Premières années du Premier Empire

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Sommaire

Législation

Il est à remarquer que le sénatus-consulte du 28 floréal institue le Conseil d'État comme partie intégrante et autorité supérieure de l'État.

Par décret impérial du 19 mai 1804, Napoléon Ier confère la dignité de maréchal de l'Empire à dix-huit généraux : de ces dix-huit grands capitaines, deux seulement appartenaient à la noblesse ; quatre à la classe aisée de la bourgeoisie, et douze étaient sortis de la classe du peuple proprement dite.

Le 27 mai 1804, le Sénat est admis à prêter serment à l'Empereur. François de Neufchâteau lui dit [1]

Il faut bien croire que le Sénat était, jusqu'à un certain point, le véritable interprète des sentiments de la nation : car sitôt qu'il eut prêté serment de fidélité à l'Empereur, il arriva une multitude d'adresses approbatives de tous les coins de la République impériale ; magistrats, fonctionnaires publics, officiers de tous grades, se jetèrent aux pieds de leur nouveau souverain ; le clergé se montra le plus empressé des adorateurs du nouveau Dieu [2]

Général Moreau

Louis XVIII, quoique banni et sans appui, protesta contre l'avènement de Bonaparte au trône.

Le 10 juin commence le procès du général Moreau et de ses coaccusés. Dès le 28 février précédent, un sénatus-consulte avait suspendu pour deux ans les fonctions du jury dans les jugements pour crimes d'attentat contre la personne du premier Consul.[3]

Moreau est condamné à deux ans de détention ; mais le gouvernement, d'après le conseil et les instances de Fouché, convertit la peine en exil, avec la faculté de vendre ses biens, qui furent estimés 800.000 francs. Moreau se retira en Amérique.

Légion d'honneur

Le 14 juillet 1804, jour anniversaire de la prise de la Bastille, a lieu dans l'Hôtel des Invalides l'inauguration de l'ordre de la Légion d'honneur. Les dignitaires prêtent serment entre les mains de l'Empereur. Par décret impérial du 16 du même mois, l'École polytechnique reçoit une nouvelle organisation ; dorénavant les élèves seront casernes et soumis à la même discipline que les régiments.

L'invasion au Royaume-Uni

L'Empereur reprend avec une ardeur nouvelle ses projets d'invasion au Royaume-Uni et les préparatifs qu'il avait déjà faits pour cette expédition : dans quelques mois une flottille de plus de 2.000 petits vaisseaux, montés par 16.000 marins, sera en état de transporter, sur les côtes du Royaume-Uni, une armée de 160.000 fantassins et de 9.000 chevaux. On sait que tous ces armements restèrent sans effet direct.

Le couronnement

Napoléon n'avait plus rien à demander aux hommes pour se croire aussi solidement assis sur le trône de France que le prince le plus légitime ; mais à l'exemple des rois, ses prédécesseurs, il voulut appeler sur lui la protection du ciel ; ainsi donc le pontife de Rome, Pie VII, à la sollicitation du nouvel Empereur, passa les monts et vint à Paris verser l'huile sainte sur sa tête. En 754, le pape Étienne III s'était aussi rendu en France pour y sacrer Pépin le Bref, la reine sa femme et leurs deux enfants, Charles (Charlemagne) et Carloman.

Le couronnement et le sacre de Napoléon et de sa femme Joséphine se fit à Paris dans l'église cathédrale le 2 décembre 1804, rien ne fut épargné pour donner à cette solennité toute la pompe, tout l'éclat dont elle était susceptible, et que réclamait la circonstance. Le splendide appareil déployé dans ce grand jour rappelait les magnificences de l'ancienne cour, s'il ne les surpassait. Napoléon était éblouissant de pierreries ; sa voiture, tout en glaces, était surmontée d'une immense couronne, et chargée devant et derrière d'un grand nombre de pages, chamarrés de la livrée impériale.

Le pape fit trois onctions à l'Empereur, une sur la tête et deux sur les mains ; en même temps, il récitait une prière dans laquelle il faisait mention d'Hazaël, de Jéhu, de Saül, de David.

Au moment où Pie VII venait de bénir la couronne, Napoléon la prend et se la pose sur la tête. C'est encore lui qui couronne l'Impératrice ; ces formalités avaient pour but d'éloigner l'idée qu'il avait été couronné par le Saint-Père.

1805

Le 14 janvier 1805, Napoléon s'adressa directement au roi du Royaume-Uni, pour, l'engager à entamer des négociations pour la conclusion de la paix [4]

Le 18 mars de la même année, Napoléon apprend au Sénat qu'il accepte la couronne d'Italie, que les peuples de la république cisalpine viennent de lui offrir.

Un traité est signé le 8 avril à Saint-Pétersbourg, entre le Royaume-Uni et la Russie, l'Autriche, la Suède, Naples ; la Sardaigne entre dans cette coalition. Il est convenu qu'on réunira une armée de 500 000 hommes, outre les secours que fournira le Royaume-Uni. L'Autriche s'engage à ne poser les armes que du consentement de ses alliés ; elle reçoit du Royaume-Uni un subside de 75 millions pour la présente année 1805 ; il lui est promis 100 millions pour chacune des années suivantes.

À ces nouvelles, les troupes du camp de Boulogne se mettent en mouvement vers le Rhin. Les Russes, de leur côté, arrivent en Gallicie.

Article détaillé : Bataille d'Ulm.

Le général autrichien Mack, enfermé dans Ulm, est forcé de capituler ; il se rend prisonnier avec une garnison de 30.000 hommes, 3.000 chevaux, 60 canons attelés. Les mouvements de Napoléon sont si bien concertés, si rapides, que l'ennemi perd 50.000 prisonniers en moins de quinze jours.

Article détaillé : Bataille de Dürenstein.

Austerlitz

Article détaillé : Bataille d'Austerlitz.
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Enfin le 2 décembre 1805, les trois Empereurs se rencontrent avec leurs troupes auprès du village d'Austerlitz, à deux lieues de Brunn, en Moravie. L'armée russe compte 70.000 combattants ; le contingent autrichien est de 25.000 hommes, l'armée française n'excède pas 80.000 soldats. L'artillerie est formidable des deux côtés ; les alliés sont supérieurs en cavalerie.

Le général russe Kutusoff voulait gagner du temps pour attendre l'arrivée d'un troisième renfort qui n'était plus qu'à huit journées de marche ; mais les manœuvres de Napoléon le forcèrent, malgré lui, à accepter le combat, et afin de l'attirer sur un terrain dont il connaît tous les avantages, il fait replier son avant-garde, et affecte de se fortifier. Ce stratagème, habilement conduit, trompe le général russe, qui croit follement que l'empereur des Français craint sérieusement d'en venir aux mains.

L'action s'engage au lever du soleil et se prolonge jusqu'à la nuit. La victoire fut complète. La perte des Russes, en tués, noyés dans un lac dont la glace se brisa, ou en prisonniers et blessés, se monte à 35.000 hommes. Ils perdirent 15 généraux faits prisonniers ou tués sur le champ de bataille. Kutusoff reçut plusieurs blessures, et il abandonna 150 canons, 40 drapeaux. On assure qu'il ne tenait qu'à Napoléon de se rendre maître de la personne d'Alexandre et de l'empereur François, mais que, content de les avoir vaincus, il leur laissa la liberté de s'échapper.

L'empereur d'Allemagne se rend au bivouac de Napoléon, bivouac de bottes de pailles. [5]

La victoire d'Austerlitz est une des plus décisives, des plus brillantes des temps modernes. Les vainqueurs n'ont à regretter qu'un général de division, deux colonels et environ 10.000 soldats.

Le ministre prussien Haugwitz se rend au quartier général de Napoléon pour le féliciter de sa victoire. [6]

L'empereur François, malgré la supériorité de forces qui lui restent, demande humblement la paix. Il obtient d'abord un armistice. Voulant donner à Alexandre une preuve de sa générosité, Napoléon lui renvoie sans échange tous les prisonniers de la garde noble russe.

Le 26 décembre 1805, un traité de paix est signé à Presbourg, entre la France et l'Autriche. Par ce traité, cette dernière puissance perd un territoire de onze cent milles carrés avec une population de 2.600.000 âmes.

Par la grâce de l'Agamemnon français, l'électeur de Bavière et le duc de Wurtemberg acquièrent le titre de rois. Un peu plus tard, François II abandonna le titre fastueux d'empereur d'Allemagne, et par le bon vouloir de Napoléon, il se contenta de celui plus modeste d'empereur d'Autriche, sous le nom de François Ier.

1806

Le roi de Naples, Ferdinand IV, ayant manqué pour la quatrième fois à ses engagements envers la France, Napoléon le détrône et donne ses états à son frère Joseph, qui entre dans Naples le 30 mars 1806.

Les duchés de Clèves et de Berg sont donnés en toute souveraineté au maréchal Murat qui prend le titre de Grand-duc de Berg.

La principauté de Guastalla est donnée à Pauline Bonaparte, épouse du prince Borghèse. Un peu plus tard, ses frères Louis Bonaparte et Jérôme Bonaparte seront rois, le premier de Hollande et l'autre de Westphalie.

Le 12 juillet 1806, les princes de la Confédération du Rhin se séparent à perpétuité de l'empire d'Allemagne et s'unissent à Napoléon qui se déclare leur protecteur.

Le 6 octobre 1806, une quatrième coalition, dans laquelle entraient la Prusse, la Russie, la Suède, le Royaume-Uni, se forme sur le continent.

Article détaillé : Bataille de Saalfeld.
Article détaillé : Bataille d'Auerstaedt.

C'est contre la Prusse que Napoléon a résolu de porter les premiers coups. L'armée de cette puissance se compose de 230.000 hommes, d'une excellente cavalerie et d'une artillerie nombreuse et bien servie.

Iéna

Article détaillé : Bataille d'Iéna.

Les premières hostilités entre la France et la Prusse ont lieu à Scheleitz, village de la principauté de Reuss. Le 14 octobre, Napoléon triomphe de nouveau à Iéna. À proprement parler, il y eut en même temps deux batailles bien distinctes, celle d'Auerstaedt et celle d'Iéna, c'est-à-dire que deux corps français séparés et sans contact se battirent contre deux corps ennemis qui se trouvaient respectivement dans une semblable position.

Cette journée coûte aux vaincus, tant en tués, blessés ou prisonniers, plus de 48.000 hommes, 260 canons, d'immenses magasins ; 26 généraux prussiens sont faits prisonniers. L'armée française perd un général de brigade, 3 colonels et compte moins de 42.000 hommes hors de combat.

Napoléon entre à Berlin à la tête de ses troupes. Charles Meynier, 1810

Après l'échec d'Iéna, l'armée prussienne se débande et n'oppose aucune résistance sérieuse aux progrès des vainqueurs ; les villes ouvrent, leurs portes ; les forteresses capitulent à la première sommation. Toute la monarchie du grand Frédéric est conquise, à peu de chose près, en moins d'un mois. On ne vit jamais en Europe une suite de défaites aussi ignominieuses. Le 9 novembre 1806, Napoléon frappe la Prusse et ses alliés d'une contribution de 150 millions de francs.

Le 11 décembre, un traité de paix est signé à Posen entre Napoléon et l'Électeur de Saxe, qui prend le titre de roi. C'est le troisième prince allemand que Napoléon élève à cette dignité.

1807

Article détaillé : Bataille d'Eylau.

Le 8 février 1807 se livre la bataille d'Eylau : des divisions appartenant aux corps des maréchaux Davout, Soult, Ney, le corps entier d'Augereau ont à soutenir les efforts impétueux du général russe Benningsen, qui commande plus de 70.000 hommes. Cette bataille fut une effroyable tuerie dans laquelle les deux partis firent des pertes à peu près égales. Les Russes se retirent en bon ordre sur la fin du jour, ce qui servit de prétexte aux Français pour compter cette action parmi leurs nombreuses victoires. L'affaire d'Eylau semble présager à Napoléon que dorénavant ses succès lui seront vivement disputés.

Article détaillé : Bataille de Friedland.

Le 14 mai 1807, les Français, non sans éprouver des pertes considérables, battent les Russes, à la Bataille de Friedland (huit lieues d'Eylau). Les pertes de l'ennemi s'élèvent à 17.000 morts ou blessés, autant de prisonniers et 70 canons.

Article détaillé : Bataille d'Heilsberg.

Le 21 juin 1807, un armistice est convenu à Tilsitt entre l'armée française et l'armée russe ; les deux empereurs se donnent rendez-vous dans un pavillon construit sur un radeau au milieu du fleuve Niémen qui passe près de Tilsitt. Le roi de Prusse est admis aux conférences des empereurs, la paix se conclut, et à la sollicitation d'Alexandre, Napoléon restitue à Frédéric (Guillaume) la moitié de sa monarchie. L'empereur russe reconnaît les royautés des trois frères de Napoléon, la confédération du Rhin. Il s'offre comme médiateur entre la France et le Royaume-Uni.

De retour à Paris (29 juillet), l'Empereur victorieux reçoit les grands corps de l'État ; le président du Sénat, Lacépède, lui dit dans sa harangue : « On ne peut plus louer dignement Votre Majesté ; votre gloire est trop haute ; il faudrait être placé à la distance de la postérité pour découvrir son immense élévation. »

Le 19 août, le Tribunat est supprimé et le Corps législatif reçoit de nouvelles modifications ; à l'avenir, on ne pourra faire partie de ce corps si l'on n'est âgé de quarante ans au moins.

Le 27 septembre, un décret impérial défend aux libraires de mettre en vente des ouvrages qui n'auraient pas été soumis à la censure préalable d'une commission.

1808

La charge des Mamelouks

Le 11 mars 1808, un sénatus-consulte porte institution de titres héréditaires honorifiques, sous les dénominations de princes, ducs, comtes, barons, chevaliers. Les titulaires pourront former des majorats ou substitutions en faveur de leurs descendants directs.

Article détaillé : Prise de Capri.

Guerre d'Espagne

Article détaillé : Guerre d'Espagne (Empire).

1809

Article détaillé : Bataille des Sables-d'Olonne.

Le 9 avril 1809, une cinquième coalition contre la France se forme ; l'archiduc Charles, commandant la principale armée autrichienne, déclare au commandant des troupes stationnées en Bavière, qu'il se porte en avant et qu'il traitera comme ennemis tous ceux qui lui résisteront. L'Autriche a sous les armes, y compris la Landwehr, 550 000 hommes ; les Français ont moins de la moitié de ce nombre à lui opposer.

À la suite de plusieurs combats plus ou moins importants, et tous favorables à leurs armes, les Français entrent à Vienne après un bombardement de trente-six heures (13 mai 1809).

Par un décret impérial daté du 17, les États du pape sont déclarés faire partie de l'Empire français.

Article détaillé : Bataille d'Essling.

Le 21-22 mai a lieu la sanglante Bataille d'Essling, que la crue subite des eaux du Danube menaçait de rendre malheureuse pour les armes françaises. [7]

Le 11 juin, Napoléon est excommunié par le pape Pie VII.

Bataille de Wagram

Article détaillé : Bataille de Wagram.

Le village de Wagram, situé à cinq lieues de Vienne, est immortalisé par la grande bataille que se livrèrent dans ses environs, le 6 juillet 1809, Napoléon et l'archiduc Charles : les Autrichiens, armés de 500 pièces de canon, mettent en ligne 120.000 hommes ; les Français, plus nombreux, sont inférieurs en artillerie.

L'action commence au lever du soleil, dure douze heures, pendant lesquelles 900 bouches à feu ne cessent de vomir la mort dans les rangs des deux armées. Vers la fin du jour, l'archiduc fait replier ses bagages et commence sa retraite : il laisse le champ de bataille jonché d'Autrichiens, perd 10 drapeaux, 40 canons, 18.000 prisonniers, 9.000 blessés, et un grand nombre d'équipages. On élève la perte des Français à 6.000 blessés et 2.600 tués.

Le gain de cette bataille fut longtemps douteux ; Napoléon devait en ressentir de tristes pressentiments : il voyait que les adversaires qu'il avait battus tant de fois commençaient à tenir ferme et à se défendre. La victoire de Wagram est la dernière dont Napoléon ait retiré des avantages de quelque durée.

Par un décret impérial, une contribution de 196 millions de francs est frappée sur les provinces conquises de l'Autriche.

Enfin, François Ier vient s'humilier de nouveau et demander la paix à son ennemi ; on convient d'un armistice à Znaïm, et la paix est signée à Vienne le 14 octobre.

Article détaillé : Expédition de Walcheren.

Le 16 décembre, un sénatus-consulte déclare dissous le mariage de Napoléon avec Joséphine de Beauharnais. Le 7 février 1810, un projet de mariage est signé entre Napoléon et l'archiduchesse Marie-Louise, fille de François Ier. De ce divorce et de ce nouveau mariage commence, d'une manière évidente, la chaîne de malheurs qui, de chute en chute, conduiront Napoléon à Sainte-Hélène.

Notes et références

  1. « Sire, vous n'accepterez l'Empire que pour sauver la liberté ; vous ne consentez à régner que pour faire régner les lois ; vous ne fîtes jamais la guerre que pour avoir la paix… La liberté, les lois, la paix, ces trois mots de l'oracle semblent avoir été réunis tout exprès pour composer votre devise et celle de vos successeurs… Vous n'aurez point eu de modèle et vous en servirez toujours… »
  2. « Un Dieu est un monarque, dit l'archevêque de Turin, comme le Dieu des chrétiens est le seul digne d'être obéi ; vous (Napoléon) êtes le seul digne de commander à des Français : par là cesseront toutes les abstractions philosophiques, tout dépècement du pouvoir ; — donnons pour garant de notre fidélité à César, notre fidélité à Dieu ; — ne cessons de le dire, le doigt de Dieu est ici ; — nouveau Mathathias, Bonaparte parut dans l'Assemblée du peuple, envoyé par le Seigneur (au 18 brumaire)… » Mullié indique qu'il est étrange, pour ne pas dire plus, de trouver de telles paroles dans la bouche de prélats qui savent et qui doivent apprendre aux hommes combien sont futiles les grandeurs de ce monde.
  3. Moreau excite le plus vif intérêt dans toutes les classes de la société, tant civiles que militaires. Le public croit voir dans Bonaparte un ennemi mortel du vainqueur de Hohenlinden ; c'est un rival dont il veut se défaire à tout prix, répète-t-on de toutes parts : et cependant Moreau avait conspiré !
  4. « … Je n'attache pas de déshonneur à faire le premier pas. J'ai assez, je pense, prouvé au monde que je ne redoute aucune des chances de la guerre. La paix est le vœu de mon cœur… Je conjure Votre Majesté de donner elle-même la paix au monde. » Le ministre britannique écrivit que Sa Majesté ne pouvait répondre directement à l'ouverture qui lui était faite avant de s'être concertée avec les puissances du continent.
  5. Le monarque victorieux le fait approcher de son feu et lui dit : « Je vous reçois dans le seul palais que j'habite depuis deux mois. » François lui répond : « Vous tirez si bon parti de cette habitation qu'elle doit vous plaire. » Puis il lui prend la main et le salue du nom de frère.
  6. Celui-ci, qui connaît les sentiments cachés du cabinet de Berlin, lui répond : « Voilà un compliment dont la fortune a changé l'adresse. »
  7. C'est pendant cette bataille, et au plus fort de l'action, que, voyant Napoléon s'exposer avec la témérité d'un soldat, le général Walther, commandant les grenadiers à cheval de la garde, lui cria : « Retirez-vous, Sire, ou je vous fais enlever par mes grenadiers. »

Source

Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition](Wikisource)

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