- Elitisme
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Élitisme en France
L’élitisme en France est l'attitude favorisant la formation d'une élite et l'accession des individus jugés comme étant les meilleurs aux postes de responsabilité en France. Il s'agit en ce sens d'une valeur républicaine qui se résume bien par devise révolutionnaire : La carrière ouverte aux talents, par opposition à une restriction par la naissance ; il fallait par exemple un certain nombre de quartiers de noblesse pour pouvoir être capitaine de corvette.
Il a pris beaucoup plus récemment (fin XXe siècle) une seconde acception, à connotation péjorative, qui désigne une attitude — politique ou culturelle — de clivage entre une classe dirigeante et une classe dirigée, qui ne prend pas en compte les préférences d'une majorité.[réf. souhaitée]
Sommaire
Élitisme républicain
1870 à 1968
L'élitisme républicain s'est manifesté par des créations allant des filières scolaires ouvertes à tous (voir Jules Ferry) et s'efforçant de conduire chacun à ses possibilités maximales dans le cadre des possibilités du pays : système de bourses pour les enfants d'origine modeste ayant de bons résultats scolaires, et système des grandes écoles également ouvertes à tous.
Coupure de 1964
Toutefois deux sociologues, Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron , montrent en 1964 que les enfants de familles aisées restaient favorisés par ce système, bien que ces inégalités aient été à l'époque moins fortes qu'en 2005[réf. nécessaire]. Leur étude (Les héritiers) montrait que c'était alors la maîtrise de la langue française qui servait de principal discriminateur social : non seulement le système n'était pas parfait, mais cette imperfection aurait été voulue afin de favoriser une reproduction des classes dirigeantes (La noblesse d'État qui passe par les grandes écoles), tout en y incorporant les plus brillants éléments issus du reste du peuple afin de les retourner contre leur classe sociale d'origine. Ces travaux furent abondamment cités lors de la révolte étudiante de Mai 1968 et dans les années qui suivirent[réf. nécessaire].
Manifestations de 1986
Cette discrimination fut également invoquée lors d'une autre série de manifestations, cette fois-ci lycéennes, contre le projet de loi Devaquet de 1986 instaurant un examen d'entrée à l'université, mais cette fois-ci dans un esprit opposé à celui de leurs aînés de 1968. En effet, Daniel Cohn-Bendit, Jacques Sauvageot et Alain Geismar avaient à cette époque dénoncé le fait que l'absence de sélection à l'entrée en université[réf. souhaitée] remplaçait celle-ci — qui aurait été établie sur les connaissances — par une autre sélection cette fois-ci en sortie, en fonction des relations familiales ( voir capital social ), aggravant donc l'effet de reproduction et mettant en panne l'ascenseur social.
Position d'hommes politiques
Cette notion d'élitisme républicain a été un cheval de bataille de Jean-Pierre Chevènement lorsqu'il fut ministre (PS) de l'Éducation nationale, puis ensuite fondateur de son propre mouvement politique.
Élitisme au sens péjoratif
Sans nécessairement nier l'importance de l'élitisme républicain, une notion péjorative du terme élitisme se développa dans le dernier tiers du XXe siècle[réf. nécessaire].
La caste politique
Si en théorie les hommes politiques sont censés se positionner soit sur un axe gauche-droite, parfois complété d'un second autorité-liberté, ils sortent souvent des mêmes écoles, se tutoient pour la plupart, et se rendent naturellement service dans la mesure de leurs moyens[réf. nécessaire]. Cela peut contribuer à constituer une sorte de caste politique où règnent des arrangements à l'amiable, voire un éventuel clientélisme.
- Du côté positif, l'opposition démocratique n'est certes pas la guerre : ce qui rapproche entre eux des démocrates de bords opposés reste plus fort que ce qui les divise. En ce sens, ces bonnes relations sont d'autant plus utiles que les membres des commissions appartiennent en principe à plusieurs partis distincts.[réf. souhaitée]
- Côté négatif, l'esprit de corps des hommes politiques entre eux, toutes tendances confondues, peut leur donner l'impression de jouer dans une cour qui n'est plus celle du citoyen ordinaire, et à laquelle s'appliquent d'autres lois.[réf. souhaitée]
Voir : ENA, Inspection des finances, Affaire Gabriel Aranda.
Grandes écoles
Le système des grandes écoles lui-même a parfois été mis en cause pour les raisons suivantes :
- Leurs élèves se connaissent entre promotions, et un esprit de corps peut créer des effets de solidarité excessive allant jusqu'au clientélisme.
- Leurs programmes très similaires conduisent leurs anciens élèves à penser de la même façon quel que soit par ailleurs leur penchant politique (voir l'article pensée unique).
Voir aussi
Catégorie : Discrimination
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