- Quotient intellectuel
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« QI » redirige ici. Pour les autres significations, voir QI (homonymie).
Le quotient intellectuel ou QI, est le résultat d'un test psychométrique qui, lorsqu'il est corrélé avec les autres éléments d'un examen psychologique, entend fournir une indication quantitative standardisée liée à l'intelligence abstraite. Le résultat du test fournit un simple indice sur la vivacité intellectuelle de l'enfant ou de l'adulte, que les parents ou éducateurs sont libres d'utiliser ou non[1]. Des psychologues ne fondant leurs consultations que sur la mesure du QI seraient en revanche désinvoltes, ce facteur ne constituant qu'un élément de la personnalité.
La construction des tests de QI est totalement empirique : aucune théorie complète ne la sous-tend, et c'est pourquoi le résultat est considéré comme simplement indicatif de difficultés cognitives (éventuelles) de l'enfant ou la mesure d'un potentiel intellectuel, le résultat d'un test de QI n'est pas à prendre au pied de la lettre mais à interpréter.
Sommaire
- 1 Construction des tests
- 2 Historique
- 3 Mises en cause du QI
- 4 Héritabilité du Q.I
- 5 Quelques avis
- 6 Applications et précautions
- 7 Notes et références
- 8 Annexes
Construction des tests
On distingue :
- le QI classique (ou « en âge mental »). C'est le rapport entre l'âge « mental » que donne le résultat du test sur l'âge réel, multiplié par 100. Ainsi un enfant de 10 ans montrant les mêmes résultats que la moyenne des enfants de 12 ans a « douze ans d'âge mental » et un QI de 120 = (12 / 10) ⅹ 100. Conçu pour détecter et aider les enfants en difficulté, il n'a plus vraiment d'utilité pour un adulte[2].
- le QI par rang ou QI standard qui correspond au rang auquel se situe une personne relativement à une population représentée par une loi normale (Courbe de Gauss). Il ne s'agit pourtant que d'une approximation.
Les tests sont en effet étalonnés lors de leur conception pour que les résultats suivent une courbe à peu près en cloche, pour laquelle toutefois rien (hormis la question d'entropie maximale de la distribution ; voir inférence bayésienne) n'autorise à parler directement de courbe de Gauss.
En fait, si cette distribution était effectivement une courbe de Gauss, les sujets ayant un QI inférieur à 70 devraient représenter 2,5% de la population et les retards mentaux sévères (QI < 50) 0,23 %. Les études épidémiologiques démontrent que les retards mentaux sévères ont en fait une prévalence supérieure à 0,3 %. Ce phénomène est notamment dû à l'impact des retards mentaux d'origine génétique (retards mentaux liés au chromosome X).
L'étalonnage fixe par construction la moyenne (ou l'espérance), l'écart type et la distribution a priori associée à ces contraintes dans la méthode bayésienne (c'est-à-dire la seule n'introduisant pas d'information ajoutée) se trouve être la courbe de Gauss. C'est donc sur elle qu'on étalonne le test. Tous les tests fixent la moyenne à 100. L'écart-type est le plus souvent fixé à 15 (on parle alors de QI Standard), parfois à 16 ou même à 24 (Cattell).
« La moyenne du QI standard est fixée à 100 pour des raisons historiques. L'écart type à 15 est arbitraire, mais il correspond à un écart probable de 10, ce qui veut dire qu'entre un QI de 90 et de 110, il y a 50 % de la population. Pour les psychologues américains "un individu sur deux est normal", donc entre 90 et 110 se situe la zone de normalité. Cela crée bien sûr la confusion avec le QI Classique, où, entre 90 et 110 se situe la normalité, mais dans le cas du QI Classique, il s'agit de 10 % d'avance ou de 10 % de retard. Un QI classique de 90 à 110 et un QI standard de 90 à 110 ne signifient pas la même chose" » (A. Christodoulou)[réf. souhaitée].
On remarque qu'un QI normal ne répond pas du tout à la même définition qu'une acuité visuelle normale qui ne se mesure pas, elle, à la moyenne des acuités visuelles, mais bien à celle qui est quasi maximale (notée autrefois 10, puis aujourd'hui 12).
Le QI obtenu dépend bien évidemment du type de test utilisé : un QI de 115 dans un test par rang avec moyenne de 100 et écart type de 15 correspond à un QI de 124 dans un autre test par rang avec moyenne de 100 et écart type de 24. Par convention, quand aucune autre précision n’est apportée, le QI considéré est le QI Standard (M=100, SD=15). Tous ne respectent pas cette convention (Mensa impose pour cette raison des seuils différents selon que l'évaluation est en test de Stanford-Binet ou de Cattell).
Le test dépend d'une plus ou moins grande familiarité préalable avec les notions utilisées par le test ; c'est pourquoi il est bon lorsqu'on échoue à un test de le retenter quelques mois après. Comme pour le saut à la corde, l'entraînement permet de mieux approcher ses limites réelles, sans permettre - par définition même de ce qu'est une limite - de les dépasser.
Dans la pratique, si le QI constitue un indicateur, un repère valable de quelque chose, il lui manque les trois caractéristiques qui définissent un instrument de mesure dans le monde scientifique :
- chiffrage de la précision
- chiffrage de la justesse
- chiffrage de la sensibilité
Cela ne supprime pas pour autant l'intérêt de ce type de tests, mais rappelle qu'ils n'ont pas dans leur état actuel le caractère précis de la mesure d'une température ou d'une longueur.
Les tests de QI ne font pas appel à des questions spécifiquement culturelles (comme des connaissances en histoire ou en géographie), mais il restent légèrement orientés culturellement dans la mesure où ils font appel à des connaissances en arithmétique, et parfois même de vocabulaire. Un ouvrage comme Le Quotient intellectuel de Michel Tort, étudie en détail les aspects de précision, justesse et fidélité des résultats, l'auteur les estimant tous trois insuffisants pour qu'on puisse parler de « mesure ».
Historique
- Fin XIXe siècle : débuts de la psychologie scientifique. De nombreux chercheurs s’intéressent à la mesure de l’intelligence. Le plus avancé sur le sujet est l’Anglais Sir Francis Galton, un cousin de Charles Darwin, qui ne parviendra cependant pas à mettre en place un test utilisable. Galton, inventeur du terme eugénisme, publie son livre L’intelligence héréditaire, la raison de ses travaux étant de montrer qu'une partie au moins de celle-ci s'hérite, et d’en tirer des conclusions pour l’amélioration de l’espèce humaine. Voir l'article eugénisme.
- 1890 : Le terme « Mental Test » est employé pour la première fois par l’Américain Mc Keen Cattell pour désigner une série d’épreuves destinées à mesurer les différences entre étudiants.
- 1904 : L’Anglais Charles Spearman reprend les travaux de Galton, et par l’analyse factorielle découvre un facteur général qu’il nomme Intelligence générale (c’est le Facteur g, avec g en basse casse italique).
- 1905 : Les Français Alfred Binet et Théodore Simon, travaillant à la demande de l’État sur un moyen de détecter d’avance les élèves faibles scolairement, mettent au point le premier test utilisable, l'Échelle métrique de l'intelligence.
- 1912 : L'Allemand Wilhelm Stern a l’idée de faire le rapport entre les résultats obtenus au Binet-Simon et l’âge réel, et invente le terme « Quotient intellectuel ». Le problème est bien sûr que ce QI n'est applicable qu'aux enfants et, à la limite, aux adultes handicapés mentaux.
- 1926 : La psychologue Catherine Morris Cox utilise les informations biographiques sur l’enfance de personnes célèbres pour estimer a posteriori leur QI (Voltaire, 170 ; John Stuart Mill, 190 ; Goethe : 210). Cette étude infondée[3] n'est qu'amusante mais sera souvent citée.
- 1939 : L'Américain David Wechsler invente la mesure par rang (utilisation de la loi normale) qui permet l'utilisation sur les adultes. Le terme quotient est cependant conservé.
- 1939 : L'Américain Louis Léon Thurstone remet en cause la thèse de Spearman en soulevant 7 facteurs principaux qui font partie d'une multitude de facteurs :
- Facteur Spatial (Représentation des configurations)
- Facteur Perception (Saisie de détails dans une configuration)
- Facteur Verbal (Compréhension des données)
- Facteur Lexical (Mobilisation du vocabulaire)
- Facteur Mémoire (Faculté de mémorisation)
- Facteur Numérique (Réalisation de calculs)
- Facteur Raisonnement (Définir et trouver des liens entre des éléments)
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- En reprenant les analyses de Spearman, Thurstone conclut que ces sept facteurs sont orthogonaux, c'est-à-dire représentent autant de types d’intelligence et n'ont pas de lien entre eux. Le g de Spearman serait donc inexistant. Les conclusions de Thurstone sont que l’existence même de l'intelligence générale, comme entité mesurable, ne reposerait sur aucune base empirique réelle, ni ne pourrait être quantifiée de manière rigoureuse et logique -sauf évidemment dans le cas particulier de deux individus dont l'un surpasserait l'autre dans tous les types mentionnés.
Encore aujourd'hui (2006), le débat reste ouvert et on attend beaucoup de la neurologie et des sciences cognitives pour le faire avancer. Des revues comme Scientific American: Mind ou en France Cerveau et psycho publient régulièrement des articles sur le sujet.
- 1955 : le psychologie de l'éducation Cyril Burt (en) publie sa première enquête (qui se révélera falsifiée) sur l'héritabilité du QI (en) apportant la justification des classes sociales en Angleterre, son test servira jusqu'en 1971 à l'orientation des élèves anglais de 11 ans[4].
- 1956 : le plus grand QI mesuré est obtenu par une femme, Marilyn vos Savant.
- 1961 : en France, un jeune travailleur agricole « quasiment illettré » nommé Jean Frêne se voit créditer aux trois jours de sélection militaire d'un QI exceptionnel. L'affaire remonte au ministère des Armées (actuel ministère de la Défense) qui lui accorde un sursis et une bourse : cinq ans plus tard, Jean Frêne décroche son diplôme d'ingénieur et embraye directement sur un doctorat. En 2004, il est professeur à l'université de Poitiers en chaire de tribologie. Cette affaire popularisera l’intérêt de la notion de QI en France. Jean Frêne y est devenu le troisième Français à obtenir la prestigieuse médaille d'or internationale de tribologie[5].
- 1980 : Robert Klark Graham, généticien eugéniste américain, crée le Dépôt pour le Choix Germinal, une banque de sperme réservée aux hauts QI.
Mises en cause du QI
Que mesure-t-il ? Qu'est-ce que l'intelligence ?
Qu'est-ce que l'intelligence ?
Article détaillé : Intelligence.« Je nomme intelligence ce que mesurent mes tests », aurait répondu, dit-on, ironiquement peut-être, Alfred Binet, puis, dubitatif, Jean Piaget. Il n’y a pas actuellement consensus autour de la définition même d’intelligence, même du côté des extrêmes : on discute par exemple de l'intelligence des animaux. Si quelques individus semblent supérieurement intelligents, géniaux, on est sûr que la société ne repère pas tous les individus de ce type, qui ne sont donc pas si évidents à distinguer.[réf. nécessaire]
Néanmoins, on peut relever que intelligence vient du latin intellegentia (faculté de comprendre), dérivé du latin intellegere signifiant comprendre, et dont le préfixe inter (entre), et le radical legere (choisir, cueillir) ou ligare (lier) suggèrent essentiellement l'aptitude à relier des éléments jusqu'alors séparés.[réf. nécessaire]
L'intelligence est l'ensemble des facultés mentales permettant de comprendre les choses et les faits, de découvrir les relations entre eux et d'aboutir à la connaissance conceptuelle et rationnelle (par opposition à la sensation et à l'intuition). Elle se perçoit dans l'aptitude à comprendre et à s'adapter facilement à des situations nouvelles. L’intelligence peut ainsi être conçue comme la faculté d'adaptation.[réf. nécessaire]
Si on veut décrire mathématiquement des degrés d'intelligence, il semble donc qu'on doive se contenter au mieux, d'un pré-ordre, et non d'une relation d'ordre total, en langage courant cela signifie :
- Que de deux individus donnés l'un peut parfois être considéré « dans tous les domaines plus intelligent » qu'un autre ;
- Mais qu'entre deux individus quelconques ce n'est pas toujours le cas ;
- La seule relation certaine en tel cas est la transitivité: si A est « plus intelligent partout » que B, et B que C, alors A doit l'être davantage que C, sans quoi la relation n'en est pas une cohérente.[réf. nécessaire]
Les tests de QI ne prétendent donner une image approximative que d'une partie de ce qu'on entend communément par « intelligence », partie qui serait plutôt une adaptation à certains codes de raisonnements logiques simples ou complexes. Des aptitudes plus difficiles à apprécier telles que la résolution rapide d’un problème logique donné, parfois déterminantes - comme l'opiniâtreté - dans la vie réelle, ne sont pas prises en compte dans ces tests, puisque chaque question doit être résolue en trente secondes en moyenne.[réf. nécessaire]
En restant à une approche étymologique, le moins loin d'une définition est la capacité à comprendre, quel que soit le domaine. On retrouve alors les notion d'intelligence de forme intuitive « opposée » à la forme analytique.[réf. nécessaire]
La validité : Le QI mesure-t-il l'intelligence ?
Un test est dit valide lorsqu’il mesure bien ce qu'il prétend mesurer. Dans le cas de l’intelligence, pour qu’un test soit invalide, il sera nécessaire (sans être suffisant) de démontrer que celui-ci ne mesure qu’une seule et unique dimension.
Jusqu'à présent, les méthodes utilisées pour mesurer le nombre de dimensions ne convenaient pas au traitement des données psychométriques. En effet, nous savons que l'analyse en composantes principales, tant prisée encore aujourd'hui, convient à des associations de type linéaire alors que la relation entre un score à un test et le QI est de type ogive normale.
Bien qu’il existe aujourd’hui des méthodes d’analyse qui répondent aux besoins spécifiques de la psychométrie (McDonald, 1967; Bock et al., 1988; Stout, 1987), il semble que les chercheurs soient peu enclins à remettre leurs pratiques en question. En effet, pour démontrer si oui ou non un test mesure bien le nombre de dimensions attendu, ceux-ci ont recours aux méthodes les moins fiables – et donc les plus sujettes à interprétation – dans plus de 80 % des publications (Fabrigar et al., 1999). Voilà, dans l’actuel, un portrait de la validité des tests psychométriques, et cela n’épargne pas la mesure du QI. Néanmoins, pour imparfaits qu'ils soient, ces tests permettent une approximation dans l'attente d'une batterie de tests cohérents.
À supposer que l'intelligence soit définie de façon consensuelle, il reste à savoir comment un test peut entendre la mesurer. C'est pourquoi on parle de batteries de tests, faisant appel à des techniques de tempérance, comme des évaluations du niveau de langage. L'expression, à l'aide d'un résultat chiffré de « l'intelligence » d'une personne, ne permet pas d'en appréhender de manière détaillée les différents aspects. C'est simplement une approximation.
Des individus particulièrement doués, voire géniaux, dans la discipline qui les passionne peuvent être très démunis dans d'autres domaines : vie courante, formalités administratives... ou tests : que l’on pense par exemple à Ampère, Chasles, (tous deux morts bien avant que Binet ne crée ses premiers tests), ou à Paul Erdős ou encore à cet archétype du distrait représenté par le savant Cosinus (personnage de bande dessinées parues elles aussi avant l'apparition des tests).
D'autre part, la plupart des tests pratiqués pour mesurer le QI ne tiennent volontairement pas compte de certains aspects de l'utilisation de l'esprit humain : culture générale alias mémoire à long terme, certains aspects de la psychologie.Enfin, les résultats permettent de calculer les capacités du cerveau confrontés à une expérience de réflexion le jour où cette expérience a été menée.
Les tests de Q.I ne mesurent qu'une certaine part de l'intelligence humaine, en effet la théorie des intelligences multiples prétend qu'il n'existe pas une ou deux intelligence mais huit voir neuf intelligences (Théorie des intelligences multiples d'Howard Gardner).
Un rôle pragmatique
Le quotient intellectuel constitue surtout un classement (d'adaptation à des types de raisonnements logiques, voire de cognition, prédéfinis) d’un individu par rapport à une population donnée, et ne renseigne QUE sur son écart par rapport à la norme. Il ne s'ensuit pas pour autant que cette information soit dénuée d'utilité (voir Effet Tetris).
La mesure du QI ne dépend-elle pas du contexte socio-culturel ?
- Les résultats obtenus lors de la passation de tests culturels sont par construction influencés par ce type de facteurs. Des études ont montré que les résultats au QI des immigrants s’élevaient 5 ans après leur arrivée dans leur pays d’adoption[réf. nécessaire] (mais leur intelligence a pu également évoluer dans le même temps s'ils sont passés dans un milieu plus stimulant).
- Les résultats obtenus lors de la passation de tests réputés « aculturels » gardent des traces résiduelles d'influence par quelques facteurs culturels (facilité de lecture, par exemple). Certains psychologues utilisent les matrices progressives de Raven, test réputé « aculturel ». Celles-ci, qui consistent en une succession d’items purement visuels, ne font appel ni aux connaissances, ni au vocabulaire. Cela permettrait de tester le potentiel natif de chacun...
Effet Flynn
Article détaillé : effet Flynn.Dans les pays où le taux de scolarisation augmente, l'augmentation des performances n’a pas lieu où on croit : l'effet Flynn est le nom qu’on donne à l'accroissement lent et régulier du résultat moyen à des tests de type Q.I. que l'on observe depuis 100 ans dans les pays industrialisés. Ce sont les tests les plus liés aux matières scolaires qui connaissent les plus faibles progressions. L'accroissement de la scolarité, et le niveau scolaire, jouent dans l'augmentation des scores aux tests culturels.
Philippe Dumas défend l'idée que l'exposition intensive des tout jeunes aux objets des TIC (Technologie de l'Information et de la Communication) serait un facteur-clé de l'effet Flynn[6].
On peut aussi envisager, que la scolarisation croissante, et, donc l'acquisition de connaissances dans les disciplines fondamentales (mathématiques, raisonnement logique, français, langues vivantes) donne les clés d'une compréhension plus fine, plus générale, plus « culturelle ». Une bonne maîtrise des outils de base, offre une marge de progression plus importante dans des domaines connexes, et aussi, plus complexes.
Inversion de l'effet Flynn ?
Une étude d'Aden et Shayer datée de 2005[7] et portant sur 25 000 enfants scolarisés en Grande-Bretagne suggère au contraire[8] une inversion pure et simple de l'effet Flynn, et une régression de trois ans d'âge mental des élèves britanniques entre 1975 et 2005. Cependant des études ultérieures démontrent que chaque pays a son rythme d'une part mais qu'également l'effet Flynn ne profite qu'aux moins doués, le King's College de Londres étant un établissement d'élite ne correspond pas à ce critère. Cependant la tendance d'une stagnation voire d'une légère régression de l'effet Flynn en Occident est bel et bien établie, les causes en sont encore à l'étude d'autant que le phénomène n'est pas homogène[9].
Limites
- Le test de QI ne mesure pas ni ne prétend mesurer :
- l’ouverture d’esprit ;
- la créativité (ou inventivité), bien que les sujets à fort QI se montrent souvent imaginatifs ;
- la capacité à dépasser un problème pour le placer dans une perspective plus générale.
- Ces points jouent néanmoins un rôle important dans beaucoup de travaux intellectuels. D'autres tests existent pour ces détections spécifiques.
- Il est en revanche très influencé par la motivation : les problèmes posés sont souvent fastidieux en raison de leur caractère répétitif et coupé dans une certaine mesure du réel. Le problème se complique du fait que l’intelligence peut répugner à la répétition[réf. nécessaire] : on se souvient d’Évariste Galois refusant de répondre à une question au motif qu’il la trouvait trop facile et inintéressante.
- Il concerne des problèmes clos posés de façon explicite, ce qui ne correspond qu’à une partie limitée des questions où ce que nous nommons « intelligence » se montre utile. Il est fréquent que la vraie difficulté intellectuelle d’une tâche soit d’arriver à bien poser le problème plutôt que le résoudre une fois posé ; cette dernière tâche peut même dans certains cas être accomplie par une machine.
- Étalonnage : Comment étalonner les extrêmes ? Il apparaît très difficile d’estimer le réel potentiel des personnes manifestant un QI très élevé (ou très bas, dans une moindre mesure). La principale raison réside dans la faiblesse de l’échantillon disponible à ce niveau. Quand un enfant sur 3000 environ obtient un QI supérieur à 150 au WISC, il devient très difficile d’établir un nouveau test pour ceux-ci (il faudrait d’abord constituer un échantillon valable, ce qui est très délicat). Ainsi, les bêta-testeurs des tests réservés aux THQI (personnes à très haut QI) se sont-ils, en fait, auto-évalués ; et en ce cas, qu'ont-ils mesuré vraiment ?
- Si les tests de QI donnent des résultats qui ont une apparence de Loi normale (Courbe de Gauss), c'est parce que les tests sont étalonnés de façon à en donner une : on y trouve en effet quelques rares questions destinées à dépister très vite des sujets exceptionnellement retardés ou brillants, et l'immense majorité des questions ne sert qu'à départager plus finement les autres, qui sont aussi la majorité, entre eux.
- Le QI s'apparente plus à un indicateur qu'à une mesure, car justesse, précision et sensibilité en sont mal définis. Il chiffre simplement la facilité à utiliser certains modes de raisonnement, ce qui a certes une utilité en contexte scolaire.
- On observe une zone de confort entre 85 et 115 de QI, dès que l'on sort de cette fourchette divers éléments sociaux, culturels, d'apprentissage, d'attitude ou d'aptitude commencent à se dessiner. Ce qui veut dire notamment que les personnes qui dépassent 115 (et plus encore 130 et plus) peuvent aussi rencontrer des difficultés d'adaptation allant jusqu'au sévère[10] à l'instar des difficultés qu'on observe avec moins de surprise chez des personnes à 85 et moins. Il apparait ainsi de temps en temps des cas de personnes en échec complet, testées pour vérifier si elles ne sont pas retardées, et qui se révèlent au contraire au-dessus de la moyenne.
Prendre en compte les dimensions multiples de l’intelligence pourrait représenter une voie pour l’établissement de futurs tests visant à l’orientation, alors que le QI s'intéresse essentiellement soit à un potentiel, soit au contraire à des difficultés prévisibles pour un futur cursus.
En d'autre termes, la question réside moins dans le fait de savoir quel nom donner à ce que le QI mesure que de savoir à quelles capacités de réalisation sa valeur est corrélée.
QI et « races »
Les théories racialistes de Richard Lynn postulent[réf. nécessaire] des différences de QI selon le sexe ou l'ethnie : par exemple, les Africains seraient moins intelligents que les Européens, eux-mêmes moins intelligents que les Extrême-Orientaux. Les mêmes théories racialistes, par exemple celles de Rushton, affirment que les femmes seraient moins intelligentes que les hommes, etc[11]. Des préoccupations semblables s'expriment dans le livre « The Bell Curve » publié en 1994. Aucune étude scientifique n'est venue confirmer ces hypothèses[12]. Une des critiques les plus rudes sur les mesures décrites dans cet ouvrage est que la majorité des nations sur Terre n'ont pas suffisamment de tests de QI passé sur leur territoire que pour fournir un échantillonnage-test suffisant voire pas du tout, il manquait en fait près de 40% des nations dans les données disponibles. Pour créer un tableau complet, l'auteur a en effet parfois utilisé des tests de QI, classés par nationalité, passés par les services de l'immigration et ciblant justement parfois des populations déficientes à titre de test ou pour fournir un motif de rejet. En outre, pour boucher les derniers trous, l'auteur a attribué comme valeur de QI d'une nation non référencée la moyenne de la valeur de ses voisins[13], [14],[15]
Des théories racialistes s'appuient sur les tests de QI. Depuis les années 1990, des corrélations ont été théorisées, par exemple avec le volume crânien (corrélé à 0,4 avec le Q.I), le sexe, l'ethnie, la taille, le PIB national, le pays, le continent[16], avec le PIB national[17] (corrélé à 0,757 avec le Q.I moyen national) et même une corrélation supérieure à 0,8 pour la réussite nationale en mathématiques et en sciences[18].
L'ouvrage The Bell Curve d'Herrnstein et Murray, professeurs de science politique et de psychologie, est au cœur du débat sur le lien entre QI, appartenance ethnique et hérédité. L'ouvrage comprend une batterie de statistiques tendant à montrer le lien entre QI, réussite scolaire, criminalité, propension au mariage, chômage, niveau social, mœurs, comportement civique et pauvreté (partie II). Le QI y apparaît ainsi comme un meilleur prédicteur de réussite scolaire et sociale que la catégorie socioprofessionnelle des parents. Les auteurs abordent ensuite, statistiques à l'appui, les différences cognitives entre groupes ethniques (partie III) en soulignant l'impact prépondérant de la génétique sur les différences entre groupes. La plupart de ces hypothèses sont jugées racialistes. Les travaux du mouvement racialiste sont controversés, par exemple lorsque J. Philippe Rushton affirme que le QI des Blancs est supérieur d'environ 15-18 points à celui des Noirs[19]. Toutefois, certains universitaires reconnaissent d'une part les écarts de QI entre groupes ethniques et d'autre part le rôle non négligeable des facteurs génétiques. Ainsi 52 chercheurs ont-ils relayé ces idées dans une tribune Mainstream Science on Intelligence. Par ailleurs, Serge Larivée, professeur de psychoéducation à l'Université de Montréal au Québec[20], relate ces différences en soulignant qu'elles ne s'expliquent pas uniquement par des facteurs environnementaux ou culturels[21].
Ces différences pourraient aussi s'expliquer par la prévalence de maladies infectieuses (qui expliqueraient aussi l'effet Flynn), étude de 2010 Christopher Eppig, in Proceedings of The Royal Society[22],[23],[24].
Selon Serge Larivée, au terme de tests effectués durant un siècle, les résultats moyens des groupes ethniques sont les suivants : 100 pour les Blancs, pour les Afroaméricains autour de 85, pour les Hispaniques autour de 92 et pour les Asiatiques autour de 106[25]. Mais, il précise que les anciens tests étaient mal faits au contraire des tests actuels, qui sont "aculturels", à l'instar des matrices de Raven qui ne font appel ni au calcul ni au langage, mais à de la "logique pure" portant sur des images, couleurs et figures géométriques. Un des arguments parfois avancés est aussi le fait que les tests soient adaptés à la culture des personnes pour les parties langagières. Ce faisant, Serge Larivée, formule des mises en garde. Ainsi, s'agit-il de différences moyennes entre groupes, lesquelles ne sauraient préjuger du QI d'un individu en particulier, en l'absence de test sur lui. Ainsi, précise-t-il qu'il y a des personnes au QI élevé dans tous les groupes ethniques et inversement des personnes au QI faible dans tous les groupes ethniques, mais dans des proportions différentes. Selon lui, c'est d'ailleurs un argument plaidant pour le caractère non biaisé culturellement des tests de QI, puisque le QI s'avère être un bon prédicteur de réussite universitaire quel que soit le groupe d'appartenance ethnique et quelle que soit la culture d'origine. Les différences moyennes observées bien que significatives traduisent une plus grande hétérogénéité à l'intérieur d'un même groupe qu'entre deux groupes, ce qui relativise leur portée pratique : en clair Serge Larivée affirme que ces données ne permettent de justifier le racisme ni au plan éthique ni au plan scientifique. En revanche, de façon paradoxale, il reconnaît que nombre de pays (notamment les pays émergents) voient leur QI augmenter justement du fait de facteurs environnementaux, le QI n'étant pas, loin de là, exclusivement dépendant de la génétique. Selon lui, il faudrait reconnaître le fait scientifique des différences ethniques de QI pour justement agir au mieux sur les variables environnementales, d'autant qu'on observe une hausse générale du QI dans tous les groupes ethniques.
Pour autant, ces travaux sont loin de faire consensus dans la communauté scientifique. A cet effet, Pierre L. Roubertoux professeur de génétique et Michèle Carlier professeur de psychologie, tous deux chercheurs au CNRS, dénoncent le consensus inventé par les Anglo-saxons qui n'existe pas. Leurs critiques portent notamment sur les confusions entre hérédité et héritabilité, les interactions entre génétique et environnement, la taille des échantillons, l'existence de gènes impliqués dans l'intelligence, la contradiction entre caractère génétique d'un côté hautement adaptatif et de l'autre hautement héritable, l'étonnante corrélation élevée du QI et de l'hérédité qui n'a pas d'équivalent dans des expériences de laboratoire sur des rongeurs en matière nerveuse, l'impossibilité de réaliser des expériences rigoureuses en laboratoire sur les êtres humains[26].
Il est à noter que Christopher Jencks professeur de science politique à Harvard et Meredith Philipps sociologue et professeur de science politique ne contestent pas l'ampleur de l'écart de QI entre Blancs et Noirs mais soulignent un phénomène souvent passé sous silence, à savoir sa réduction dans le temps (cf. leur ouvrage The Black-White test score gap). Ils contestent en outre la sous-estimation des effets de l'environnement, y compris pour les enfants noirs adoptés par des familles blanches, puisque ces adoptions n'empêchent pas forcément une attitude différenciée à leur égard, potentiellement susceptible de réduire leur QI.
William T. Dickens professeur d'économie et James R. Flynn professeur de science politique soulignent également la réduction de l'écart de QI entre Noirs et Blancs[27]. Selon ces universitaires, les 5 à 6 points gagnés en 30 ans, ne peuvent que s'expliquer par l'environnement qui a bien changé pour les Noirs au cours de cette période. Ils dénoncent ainsi explicitement le mythe d'un écart constant entre les deux groupes. En outre, dans son livre What Is Intelligence?: Beyond the Flynn Effect, James Flynn souligne quelques paradoxes sur l'effet Flynn (accroissement du QI des populations d'une génération à l'autre), parmi lesquels le fait qu'on ne remarque pas dans le vie courante de différences intellectuelles notables d'une génération à l'autre malgré l'écart moyen de QI.
Thomas Sowell, économiste noir de l'Ecole de Chicago, reconnaît pour sa part les différences moyennes de score entre Blancs et Noirs. Il souligne toutefois qu'au lieu de les taire, on devrait favoriser la recherche et diffuser les résultats de QI entre différentes sous-populations. Car, une plus large diffusion permettrait de se rendre compte qu'un écart de 15 points est bien plus courant qu'on ne le pense. Ainsi peut-on observer de tels écarts au sein d'un même groupe ethnique d'un même pays, par exemple en comparant des régions ou communautés isolées. Surtout, Thomas Sowell insiste sur le fait que le QI moyens des Noirs de 1995 équivaut au QI moyen des Blancs en 1945, ce qui relativise l'interprétation qu'on peut faire de l'écart constaté[28]. Par ailleurs, dans son livre Intelligence and Ethnicity, Sowell fait état des progrès spectaculaires de certaines communautés immigrantes, dont le QI moyen était faible à leur arrivée aux Etats-Unis mais qui ont désormais des QI moyens nettement supérieurs à la moyenne américaine (Juifs et Asiatiques). Il est donc possible de reconnaître que l'écart de QI entre deux groupes est statistiquement significatif tout en constatant qu'il n'est pas signifiant en termes de différences intellectuelles immuables et socialement pénalisantes.
Par ailleurs, la notion d'environnement est plus complexe à appréhender qu'il n'y paraît. En effet, en plus du milieu social et les conditions économiques définis par les catégories statistiques, ce sont les stimulations et pratiques linguistiques qu'il faut prendre en compte. Celles-ci influent sur le QI des enfants, selon Barbara Tizard, professeur en science de l'éducation. Son étude réalisée dans un orphelinat, révèle ainsi que la différence de QI entre enfants blancs et noirs n'est pas statistiquement significative, étant même en faveur des Noirs. En revanche, en scindant les enfants en deux groupes dont l'un est très stimulé par les adultes alors que l'autre l'est moins, il apparaît que le groupe stimulé obtient des scores supérieurs aux tests de QI. Cela dit, une des limites méthodologiques de l'étude est l'absence de contrôle de la variable génétique dans les échantillons[29].
Variations au cours de la vie
Certains auteurs[30],[31] notent, dans leurs publications, que le QI peut changer au cours de la vie (amélioration ou déclin), en lien avec des modifications de la structure du cerveau (confirmées par l'imagerie cérébrale, structurelle et fonctionnelle, qui montre que le QI verbal[Quoi ?] évolue avec la matière grise (dans une région activée par la parole), alors que le QI non verbal évolue avec des changements de la matière grise dans une zone activé par les mouvements des doigts). Ces changements se font dans l'enfance, à l'adolescence[31], ou avec l'âge et pour des raisons pathologiques (Maladie d'Alzheimer et autres démences). On a aussi confirmé par l'imagerie cérébrale que les formes d'habileté verbale et non verbale sont étroitement liées aux compétences sensori-motrices impliquées dans l'apprentissage. L'imagerie montre ou confirme la possibilité que les capacités intellectuelles d'un individu par rapport à ses pairs puisent diminuer ou augmenter dans les années d'adolescence[31], sans qu'on sache encore dans quelle mesure le contexte environnemental (polluants neurotoxiques, perturbateurs endocriniens...), d'évolution personnel (période où intervient fréquemment un changement dans le mode d'alimentation[30], avec alcool, tabac éventuellement, ou un changement dans le mode d'apprentissage) ou social (psychologie de la motivation) et de l'apprentissage (temps passé sur l'ordinateur), réorganisation des priorités de l'individu (dont sexualité adolescente) éventuellement sous l'influence de l'entourage, ou d'un modèle social autre)[31].
Q.I et volume crânien
D'après Arthur Jensen, dans le livre de Frank Miele « Intelligence, race, and genetics. Conversations with Arthur Jensen » (2002) aux pages 135 et 136, une dizaine d'études indépendantes effectuées au Japon, en Europe et en Amérique ont toutes trouvé une corrélation positive entre la capacité crânienne et le quotient intellectuel, la moyenne étant de 0,4. J. Philippe Rushton a fait un constat similaire[32].
D'après John Philippe Rushton, dans son livre « Race, evolution and behavior » (Seconde édition, 2000), les étudiants universitaires, qui ont en moyenne un Q.I d'un écart type au-dessus de la moyenne nationale, ont une capacité crânienne moyenne supérieure à la moyenne nationale. Dans le même ordre d'idée, il a pu être remarqué que les rats dont la capacité crânienne était significativement plus importante montraient une intelligence supérieure à la moyenne, retrouvant notamment plus rapidement leur chemin dans un labyrinthe[32].
Aucun scientifique n'a corroboré ces théories.[réf. nécessaire]
Héritabilité du Q.I
Article détaillé : Corrélation (statistiques).Concernant l'héritabilité du Q.I, la méta-analyse de Bouchard et McGue[33] reste l'une des plus réputées. Elle porte sur 111 études de ressemblance familiale. Une autre méta-analyse a été effectuée en 1997 et porte sur 212 études. Des corrélations ont été mises en évidence pour chacun des liens de parenté, et notamment la corrélation la plus forte est celle des jumeaux élevés ensemble. À partir d'un modèle, Devlin et al. interprètent ces corrélations comme une importance plus forte de la période prénatale que ce qui était considéré auparavant, et par conséquent une importance moindre du patrimoine génétique[34].
Corrélation du Q.I suivant le lien de parenté[34] Lien de parenté Corrélation Jumeaux vrais élevés ensemble 0,85 Jumeaux vrais élevés séparément 0,74 Faux jumeaux élevés ensemble 0,59 Frère et sœur élevés ensemble 0,46 Enfant et moyenne des parents 0,50 Enfant et parent célibataire vivant ensemble 0,41 Enfant et parent célibataire vivant séparés 0,24 Parent adoptif et enfant vivant ensembles 0,20 Entre mari et femme[33] 0,33 Quelques avis
Bertrand Russell
« M. Watson (voir behaviorisme) estime qu’il n’y a nul besoin de mesurer par des tests la qualité d’un homme, puisque selon la définition qu’il en donne cette qualité est très précisément indiquée par son revenu. » (Bertrand Russell, Sceptical essays (1928), Routledge Classics (ISBN 978-0-203-57424-9), chapitre "Behavourism and moral values", p 75-76)[réf. insuffisante]. Russell s'empresse d'ajouter dans le même paragraphe qu'il ne partage pas cet avis[35].
Applications et précautions
Le QI doit être mesuré par un psychologue professionnel dans le cadre d'un examen psychologique qui comporte une réflexion et des analyses qui vont au-delà de simples chiffres. L'analyse clinique d'un test de Wechsler est un élément primordial, notamment pour apprécier les dysharmonies cognitives. On n'utilise pas ou rarement qu'un seul test comme celui du QI, on y adjoint d'autres tests qui, mis en concordance avec le QI, donnent une appréciation plus complète et globale de la personnalité de l'enfant, de l'adolescent ou de l'adulte. Bien utilisé et travaillé, c'est un instrument précieux. Hors contexte, il perd de sa pertinence et devient un banal test comme on en consulte particulièrement en été, dans les magazines lus pendant les vacances. Les conditions du test sont extrêmement importantes, les tests effectués sur des personnes trop stressées (si ce n'est pas leur état habituel), dépressives, traumatisées ou ayant une hygiène de vie trop mauvaise ne sont pas nécessairement représentatifs de leur potentiel intellectuel réel. Ainsi, pour les enfants, vaut-il mieux préparer le test par quelques séances préalables de prise de contact et de mise en confiance.
Dérives possibles
Lorsque le QI est considéré comme mesure suprême de l'intelligence (et non comme la mesure de l'adaptation à des codes de raisonnements logiques prédéfinis, ce qu'il est réellement), son utilisation peut induire le classement des individus en « bons » et « inaptes », de façon plus ou moins nuancée et donc plus ou moins socialement acceptable.
Le QI a parfois été instrumentalisé pour étayer des propositions élitistes, eugénistes (positives ou négatives ; certaines personnes ont été soumises à un programme de stérilisations contraintes suite à de mauvais résultats à un test de QI. Cela s'est vu au Canada consécutivement à la loi dite Sexual Sterilization Act of Alberta, cf. le cas de Leilani Muir qui a poursuivi en justice et gagné le procès qu'elle a intenté contre la province d'Alberta. L'utilisation du QI a aussi servi à étayer des thèses racistes et cela bien que la définition du QI ne fasse nulle part l'hypothèse que celui-ci, chiffre établi à un instant donné, soit inné ni définitif.
Le livre très controversé The Bell Curve, ressuscite une ancienne thèse de racisme scientifique, en soulignant une différence statistique d'« intelligence » entre Américains blancs et noirs en fonction de tests de QI. Selon cette étude (fondée sur des critères ethniques, admis aux États-Unis) les Asiatiques seraient plus intelligents que les Blancs, eux mêmes plus intelligents que les Hispaniques ; les Noirs étant les moins intelligents. L'ouvrage ne met toutefois pas l'accent sur les corrélations socio-culturelles comme variables explicatives. La plus évidente est qu'il s'agit, non d'ethnies dispersées aux quatre coins du Globe, mais de citoyens américains traités différemment, selon justement leur phénotype et leur appartenance sociale (Par exemple, le taux de mortalité à la naissance des enfants noirs américains est supérieur ou égal aux taux de mortalité rencontrés dans le Tiers-Monde[réf. nécessaire], sans que l'on étudie si ce même taux de mortalité de Noirs américains est inférieur à la moyenne d'Américains blancs); même si les défenseurs du livre ont soutenu qu'en contrôlant la catégorie socio-économique, on trouvait les mêmes différences de QI[36].
Notes et références
- orientation scolaire a été construit comme un test de QI Au Royaume-Uni, le test « 11+ » utilisé pour l'
- béhaviouristes le seul critère objectif d'intelligence est le revenu, en précisant qu'il ne partage personnellement pas ce point de vue Bertrand Russell mentionne dans ses Essais sceptiques que pour les
- The early mental traits of three hundred geniuses Catherine Morris Cox :
- Stéphane Bentura, documentaire le QI, histoire d'une imposture, 2011
- [1]
- (fr)Nouveaux dispositifs pédagogiques et crise des systèmes éducatifs par Philippe Dumas sur archivesic.ccsd.cnrs.fr
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- Bouchard et McGue, 1981, Familial studies of intelligence
- B. Devlin, Michael Daniels et Kathryn Roeder, « The heritability of IQ », dans Nature, vol. 388, 31 juillet 1997, p. 468 [texte intégral]
- « For my part, the ethic suggested by the previous passage from Dr Watson is not one that I can accept. I cannot believe that virtue is proportional to income, nor yet that it is wicked to have difficulty in conforming to the herd. Doubtless my views on these matters are biased, since I am poor and a crank; but although I recognise this fact, they remain my views none the less »
- (en)Mainstream Science on Intelligence: An Editorial with 52 Signatories, History, and Bibliography (1997) sur www.udel.edu
Annexes
Articles connexes
- Jean Piaget
- Examen psychologique
- Matrices progressives de Raven (tests basés sur l'intelligence dite générale)
- David Wechsler (test WAIS)
- James McKeen Cattell (test Cattell)
- Douance
- Mensa
Liens externes
- Table de comparaison des résultats aux différents QI
- (en)The Basic Period of Individual Mental Speed, Underlying IQ
- Tests et échelles de QI : WAIS, WISC, Binet, Cattell, K.ABC, matrices de Raven
- Liste des différentes sociétés ayant attrait au QI
Bibliographie
- Arielle Adda, Le Livre de l'enfant doué : Le découvrir, le comprendre, l'accompagner sur la voie du plein épanouissement, éd. Solar, Paris, 2004. (Un parti pris engagé pour la mesure du QI)
- Arielle Adda, Hélène Catroux, L'enfant doué : L'intelligence réconciliée, éd. Odile Jacob, Paris, 2003
- R. D. Bock, R. Gibbons, E. Muraki, Full information item factor analysis. Applied Psychological Measurement, 12, 261-280, 1988
- L. R. Fabrigar, D. T. Wegener, R. C. MacCallum, E. J. Strahan, Evaluating the use of exploratory factor analysis in psychological research. Psychological Methods, 4, 272–299, 1999
- Stephen Jay Gould, La mal-mesure de l’homme, éd. Odile Jacob, Paris, 1997
- Michel Huteau, Jacques Lautrey, Les tests d’intelligence, éd. La Découverte, Paris, 1997
- R. P. McDonald, Nonlinear factor analysis. Psychometric Monographs, No. 15. The Psychometric Society, 1967
- Jean Piaget, La psychologie de l'intelligence Ed.: Armand Colin, 2006, (ISBN 978-2-200-32214-4)
- Jeanne Siaud-Facchin, L'Enfant surdoué, l'aider à grandir, l'aider à réussir, éd. Odile Jacob, Paris, 2002
- W. Stout, A nonparametric approach for assessing latent trait unidimensionality. Psychometrika, 52, 79-98, 1987
- Jean-Charles Terrassier, Philippe Gouillou, Guide pratique de l'enfant surdoué, 7°éd. ESF éditeur, Paris, 2008
- Jean-Charles Terrassier, Les enfants surdoués, ou la précocité embarrassante,7°éd. ESF éditeur, Issy-les-Moulineaux, 2006
- Louis Léon Thurstone, Primary mental abilities, Psychometric monographs 1, Chicago: University of Chicago press, 1938
- Michel Tort, Le quotient intellectuel, éd. Maspéro, Paris, 1975
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