Partouze

Partouze

Sexualité de groupe


La sexualité de groupe est un comportement sexuel humain impliquant simultanément plus de deux individus ; s’il s’agit d’une relation durable ou faisant intervenir à un degré relatif l’affect, on parlera de « polyamour » ; s’il s‘agit d‘une relation légère de type flirt, on parlera de « mélangisme » (bien que cette acceptation du terme soit restrictive).

La sexualité de groupe parait intemporelle, des scènes explicites apparaissant à toutes époques : les rituels de Komos et Bacchus[1], la représentation de certains bains médiévaux[2]-, les écrits libertins et leurs illustrations, les différents témoignages sur les « bordels » jusqu’au milieu du XXe siècle. En France aujourd'hui, l'échangisme est une pratique rare[3]

Dans un groupe, chacun peut assouvir des fantasmes, à distance comme l'exhibitionnisme et le voyeurisme, en allant jusqu’aux attouchements, caresses, masturbations, baisers et, bien entendu, en ayant des rapports sexuels. Ce comportement concerne aujourd’hui des individus de toutes conditions sociales[4] ou orientations sexuelles et peut s‘associer à d’autres pratiques, qu’elles soient communément admises ou franchement plus originales (BDSM). Souvent présenté comme attenante à la Libération sexuelle, une grande part de la sexualité de groupe apparait, selon certains féministes, surtout comme une tentative de réaction pour perpétuer le pouvoir masculin dans la société contemporaine[5].

Scène de Komos, amphore de Vulci, vers 560 av. J.-C.

Sommaire

Les espaces de rencontre

Un monde discret, plus vraiment secret

Malgré des assouplissements juridiques récents qui rendent difficiles les « descentes de la Mondaine » [6], les rencontres sexuelles en groupe intègrent encore un tabou, frôlent l’illégalité (exhibitionnisme ou polygamie), et leurs pratiques restent amplement contestés - y compris dans le champ psychanalytique (« paraphilie »). C’est pourquoi les rencontres ont encore lieu dans des espaces privés ou clandestins qui restent directement associés aux autres pratiques sexuelles ayant été légalement ou moralement réprouvées (prostitution, homosexualité, travestissement,…). Les « bars à hôtesses » ne convenant généralement plus, les moments de rencontre ont lieu chez des particuliers, dans des chambres d’hôtel, des véhicules spacieux, dans des extérieurs peu fréquentés (plages, bois[7] et autres sites isolés servant aussi à la « drague » pour les gays, les « frangins et frangines ») ou, le plus généralement, dans des clubs spécialisés.

Article détaillé : Club échangiste.

Proliférant depuis la fin des années 1960, le club dit « libertin » (souvent encore appelé club échangiste) est un établissement « privé » totalement conçu pour la sexualité de groupe, beaucoup de clubs montrent une relative distance par rapport aux pratiques sexuelles minoritaires : interdiction aux hommes seuls (soirées couples), port obligatoire d'une jupe pour les femmes, ambiance de camaraderie viriles...

Un champ libertaire, libéral et commercial

Si la sexualité de groupe était associé à une relative discrétion avant le milieu des années 1990, une véritable mode s’est instituée : on a « créé le besoin »[8]. Le sexe devient un commerce comme les autres, certains sex shop remplacent leur devanture noire par une vitrine exposant ouvertement des dessous sexy, les revues (y compris les revues dites « féminines ») abordent sans complexe le sujet qui s’accompagne de tout un équipement (sex toys) pris sous l’angle de l’achat plus que de l’analyse : le sexe se confond avec l’outillage et la performance des pratiquants (chirurgie esthétique, mensuration), de leur nombre, et de la nature excentrique des pratiques[9]. Le sexe, censé être gratuit au même titre que l’on est théoriquement libre de disposer de son corps, est devenu un mode de consommation où les règles de l’accumulation, les lois du in et du out s’instaurent. Finalement, la sexualité de groupe s’avère indissociable de son temps, ce glissement ayant été traité par Michel Houellebecq dans L’extension du domaine de la lutte. L’exemple qu’il prend au Cap d’Agde est devenu éloquent. L’ensemble aménagé dans les années 1970 comme une vaste plage naturiste[10] s’est amplement détourné pour devenir le « premier site libertin d’Europe » avec des campings ou hôtels “pour couples” qui mélangent naturisme et « non-conformisme », les plages devenant en soirée des lieux de rencontre[11]. Cependant, depuis une dizaine d‘années, la présence policière interdit l'accès aux dunes et contraint les pratiquant à limiter leurs activités à l’intérieur des clubs et autres commerces du sexe.

Internet : un outil de médiation sexuelle ?

Tout d’abord limitée à des cercles d’amis qui se communiquaient des adresses par le bouche-à-oreille ou à quelques amateurs lisant les petites annonces ou les revues spécialisées, la démocratisation des nouveaux outils de communication (dès l’arrivée du « minitel rose ») favorise depuis une dizaine d’années la pratique des rencontres intimes chez des particuliers ou dans des « soirées privées »[12]. Pris dans un sens très large (exhibitionnisme et voyeurisme virtuel impliquant de facto plus de deux individus), la sexualité de groupe peut s’étendre à la simple diffusion d'images sur internet (webcam) - ceci touchant une part croissante des jeunes : ainsi, 36% des femmes et 24% des hommes de 18-19 ans en 2006 disent s’être connectés à un site de rencontre sur internet -. Les serveurs internet peuvent ainsi apparaitre comme un premier sas initiatique, aisément franchissable, vers une sexualité de groupe ; surtout si l’on considère que certains de ces sites définissent précisément les « fantasmes » de leurs membres et font la publicité des clubs, voire indiquent les périodes de présence au Cap d’Agde… Cependant, si beaucoup d’auteurs veulent régulièrement voir une montée en puissance du phénomène, les réalités statistiques ne montrent pas (encore) d’évolutions notoires sur le long terme[13].

Vers une typologie de la sexualité en groupe

Nommer la sexualité de groupe

Si l’on évoquait ouvertement dans les Années 1970 en France la notion de libération sexuelle et de « couple moderne », qui sous-entendait l’admission des relations extra-conjugales et même d’échangisme, ce vocabulaire va rapidement disparaitre. Aussi, les termes désignant les formes de sexualité hors-couple ont rapidement tendance à passer en désuétude : les orgies, les partouzes ou les parties carrées sembleraient déplacées ; d‘autres pratiques ont été au contraire remise à la mode par les LGBT et quelques auteurs « branchés » (Michel Houellebecq, Catherine Millet) : ce sont respectivement le mélangisme, le voyeurisme et les gang bangs.

L’échangisme tient une place à part car il reste en usage bien qu’il ne désigne plus une permutation des femmes entre deux couples mais s’élargit à toutes les formes de sexualité de groupe. Les plus jeunes adeptes de la sexualité de groupe se désignent d’ailleurs rarement comme des « échangistes » (surtout s’ils ne sont pas en couple) mais préfèrent les termes de « libertins », « coquins », ou tout simplement « joueurs » voire « ouverts » - les plus fouillés revendiquant des ancrages à l’hédonisme et aux esthètes.

Des pratiques (hétéro)normatives

Il est toujours un peu ridicule d’enfermer un ensemble d’individus dans des pratiques délimitées : rares sont en effet les formes de sexualité strictement définies, bien des « jeux » font d’ailleurs appel à l’imagination qui, en ce domaine, connait peu de limites. Cependant, si le Marquis de Sade ne donnait pas de limite à ses scènes de sexe, il faut constater que la sexualité de groupe intègre généralement des « normes », très souvent imposées par les films pornographiques. D’un intérêt relatif, ces différentes pratiques peuvent être brièvement décrites :

Peter Fendi (1796-1842)"
  • gang bang : plusieurs individus autour d’un (souvent des hommes et une femme)
  • bukkake : multiples éjaculations sur un individu (souvent le visage d'une femme)
  • échangisme : permutation de partenaires entre couples (souvent hétérosexuels)
  • mélangisme : attouchements sans pénétration en dehors du couple « régulier »
  • côte-à-côtisme : couples à proximité, se regardant mais sans attouchement
  • triolisme : couple accompagné d’une troisième personne (homme ou femme)
  • candaulisme : observation de son partenaire en coït avec une tierce personne

Orgie et sexualité de groupe

Article détaillé : orgie.

L'être humain cherche le plus possible à combiner différents plaisirs dans une même situation : les activités érotiques[14] avec des mets fins, de la musique, une décoration recherchée, des senteurs et une ambiance raffinée pour démultiplier les plaisirs et fournir une sensation de plénitude hédonique[15]. Dans cet ordre d’idées, les orgies de l’antiquité combinaient toutes les modalités possibles du plaisir[16].

« Dans le banquet, les Grecs ont voulu faire la synthèse de tous les plaisirs intellectuels ou physiques qu'ils ont pu concevoir. [ Les Grecs ] transposent jusque dans leurs bombances la définition élitiste du Kalos Kagathos, le Beau et le Bon[16]. »

Cette recherche totale de tous les plaisirs, l'orgie, se retrouve dans quasiment toutes les époques de l'histoire[17].

Article connexe : Comportement érotique.

Des nouveaux « libertins » ?

Une part d’ombre

Cette part d’ombre se rattache volontiers à l’échangisme : affirmé comme non-conformisme, il est amplement inscrit dans un imaginaire hétéronormatif (que l’on retrouve dans le mot même d’échange, soit dans un « troc » qui concerne surtout la femme) et peut même être interprété comme une possibilité conservatrice du « couple hétérosexuel normé » pour résister aux crises [18] en autorisant l’adultère, à condition d’y participer ensemble (pour ne pas dire de le « surveiller »[19]). Ainsi, les formes courantes de sexualité de groupes n’échappent pas aux délimitations classiques des usages et des genres voire aux hiérarchies imposées par le schéma du couple traditionnel (fusion/domination homme/femme, conservatisme, jalousie,…).

Pour Michel Bozon, « il existerait une double dépendance asymétrique des hommes et des femmes à l’activité sexuelle. Chacun attend beaucoup pour lui-même, mais ces attentes ne sont pas ajustées. Dans le couple stabilisé, l’attente masculine valorise l’activité sexuelle comme renouvellement perpétuel du désir (et donc comme moment de restauration de l’identité individuelle) ; l’attente féminine privilégie l’activité sexuelle comme expression de la permanence de la relation de couple (avec le pouvoir éventuel de résoudre les conflits conjugaux). Il existe donc une tension, toujours renaissante, entre l’interprétation individuelle (la sexualité dans la construction de l’individu) et l’interprétation conjugale (la sexualité au service de la relation) »[20].

Une érotique solaire ?

Derrière cette distinction de genre, des associations du type Couple contre le Sida[2] ont essayé de redéfinir la « multisexualité » en intégrant les couples dans une logique plus large et plus proche des LGBT, notamment à des fins préventives médicales rendue nécessaire face à l‘extension probable des pratiques multisexuelles. Les limites se sont ainsi montrées relativement poreuses entre des personnes qui se définissent échangistes, mais aussi libertin-e-s, mélangistes, homosexuel-le-s, travestis hommes et femmes, transsexuel-le-s, queers, hardeurs et hardeuses, bisexuel-le-s, intersexuel-le-s, et enfin, pour tout rassembler en un mot, la pansexualité. Suivant un terme qui reste à définir (multisexualité, plurisexualité, omnisexualité), il serait possible d'élargir la notion de pansexualité en s'affranchissant non-seulement du genre (H/F/LGBTQI) mais aussi du nombre (1,2,3,n), des durées, des types de relations...

Bien que satisfaisant, le terme de libertin suppose une philosophie en contre des croyances et s'associe mal à une redéfinition contemporaine liée à une montée en puissance de l’individualisme aboutissant sur un hédonisme et paraissant étendre le libéralisme jusqu'à notre intimité et notre sexualité. Mais on peut aussi y discerner la mise à distance d’un imaginaire du couple fusionnel chrétien (cf. Alain Corbin), non seulement comme modèle mais aussi comme « anti-modèle » (Georges Bataille). Il s’agirait dès lors d’établir sans tabou une re-construction positiviste des plaisirs, comme l’évoque par exemple Michel Onfray en s’ouvrant aux théories plus ou moins "géométriques" et "cinétiques" du Kâmasûtra. L’auteur cherche ainsi à démontrer que le « libertinage » peut se dissocier de la part d’ombre qui définit notre refus civilisationnel d’épanouissement sexuel. Mais cette démarche à aussi ses secrets et n’est pas sans se relier à un certain paganisme[21].

Attention aux MST (SIDA)

La « capote » limite les risques et peut former une bande servant au cunnilingus si on la coupe en 2.

Contrairement à une rumeur laissant accroire le contraire, le monde de la sexualité de groupe est constitué de populations ayant une très forte susceptibilité d’avoir contracté des maladies sexuellement transmissibles - y compris le SIDA -. C’est pourquoi il est recommandé d’utiliser des préservatifs pour tous rapports (buccal, vaginal ou anal).


Bibliographie

  • Nathalie Bajos et Michel Bozon (sous la direction de), Enquête sur la sexualité en France. Pratiques, genre et santé, Éditions La découverte, 2008. (ISBN 9-782707-154293)
  • Delphine Casse (sous la direction de), France coquine …et Belgique, 2007-2008, guides Petit Futé.
  • Radu Clit, La sexualité collective : de la révolution bolchevique à nos jours, Éditions du Cygne, 2007. (ISBN 9782849240281)
  • Alain Corbin, L’harmonie des plaisirs. Les manières de jouir du siècle des Lumières à l’avènement de la sexologie, Éditions Perrin, 2007. (ISBN 9-782262-019297)
  • Thierry Demessence, Amants ou maîtresses aujourd'hui, par séduction, amour, manque, appétit sexuel... Qui sont-ils ?, Editeur : De mes sens, 2004. (ISBN 9782952162517)
  • Thierry Demessence, Libertin(e) aujourd'hui : Mélangistes, échangistes, bisexuels, qui sont-ils ?, Editeur : De mes sens, 2004. (ISBN 2952162506)
  • Michel Onfray, Le souci des plaisirs, construction d’une érotique solaire, Éditions Flammarion, 2008. (ISBN 9-782081-216327)
  • Frédérique Sens, Les Dessous du libertinage, Editions Blanche, 2006. (ISBN 2846281556)
  • Richard Veille, Amours plurielles : Echange, mélange et autres pratiques... , éditions Blanche, 2007. (ISBN 2846281610)
  • Daniel Welzer-Lang, La planète échangiste : les sexualités collectives en France, Éditions Payot & Rivages, Paris, 2005. Résultats d'une enquête sociologique dans les lieux échangistes. (ISBN 2-228-89976-3)

Filmographie

  • 2001 Et si on parlait d'amour (paru en DVD), film-reportage de Daniel Karlin [3] ; souvent mal interprété, le réalisateur veut montrer que des pratiques sexuelles « originales » ne sont pas forcément réservées à des marginaux ou des élites…
  • 2004 Les textiles (paru en DVD), comédie de Franck Landron ; à défaut d’aborder correctement la question du naturisme, le film pose au moins celle de la sexualité en groupe, et plus particulièrement du voyeurisme au Cap d’Agde.

Notes et références

  1. Pascal Quignard, Le sexe et l‘effroi
  2. Jacques Rossiaud, La Prostitution médiévale, Flammarion, 1992 ; Jean Verdon, L’Amour au Moyen Age, Perrin, 2006
  3. Dans l’étude de 2006 menée par Nathalie Bajos et al. (publiée en 2008), 0,6% des femmes et 2,2% des hommes déclarent « avoir eu des rapports sexuels dans des lieux échangistes ».
  4. voir le reportage de Daniel Karlin, cf. supra.
  5. Daniel Weltzer-Lang, 1998, La « planète échangiste » à travers ses petites annonces, in Panoramique, Le coeur, le sexe et toi et moi…
  6. Jean-Marc Beylo, sociologue, a constaté que le code pénal de 1994 en dissociant prostitution et débauche permet l’investissement dans des clubs dont les gérants ne sont plus potentiellement des proxénètes.
  7. le bois de Boulogne est, dès le début du XXe siècle, un lieu propice aux aventures coquines.
  8. depuis [[Baise moi]] de Virginie Despentes publié en 1993 à Ma boite à fantasme. La reine des nuits parisiennes révèle… de Denise Lascène (1997), l’image de ce milieu bascule du nihilisme noir d’une punk droguée vers une ambiance festive et débridée s’adaptant aux élites
  9. Les inrockuptibles dans leur numéro spécial « sexe » de juillet-août 2008 donne une liste presque impressionnante d’objets, de lieux, d’œuvre d’art, de films, de photographies, de comportements… qu‘il « faut connaitre »
  10. La plage est connue pour le photographe David Hamilton et les nombreuses célébrités qui la fréquente, surtout dans les années 1980
  11. 2004 Le film Les textiles de Franck Landron, à défaut de comprendre la question du naturisme, pose au moins celle de la sexualité en groupe, et plus particulièrement du voyeurisme pratiqué au Cap d’Agde.
  12. sans pour autant réduire les publications papier ou l’activité des clubs qui, tous deux, se multiplient également
  13. Les différentes « Enquêtes sur la sexualité en France » menées depuis une trentaine d’années n‘ont pas montré d‘évolution significative en ce domaine
  14. (fr) WUNSCH Serge, Thèse de doctorat sur le comportement sexuel [pdf] EPHE-Sorbonne, Paris, 2007.
  15. Philippe Brenot, Serge Wunsch. Neurobiology of pleasure, Sexologies, 13(50):17-27, 2004
  16. a  et b SALLES Catherine. Les bas-fonds de l'Antiquité, Petite Bibliothèque Payot, 2004
  17. PARTRIDGE Burgo, A history of orgies, Prion, 2002
  18. Le rapport Hite sur les femmes et l’amour (Stock, 1987) tente ainsi de démontrer que près des trois quarts des individus (hommes ou femmes) mariés depuis plus de 5 ans ont été infidèles... Vérité ou pas, l‘inquiétude va naître.
  19. « Puisqu'il vaut mieux développer le potentiel et les richesses insoupçonnées de votre conjoint plutôt que de s'évertuer à les rechercher ailleurs » indique le dossier de presse de Thierry Demessence.
  20. Michel Bozon, 1998, Amour, désir et durée. Cycle de la sexualité conjugale et rapports entre hommes et femmes, in BAJOS, BOZON, FERRAND, GIAMI, SPIRA et le groupe ACSF, La sexualité aux temps du sida, Paris, PUF, p. 175-252.
  21. Un texte d’Emmanuel-Yves Monin sur le paganisme avec ses références aux druides, au solaire, à la nature, à l’ésotérisme,… [1]
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