- MAS 36
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Le fusil modèle 1936 est adopté par l'armée française pour remplacer le Lebel modèle 1886/93 ainsi que les armes du système Berthier modèle 07/15M16 et 1892M16. Il était fabriqué par la Manufacture d'armes de Saint-Étienne. L'arme, utilisée pendant près de 4 décennies, est appelée simplement MAS 36 par ses utilisateurs militaires.
Peu de MAS 36 ont été fabriqués avant guerre : beaucoup de fusils Berthier ont été modifiés en 7,5 en 1934, pour donner un hybride.
L'arme se présente comme une logique évolution-simplification du système Mauser dont il emprunte le magasin de 5 cartouches en quinconce. La culasse, elle, est largement simplifiée: elle comporte deux tenons de verrouillage dans sa partie arrière et ne se compose que de 5 éléments démontables :
- le corps de la culasse ;
- le bouchon arrière ;
- le percuteur ;
- le ressort du percuteur ;
- l'extracteur (en théorie non amovible) ;
- Une baïonnette cruciforme de type Lebel est rentrée dans un tube du garde main, sous le canon. Pour la fixer on la sort par le bouchon et on la retourne en encliquetant le bouchon dans le tube.
Une des autres caractéristiques de cette arme est de ne pas posséder de sureté, car selon la doctrine française, elle devait être approvisionnée en munitions au tout dernier moment. la crosse est relativement courte, la poignée épaisse, par rapport aux autres fusils, était adaptée aux besoins de l'époque. Les derniers descendants du système MAS 36, sont les fusils réglementaires de précision FR-F1 et FR-F2 pour tireurs d'élite (qui ont des pièces compatibles avec un MAS 36 comme des ressorts internes ou des crosses parfaitement interchangeables), dont le lien de parenté avec leur ainé est indéniable.
Il fut remplacé à partir des années 1950 par le Fusil Semi-Automatique MAS 49 49 et MAS 49/56, pour les premières lignes.
Sommaire
Versions et dérivés
Il existe 8 versions du MAS 1936.
MAS 36 premier modèle
Les garnitures métalliques sont noires, cuites au four. Sa production date d'avant la 2ème guerre mondiale.
MAS 38 TR (tir réduit) Calibre 5,5
C'est un MAS 36, doté d'un canon de calibre .22, que l'on utilise en chargeant le magasin avec des cartouches-relais contenant un percuteur transformant la percussion centrale en percussion annulaire et une cartouche de calibre .22 Long. Cette transformation, si elle avait le défaut d'exiger l'emploi de ces coûteuses cartouches-relais, permettait d'entraîner les recrues au tir à répétition comme avec l'arme militaire en calibre 7,5 mm. L'entrée en service de cette arme fut retardée par la déclaration de guerre. Les premiers exemplaires ne furent livrés que vers 1942 et servirent à l'entraînement de l'armée d'armistice. Après-guerre, l'armée française préféra utiliser pour l'instruction diverses carabines calibre .22 comme la Mauser/MAS 45 ou la "Falke modèle 36".
MAS 36 deuxième modèle
Les garnitures métalliques sont phosphatées (vert-olive). Sa production date d'après 2ème guerre mondiale. C'est la version la plus produite avec sa dérivée, le MAS 36/51. Elle a équipé les troupes de réservistes (le fusil MAS 49/56 usait trop facilement les cartouches), la gendarmerie...
MAS 36 CR 39
Version munie d'une crosse repliable (en aluminium) adoptée en 1939 par les chasseurs alpins. Le canon est légèrement plus court que sur le MAS 36. Elle fut utilisée à Narvik pour la première fois en mai-juin 1940. Après 1945, elle fut distribuée aux parachutistes français combattant en Indochine et en Algérie, mais ils lui préféraient l'USM1 semi-automatique aussi précise, quoi que moins puissante.
MAS 36 LG 48
C'est un MAS 36 muni d'un canon renforcé et d'une alidade de visée permettant de tirer la grenade à fusil 1937. Il a été adopté en 1948 et employé en Indochine.
MAS 36/51
Ce modèle est doté d'un canon fait pour lancer des grenades à empennage de 22 mm en tir antipersonnel, antichar ou d'exercice en tir tendu ou tir vertical. Certains exemplaires ont été équipés d'un manchon de type « tromblon » destiné au tir de lacrymogènes et fumigènes pour les opérations de maintien de l'ordre.
MAS FUSTAN
C'est un MAS 36 d'instruction fonctionnant sans nécessiter l'emploi de cartouches-relai, comme sur le MAS 36 calibre 5,5 de tir réduit (TR) fabriqué en petite quantité par la MAS pour l'armée d'Armistice.Le MAS FUSTAN est une arme à un coup, dotée d'un canon lourd, sous lequel se trouve un tube pouvant être lesté pour servir de contre-poids. Il est équipé d'une hausse micrométrique à dioptre copiée sur la hausse Lyman N°48. Cette arme a probablement été fabriquée à la MAS après-guerre, en utilisant des pièces de présérie fabriquée par la section d'essai (SE) de la MAS, en vue de l'adoption d'un fusil d'entraînement en calibre .22 plus simple d'emploi que le MAS 36 calibre 5,5 T.R.: me MAS 36 au calibre 5,5 type S.E MAS 1942. Cette arme n'ayant jamais été adoptée, un petit lot de pièces restait disponibles, qui furent assemblées à la MAS sur commande de la fédération des unions et sociétés de tir d'Afrique du Nord (FUSTAN). Le nombre d'armes montées fut probablement inférieur à 200 (le numéro de série le plus élevé connu est 191). Beaucoup furent détruites lorsque les "Pieds Noirs" durent quitter hâtivement l'Algérie après les accords d'Evian. C'est donc une version très rare.
Neutralisation des fusils MAS 36
En cas de prise imminente par l'ennemi, le MAS 36 peut être neutralisé de manière quasi définitive. Il suffit d'enlever les baïonnettes de 2 MAS 36, de se faire face avec deux armes, d'en retourner une et d'enfiler les canons dans les logements de baïonnette de l'arme faisant face.
Ce système complète la destruction de la culasse, trop facilement remplaçable car très simple de fabrication.
Des trous ont toutefois été aménagés afin que les armuriers puissent quand même agir.
Sabot de crosse
Le MAS 36 est une arme relativement courte si on la compare aux autres armes modernes en service à cette époque : posée à côté d'un fusil Garand, la différence est incroyable.
Afin de pouvoir amortir le recul, un sabot de crosse en caoutchouc pouvait être enfilé sur la crosse. Des cales pouvaient alors y être intercalées afin de "personnaliser" l'arme.Il existe 2 tailles de sabot de crosse (n°1 et 2) qui comportent la mention "MAS" et l'année de fabrication. Il semble que le sabot de crosse n'existe que pour le MAS et qu'aucune autre arme n'en comporte.
Organes de visée
Les organes de visée semblent rudimentaires. Le guidon est un trapèze presque un rectangle entouré par deux oreilles ou par un tunnel. Le guidon est très peu dérivable, fixé au canon par un système de tenon-mortaise et soudé à l'étain.
La hausse est une planchette avec une mire percée en son centre.
C'est en fait un système très précis, bien plus fiable que celle du Mauser.
La planchette de hausse d'origine est frappée d'un N.
Lors des tirs d'essai, si le MAS tire trop haut, trop bas à droite ou à gauche, la planchette de hausse pouvait être remplacée selon un tableau par les armuriers afin d'afiner la précision de l'arme.
Ce système est inédit et il faut le dire peu pratique : toutes les autres armes (hormis le Carcano à visée fixe) sont règlables par le tireur, finement comme sur le Garand ou le Lee Enfield ou plus grossièrement comme sur le Mauser ou le Mosin Nagant.
Diffusion
En plus de la France (Armée de Terre, Armée de l'Air, Marine nationale, gendarmerie), il était encore utilisé dans le milieu des années 1980, notamment comme arme d'instruction en école de gendarmes auxiliaires, les 1 200 000 fusils MAS 36 furent réglementaires dans (parfois encore) les armées de nombreuses anciennes colonies françaises en Afrique (Algérie, Bénin, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo, Côte d'Ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Madagascar, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Seychelles et Tchad). De même, il a été fourni aux supplétifs levés au Cambodge, Laos et dans l'État du Viêt Nam lors de la Guerre d'Indochine. Il se retrouva ainsi aux mains du Viêt Minh. Pendant la Guerre du Vietnam, il termina sa carrière militaire indochinoise dans les rangs des frères ennemis du Viêtcong et de l'ARVN. De nos jours, rechambré ou avec un canon neuf, il fait la joie d'amateurs d'armes réglementaires françaises dans les stands de tir sportifs.
De plus, il faut noter une certaine diffusion dans le domaine de la chasse avec l'armurier FOURNIER qui a produit des MAS chambrés en 7x54. Ces armes sont fabriquées en diverses finitions, avec divers organes de visée. Leur utilisation est problèmatique car la cartouche 7x54 n'est plus fabriquée et que les outils de rechargement doivent être fabriqués sur mesure, ce qui complique encore le rechargement.
Données numériques
MAS 36
- Munition : 7,5 mm 1929C
- Longueur : 1,02 m
- Canon : 57,5 cm
- Masse du fusil vide : 3,7 kg
- Masse du fusil chargée : 3,95 kg
- Magasin: 5 cartouches
MAS 36 CR 39
- Munition : 7,5 mm 1929C
- Longueur de l'arme : 88,3 cm
- Longueur de l'arme crosse repliée: 62,5 cm
- Longueur du canon : 45 cm
- Masse du fusil vide : 3,745 kg
- Masse du fusil chargé : 3,995 kg
- Magasin: 5 cartouches
MAS 36 LG 48
- Munition : 7,5 mm 1929C
- Longueur de l'arme : 1,02 m
- Longueur du canon : 57,5 cm
- Masse du fusil vide : 3,8 kg
- Masse du fusil chargé : 3,92 kg
- Magasin: 5 cartouches
MAS 36 M 51
- Munition : 7,5 mm 1929C
- Longueur de l'arme : 1,07 m
- Longueur du canon : 62 cm
- Masse du fusil vide : 4,22 kg
- Masse du fusil chargé : 4,34 kg
- Magasin: 5 cartouches
Liens externes
Photos
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