- Ogmios
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Ogmios est un dieu de la mythologie celtique gauloise que l'on retrouve dans la mythologie celtique irlandaise sous le nom d'Ogme. C'est un champion à la grande force physique représentant typique de la fonction guerrière indo-européenne. Ogma est le Dieu de l'éloquence. Il terrasse ses ennemis par la parole[1].
Sommaire
Etymologie
Ogme est connu sous de nombreuses variantes orthographiques : Ogm, Ogma, Ogmios, Ogmius. Un h est parfois accolé au g montrant qu’il est quasiment inaudible en irlandais.
Philippe Jouët propose de relier Ogme à l'indo-européen Hek- « aigu, pierre, voûte... » et au grec akmon.
Pour Xavier Delamarre, la racine de son nom signifierait « chemin, sentier, conducteur », il indique la juste direction aux vivants et est aussi psychopompe[2], c'est-à-dire qu'il accompagne les morts dans l’Autre Monde.
Ogmios dans la mythologie celtique gauloise
Description
Jules César qui écrit Ogmios l'assimile à Mars. Mais Lucien de Samosate (IIe siècle) le rapproche d’Hercule. Il le décrit comme un vieillard à la peau noircie, à demi-chauve avec de longs cheveux blancs qui lui retombent dans le dos. Il a une peau de lion, une massue, un arc et un carquois. Enfin il retient, par des chaînes d'or fixées aux oreilles, une multitude d’hommes qui le suivent volontiers.
Interprétation
Cette description, selon Georges Dumézil, le rend comparable à Varuna, dieu lieur par excellence de l'inde védique, et interdit la réduction de son personnage à la seule fonction guerrière. La partie la plus archaïque de son personnage se traduit par son aspect nocturne.
Ogme dans la mythologie celtique irlandaise
Ogme, dieu guerrier
Dans la hiérarchie du panthéon irlandais, Ogme se place en troisième position derrière Lug, le dieu polytechnicien suprême, et le Dagda, le dieu-druide, dont il est le frère et le complément. Il est au même rang que Nuada et fait donc partie des Tuatha Dé Danann (les Gens de la déesse Dana) et relève de la deuxième classe guerrière dont la fonction est de diriger les héros et les guerriers.
Dans ce rôle martial, il est vêtu d’une peau de lion et il est armé d’un arc et d’un carquois ainsi que d’une massue.
Ogme, dieu lieur et magicien
En tant que dieu de la magie, il a le pouvoir de paralyser ses ennemis.
Ce frère du Dagda assume le rôle du Ciel nocturne. Il est le « père » de l'écriture ogamique, tout comme Odin qui a enfanté les runes[3]. Inventeur mythique de l’écriture, on lui attribue la création des Ogam qui constituent l’alphabet des druides.
Par conséquent, l'éloquence et la poésie entrent également dans ses attributions. On le représente alors comme un vieillard dont la bouche, d’où jaillissent l’or et l’ambre précieux, fascine la foule. On le montre aussi muni d’une langue reliée aux oreilles des hommes par une chaîne qui symbolise son rôle de rassembleur et de civilisateur[réf. nécessaire].
Avatars d'Ogme
On peut le rencontrer sous l’un de ses trois avatars :
- Elcmar « envieux, jaloux », contraire du Dagda le dieu-bon ;
- Labraid « le parleur », symbole de l’éloquence, il est bègue ;
- Celtchar « le rusé ».
Equivalences
Georges Dumézil reconnaît dans Ogmios l'équivalent celtique des dieux-lieurs que sont le dieu scandinave Odin ou le dieu indien Varuna.
Notes et références
- http://mythologica.fr/celte/ogma.htm
- ISBN 2-87772-237-6). Voir, Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éd. Errance, Paris, 2003, p. 238 (
- ISBN 978-2-914855-33-8) Philippe Jouët, L’Aurore celtique dans la mythologie, l'épopée et les traditions, Yoran embanner, Fouesnant, 2007, p.32-33(
Bibliographie
- Paul-Marie Duval, Les Dieux de la Gaule, Paris, éditions Payot, février 1993, 169 p. (ISBN 2-228-88621-1).
Réédition augmentée d'un ouvrage paru initialement en 1957 aux PUF. Paul-Marie Duval distingue la mythologie gauloise celtique du syncrétisme dû à la civilisation gallo-romaine.
- Albert Grenier, Les Gaulois, Paris, Petite bibliothèque Payot, août 1994, 365 p. (ISBN 2-228-88838-9).
Réédition augmentée d'un ouvrage paru initialement en 1970. Albert Grenier précise l’origine indo-européenne, décrit leur organisation sociale, leur culture et leur religion en faisant le lien avec les Celtes insulaires.
- Christian-J. Guyonvarc'h, Magie, médecine et divination chez les Celtes, Bibliothèque scientifique Payot, Paris, 1997, (ISBN 2-228-89112-6).
- Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux :
- Les Druides, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1986 (ISBN 2-85882-920-9) ;
- La Civilisation celtique, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1990 (ISBN 2-7373-0297-8) ;
- Les Fêtes celtiques, Rennes, Ouest-France Université, coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », avril 1995, 216 p. (ISBN 2-7373-1198-7).
Ouvrage consacré aux quatre grandes fêtes religieuses : Samain, Imbolc, Beltaine, Lugnasad.
- Philippe Jouët, Aux sources de la mythologie celtique, Yoran embanner, Fouesnant, 2007 (ISBN 978-2-914855-37-0).
- Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins » , Paris, 2000 (ISBN 2-7028-6261-6).
- Claude Sterckx, Mythologie du monde celte, Paris, Marabout, octobre 2009, 470 p. (ISBN 978-2-501-05410-2).
- Consulter aussi la Bibliographie sur la mythologie celtique et la Bibliographie sur la civilisation celtique.
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