- Quai Voltaire
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Pour les articles homonymes, voir Voltaire (homonymie).7e arrtQuai Voltaire
Arrondissements 7e Quartiers Saint-Thomas-d'Aquin Début Pont du Carrousel - 2 rue des Saints-Pères Fin Pont Royal - 1 rue du Bac Longueur 308 m Largeur 21 m Dénomination 1791 Anciens noms Quai des théatins Géocodification Ville de Paris : 9876
DGI : 9911Nomenclature officielle Images et documents sur Wikimedia Commons Quai Voltaire en 2011Le quai Voltaire se situe à Paris dans le 7e arrondissement. Long de 308 mètres, il se situe entre le quai Malaquais et le quai Anatole-France qui le prolonge. Il commence au niveau de la rue des Saints-Pères et du pont du Carrousel et finit au niveau de la rue du Bac et du pont Royal.
Sommaire
Histoire
À l'origine, le quai Voltaire n'était que la partie occidentale du quai Malaquais. On lui donna le nom de quai des Théatins après qu'un monastère de théatins s'y fut établi en 1644 en achetant, grâce à la générosité du cardinal Jules Mazarin, une maison pouvant abriter vingt-cinq religieux environ à l'emplacement des actuels no 23 et no 25 quai Voltaire.
En 1791, le quai prit le nom de quai Voltaire en hommage à l'écrivain qui y mourut en 1778 dans l'hôtel du marquis de Villette.
Depuis Balzac, qui y situe la mystérieuse boutique d'antiquaire de La Peau de chagrin, le quai Voltaire abrite de nombreux antiquaires, aujourd'hui plutôt spécialisés dans le très haut de gamme.
Début du XIXe siècle, les premiers bouquinistes de Paris y font leur apparition.
Bâtiments et personnalités
- no 1 : Hôtel de Bouillon vers 1630 puis Hôtel de Tessé (dit aussi de Sassenage) construit en 1768 par Pierre-Noël Rousset et Louis Le Tellier pour Charlotte de Béthune-Charost et son fils, le comte de Tessé, grand écuyer de la Reine. Le décor du grand salon se trouve au Metropolitan Museum of Art de New York. En s'élançant du toit de cet hôtel (à l'angle de la rue des Saints-Pères) le 19 mars 1742, Jean-François Boyvin de Bonnetot (1688-1786), marquis de Bacqueville, tenta une des première tentative de vol humain. Muni de sortes d'ailes fixées aux bras et aux jambes, il plana 300 m au-dessus de la Seine avant de tomber sur un bateau-lavoir, se brisant la cuisse.
- C'est ici que décéda le général Thomas-Robert Bugeaud le 10 juin 1849.
- no 3 et no 5 : Hôtel Le Barbier puis Hôtel Perrault puis Hôtel de La Briffe : Jusqu'en 1733, il n'y avait là qu'un seul ensemble relié par un souterrain avec l'autre côté de la rue de Bourbon qui servait de basse-cour. L'écrivain Maurice Joly vécut dans un petit appartement, jusqu'à sa mort en 1878. Le magasin de couleurs Sennelier Les Couleurs du quai a été créé en 1887 par Gustave Sennelier. Il a eu pour clients des artistes comme Cézanne, Degas, Gauguin, Pissarro, Soutine, Modigliani, Kandinsky, Bonnard, Picasso et bien d’autres. En mai 2007, après avoir quitté le palais de l'Élysée, l'ancien président Jacques Chirac et son épouse Bernadette s'y installent, dans un grand appartement prêté par Ayman Hariri, fils de l'ancien président du Conseil libanais Rafik Hariri[1].
- no 7 : Hôtel Glucq puis Hôtel Choiseul-Beaupré puis Hôtel d'Aumont-Mazarin : Jean-Baptiste Glucq (dit Glucq de Saint Port) y habita à deux reprises et y mourut en 1748. Cet hôtel formait avec le no 3 et le no 5 la « grande maison » achetée par ses parents le 3 mars 1713. En 1733, la succession de Mme Jean Glucq, décédée dix années auparavant, provoqua le morcellement de la propriété. En 1813, Louise d'Aumont, fille du duc de Mazarin, loua l'appartement du 1er étage à Vivant Denon, écrivain, diplomate et amateur d'art. Karl Lagerfeld, couturier, photographe et éditeur vécut, lors de ses premières années de créateur, dans l'hôtel particulier qui est dans la cour.
- no 9-11 : Hôtel du Président Perrault (dit aussi Chamillart). Hôtel de Beuvron puis Hôtel de Chamlay puis Hôtel de Vaubécourt; Hôtel de Bérulle puis Hôtel de Bauffremont puis Hôtel de Berty : Fouché, ministre de la police de Napoléon Ier, ont vécu dans cette maison. Les peintres Jean Auguste Dominique Ingres, Eugène Delacroix et Jean-Baptiste Corot y eurent leur atelier. Le père d'Anatole France y tenait une librairie.
- no 13 : Hôtel Brigallier puis Hôtel Moisnet puis Hôtel Pioust de Saint-Gilles : Dans la cour de l'immeuble, on peut encore voir, en hauteur, un vestige de la façade orientale de l'église des théatins, appartenant à la campagne de Camillo-Guarino Guarini (vers 1663-1665).
- no 15 : L'artiste Eugène Delacroix y a occupé un atelier en 1829 de janvier à 1838. Il y a aussi maintenu une résidence jusqu'en 1835.
- no 17 : L'écrivain Paul Bowles y a occupé un studio à l’automne 1931.
- no 17 bis : Lucie Delarue-Mardrus, poète et romancieère, (1875-1945), vécut ici de 1915 à 1936.
- no 19 : L’hôtel du quai Voltaire existe depuis le XIXe siècle. Charles Baudelaire y écrivit Les Fleurs du mal. Richard Wagner y termina Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg. Il accueillit également Jean Sibelius, Oscar Wilde, Camille Pissarro.
- no 25 : L'écrivain Henry de Montherlant a vécu dans cet immeuble où il s'est suicidé pour ne pas avoir à vivre aveugle.
- no 27 (angle de la rue de Beaune) : Hôtel de Villette : Jacques de Vassan acheta l'hôtel de Villette à Étienne Bryois et le revendit le 28 avril 1636 à un certain Le Barbier[2]. Voltaire y a vécu en 1778 de février à sa mort le 30 mai. Il est mort dans une chambre du deuxième étage sur cour.
- no 29-31 : Hôtel de Mailly-Nesle : Son propriétaire, Augustin-Joseph de Mailly, maréchal de France, défenseur du palais des Tuileries lors de la journée du 10 août 1792, y fut arrêté sous la Révolution française. Misia Sert y demeura après son mariage avec Alfred Edwards en 1905. L'hôtel du XVIIIe siècle abrite aujourd'hui la direction de la Documentation française, Service du Premier ministre. Profondément dénaturé et rendu quasiment méconnaissable, il conserve cependant quelques décors intérieurs de qualité.
- no 35 (et no 1 rue du Bac) : En 1714, un chantier se trouvait à cet emplacement. S'y installa ensuite un restaurant très couru, le Café d'Orsay. Plus tard, l'écrivain Henry de Montherlant avait ses habitudes à la brasserie La Frégate.
- Le héros Bob Morane y possède un appartement.
Références
Sources
- Bruno Pons et Michel Borjon, Le Faubourg Saint Germain, Le Quai Voltaire, Délégation à l'action artistique de la ville de Paris.
Notes
- Source : Présidence de la République, 24 avril 2007.
- Pierre Gaxotte, Philippe Siguret, Yvan Christ, Le faubourg Saint-Germain, p. 106. . Jacques Sylvestre de Sancy,
Liens internes
- Rue de Lille : V. les développements concernant le monastère des théatins à propos du no 26.
Liens externes
Catégories :- Quai parisien
- Voie du 7e arrondissement de Paris
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