor Gabála Érenn).

Les textes gallois sont plus christianisés et les éléments mythologiques sont moins évidents que dans les textes irlandais[5] Le récit important est le Mabinogion, aussi appelé Les Quatre branches du Mabinogi, étant composé de 4 contes : Pwyll, prince de Dyved, Le Mabinogi de Branwen, Manawydan fils de Llyr et Math fils de Mathonwy. Les autres textes notables sont Breuddwyd Macsen Wledig (Le Rêve de Macsen), Lludd a Llefelys (Lludd et Llevelys), Culhwch ac Olwen (Kulhwch et Olwen), Breuddwyd Rhonabwy (Le songe de Rhonabwy), Hanes Taliesin (Le conte de Taliesin), etc[6].

Les collecteurs transcripteurs ont affublé tous ces mythes d'un vernis chrétien, sous lequel létude découvre le substrat celtique original.

Dieux et personnages

Gaule

Article détaillé : Mythologie celtique gauloise.

Dieu principaux (pangaulois ou panceltiques)

Le panthéon gaulois distingue, selon Lucain, une triade Taranis/Esus/Toutatis. Contrairement à ce à quoi l'on pourrait s'attendre, aucun de ces dieux n'a de rôle clairement défini, et leurs caractéristiques sont souvent interchangeables selon les régions.

  • Toutatis (Teutates, Totiourix, Teutanus), peut-être du proto-celtique * teuta (tribu)[7] et * tato (père), assimilé par Lucain tantôt à Mercure, tantôt à Mars. Toutatis serait peut-être le Dis Pater dont parle César[8], mais rien ne le prouve de façon explicite. On le considère parfois de façon schématique comme le dieu du ciel.
  • Taranis : peut-être du gaulois taran (tonnerre), ce qui n'est pas clair car il est aussi le dieu solaire et le dieu céleste. Ses attributs indiquent qu'il est en outre Dieu du tonnerre, dieu de la guerre, dieu du feu, dieu des morts, mais aussi dieu du ciel.
  • Esus : dieu artisan, dieu des voyages, protecteur des commerçants, défricheur de forêts et charpentier.
  • Lugos (Lug: peut-être du proto-indo-européen * leuk (lumière). Dieu pan-celtique non attesté en Gaule mais dont le culte est considéré comme probable sur la base de la toponymie (Lyon/Laon/Ludgdunum, etc.). On a souvent pensé que le Mercure dont parle César était Lugos. Mais Mercure est aussi associé à Toutatis et à Esus.
  • Sucellos : dieu au maillet (qui tue et ressuscite) et au tonnelet (symbole de prospérité), il est léquivalent du Dagda irlandais, qui possède des talismans aux mêmes fonctions : une massue et un chaudron. Dieu des forêts et de l'agriculture.

Dieux totémiques

Par « totémique », on entend « à attributs d'animaux ». Toutefois, contrairement à d'autres civilisations, les Celtes ne vénéraient pas des dieux mi-hommes mi-bêtes: les attributs animaux n'étaient que pour souligner un aspect symbolique du dieu.

  • Cernunnos : dieu-cerf, vraisemblablement une divinité du monde souterrain, intermédiaire entre le monde des vivants et celui des morts, mais aussi lié à la nature et aux animaux.
  • Epona : (du gaulois epos : cheval), protectrice des chevaux, attestée dans lactuelle Bulgarie, dans les îles Britanniques et en Gaule[9].
  • Damona : le théonyme provient du gaulois damos qui signifie « vache »[10]. Déesse des sources, elle apparait comme la parèdre de plusieurs divinités : Borvo, Albius et Moritasgus.

Autres divinités

  • Si Taranis est représenté sur les bas reliefs avec le symbole de la roue solaire, César de son côté associe le soleil avec différents dieux locaux : Bélénos (celui qui brille) (Vosges), Grannus (Rhénanie).
  • Borvo : dieu du feu souterrain et des sources bouillonnantes. Sous la forme Bormanus son nom est associé à la parèdre Bormana (peut-être Damona)
  • Ogmios : les Romains l'assimilaient à Hercule, peut-être l'ancêtre de l'Ogma irlandais.
  • Belisama : principale divinité féminine (la très brillante), divinité du feu assimilable à l'Hestia grecque.
  • Maponos : dieu de la force et de la vigueur
  • Nissyen et Evnissyen : dieux jumeaux attestés dans les Mabinogion (mythologie celtique galloise), mais qui ont exister en Gaule 1500 ans auparavant sous d'autres noms qui ne nous sont pas parvenus, car les auteurs latins indiquent l'existence de lieux de culte à Castor et Pollux, selon leur interpretatio Romana. Ces dieux pourraient avoir la même origine indo-européenne que les Dioscures ou les Ashvins

Divinités néolithiques/préceltiques

Le substrat religieux pré-celtique se retrouve dans la pratique d'un animisme localement vivace chez les gaulois, qui associe, par exemple, une déesse à une rivière ou à une source. On trouve ainsi Abnoba et Arduina, déesses de la forêt (la dernière a donné son nom aux Ardennes), Damona, Dunisia, Niskae, Ilixo, Lugovius, Ivaos, Moritasgus, Nemausus, Arausio, Vasio, divinités des sources. Ces divinités sont souvent à l'origine des noms de villes : Nîmes (Nemausus), Luchon (Ilixo), Luxeuil (Lugovius), Evaux (Ivaos), Orange (Arausio), Vaison (Vasio), Damona sous la forme Bormana (Bourbonne-les-Bains). De même a-t'on retrouvé à différents endroits et notamment dans les Pyrénées des mentions de dieux-arbres (dieu-hêtre, dieu chêne, dieu-pommier etc.).

Autre influence probable du substrat néolithique : les dieux gaulois n'ont généralement pas de conjoints (parèdres), à moins qu'un syncrétisme gallo-romain[11] ne leur en ait affecté un (Maïa, Nemetona, Bormana etc.). De même le totémisme n'est pas indo-européen.

Irlande

Article détaillé : Mythologie celtique irlandaise.

Alors que les sociétés celtiques du continent et, dans une moindre mesure, celles de lîle de Bretagne avaient évolué au contact de la civilisation romaine, lIrlande, protégée par son insularité, navait pas été envahie et occupée. Selon lhagiographie, cest un Britto-Romain du nom de Maewyn Succat (le saint Patrick des chrétiens) qui aurait converti la classe sacerdotale des Irlandais au Ve siècle[4].

Les « peuples » du Lebor Gabála Érenn

Le Lebor Gabála Érenn (« Livre des conquêtes dIrlande »), dont la première rédaction remonte au VIIIe siècle, rapporte les invasions mythiques successives de lîle, depuis lépoque du Déluge. Il sagit « dun mythe fondateur, une explication de la nature de lIrlande et de la présence des Celtes[12] ». La référence biblique au déluge est ajout tardif des clercs du Moyen-Âge, qui ont retranscrit la tradition orale. Seuls les derniers arrivants sont humains, ils succèdent au peuple des dieux.

  • Le peuple de Cesair : fille de Bith, petite-fille de Noé, Césair n'est pas admise dans lArche. Ce peuple, composé de cinquante femmes et de trois hommes, sinstalle en Irlande 50 jours avant le Déluge.
  • Les Partholoniens, du nom de Partholon, fils de Sera et de Baath, ils arrivent de Grèce 278 ans après le Déluge et débarquent le jour de Beltaine. Ce sont les inventeurs de lagriculture, de lélevage, de la chasse et de la pêche[13].
  • Les Fomoires, surnommés les « Géants de la Mer », sont des êtres difformes et affreux. Ennemis de tous les occupants successifs de lîle, « ils représentent essentiellement les forces démoniaques, infernales et obscures »[14] et sont apparentés aux principaux dieux des Tuatha Danann[15].
  • Les Nemediens : le « peuple-cerf », dont le chef est Nemed (« sacré »), est finalement obligé de senfuir dans le Munster après avoir été battu par les Fomoires.
  • Les Fir Bolg sont arrivés en trois groupes : celui des Fir Bolg qui viendrait de la Belgique, celui de Fir Domnain qui serait originaire de la Domnonée insulaire, et celui des Galiain. On leur doit lintroduction de la royauté et la division de lIrlande en cinq royaumes : l'Ulster, Leinster, Munster, Connaught (celles-ci correspondant aux points cardinaux) et Meath[16]. Ils sont vaincus par les Tuatha Danann, lors de la première bataille de Mag Tured (Cath Maighe Tuireadh).
  • Les Tuatha Danann (voir section suivante).
  • Les Milesiens ou les fils de Mil Espaine sont les premiers humains à avoir débarqué sur l'île, le jour de Beltaine. À l'issue favorable de la guerre qui les oppose aux Tuatha Danann, ils occupent lîle à laquelle ils donnent le nom dErin (en lhonneur de la déesse Eriu), tandis que les dieux se réfugient dans les sidh.

Les Tuatha Danann

Les dieux des Celtes dIrlande sont regroupés sous lappellation de « Tuatha Danann », cest à dire gens de la déesse Dana. Ils sinscrivent donc dans la succession des invasions. Originaires de quatre îles au nord du Monde (Falias, Gorias, Findias et Murias), ils débarquent un jour de Beltaine emmenés par les druides Morfessa, Esras, Uiscias et Semias. Les Fir Bolg sont vaincus lors de la bataille de Mag Tuireadh (Cath Maighe Tuireadh), mais les dieux seront eux-mêmes supplantés par les Milesiens et devront se réfugier dans les sidh.

Dieux principaux 
  • Lug, lune des rares divinités pan-celtiques, cest le dieu primordial et suprême des Tuatha Danann. Surnommé samildanach (le « polytechnicien ») ou lamfada (« au long bras »), il maîtrise tous les arts et toutes les techniques, il possède les pouvoirs de tous les autres dieux. Il est le fils de Cian et Eithne, mais est aussi apparenté aux Fomoires par son grand-père maternel Balor. Il est associé à la fête religieuse de Lugnasad
  • Le Dagda est le dieu-druide (et donc dieu des druides), dont le théonyme signifie « dieu bon » ou « très divin »[17]. Il règne sur le temps, l'éternité et sur les éléments, cest aussi un guerrier puissant. Il a un côté paternel et nourricier. On le décrit parfois comme un géant hideux et un ogre paillard. Ses accouplements avec les déesses sont nombreux. Cest le père de Brigit et le frère dOgme.
  • Ogme, que lon retrouve en Gaule sous le théonyme Ogmios, est le dieu de la magie guerrière, il a le pouvoir de paralyser ses ennemis. Il est aussi linventeur de lécriture et on lui attribue la création des ogam. Il est décrit comme un vieillard dont une chaîne accrochée à sa langue le relie aux hommes. Lors de la bataille de Mag Tuireadh, son habileté guerrière représente le tiers des victoires de la guerre.
  • Nuada est le « roi » des gens de la déesse Dana, il est la personnification de la royauté et de la souveraineté. Ayant eu le bras droit coupé, infirmité discriminatoire pour lexercice de la royauté, il doit laisser la place à Bres du peuple des Fomoires dont le règne sera de courte durée. Diancecht, le dieu médecin, lui fabrique une prothèse en argent, ce qui lui permet de recouvrer la souveraineté.
  • Goibniu, le dieu-forgeron, fils de Brigit et Tuireann, est le chef des artisans métallurgistes, il est responsable de la fabrication des armes magiques. Grâce à son marteau magique, il peut fabriquer une épée ou un javelot parfait en trois coups. Il est le frère de Credne et Luchta. Dans lAutre Monde, il brasse la bière et sert les autres dieux au Festin dImmortalité. Son équivalent gallois est Gofannon.
  • Credne Cerd, le dieu-bronzier, fils de Brigit et Tuireann. Lors de la Bataille de Mag Tuireadh, il fabrique des armes avec ses frères Goibniu et Luchta.
  • Luchta, le dieu-charpentier, fils de Brigit et Tuireann. Lors de la Bataille de Mag Tuireadh, il est chargé de travailler le bois des lances ; ses frères sont Goibniu et Credne.
  • Diancecht, dieu-médecin[18] des Tuatha Danann, son nom signifie « prise rapide » tant sa magie est précise et sa médecine efficace ; il soigne et rétablit les blessés, il ressuscite les morts en les immergeant dans la Fontaine de Santé. Grand-père de Lug, il est le père de Cian, Airmed, Miach et Ormiach.
  • Oengus, également connu sous le nom de Mac Oc, est le fils du Dagda et de Boand. Par ruse, il réussit à déposséder son père de sa résidence. Il représente le temps.
  • Brigit est la déesse-mère, la grande déesse dont le théonyme signifie « très haute », « très élevée ». Associé à la fête dImbolc, ses domaines sont les arts, la guerre, la magie et la médecine. Elle est la patronne des druides, des bardes (poètes), des vates (divination et médecine) et des forgerons. Unique divinité féminine, les autres déesses ne sont que la personnification de lun de ses aspects. Limportance de son culte a induit la création dune sainte catholique homonyme.
  • Étain est la fille de Diancecht (ou de Riangabair selon certaines sources), lépouse du roi Eochaid Airem sur terre et du dieu Midir dans lAutre Monde.
  • Eithne représente la féminité au niveau divin, elle est une personnification de lIrlande. Fille de Delbaeth (le chaos primordial), elle est lépouse de Lug, le dieu suprême.
  • Boand (ou Boann) représente la prospérité, son théonyme signifie « Vache Blanche », ce qui la rapproche de la Damona gauloise. Épouse dElcmar le frère du Dagda, sa relation avec son beau-frère va donner naissance à Mac Oc. Elle est la divinité éponymique de la rivière Boyne.
  • Mórrígan, épouse du Dagda, cest une divinité guerrière ou, plus exactement, de laspect guerrier de la souveraineté. Présente sur les champs de bataille, elle peut se présenter sous différents aspects, celui de la corneille étant fréquent.
Autres divinités notables 
  • Abartach
  • Abhean
  • Airmed, fille du dieu-médecin Diancecht, son rôle est de collecter les plantes médicinale. Elle a deux frères, Miach et Oirmiach.
  • Aoi Mac Ollamain
  • Badb
  • Banba, fille de Ernmas et de Delbáeth, avec ses sœurs Fódla et Ériu, elle forme une triade, personnification de lIrlande. Elle est lépouse de Mac Cuill, petit-fils du Dagda.
  • Chuille
  • Bodb Derg
  • Bres est un Fomoire par son père Elatha et sa mère est Ériu. Il devient roi provisoire des Tuatha Danann quand Nuada, le roi en titre est blessé, ce qui le rend inapte à lexercice de la souveraineté. Bres est un mauvais roi quun druide contraint à démissionner en prononçant une « satire ». Cest lui qui enseigne lagriculture aux dieux.
  • Brian est lun des trois fils de Tuireann. Dans le conflit qui oppose les trois frères à Diancecht, ils tuent accidentellement Cian, le père de Lug. Pour se venger, le dieu « polytechnicien » leur impose une série dépreuves irréalisables et les conduit à la mort par épuisement.
  • Cermait
  • Cian, fils de Diancecht et père de Lug. Dans la lutte qui oppose les trois fils de Tuireann (Brian, Iuchar et Iucharba) à son père, il est tué alors quil a lapparence dun sanglier.
  • Delbáeth, fils dOgme, il est apparenté aux Fomoires par son grand-père maternel Balor. Il devient ard ri Érenn (roi suprême dIrlande) en succédant à son grand-père Eochaid Ollathair, qui nest autre quune incarnation du Dagda. Son épouse est Ernmas, avec qui il a engendré une triade divine, composée de Banba, dÉriu et de Fódla, personnification de lIrlande.
  • Elcmar est le frère du Dagda et en même temps son double négatif et un avatat dOgme. Le Dagda commet ladultère avec son épouse Boand et de cette relation va naître Oengus.
  • Ériu, fille de Ernmas et de Delbáeth, elle forme une triade avec ses sœurs Banba et Fódla, qui est une personnification de lIrlande. Elle est l'épouse de Mac Greine, fils d'Ogma.
  • Ernmas est lépouse de Delbáeth, avec qui elle a engendré une triade divine, composée de Banba, dÉriu et de Fódla, qui sont une personnification de lIrlande.
  • Fand est lépouse de Manannan Mac Lir, mais elle est principalement connue pour avoir eu une relation avec Cúchulainn, lors dun séjour dans le sidh. Cela provoque la jalousie dEmer (cest le sujet du récit Serglige ConCulaind), lépouse légitime du héros des Ulates[19]. Le conflit est résolu par lintervention des druides.
  • Fiacha Mac Delbaíth
  • Fódla, fille de Ernmas et de Delbáeth. Avec ses sœurs Banba et Ériu, elle forme une triade, véritable personnification de lIrlande. Elle est lépouse de Mac Cecht, petit-fils du Dagda.
  • Iuchar est lun des trois fils de Tuireann. Dans le conflit qui oppose les trois frères à Diancecht, ils tuent accidentellement Cian, le père de Lug. Pour se venger, le dieu « polytechnicien » leur impose une série dépreuves irréalisables et les conduit à la mort par épuisement.
  • Iucharba : voir Iuchar, ci-dessus.
  • Mac Cecht est un des trois fils de Cermait, lui-même fils du Dagda. Avec ses frères Mac Cuill et Mac Greine, il tue Lug pour venger lassassinat de leur père qui avait eu une liaison avec la femme du grand dieu. Son épouse est Fódla.
  • Mac Cuill est un des trois fils de Cermait, lui-même fils du Dagda. Avec ses frères Mac Cecht et Mac Greine, il tue Lug pour venger lassassinat de leur père qui avait eu une liaison avec la femme du grand dieu. Son épouse est Banba.
  • Mac Greine est un des trois fils de Cermait, lui-même fils du Dagda. Avec ses frères Mac Cuill et Mac Cecht, il tue Lug pour venger lassassinat de leur père qui avait eu une liaison avec la femme du grand dieu. Son épouse est Ériu.
  • Macha (« la plaine ») est une représentation de Morrigane, le divinité de la guerre. Elle a donné son nom à la résidence royale de lUlster, Emain Macha (les « Jumeaux de Macha »). Son époux sétant vanté quelle pouvait courir plus vite que les meilleurs chevaux de lécurie du roi, elle doit le prouver, alors quelle trouve enceinte. Elle gagne la course et donne immédiatement naissance à des jumeaux. Depuis, une malédiction ensorcelle des Ulates : ils subissent les douleurs de lenfantement, pendant quatre jours et cinq nuits, dès que le royaume est en danger.
  • Manannan Mac Lir est le dieu-guerrier souverain de lAutre Monde, le Sidh son rôle est de fournir aux autres dieux les cochons fabuleux servis au Festin dImmortalité. Il conduit son char sur les flots et dans les plaines, et son bateau se manœuvre seul. Frère du Dagda et dOgme, son épouse est Fand. Son nom signifie « le Mannois fils de Lir », son équivalent dans les mythes gallois est Manawyddan Fab Llyr.
  • Miach, fils du dieu-médecin Diancecht, frère de Airmed et Oirmiach, c'est un expert en « médecine », capable de greffer le bras arraché de Nuada.
  • Midir est le dieu souverain de lAutre Monde (sidh). Frère du Dagda (et aussi son double), il est chargé de léducation dOengus, lenfant-dieu que son frère a eu avec Eithne. Son amour pour la déesse Étain est légendaire, tout comme la jalousie de son épouse légitime Fuamnach, qui tente de se débarrasser de l'intruse.
  • Nemain est une déesse guerrière de la Táin Cúailnge (« Rafle des vaches de Cooley »). Pour le guerrier qui la rencontre sous lapparence dune lavandière, cest lannonce de sa mort prochaine.
  • Ormiach, fils de Diancecht, frère de Airmed et Miach, dont il n'est que le doublon.
  • Tuireann, fils dOgme, père des dieux Brian, Iuchar et Iucharba

Autres personnages majeurs

  • Aífé est une magicienne et une guerrière qui réside en Écosse. Quand Cúchulainn arrive pour chez Scáthach pour parfaire son initiation, les deux femmes sont en guerre. Le héros dUlster combat Aífé et la vainc. Elle doit, entre autres promesses, lui accorder « lamitié de sa hanche », ce qui donnera naissance à un fils, Conla.
  • Bran Mac Febail, Bran le « corbeau » fils de Febal, est le seul à entendre une voix qui lui vante les délices d'Emain Ablach, la « Terre des Pommiers », alors quil est entouré dune nombreuse compagnie. Il ne peut résister à la voix de la bansidh, la messagère de lAutre Monde. Il prend la mer avec « trois fois neuf » compagnons et rencontre Manannan Mac Lir, le dieu souverain du Sidh. Au terme de leur navigation, Bran et ses compagnons débarquent sur lÎle des Femmes (Tir na mBân), ils sont accueillis par de jeunes et magnifiques femmes. Ils vivent plusieurs « mois » dans une félicité totale, mais la nostalgie les gagne et quand ils tentent de rentrer en Irlande, ils se voient condamner à une navigation sans fin.
  • Conall Cernach est un héros du royaume dUlster, fils du druide Amorgen Mac Eccit et de Findchoem. Il est presque aussi puissant que son frère de lait, Cúchulainn, à cette différence quil ne sait pas manier la gae bolga, le « javelot-foudre ». Ce qui nempêche que cest un guerrier redoutable et impitoyable : il aurait massacré plus dhommes du Connaught quil ny avait dhabitants et quil en a tué un chaque jour, accomplissant ainsi une prophétie des druides.
  • Cathbad est le chef des druides de la cour du roi dUlster, Conchobar Mac Nessa, dont certains récits en font aussi le père. Cest aussi un guerrier redoutable dont le nom signifie « Tueur au combat ». Son épouse est le reine Ness.
  • Conla est le fils de Cúchulainn, le grand héros dUlster et dAífé, la magicienne-guerrière dÉcosse. Son père séjournait chez la reine Scáthach, afin de parfaire son initiation guerrière et sexuelle. Lenfant est tué accidentellement par son père dun coup de gae bolga, quand, âgé de sept ans, il tente de le rejoindre en Irlande.
  • Conle est le fils du roi Conn Cetchathach, le guerrier « aux Cent Batailles ». Alors quil se promène avec son père, il rencontre une femme magnifique qui lui demande de la suivre un pays merveilleux. Le père, qui a entendu la voix sans voir la femme, demande au druide Corann dintervenir. Quand la messagère de lAutre Monde revient quelques temps plus tard, rien ne peut empêcher Conle de la suivre car la magie des bansidh est plus puissante que celle des druides en matière d'amour.
  • Conchobar Mac Nessa[20], roi dUlster par la volonté de sa mère Ness (son père est le druide Cathbad) qui, par un subterfuge, réussit à évincer le roi légitime Fergus Mac Roeg. Lors dun séjour dans lAutre Monde, il conçoit Cúchulainn, avec sa propre sœur Deichtire. Il représente la royauté celtique dont le rôle est dassurer la prospérité du royaume et la redistribution des richesses.
  • Cúchulainn, le « champion » dUlster est le héros le plus important du cycle du même nom et de la mythologie insulaire. Il a une double ascendance : au niveau divin, il est le fils de Lug et de Eithne et au niveau humain, il est le fruit dune rencontre dans lAutre Monde du roi Conchobar Mac Nessa et de sa sœur Deichtire. Son premier nom est Setanta, mais il est rebaptisé Cúchulainn (« chien de Culann ») par le druide Cathbad, quand à lâge de cinq ans, il tue le dogue du forgeron. Lorsquil est pris de fureur guerrière, son corps se déforme, d' son surnom de « contorsionniste ». Il meurt près de la forteresse de Mag Murthemne après la Táin Cúailnge, affaibli par trois sorcières sur la route de Midluachair, transpercé par un javelot lancé par Lugaid.
  • Fergus Mac Roeg est le roi dUlster avant que Conchobar prenne sa place. Cest un géant, fort comme sept cent hommes : il lui faut sept bœufs et sept porcs à chaque repas et sept femmes pour le contenter chaque soir. Son épouse Ness lui demande que la souveraineté du royaume soit confiée à son fils Conchobar pour un an. À lissue de cette période, les Ulates, satisfait du règne de Conchobar, refusent le retour de Fergus, qui séxile chez Medb en Connaught.
  • Medb, la reine du Connaught, est un personnage important du Cycle d'Ulster et particulièrement de la Táin Cúailnge. Pour une vulgaire rivalité patrimoniale avec son époux le roi Ailill, elle décide de sapproprier le Brun de Cúailnge, un taureau fabuleux. Pour se faire, elle doit envahir le royaume dUlster et ses héros doivent affronter Cúchulainn. Reine guerrière, sa seule vue affaiblit les hommes qui la regardent, elle est la personnification de la souveraineté.
  • Nechtan, fils de Collbran, est lun des compagnons de Bran Mac Febail, quand celui-ci, répondant à linvitation dune bansidh, prend la mer pour lÎle des Femmes (Tir na mBân). Après leur séjour bienheureux, quand ils rentrent en Irlande, Nechtan est le premier à poser le pied sur lîle. Il tombe instantanément en poussière, car ils ont perdu toute notion du temps. Ne pouvant débarquer, ils ne peuvent que poursuivre une navigation sans fin.
  • Scáthach est une magicienne et une guerrière qui réside en Écosse, chez qui les jeunes champions dIrlande viennent parfaire leur éducation militaire et sexuelle. Parmi ses élèves, on compte Noise, Ferdiad, Cúchulainn, ce dernier étant le seul à apprendre le maniement de la gae bolga. Au moment de son arrivée, Scáthach est en guerre contre Aífé. Cúchulainn sinterpose et vainc Aífé au cours dun combat, lobligeant à faire la paix.
  • Les druides sont omniprésents dans les textes irlandais (le seul qui soit historiquement attesté est le Gaulois Diviciacos) et leurs fonctions sont multiples : ministère religieux, conseil du roi, enseignement, justice, etc. Voir la liste des principaux druides mythiques.

Pays de Galles

Article détaillé : Mythologie celtique brittonique.

Les sources galloises présentent les mythes celtiques de manière affadie et le statut divin de certains personnages nest pas directement affirmé. Mais la proximité de lIrlande et la similitude des faits permet de saisir le sens originel de leurs fonctions[21].

Les enfants de Dôn

Math, fils de Mathonwy, est un souverain du Gwynedd, qui a lobligation, en temps de paix, de demeurer avec les pieds posés dans le giron dune vierge, sous peine de mort. Il ne peut déroger à cette contrainte que pour aller à la guerre. Sa sœur Dôn, fille de Mathonwy est une mère matriarcale. Son compagnon est Beli Mawr (Beli le Grand). Ses enfants sont :

  • Arianrhod, assimilée à une déesse de la fécondité, elle est la mère du dieu suprême Llew Llaw Gyffes. Après le viol de Goewin, elle est pressentie pour assumer son rôle de « porte-pieds » du roi, mais lors de lépreuve de virginité, elle donne naissance à des jumeaux.
  • Gwydion, dieu-magicien qui correspond au Dagda irlandais. Par sa magie, il déclenche une guerre contre Pryderi, pour forcer le roi Math à intervenir et ainsi quitter le giron de Goewin. Cette manœuvre permet à Gilfaethwy de violer Goewin, pendant labsence du roi. Gwydion et Gilfaethwy, par la magie de Math, subissent trois transformations animales, au cours desquelles ils s'accouplent et donnent naissance à Hyddwn, Hychtwn et Bleiddwn.
  • Gilfaethwy, voir Gwydion.
  • Gofannon, dieu-forgeron équivalent du Goibniu irlandais. Il forge des armes qui tuent à coup sûr. Il brasse aussi une bière qui rend immortel.
  • Amaethon enseigne la magie à son frère Gwydion. Il transforme les arbres en guerriers pour vaincre Arawn.

auxquels on peut ajouter les fils jumeaux dArianrhod, Dylan Eil Ton et Llew Llaw Gyffes. Caswallawn (lhistorique Cassivellaunos) est souvent présenté comme un des fils de Beli Mawr.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Dôn
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Gwydion
 
Eveydd
 
Gilfaethwy
 
Amaethon
 
Gofannon
 
Arianrhod
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Hyddwn
« faon »
 
Hychtwn
« marcassin »
 
Bleiddwn
« louveteau »
 
 
 
 
 
 
Dylan Eil Ton
« fils de la vague »
 
 
 
 
Llew Llaw Gyffes
« a la main rapide »

Les enfants de Llyr

Llyr, le patriarche de lautre famille divine est vraisemblablement un emprunt à la mythologie celtique irlandaise du dieu de locéan Lir. Sa compagne est Penarddum, leurs enfants sont :

  • Manawyddan Fab Llyr (fils de la mer), équivalent de lirlandais Manannan Mac Lir, dieu des Tuatha Danann, le théonyme signifie « le Mannois », en référence à lîle de Man. Son épouse est Rhiannon. Il est le personnage principal de la troisième branche du Mabinogi : « Manawydan fils de Llyr », il fait lapprentissage de lartisanat et de lagriculture[22].
  • Bran le Béni, « le corbeau », est un géant qui ne peut entrer dans aucune maison, à cause de sa taille, ni ne monter sur aucun bateau. Il règne au pays de Galles et réside à Harddlech (le « bel endroit »). Après avoir consenti au mariage de sa sœur Branwen avec Matholwch, le roi dIrlande, il est contraint dintervenir quand elle se trouve déchue de son rang. Il est tué pendant la bataille, mais sa tête coupée continue de vivre et de parler[23].
  • Branwen, la « corneille blanche », elle épouse Matholwch le roi dIrlande et donne naissance à Gwern. Tombée en disgrâce, elle est déchue de son titre de reine et doit travailler aux cuisines. Prévenu après trois ans, par un étourneau porteur dun message décrivant la situation, Bran part en guerre contre le roi dIrlande. Elle est lun des personnages principaux de la deuxième branche du Mabinogi : « Le Mabinogi de Branwen »[23].

Pernarddun a deux autres fils Evnissyen et Nissyen, dont le père est Eurosswydd. Caradawg (lhistorique Caratacos) est considéré comme le fils de Bran le Béni.

Autres divinités

  • Arawn est le roi de l'Annwvyn, l'Autre-monde, dans le premier conte des Mabinogion, Pwyll, prince de Dived. Pendant une année, il échange son identité et son royaume avec Pwyll.
  • Avalloc
  • Blodeuwedd est une femme-fleur, confectionnée par Math et Gwydion pour quelle soit lépouse de Llew Law Gyffes. Celui-ci est victime dun interdit de sa mère Arianrhod, qui lempêche davoir une femme humaine. Elle est transformée en hibou par Gwydyon après avoir été infidèle et avoir tenté de tuer Llew Law Gyffes.
  • Ceridwen une magicienne, qui apparait dans le mythe du célèbre barde Taliesin. Voulant donner le don de linspiration prophétique à son fils le hideux Morvran, elle prépare un bouillon magique, dans un chaudron gardé par un vieil aveugle. Mais cest le guide de laveugle,Gwion Bach qui bénéficie de la recette magique. Après une série de transformations pour échapper à la sorcière, Gwion Bach va être avalé puis enfanté par Ceridwen. Abandonné puis recueilli, lenfant va devenir Taliesin.
  • Creiddylad
  • Cyhyraeth
  • Gwenn Teir Bronn
  • Gwynn ap Nudd est un des souverains ou des messagers de lAnnwvyn, au rôle psychopompe puisque lune de ses fonctions est de guider les âmes des morts vers lAnnwvyn, accompagné dune meute de chiens.
  • Llefelys
  • Lludd Llaw Eraint
  • Mabon ap Modron est le « fils divin » de Modron, la « mère divine », et de Gwynn ap Nudd. Il est léquivalent du dieu gaulois Maponos et du dieu irlandais Oengus.
  • Modron est la « mère divine » (terre-mère), la fille dAvalloc, le roi dAvalon et mère de Mabon. Similaire à la déesse gauloise Dea Matrona et à la déesse irlandaise Dana, elle est vraisemblablement le prototype de la fée Morgane de la légende arthurienne.
  • Rhiannon est la divinité celtique féminine[24], à linstar de Brigit et Brigantia, son nom signifie « grande reine ». Dans la première branche du Labinogi, « Pwyll, prince de Dyved  », Elle épouse Pwyll et donne naissance à Pryderi, « le mariage [de Pwyll et Rhiannon] est une représentation mythique de lhiérogamie entre le principe Mâle et le principe Féminin, entre le roi et son royaume, garantissant sur le plan macrocosmique la pérennité du cycle vital, au niveau microcosmique la fécondité générale du royaume »[25]. Dans la troisième branche « Manawydan fils de Llyr », elle épouse Manawyddan Fab Llyr.

Le schéma trifonctionnel

Le linguiste, philologue et comparatiste Georges Dumézil (1898-1986), étudiant les mythes des Indo-Européens (voir mythologie comparée), dégagea un schéma récurrent dans lequel les classes de la société correspondent à 3 fonctions spécifiques.[26]

  • La première est la fonction sacerdotale, qui est liée au sacré, à la religion.
  • La deuxième, dite fonction guerrière, a la charge de la défense de lensemble de la société et forme une sorte daristocratie.
  • La troisième fonction est celle des producteurs, elle regroupe les agriculteurs, éleveurs, artisans, et les commerçants. Son rôle est de subvenir au besoins du reste la société.

Cette théorie a été reprise et appliquée aux mythes celtiques par des celtologues, au premier desquels il faut citer Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux.

Dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, Jules César notait : « Dans toute la Gaule, il n'y a que deux classes d'hommes qui soient comptées pour quelque chose et qui soient honorées ; car la multitude n'a guère que le rang des esclaves, n'osant rien par elle-même, et n'étant admise à aucun conseil. […] Des deux classes privilégiées, l'une est celle des druides, l'autre celle des chevaliers.[27] », constatant la tripartition de la société gauloise.
Les textes irlandais confirment la complémentarité du pouvoir temporel du druide et du pouvoir politique du roi : « La royauté celtique a vécu à lombre et pour ainsi dire sous la protection du sacerdoce druidique[28] ».

Structure des Tuatha Danann

Les principaux dieux de lIrlande ont des fonction spécifiques qui correspondent à ce schéma[29] :

  • fonction sacerdotale : le Dagda, dieu-druide ;
  • fonction guerrière : Ogme, dieu de la magie guerrière et du savoir, Nuada, qui représente la royauté ;
  • fonction artisanale : Goibniu le dieu-forgeron, Credne le dieu-bronzier et Luchta le dieu-charpentier.

Diancecht le dieu-médecin et Oengus participent aux trois fonctions. Quant à Lug Samildanach, il est hors classe, en tant que dieu primordial il peut assumer toutes les fonctions[30]. Dans la matière de Bretagne, Geoffroy de Monmouth, dans son Historia regum Britanniae, fait de Brutus, lancêtre de tous les « Bretons », un roi qui cumule les trois fonctions[31].

Les trois fautes fonctionnelles de Matholwch

Dans la deuxième branche du Mabinogi, intitulé « Le Mabinogi de Branwen », lun des protagonistes, Matholwch roi dIrlande, commet trois infractions à chacune des classes indo-européennes[32] : la violation du traité de paix (nature juridique) est une faute qui relève de la première fonction ; le piège tendu par Matholwch pour massacrer les « Bretons » est une faute contre léthique de la fonction guerrière ; la disgrâce de Branwen est une atteinte à la fonction de production[33].

Schéma trifonctionnel dans le Mabinogi de Math[34]

Compléments

Notes et références

  1. Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, page 425 et suivantes.
  2. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules : « On dit quauprès deux ils (les élèves) apprennent par cœur un nombre considérable de vers. Aussi plus dun reste-t-il vingt ans à lécole. » Wikisource, Livre VI, 14.
  3. Joseph Vendryes note que « César ne nomme pas un seul dieu gaulois [...] Tous les peuples de lAntiquité ont jugé bon didentifier les dieux de létranger et ceux de leur propre pays », La Religion des Celtes, page 30.
  4. a et b Pour Miranda Jane Green, « les premiers copistes purent fort bien avoir été des filid, ces gardiens du savoir imprégnés des rites antiques, qui voulaient préserver les mythes sous une forme écrite », Mythes celtiques, page 40.
  5. Miranda Jane Green, Mythes celtiques, pages 19-21.
  6. Ces textes ont connu un regain de popularité au XIXe siècle, grâce notamment aux traductions en anglais de Lady Guest.
  7. cf. le breton "tud" = Les gens
  8. « Les Gaulois se vantent d'être issus de Dis Pater, tradition qu'ils disent tenir des druides. » Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre VI, 187.
  9. Claude Sterckx, Éléments de cosmogonie celtique, page 10, « Le dossier dEpona ».
  10. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise (approche linguistique du vieux celtique continental), page 134, éditions Errance, Paris, 2003, (ISBN 2-87772-237-6).
  11. Pour Paul-Marie Duval, Ces couples illustrent aussi la fusion gallo-romaine (Les Dieux de la Gaule, page 88). Pour Albert Grenier, «  Ces déesses nont guère de caractère propre ; elles ne semblent que la personnification féminine de la divinité à laquelle elles sont associées. » (Les Gaulois, page 298, « Divinités déminines »).
  12. Miranda Jane Green, Mythes celtiques, page 15.
  13. Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, page 411.
  14. Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, pages 391 et 392.
  15. Miranda Jane Green, Mythes celtiques, pages 31 à 34.
  16. Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et dictionnaire, page 622.
  17. Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, page 379.
  18. Trois types de « médecine » sont répertoriés : la médecine incantatoire, la médecine sanglante (cest-à-dire de type chirurgical) et la médecine végétale.
  19. Les Ulates sont les habitants du royaume dUlster. Le « Cycle d'Ulster » est lun des quatre grands groupes littéraires irlandais, consacrés à la mythologie celtique.
  20. Conchobar est parfois anglicisé en Conor.
  21. Miranda Jane Green, Mythes celtiques, pages 19-21.
  22. Pierre-Yves Lambert, introduction à « Manawydan fils de Llyr », pages 77 à 80.
  23. a et b Miranda Jane Green, Mythes celtiques, pages 60 à 62.
  24. Le rapport de Rhiannon avec les chevaux a suscité une comparaison avec lEpona gauloise, mais sans faire lunanimité. Voir Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, page 415.
  25. Claude Sterckx, Éléments de cosmogonie celtique, page 67.
  26. Pour cet aspect des travaux de Dumézil, voir notamment Mythe et Épopée I. II. & III., Gallimard, Paris, 1995, (ISBN 2-07-073656-3) et Esquisses de mythologie, Gallimard, Paris, 2003, (ISBN 2-07-076839-2).
  27. Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Wikisource, Livre VI
  28. Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les druides, page 113, « Le Druide et le roi, autorité spirituelle et pouvoir temporel ».
  29. « [...] la tradition celtique tend au monothéisme : les dieux celtiques sont, chacun en ce qui le concerne, les divers aspects de la grande divinité suprême, hors classement et hors fonction parce quelle transcende toutes les classes et assume toutes les fonctions. » Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, La Civilisation celtique, page 129.
  30. Lug dans le cadre trifonctionnel, voir Philippe Jouët, Aux sources de la mythologie celtique, page 239.
  31. Philippe Jouët, Aux sources de la mythologie celtique, page 124.
  32. Voir larticle Fonctions tripartites indo-européennes. Selon Georges Dumézil, les mythes et les sociétés s'organisent selon 3 fonctions primordiales : la fonction sacerdotale, la fonction guerrière et la fonction productrice.
  33. Philippe Jouët, Aux sources de la mythologie celtique, page 113 et suivantes.
  34. Philippe Jouët, Aux origines de la mythologie celtique, page 128, « Les trois fonctions indo-européennes, nouvelles attestations brittoniques »

Sources et bibliographie

Sources primaires
  • Anonyme, Le Dialogue des deux Sages, Bibliothèque scientifique Payot, Paris, février 1999, 185 p. (ISBN 2-228-89214-9).
    texte « vraisemblablement antérieur au XIIe siècle », présenté et annoté par Christian-Joseph Guyonvarc'h.
     
  • Anonyme, Les Quatre branches du Mabinogi et autres contes gallois du Moyen-Age, éditions Gallimard, coll. « L'aube des peuples », Paris, octobre 1993, 415 p. (ISBN 2-07-073201-0).
    traduit du moyen gallois, présenté et annoté par Pierre-Yves Lambert.
     
  • Anonyme, La Rafle des vaches de Cooley, LHarmattan, Paris, février 1997, 287 p. (ISBN 2-7384-5250-7).
    récit celtique irlandais traduit de l'irlandais, présenté et annoté par Alain Deniel.
     
Sources secondaires
  • Paul-Marie Duval, Les Dieux de la Gaule, éditions Payot, Paris, février 1957, 1976, 1986, 1993, 169 p. (ISBN 2-228-88621-1).
    étude des dieux gaulois et gallo-romains.
     
  • Miranda Jane Green, Mythes celtiques, Seuil, coll. « Points sagesse », Paris, octobre 1995, 160 p. (ISBN 978-2-02-022046-0).
    présentation des principaux mythes celtiques continentaux et insulaires et de leurs sources.
     
  • Albert Grenier, Les Gaulois, Petite bibliothèque Payot, Paris, août 1970, 1979, 1994, 365 p. (ISBN 2-228-88838-9).
    la civilisation gauloise dans la protohistoire celtique.
     
  • Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, éditions Ouest-France Université, coll. « De mémoire dhomme : lhistoire », Rennes, mai 1986 (ISBN 2-85882-920-9).
    ouvrage de référence sur les druides, comprenant des annexes étymologiques et un glossaire des termes celtiques.
     
  • Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, La Civilisation celtique, éditions Ouest-France Université, coll. « De mémoire dhomme : lhistoire », Rennes, mars 1990, 220 p. (ISBN 2-7373-0297-8).
    histoire et géographie des Celtes, lorganisation sociale, la religion, les druides et la mythologie.
     
  • Philippe Jouët, Aux sources de la mythologie celtique, Yoran embanner, Fouesnant, février 2007, 445 p. (ISBN 978-2-914855-37-0).
    étude des mythes celtiques selon la conception trifonctionnelle.
     
  • Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, novembre 2000 (ISBN 2-7028-6261-6).
    ouvrage de référence sur la Protohistoire celtique.
     
  • Georges Roth, Cúchulainn, héros légendaire de lIrlande, Coop Breizh, Spézet, novembre 1995, 175 p. (ISBN 2-909924-54-8).
    récit des principaux exploits de Cúchulainn, daprès les anciens textes irlandais.
     
  • Claude Sterckx, Éléments de cosmogonie celtique, éditions de lUniversité de Bruxelles, Bruxelles, 1986, 127 p. (ISBN 2-8004-0900-2).
    étude des déesses celtes Epona, Rhiannon et Boand.
     
  • Joseph Vendryes, La Religion des Celtes, Coop Breizh, Spézet, juin 1948, 1997, 150 p. (ISBN 2-909924-91-2).
    préface, notes et compléments bibliographiques de Pierre-Yves Lambert.
     

Consulter aussi la bibliographie de la mythologie celtique et la bibliographie sur les Celtes.

Articles connexes

Liens externes

  • Celtic link propose une sélection de textes sur la mythologie celtique
  • Portail du monde celtique Portail du monde celtique
  • Portail des religions et croyances Portail des religions et croyances

Ce document provient de « Mythologie celtique ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Religion gauloise de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем сделать НИР

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Gauloise — Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Sommaire 1 Peuple gaulois 2 Publications 3 …   Wikipédia en Français

  • Religion celtique — Religion des Celtes Les Celtes de la protohistoire/antiquité ont développé un système religieux polythéiste, sous l’autorité d une classe sacerdotale omnipotente (les druides). Cette religion s’est progressivement dissoute dans la culture de… …   Wikipédia en Français

  • Religion des celtes — Les Celtes de la protohistoire/antiquité ont développé un système religieux polythéiste, sous l’autorité d une classe sacerdotale omnipotente (les druides). Cette religion s’est progressivement dissoute dans la culture de l’Empire romain à partir …   Wikipédia en Français

  • Religion des Celtes — Les Celtes de la protohistoire/antiquité ont développé un système religieux polythéiste, sous l’autorité d une classe sacerdotale omnipotente (les druides). Cette religion s’est progressivement dissoute dans la culture de l’Empire romain à partir …   Wikipédia en Français

  • Époque gauloise — Peuples gaulois Gaule Langue gauloise Peuples gaulois Gaule romaine Gaule cisalpine Gaule narbonnaise Gaule transalpine Gaule aquitaine Gaule belgique Gaule lyonnaise Le terme de Gaulois désigne les populations protohistoriques de Celtes qui rés …   Wikipédia en Français

  • Mythologie gauloise — Mythologie celtique L’Europe celtique et la Galatie. La mythologie celtique est constitutive de la religion des Celtes de la Protohistoire/Antiquité. Nos connaissances sont lacunaires puisque les sources dont nous disposons sont gauloises, plus… …   Wikipédia en Français

  • Mythologie celtique gauloise — Article principal : Religion celtique. La mythologie celtique gauloise est l ensemble des divinités, des croyances et des rites propres aux peuples de la Gaule avant leur christianisation. Du fait de l absence de sources écrites avant l… …   Wikipédia en Français

  • GALLO-ROMAINE (RELIGION) — GALLO ROMAINE RELIGI Les documents directs que nous ont laissés les Celtes (et donc les Gaulois) antérieurement à la conquête romaine sont archéologiques et relèvent de la protohistoire. Ils excluent également les témoignages littéraires et la… …   Encyclopédie Universelle

  • Astrologie gauloise — Astrologie celte La documentation dont nous disposons (sources historiques, littéraires et archéologiques) est muette quant à l existence, et à plus forte raison la pratique, d une astrologie, dans la civilisation celtique. Jules César, dans ses… …   Wikipédia en Français

  • Mythologie Celtique Gauloise — Article principal : Mythologie celtique. Sommaire 1 Les sources 2 Dieux et rites 3 La classe sacerdotale 4 Articles connexes …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1421819 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”