- Sucellos
-
Sucellos Statuette en bronze au Musée d'archéologie nationale. modifier Sucellos, latinisé en Sucellus, est une divinité de la mythologie celtique gauloise.
Sommaire
Onomastique
Le nom du dieu proviendrait signifierait « bon frappeur » ou « tape dur[1] ». Le théonyme est composé du préfixe su- qui signifie « bon, bien » et de cellos qui désigne le marteau (ou frappeur)[2].
Iconographie
Ce dieu n’est connu qu'en Gaule et tous les éléments le concernant (représentation sur une monnaie des Unelles, quelques inscriptions et des statuettes en bronze) sont d'époque gallo-romaine. Il apparaît comme âgé et barbu, vêtu à la gauloise d'une longue blouse serrée à la taille et de braies collantes, parfois avec des bottes. Outre le maillet, il est représenté avec des ustensiles alimentaires : chaudron, tonnelet, amphore vinaire. Il arrive que la maillet soit remplacé par une faucille et que le pied du dieu soit posé sur un tonnelet. Il est parfois accompagné d'un chien.
Fonction
Sucellos a été honoré par les bûcherons, les brasseurs, les tonneliers, les carriers, les constructeurs de radeau.
Un dieu de la vie et de la mort
Comme le Dagda, Sucellos est le dieu qui tue et qui ressuscite avec son maillet, qu’il tient dans la main gauche. Il se tient droit, le pied reposé sur un tonneau, symbole de la survie.
Un dieu des récoltes et des troupeaux
Sucellos est une divinité champêtre, un dieu pastoral, protecteur des récoltes et des trouperaux[3]. Sucellos est un dieu "dispensateur d'aliments[4]". Il est le détenteur de la prospérité, symbolisée par cet autre attribut qu’est le chaudron, dans sa main droite. C’est un dieu de la nature nourricière, des forêts et des plantations[5]
Sucellos est aussi considéré comme le dieu de la bière[6].
Parèdre
Sa parèdre est Nantosuelte, qui est une représentation de la fécondité. Sucellos et Nantosuelte sont associés sur un autel découvert à Sarrebourg et sur lequel on peut lire l'inscription suivante :
- Deo Svcello /
- Nantosvelte /
- Bellavsvs Mas /
- se Filivs V(otum).S(olvit).L(ibens).M(erito)
Ceci peut être traduit : "Pour le dieu Sucellos et Nantosuelte, Bellausus, fils de Massa, a volontairement et à juste titre accompli son vœu".
Localisation
Sucellos est un dieu gaulois. De fait, il semble avoir été particulièrement honoré en Rhénanie et dans la partie orientale de la Gaule, en Narbonnaise, à l'époque gallo-romaine.
Equivalences
- Sucellos est l'équivalent gaulois du dieu druide irlandais, le Dagda, sans en être l'exacte réplique. En effet, en tant que dispensateur de richesses, protecteur de l’artisanat et de l’agriculture, il relève de la troisième fonction productrice (les deux autres étant la classe sacerdotale des druides, et la classe des guerriers), alors que le Dagda, dans la tradition irlandaise, relève de la première fonction dite fonction sacerdotale, liée au sacré.
- Il a été assimilé au dieu romain Sylvain, dieu de la végétation[7], surtout en Gaule Narbonnaise.
- Paul-Marie Duval a émis l'hypothèse d'une proximité avec un autre dieu souverain latin Dis Pater[8].
- Anne Lombard-Jourdan l'analyse en avatar du dieu Cernunnos[9].
Notes et références
- Paul-Marie Duval, Les Dieux de la Gaule, page 62.
- ISBN 2-87772-237-6). Xavier Delamarre, Dictionnaire de la Langue gauloise, éd. Errance, Paris, 2003, p. 113,282,283 (
- ISBN 2-03-513006-9). Félix Guirand, Mythologie générale, éd. Larousse, Paris, 1994, p. 207(
- ISBN 2-228-88621-1). Paul-Marie Duval, Les Dieux de la Gaule, éd. Payot, Paris, 1993, p. 63 (
- ISBN 2-268-00968-8). Jean-Paul Persigout, Dictionnaire de mythologie celte, éd. du Rocher, p. 280, Monaco, 1985, (
- Philippe Voluer, Le grand livre de la bière en Alsace, Editions Place Stanislas, 2008. p23
- Musée d'archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye. Notice du
- ISBN 2-228-88621-1). Paul-Marie Duval, Les Dieux de la Gaule, éd. Payot, Paris, 1993, p. 64 (
- ISBN 2-7381-1637-X). Aux origines de Carnaval, éd. Odile Jacob, Paris, 2005, p.196 (
Articles connexes
Sources et bibliographie
- Paul-Marie Duval, Les Dieux de la Gaule, Paris, éditions Payot, février 1993, 169 p. (ISBN 2-228-88621-1).
Réédition augmentée d'un ouvrage paru initialement en 1957 aux PUF. Paul-Marie Duval distingue la mythologie gauloise celtique du syncrétisme dû à la civilisation gallo-romaine.
- Albert Grenier, Les Gaulois, Paris, Petite bibliothèque Payot, août 1994, 365 p. (ISBN 2-228-88838-9).
Réédition augmentée d'un ouvrage paru initialement en 1970. Albert Grenier précise l’origine indo-européenne, décrit leur organisation sociale, leur culture et leur religion en faisant le lien avec les Celtes insulaires.
- Christian-J. Guyonvarc'h, Magie, médecine et divination chez les Celtes, Bibliothèque scientifique Payot, Paris, 1997, (ISBN 2-228-89112-6).
- Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux :
- Les Druides, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1986 (ISBN 2-85882-920-9) ;
- La Civilisation celtique, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1990 (ISBN 2-7373-0297-8) ;
- Les Fêtes celtiques, Rennes, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », avril 1995, 216 p. (ISBN 2-7373-1198-7).
Ouvrage consacré aux quatre grandes fêtes religieuses : Samain, Imbolc, Beltaine, Lugnasad.
- Philippe Jouët, Aux sources de la mythologie celtique, Yoran embanner, Fouesnant, 2007 (ISBN 978-2-914855-37-0).
- Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins » , Paris, 2000 (ISBN 2-7028-6261-6).
- Claude Sterckx, Mythologie du monde celte, Paris, Marabout, octobre 2009, 470 p. (ISBN 978-2-501-05410-2).
- Consulter aussi la Bibliographie sur la mythologie celtique et la Bibliographie sur la civilisation celtique.
Catégories :- Divinité celte
- Mythologie celtique gauloise
- Bière et mythologie
Wikimedia Foundation. 2010.