Père vierge

Père vierge

Joseph (Nouveau Testament)

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Saint Joseph dans son atelier de charpentier

Joseph est un personnage du Nouveau Testament (Mt 1, 18 ; Lc, 2,3). Il est fiancé à Marie lorsque celle-ci se retrouve enceinte par l'action de l'Esprit Saint. Dès lors, il épouse Marie et il devint le père adoptif de Jésus qui, de ce fait, appartient à sa lignée, celle de David. Il est présenté comme un « homme juste » qui a accepté d'accueillir Marie et son enfant en pleine connaissance de cause.

Il est indiqué en Mt 13, 55 qu'il était artisan charpentier. Joseph est mentionné pour la dernière fois lors de la visite au Temple de Jérusalem lorsque Jésus est âgé de douze ans (Lc 2, 41-50). La tradition chrétienne en a déduit qu'il était mort avant l'entrée de Jésus dans la vie publique.

Sommaire

Joseph dans la foi chrétienne

On sait par les Evangiles apocryphes et une certaine tradition que la Vierge Marie se serait consacrée à Dieu très jeune et de sa propre volonté, avec l'équivalent des vœux religieux actuels de pauvreté et de chasteté. Cette consécration était à vivre dans le cadre d'une vie sociale ordinaire et non retirée du monde ou servant au Temple. Selon l'usage juif de l'époque elle contracta donc un mariage blanc, afin de voir ses besoins subvenus tout en restant fidèle à son vœu. Cela implique donc que son époux ou bien s'était lui aussi préalablement consacré à Dieu (ce que rapporte la tradition orale), ou bien avait accepté et juré de respecter la consécration de sa femme et de la vivre avec elle. C'est pourquoi on peut affirmer ce qu'enseignent l'Église catholique et l'Église orthodoxe, à savoir que Joseph et Marie ont continué à vivre dans la chasteté après la naissance de Jésus. C'est pourquoi Saint Joseph est parfois représenté portant des fleurs de lys blanches, symboles de pureté, et accompagné d'un enfant figurant Jésus.

L'Église catholique reprend une tradition orale, liée à Jérôme qui relate que Joseph s'était lui aussi consacré à Dieu avant de connaître la Vierge Marie, et explique donc que les termes de « frères et sœurs » de Jésus cités dans les Évangiles doivent être compris comme étant des cousins proches par le sang, l'affection et les relations, selon l'usage sémitique de ces mots. (voir l'article : Proches de Jésus). Cette consécration préalable de Joseph est en outre conforme à l'usage juif de l'époque en ce qui concerne l'union des vierges consacrées au Seigneur.

L'Église orthodoxe enseigne de son côté que « Joseph était déjà veuf au moment où il s'est fiancé avec Marie, et il aurait eu des enfants d'une précédente union dont, Jacques « le frère du Seigneur », c'est-à-dire son demi-frère ». Cette tradition s'appuie sur le Protévangile de Jacques où il est dit que l'enfant d'Anne et Joachim, Marie, a été consacré au Seigneur, c’est-à-dire resterait vierge, et que Joseph a eu des fils lors d'un premier mariage : « Anne répondit : « Aussi vrai que vit le Seigneur Dieu, je ferai don de mon enfant, garçon ou fille, au Seigneur mon Dieu et il le servira tous les jours de sa vie. » » (Protév. Jc 4,1). « Alors le prêtre : « Joseph, Joseph, dit-il, tu es l'élu : c'est toi qui prendras en garde la vierge du Seigneur. ». Mais Joseph protesta : « J'ai des fils, je suis un vieillard et elle est une toute jeune fille. Ne vais-je pas devenir la risée des fils d'Israël ? » » (Protév. Jc 9,1-2).

Cette interprétation permet de comprendre, entre autres, que Jacques soit appelé le "frère du Seigneur" (par Paul dans l'Épître aux Galates | Ga 1:19) : celui-ci serait un des fils de Joseph issus de son premier mariage. Joseph, selon la tradition orthodoxe (mais aussi une certaine tradition iconographique en occident) était beaucoup plus âgé que Marie. Sa mort expliquerait l'absence totale de mention à son propos dans les Actes des Apôtres, contrairement aux autres membres de la famille de Jésus.

Adoptèrent cette théorie : Évangile selon Pierre, Protévangile de Jacques, Clément d'Alexandrie, Origène, Eusèbe de Césarée, Hilaire de Poitiers, Ambrosiaster, Grégoire de Nysse, Épiphane, Ambroise de Milan, Jean Chrysostome, Cyrille d'Alexandrie.

Les catholiques objectent à cette tradition concernant Joseph que la tradition juive de l'époque mariait les jeunes gens très jeunes et non à des personnes nettement plus âgées qu'eux. Dans ce cas Joseph se serait retrouvé veuf très rapidement après son premier mariage. D'autre part, l'Evangile de Luc, lorsqu'il relate des épisodes de l'enfance du Christ, ne parle jamais d'un « frère » de Jésus à cette époque.

Cependant Joseph est souvent représenté comme un homme plus âgé que Marie, et parfois même vraiment âgé. Pour Charles Perrot, il était au contraire un jeune homme au moment de son mariage car les filles « étaient mariées entre douze et quinze ans et les garçons n'étaient guère plus vieux » [1].

La Contre-Réforme a donné à Saint Joseph une place importante. Les Jésuites le considéraient comme leur protecteur et Thérèse d'Avila lui dédia un couvent.

Vénération

Saint Joseph et l'Enfant

On prie peu Joseph dans toute la première partie du Moyen Age. Ce « vieillard », ni précurseur, ni apôtre, ni martyr, intéresse peu les fidèles et embarrasse les théologiens : que faire de son épineux statut d’époux de la Vierge ? Quelle paternité attribuer à celui qui a élevé le fils de Dieu ? Dans les écrits des Pères de l’Église, les traités de l’époque carolingienne ou les sermons de saint Bernard, il n’est jamais considéré par lui-même et n’apparaît qu’au sein de discours sur le mariage et la virginité de Marie. Une fête le concernant est certes mentionnée à partir des IXe-Xe siècles, mais se limite aux grandes abbayes bénédictines. Joseph reste « dans l’ombre de la Vierge » : un retrait nécessaire pour valoriser l’incarnation du Christ qui s’est faite par Marie et non par lui. C'est à partir du XIIIe siècle qu'il sort de l’ombre, en lien avec une plus forte humanisation du Christ et des représentations de plus en plus nombreuses de la Nativité. Cet homme humble, pauvre, modeste et obéissant, père putatif et nourricier, modèle de dévotion au Christ et à la Vierge, séduit en particulier les franciscains, qui débattent pour savoir s’il est le dernier des patriarches ou le premier des saints. L’humble charpentier devient modèle pour tous les chrétiens. Au XVe siècle, durant le Grand Schisme et les rivalités entre Armagnacs et Bourguignons, c’est une véritable campagne de promotion en faveur de Joseph qui est lancée. Gerson, l’un des plus célèbres théologiens de l’époque, multipie les écrits de 1413 à 1418 pour célébrer les noces de Joseph et de Marie, louer sa paternité responsable, le comparer à Jean-Baptiste (ses deux textes les plus importants : Les Considérations sur saint Joseph entre 1413 et 1414, et le sermon Jacob autem genuit, prononcé à Constance le 8 septembre 1416). A la fin du XVe siècle, l’Eglise institue une fête en l’honneur de Joseph. Une authentique dévotion populaire naît alors, qui connaîtra son apogée au XIXe siècle [2].

La fête de Saint Joseph se place au 19 mars, et elle était très suivie par les artisans (il était charpentier) puis par les ouvriers (pour ces derniers, dans les limites de leurs disponibilités) ; - Saint Joseph voit son culte prendre de l'ampleur dès le XVIe siècle ; - en 1621 le pape Grégoire XV éleva la fête du de Saint Joseph le 19 mars au rang de fête d'obligation ; - en 1642 le pape Urbain VIII confirma à son tour le rang de cette fête ; - en 1661, après l'apparition et le miracle de la source de Cotignac, Mgr Joseph Ondedei, évêque de Fréjus, reconnaît officiellement les apparitions de saint Joseph et en approuve le culte ; - cette même année 1661 le roi Louis XIV consacre la France à saint Joseph, chef de la Sainte Famille ; - le 8 décembre 1870 le pape Pie IX déclara officiellement Saint Joseph Patron de l'Eglise universelle, et fit du 19 mars une fête solennelle ; - en 1889, le pape Léon XIII démontra comment Saint Joseph est le modèle des pères de famille et des travailleurs, et lui décerna officiellement le titre de « saint patron des pères de famille et des travailleurs », titre que la piété populaire lui avait déjà décerné depuis des siècles ; - en 1955 le pape Pie XII reprit bien volontiers le principe de la fête du travail en instituant la solennité de Saint Joseph artisan et en la fixant au 1er mai de chaque année ; Saint Joseph est ainsi l'un des saints que l'on fête deux fois dans l'année (19 mars et 1er mai) ; - le pape Jean XXIII a ajouté son nom au canon de la Messe.

Quelques vieux-catholiques considèrent cela comme une innovation [réf. nécessaire], mais la plupart emploient le missel de 1962, où ce changement est inclus. Dans quelques traditions protestantes, on célèbre aussi cette fête pour commémorer la vie et le témoignage de Saint Joseph.

Il est aussi connu pour ses apparitions :

  • la plus célèbre est celle de Cotignac, le 7 juin 1660, à Gaspard Ricard, un berger, apparition au cours de laquelle il fit jaillir une source qui coule toujours ;
  • il apparut aussi aux voyants de Fatima le 13 octobre 1917, tenant l'Enfant Jésus dans ses bras ;
  • il apparut aussi à quelques mystiques, dont Mary Ephrem, qui a reçu l'imprimatur de son évêque[3].

Lieux de vénération

Saint Joseph est vénéré plus particulièrement :

Ordres

En 1817 l'abbé Constant Van Crombrugghe crée dans l'Église catholique la Congrégation des Joséphites sous l’invocation de saint Joseph ; son but est de travailler avec les pauvres. Les premiers Joséphites en Amérique ont consacré leur mission dans l’Ordre à exercer leur ministère auprès des anciens esclaves noirs récemment émancipés.

Saint Patron

Joseph le charpentier entouré de la Sainte Famille.

Saint Joseph était le patron de la Sainte Famille. Il s'est occupé de tout ce qui était nécessaire à la Vierge Marie et à Jésus. Il est donc le saint patron des familles, des pères de famille, des artisans, des travailleurs, et des mourants (il mourut entouré du Christ et de la Sainte Vierge). Ainsi, il est devenu le patron des affaires matérielles. De nombreux catholiques confient à sa prière leurs affaires matérielles : une recherche d'emploi, une recherche d'appartement, etc. Par ailleurs, en raison de sa qualité d'homme juste, beaucoup de catholiques demandent son intercession pour discerner leur vocation, rencontrer le bon époux, la bonne épouse, etc.

Coutumes locales

Par exemple, certains catholiques demandent l'intercession de saint Joseph pour bien vendre leur maison[4]; pour cela on enterre une petite statue du saint, face vers le bas, à distance de la maison et tout près du panneau « À vendre ». Cette pratique est généralement considérée comme superstitieuse et fait froncer les sourcils des évêques, des prêtres et des laïcs plus éclairés. Pendant qu’on opère, il faut réciter une courte prière du fond du cœur pour demander que, par l'intercession du saint, la vente puisse s’opérer ; par exemple :

Joseph de Nazareth,
je vous prie d’intercéder pour me venir en aide
afin que je trouve un bon acquéreur pour ma maison.
Je vous le demande par le saint nom du Christ.
Amen
.

Ce genre de pratique est très répandu en Italie. Une fois la maison vendue, on déterre la statue et on l’installe en place d'honneur dans sa nouvelle maison pour rappeler comment saint Joseph est intervenu avec efficacité.

Prières spécifiques

D'innombrables prières ont été écrites à Saint Joseph. Les plus connues sont les Litanies , le "Je vous salue Joseph" et le "Souvenez-vous" de Saint-Joseph. Voici le "Je vous salue Joseph" et le "Souvenez-vous à Saint Joseph"(dont il existe des variantes):

Je vous salue Joseph plein de grâces,
le Seigneur est avec vous.
Vous êtes béni entre tous les hommes,
et Jésus, que Dieu vous fit adopter, est béni.
Saint Joseph, élu de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen
.

Souvenez-vous,
ô très bon protecteur Saint Joseph,
que l’on n’a jamais entendu dire
qu'aucun de ceux qui ont
eu recours à votre protection,
imploré votre assistance,
ou réclamé votre secours,
n'ait été abandonné.
Animé d'une pareille confiance,
ô modèle des pères, ô mon soutien,
je cours vers vous,
et gémissant sous le poids de mes péchés
je me prosterne à vos pieds.
Ô Père adoptif du Christ,
ne méprisez pas mes prières,
mais écoutez-les favorablement
et daignez les exaucer.
Amen
.

Annexes

Notes et références

  1. Charles Perrot, Les récits de l'enfance de Jésus, Cahiers Évangile n°18, Cerf, 1976.
  2. Paul Payan, Joseph : Une image de la paternité dans l’Occident médiéval, Paris, Aubier, 2006
  3. [1]
  4. Desperate Sellers Take Leaps of Faith dans le Washington Post du 8 septembre 2007

Liens internes

Liens externes

  1. Oratoire Saint Joseph à Montréal
  2. Centre Spirituel Saint-Joseph de Mont-Rouge
  3. Site consacré à saint Joseph (articles, prières, homélies, neuvaines, fiorettis)
  4. Notre Dame de Grâces à Cotignac
  5. Vie de Saint Joseph
  6. Saint Joseph par le Cardinal Lépicier
  7. Description de la vie de Saint Joseph
  8. Description de Saint Joseph artisan

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