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Armée du salut
L'Armée du salut est un mouvement religieux fondé en 1865 par William Booth (1829-1912), pasteur méthodiste. Mouvement international, l'Armée du salut fait partie de l'ensemble de l’Église chrétienne universelle.
Sommaire
Objectif
Le message de l’Armée du salut se fonde sur la Bible. Son ministère est motivé par l'amour de Dieu. Sa mission consiste à annoncer l'Évangile de Jésus-Christ et à soulager, en Son nom, sans distinction aucune, les détresses humaines.
« Tant que des femmes pleureront, je me battrai
Tant que des enfants auront faim et froid, je me battrai,
Je me battrai. »
Tant qu'il y aura un alcoolique, je me battrai,
Tant qu'il y aura dans la rue une fille qui se vend, je me battrai,
Tant qu'il y aura des hommes en prison, et qui n'en sortent que pour y retourner, je me battrai,
Tant qu'il y aura un être humain privé de la lumière de Dieu, je me battrai,
Je me battrai,
Je me battrai,— William Booth, 9 mai 1912[1].
Histoire
En Angleterre, en pleine révolution industrielle, William Booth fonde la Mission chrétienne de l'Est de Londres en 1865, cette mission devient en 1878 l'Armée du salut. À cette époque, les foules ouvrières s'entassent dans les quartiers pauvres d'East End (à l'est de Londres). À l'instar de Karl Marx qui y trouve les fondements de son idéologie révolutionnaire, matérialiste, athée et basée sur le principe des masses, William Booth propose un autre moyen de salut à ces populations qui vivent dans la misère. Pour lui, le progrès social, politique et économique devrait découler d'une profonde transformation intérieure de l'homme, réconcilié avec lui-même par la puissance de l'Évangile. William Booth sait cependant qu'avant de partager la promesse biblique, il faut pouvoir lui proposer des conditions de vie décentes sur terre. C'est l'origine de la devise : "Soup, soap, salvation" (Soupe, savon, salut).
Depuis 1891, durant le mois de décembre, l'Armée du salut organise une collecte de fonds dans la rue, ce sont les Marmites de Noël.
Membre à part entière de l'Église chrétienne, l'Armée du salut refuse de se laisser réduire au rang d'une simple institution charitable. Pourtant, si l'action sociale s'accompagne d'actions d'évangélisation, les conversions restent rares comme, d'ailleurs, le volontariat.
Doctrines
Ce mouvement n'a pas de doctrine spécifique par rapport au protestantisme habituel. Il insiste cependant sur la certitude d'un Salut offert à tous par le Christ et de la transformation possible de tout être humain par sa grâce. Il est spirituellement influencé par le piétisme, et dans la lignée du christianisme évangélique. L’Armée du salut définit ses principes de foi en onze articles, établissant[2] :
- 1 - L'inspiration divine des Écritures ;
- 2 - La foi en un seul Dieu créateur et gouverneur de l'Univers ;
- 3 - Sa croyance en la Trinité, Père, Fils et Saint Esprit ;
- 4 - Jésus-Christ, véritablement Dieu et véritablement homme ;
- 5 - La chute de nos premiers parents et l'entrée du péché dans le monde ;
- 6 - L'œuvre de salut et de réconciliation accomplie par le Christ dans ses souffrances et sa mort ;
- 7 - La nécessité pour l'homme de la repentance et de la foi pour obtenir le salut par la régénération qu'opère le Saint Esprit ;
- 8 - La justification par la foi et non par les œuvres de la loi ;
- 9 - La possibilité de rester au bénéfice de la grâce par la foi et l'obéissance à la Parole de Dieu ;
- 10 - La vocation de croyant à vivre une vie sanctifiée dans l'attente de l'Avènement du Seigneur Jésus-Christ ;
- 11 - La foi dans les réalités dernières et les accomplissements éternels : le jugement, l'au-delà et la vie future.
Structure
Pour regrouper et mettre à l'œuvre les convertis qui le suivent, William Booth s'inspire du modèle militaire. Son organisation adopte vite une hiérarchie, une discipline, un drapeau, un uniforme, des règlements, un vocabulaire spécifique. Un général y coordonne l'action au niveau mondial et fixe les grandes orientations. Depuis le 2 avril 2006, le général (en) Shaw Clifton exerce cette fonction.
Dans chaque pays, l'Armée du salut est constitué sous forme de territoire ou de command. Un territoire salutiste peut regrouper plusieurs pays commandé par un officier supérieur depuis un quartier général territorial. Depuis l’origine, le quartier général international est basé à Londres.
Officier
L'officier de l’Armée du salut est ministre du culte. Son service est un apostolat. Homme ou femme, marié ou célibataire, il travaille à plein temps pour l'œuvre dans un ministère pastoral qui le conduit également à mettre en place des actions de secours envers les plus démunis.[3]
L'Armée du salut forme ses cadres au sein d'écoles militaires. Au cours d'un cycle de deux ans, les jeunes cadets suivent un enseignement essentiellement religieux. De même, elle utilise un grade pour définir l’ancienneté et les responsabilités de chaque officier.
Soldat
Le soldat, fort d’une expérience spirituelle fondée, fait le choix de l'Armée du salut comme église. Il prend l'engagement personnel d'observer dans tous les domaines de sa vie les principes évangéliques.
Dans la communauté salutiste, le soldat assume bénévolement sa part de travail en fonction de ses compétences et ses disponibilités. Certaines fonctions sont distinguées par les grades d’officiers locaux.
Grades de l'Armée du salut
- Général
Officier d'état-major
- Commissaire
- Colonel
- Lieutenant-Colonel
Officier
- Major
- Capitaine
- Lieutenant
- Cadet 2e année
- Cadet 1re année
Officier local
- Sergent-major
- Sergent
Soldat
Étendue
L'Armée du salut est une structure internationale implantée dans 118 pays qui rassemble 1,5 millions de membres[4]. Elle intervient partout où elle peut être utile et où elle est acceptée.
Dates des implantations salutistes dans le monde
Belgique
Le 5 mai 1889, l'adjudant Rankin et les capitaines Velleema et Haas implantent l'Armée du salut en Belgique. Elle est reconnue par le gouvernement belge le 8 décembre 1930.
Depuis le 1er janvier 2009, elle forme un territoire salutiste unique avec la France.[5]- 28 officiers
- 242 soldats
- 74 employés
- 10 postes d'évangélisation
- 7 établissements sociaux
Burundi
Le 5 août 2007, les capitaines-auxiliaires Justin et Justine Fatouma Lusombo-Musese installent le travail de l'Armée du salut à Bujumbura.
Le Burundi est un secteur de la région salutiste du Rwanda.[6]Canada
Le 15 juillet 1882, le major Thomas Moore établit officiellement l'Armée du salut au Canada, après quelques essais en Ontario. Elle est reconnue la couronne britannique le 19 mai 1909 (Royal Assent).
Le Canada et les Bermudes forment un territoire salutiste sous le commandement du commissaire William Francis.[7]- 1863 officiers
- 20935 soldats
- 8345 employés
- 321 postes d'évangélisation
- 113 établissements sociaux
Caraïbes
En 1887, l'Armée du salut engage son action à Kingston.
La Jamaïque, la Barbade, Trinité-et-Tobago, Sainte-Lucie, Antigua-et-Barbuda, Saint-Vincent-et-les Grenadines, le Belize, Saint-Christophe-et-Niévè, le Suriname, les Bahamas, Haïti, la Guyane française et Saint-Martin forment un territoire salutiste sous le commandement du commissaire Raymond Houghton.[8]- 293 officiers
- 9306 soldats
- 1035 employés
- 126 postes d'évangélisation
- 59 établissements sanitaires et sociaux
- 76 établissements scolaires
Congo (Brazzaville)
En 1937, l'adjudant Henri Becquet installe l'action de l'Armée du salut à Brazzaville en Afrique-Équatoriale française.
Ce territoire salutiste est sous le commandement du commissaire Mfon J. Akpan.[9]- 301 officiers
- 21343 soldats
- 231 employés
- 99 postes d'évangélisation
- 8 établissements sanitaires et sociaux
- 15 établissements scolaires
Congo (Kinshasa)
En 1934, l'adjudant Henri Becquet installe l'action de l'Armée du salut à Kinshasa au Congo belge. Elle est reconnue par décret royal de Léopold III le 21 février 1936.
La République démocratique du Congo et l'Angola forment un territoire salutiste sous le commandement du commissaire Stuart Mungate.[10]- 436 officiers
- 20048 soldats
- 4274 employés
- 171 postes d'évangélisation
- 43 établissements sanitaires et sociaux
- 285 établissements scolaires
France
Le 28 février 1881, Catherine Booth (fille de William et Catherine), Adélaïde Cox et Florence Soper engagent l'œuvre de l'Armée du salut à Paris. Les statuts de l’Armée du salut sont déposés le 23 décembre 1901. Elle est connue pour ses soupes de nuit qu'elle distribue à Paris, Lyon ou Nice.
Depuis le 11 avril 2000, l'Armée du salut s'incarne dans deux structures :
- Une congrégation, chargée de la mission spirituelle, membre de la Fédération protestante de France ;
- Une fondation, chargée de la mission sociale et reconnue d'utilité publique.
Depuis le 1er janvier 2009, elle forme un territoire salutiste unique avec la Belgique sous le commandement du colonel Alain Duchêne.[11]
- 179 officiers
- 894 soldats
- 1468 employés
- 26 postes d'évangélisation
- 50 établissements sociaux
Mali
Suite à une invitation du gouvernement malien et à sa déclaration du 29 novembre 2007, l'Armée du salut entreprend son action à partir de février 2008.
Le Mali fait parti du territoire salutiste du Nigeria, sous le commandement du commissaire Jean B. Ludiazo.[12]Rwanda
Suite à la guerre civile et au génocide rwandais, l'Armée du salut développe un secours d’urgence dans le pays en septembre 1994. Depuis le 5 novembre 1995, son action s’étend à partir du secteur de Kayenzi, dans le district de Kamonyi.
Le Rwanda forme, avec le Burundi, une région salutiste autonome sous le commandement du major Stephen Chepkurui.[13]- 17 officiers
- 1036 soldats
- 30 employés
- 2 établissements scolaires
Suisse
Le 10 décembre 1882, la "Maréchale" Catherine Booth et le colonel Arthur Sidney Clibborn lance l'action de l'Armée du salut à Genève. Après une vive opposition, le mouvement est reconnu comme institution religieuse par le Tribunal fédéral en 1889.
La Suisse, l'Autriche et la Hongrie forment un territoire salutiste sous le commandement du commissaire Kurt Burger.[14]- 416 officiers
- 3101 soldats
- 1350 employés
- 68 postes d'évangélisation
- 39 établissements sociaux
- 26 brocantes
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Armée du salut, L'histoire du salut : manuel de doctrine salutiste, Londres, Quartier général international, 1999, 2e éd., 166 p. (ISBN 0854126783)
- Armée du salut (préf. Glen Shepherd), Un projet pour le 21e siècle, Paris, Congrégation de l'Armée du salut, 2001, 20 p.
- Raymond Delcourt, L'Armée du salut, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1988, 1re éd., 128 p. (ISBN 2130420788)
- (en) Trevor Howes (dir.), The Salvation Army Year Book 2009, Londres, Salvation Books, 2009, 362 p. (ISBN 9780854127917)
Liens externes
- (en)Site officiel de l'Armée du salut
- (fr)Site officiel de l'Armée du salut en Belgique
- (fr)Site officiel de l'Armée du salut au Canada
- (fr)Site officiel de l'Armée du salut en France
- (fr)Site officiel de l'Armée du salut en Suisse
Notes et références
- ↑ R. Delcourt, l'Armée du salut, p. 10-11
- ↑ Armée du salut, L'histoire du salut : manuel de doctrine salutiste, p. IX-X
- ↑ R. Delcourt, op. cit., p. 54
- ↑ T. Howes (dir.), The Salvation Army Year Book 2009, p. 29
- ↑ T. Howes (dir.), op. cit., p. 112
- ↑ T. Howes (dir.), op. cit., p. 216
- ↑ T. Howes (dir.), op. cit., p. 78
- ↑ T. Howes (dir.), op. cit., p. 88
- ↑ T. Howes (dir.), op. cit., p. 93
- ↑ T. Howes (dir.), op. cit., p. 96
- ↑ T. Howes (dir.), op. cit., p. 109
- ↑ T. Howes (dir.), op. cit., p. 196
- ↑ T. Howes (dir.), op. cit., p. 216
- ↑ T. Howes (dir.), op. cit., p. 245
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