Racialiste

Le racialisme est un néologisme, absent des dictionnaires, qui est utilisé principalement par Pierre-André Taguieff mais aussi en sciences politiques par Marcel Gauchet^[1]. Il désigne pour ces auteurs toutes les constructions idéologiques, à visées politiques, économiques, historiques ou religieuses, qui sont fondées sur le racisme, avec l'idée de la prééminence d'une race humaine sur les autres. Le but de ce néologisme est de distinguer le racisme (redéfini alors de façon restrictive soit comme reconnaissance de l'existence de variétés dans le genre humain, sans en inférer de hiérarchisation politique ou historique, soit comme simple comportement individuel qui traduit la préférence qu'ont certains pour ceux qui leur ressemblent) du racisme des systèmes de gouvernement fondés sur la sacralisation d'une race ou d'un peuple, au prix de la négation ou de la destruction des autres.

Le racialisme peut prendre pratiquement deux formes opposées, avec toujours pour conséquence l'infériorisation et la destructions des autres peuples :

• Pour Pierre-André Taguieff^[2], extrait du livre, Le racisme, il s'agit d'une vision de l’histoire ou de l’évolution sociale, se présentant comme une théorie explicative, fondée sur telle ou telle classification des « races humaines » hiérarchiquement rangées sur une échelle de valeur, doctrine selon laquelle la race détermine la culture, en ce sens que les différences entre les races détermineraient les différences entre les aptitudes mentales, les attitudes et les mœurs. En ce sens, qui correspond à celui du nazisme, se traduit dans le fait de favoriser une race au détriment des autres.

• Dans une acception plus récente du terme, il désigne une forme de suprémacisme plus difficile à entrevoir : la dénégation de l'existence de races humaines et des cultures diverses et variées qui leur sont associées, sous couvert de lutter contre le racialisme. Ce faisant, une seule forme de race et de civilisation est imposée, au dépend de toutes les autres ; c'est la position de Claude Lévi-Strauss, qui n'utilise toutefois pas ce mot, dans Races et histoire^{[réf. nécessaire]}.

Ce mot représente en fait une tentative d'édulcoration du racisme avec le but de le faire passer comme acceptable ou de pouvoir évoquer le racisme dans les pays où il est pénalement risqué de le faire. Il peut aussi désigner une étude du patrimoine génétique de l'homme, dans le cadre de la génétique des populations, de manière dépassionné compte tenu du lourd passif historique associé au terme « racisme »^[3].

Sommaire 1 De nombreux revirements 2 Théoriciens 3 Voir aussi 3.1 Articles connexes 3.2 Liens externes 4 Notes et références

De nombreux revirements

Durant la seconde moitié du 20ème siècle, le consensus scientifique affirmen qu'il n'est pas possible de prédire l'ascendance d'une personne par l'analyse de ses gènes, comme le généticien Albert Jaquard mais aussi comme l'immense majorité des scientifiques. Cette assertion est remise en question par différents groupes d'intérêt différents, comme par exemple Edwards, 2005, pp.800^{[réf. nécessaire]}.

Ces racialistes utilisent des résultats obtenus par des techniques moderne d'analyse génétique, comme par exemple la découverte des polymorphismes génétique. L'analyse de certains polymorphismes par Luigi Luca Cavalli-Sforza et son équipe^[4] a permis à cet auteur de proposer une division de l'espèce homo sapiens en 9 grandes subdivisions. Ces 9 subdivisions, ou cluster, se superposent globalement à la taxinomie raciste classique, distinguant les africains, les européens, les nord africains et sud asiatiques, les asiatiques de l'est, les amérindiens, les peuples de l'arctique, les aborigènes d'Australie, les sud-est asiatiques et les habitants des îles du pacifique.

les scientifiques américains Feldman, Lewontin et King, participant au débat sur une évolution possible de la médecine qui prévoit un traitement différentiel et spécifique selon l'ethnie du patient, indiquent^[5] qu'il existe bien des différences de fréquence alléliques ou polymorphisme qui permettent de de distinguer des populations entre elles, ainsi que souvent suggéré. Toutefois, ces auteurs indiquent que l'intérêt médical qu'on pourrait retirer à tenir compte de l'ethnicité déclarée d'un patient est pratiquement annulé de par les mouvements des populations qui se sont produit entre les régions géographiques citées plus haut. Ils indiquent que la majorité des ethnies terrestres est métissée, ce qui implique que ces questions deviennent donc de plus en plus d'un autre âge, les racines et les origines s'entremêlant au point que la dissociation devient presque impossible. À noter que la démarche dans laquelle s'inscrivent ces scientifiques est une interrogation, pas encore tranchée, de la médecine moderne qui cherche à adapter ses prescriptions selon le patrimoine génétique des individus.

Théoriciens

Parmi les premiers théoriciens des races, Kant et Blumenbach, partisans du monogénisme, Meiners et Sömmerring, tenants du polygénisme, Renan ou Arthur de Gobineau et son Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-55). Pierre-André Taguieff a établi la généalogie de ce racisme pseudo-scientifique, qui s'appuyait entre autres sur l'existence des zoos humains. Lors des expositions ethnographiques, il était en effet courant de voir des soi-disant sauvages enfermés dans des cages, côte à côte avec des singes.
Hervé Le Bras s'est intéressé aux modalités du racialisme et de la raciologie lors de ses travaux sur l'idéologie démographique. Parmi les hommes de science ou de pouvoir approuvant cette idéologie, il a indiqué Vacher de Lapouge, Ludwig Woltmann, (darwiniste social et socialiste), sir Ronald Fisher (démocrate et eugéniste négatif)^{[réf. nécessaire]}.

Voir aussi

Articles connexes

• Racisme
• Ethno-différencialisme
• Mouvance identitaire
• Anthropologie
• Race humaine
• Zoo humain

Liens externes

• Racialisme (définition)- site Inter-culturel

Notes et références