Film Pornographique

Film Pornographique

Film pornographique


Un film pornographique, aussi appelé film X par abus de langage ou porno hard est un film contenant des scènes où l'acte sexuel humain est explicitement et délibérément montré dans le but d'exciter le spectateur. Les premiers films du genre apparaissent rapidement après la création du cinéma, au début du XXe siècle. Les autres nom donnés aux films pornographiques sont « films pour adultes » ou « films roses ». Contrairement aux films érotiques, le pénis en érection, la vulve, et le coït sont totalement montrés, avec même des gros plan dans certains films.

Tout au long de son histoire, la caméra a été utilisée pour la pornographie, mais la plupart du temps les films pornographiques ne sont pas destinés au grand public, mais pour des projections à la maison, dans des clubs privés ou dans des cinéma pour adultes. L'ère d'internet a radicalement changé la façon de distribuer de la pornographie, en plus de compliquer les poursuites légales pour obscénité.

Sommaire

Histoire

Photographies d'un film érotique autrichien, vers 1906, par le photographe Johann Schwarzer.

L'industrie pour adultes

L'industrie mondiale du film pornographique est dominée par les États-Unis. Avec la zone de la Vallée de San Fernando, la Californie est au cœur de cette industrie.[1]

Catégories spécifiques aux films gays

Dans les films gays, on note l'apparition de catégories dont notamment :

Minets 
jeunes gens de plus de 18 ans
Bears 
hommes poilus et gros ou musclés
Ethniques 
noirs, asiatiques, arabes, etc.
Musclés 
produits par des studios états-uniens essentiellement
Hard 
fist fucking, sado-masochisme, urophilie, etc.
Uniformes 
infirmières, militaires, policiers, pompiers, etc.

L'apparition de ces catégories permet une diffusion plus ciblée aux personnes concernées et donne à ces dernières la possibilité de trouver plus facilement les films correspondants à leurs goûts.

Le X en France

Pour le cinéma français, de tels films ont longtemps été soumis à la censure. Aujourd'hui, la classification X est adoptée volontairement par les producteurs de certains films. Toutefois, certains films peuvent être interdits aux moins de 18 ans. Les interdictions d'un film à certains publics sont réalisées par la commission d'exploitation dépendant du ministère de la Culture et peuvent avoir des conséquences importantes sur la viabilité économique du film. L'appellation X viendrait du fait que l'on barrait autrefois de croix les affiches des films censurés. Elle est devenue une convention internationale.[réf. nécessaire]

À l'heure actuelle cependant il n'existe plus de films pornographiques au sens strict du terme. Toutes les prises de vues sont effectuées en vidéo et l'exploitation se fait uniquement par la vente de celles-ci sous la forme de DVD, par la télévision et par internet, et non plus par exploitation en salle. Il subsiste néanmoins une salle dédiée au cinéma X dans la région de Reims[Laquelle ?], et une autre à Paris « Le Beverley » ainsi qu'à Metz « le Royal ».

À ce titre, les films X ne sont plus soumis à la législation du cinéma, mais à celle du multimédia. Les seules obligations en sont donc le dépôt légal et d'en empêcher l'accès aux mineurs.

Les films pornographiques sont autorisés en France.

Films autorisés à la distribution en France

Films autorisés à la vente et à la location :

  • Films hétérosexuels, professionnel ou amateur, avec scénarios
  • Films gay ou lesbiens, professionnel ou amateur, avec scénarios
  • Films transsexuels, professionnel ou amateur, avec scénarios

Ces catégories peuvent être déclinées chacune selon des pratiques sexuelles (fellation, sodomie, gang-bang, fist fucking, etc) ou encore des spécialités (fétichisme, sadomasochisme, gérontophilie, urophilie, etc).

Cependant de nombreux films sont multicritères, ainsi de nombreux films hétérosexuels incorporent des scènes homosexuelles mais uniquement féminine. Les films transexuels sont souvent catalogués comme films gay ou lesbien.

Films autorisés à la télédiffusion

En France les films à caractère pornographique sont autorisés uniquement entre minuit et quatre heures du matin, sur des chaînes payantes (abonnement en double cryptage ou Pay per view) avec de nombreuses restrictions par rapport aux films autorisés à la vente et à la location.

Films autorisés sur chaîne à abonnement

Les films doivent avoir un scénario, lequel ne doit pas comporter de scènes de viol ou d'inceste. Ils ne peuvent pas se référer aux déclinaisons des pratiques ou des spécialités.

En pratique, les chaînes n'ont pas utilisé pleinement cette semi-liberté, ainsi l'homosexualité masculine avant l'apparition de la chaîne Pink TV était absente (hors événement exceptionnel type Gay pride ou le film mensuel de la chaîne XXL) ; quant à l'homosexualité féminine, elle est souvent limitée à quelques scènes (exclusivement lesbiennes ou bisexuelles) dans un ensemble de scènes hétérosexuelles. Enfin, le choix des films privilégie les acteurs et actrices jeunes et en bonne santé (pas de handicap physique, actrice de moins de 35 ans, pas de femmes enceintes, ...).

Films autorisés en Pay-per-view

Tous les films autorisés à la vente, avec comme restriction l'absence de scène de viol ou d'inceste et les déclinaisons de spécialité.

Films interdits en France

Le fait de réaliser, posséder ou distribuer un film de l'une des catégories suivantes constitue un délit pénal, pouvant aboutir à des peines de prison et d'amendes :

Les scènes dites « classiques » des films pornographiques

Tournage d'une scène d'un film pornographique

Longtemps et encore majoritairement réalisés par des hommes et pour des hommes, les films pornographiques hétérosexuels véhiculent une conception stéréotypée des rapports sexuels, marquée par la séquence fellation, pénétration vaginale et très souvent ensuite anale (Les actrices s'appliquant très souvent des gels anesthésiants hors caméra et du lubrifiant pour pratiquer ses scènes ce que le public ignore bien souvent), éjaculation hors du sexe de la femme, en général sur son visage, dans sa bouche (la femme peut alors avaler le sperme) ou sur les seins. Outre ces scènes, des scène de "genre" sont de plus en plus représentées, telles que la double pénétration, le gang bang, etc.

La présence de la caméra demande la prise de positions bien peu naturelles pour favoriser la vue des organes génitaux avec une absence de contact des partenaires hors des zones génitales et une absence, comme dans le reste des pornos, d'échange de baisers et de caresses.

Les positions des acteurs pendant l'acte sexuel doivent donner aux spectateurs une visibilité maximale. Il y a ainsi de nombreux gros plans sur la bouche de la femme lors de la fellation, ou sur son sexe lors d'un cunnilingus. Pendant le coït, la caméra cadre en gros plan la pénétration, le visage de la femme qui prend du plaisir, parfois également (mais plus rarement, surtout lors de l'éjaculation) le visage de l'homme, et enfin le visage épanoui de la femme qui reçoit l'éjaculation, donnant le sentiment que son plaisir dépend de celui de l'homme, ce qui est fort contestable.

Les scènes ont un rythme typé (fellation, pénétration, éjaculation) et sont généralement conçues pour durer un temps raisonnable qui coïnciderait idéalement avec la durée de la pratique de la masturbation par le spectateur[réf. nécessaire].

Les dialogues sont généralement réduits au strict minimum, et se limitent souvent à des avances directes, des exclamations et des soupirs de plaisir. Cela peut s'expliquer par la réalité présentée. Il s'agit d'une réalité inversée dans laquelle l'acte sexuel prend une place très naturelle dans l'ensemble des rapports sociaux humains. En ce sens, la pornographie peut être rapprochée des Saturnales, fêtes d'esclaves à qui on donnait temporairement le droit de renverser les rapports sociaux. Les films pornographiques sont orientés de cette façon dans le but de ne jamais créer de frustration dans l'esprit de l'homme qui le regarde, mais d'en provoquer une libération imaginaire. Tout doit sembler simple et naturel au regard du fantasme de celui qui regarde.[réf. nécessaire]

Ceci pourrait conduire des spectateurs influençables et peu avertis, parmi les plus jeunes en particulier, à une vision exagérément machiste de la sexualité. Cette pratique a été récemment[réf. nécessaire] remise en cause par des producteurs comme Laetitia ou Lars von Trier, ou Marc Dorcel et Private qui proposent des films X mettant davantage les femmes en valeur.

Les actrices de films porno montrent des pratiques sexuelles souvent bien insatisfaisantes pour des femmes : cunnilingus ne durant jamais plus de 5 minutes, aucun stimulation des seins. Elles sont généralement représentées comme de simples objets pour le plaisir masculin.[évasif]

Pourtant de nombreux garçons abordent la sexualité via le porno[réf. nécessaire] et se préparent donc à ne pas savoir comment s'occuper d'une femme ou à être complexés par la taille de leur sexe[réf. nécessaire] : le porno montre toujours des acteurs au-dessus de 20 cm quand la taille moyenne d'un sexe en érection est de 14 à 16 cm.

En 2005 avec Pirates, des film pornographique que l'on pourrait qualifier d'un nouveau genre commence à faire leur apparition ; ces derniers se rapprochant plus du cinéma traditionnel avec un scénario travaillé, des costumes, et même des effets spéciaux. Le film qui a sans doute révélé ce genre est Pirates II, La vengeance de Stagnetti avec le plus gros budget de l'histoire du cinéma X.[2]

Durant l'année 2008, Canal plus a commencé à produire la série de films X-Femmes des film destinés à un public plutôt féminin.[3]

Pornographie dans les films non classés X

Quelques exemples connus :

  • L'un des tout premiers films non destiné à être diffusé dans le circuit du cinéma pornographique mais contenant des scènes explicites fut le film canadien L'Ange et la Femme (1978) - Scènes de fellation, de pénétration et d'éjaculation faciale avec Carole Laure et Lewis Furey.
  • Baise-moi de Virginie Despentes défraye la chronique lors de sa sortie en 2000 par le caractère complètement explicite de toutes les scènes sexuelles et violentes.
  • Caligula de Tinto Brass est un film de 1979 traditionnel retraçant les quelques années du règne de Caligula césar de 37 à 41 après J.C. agremmenté de scènes pornographiques rajoutés au montage (pour une version longue de 3 heures) contre l'avis du réalisateur.

Témoignages sur le milieu du X

Nina Hartley, ancienne actrice pornographique assumant complètement son passé

Dans le documentaire suédois "Shocking Truth" (présenté au parlement suédois en 2000), un producteur de film pornographique suédois[Lequel ?] affirme à propos des actrices : « Ce sont très souvent d’anciennes victimes de viol ou d’inceste dans l’enfance.» [...] « Bien sûr, dans ces conditions, on peut se demander si elles choisissent ce métier librement ». Le même producteur, à propos des acteurs : « Les hommes ne doivent pas être émotifs pendant. Il ne faut pas, par exemple, qu’ils attendent une réponse de leur partenaire, qu’ils soient attentifs à leurs réactions. S’ils sont émotifs, ils ne peuvent pas vraiment faire ce travail. En fait, les hommes doivent pouvoir agir comme des machines. »

Dans le même documentaire un ancien commissaire qui a enquêté sur de nombreuses prostituées et actrices du porno déclare : « J’ai connu des milliers de filles. En fait, j’ai plus l’impression d’avoir rempli une fonction de travailleur social. Ce ne sont pas les mêmes filles dans le porno et dans la prostitution. Mais elles ont les mêmes origines. Presque toutes ont été abusées dans l’enfance. »

Le documentaire met notamment en scène l'entretien d'une actrice avouant qu'elle serait prête à avoir des relations sexuelles avec le premier venu, reste à savoir si ces paroles n'étaient pas issues d'un contexte de promotion, les témoignages pouvant être manipulés en fonction des relations ou pressions qui existent dans ce milieu, ou de manière polémique afin de favoriser les défenseurs, voire les pourfendeurs de la pornographie. Les producteurs, réalisateurs ou acteurs de films pornographiques considèrent généralement que les actrices exercent une activité de spectacle, et donnent en général leurs témoignages dans un but de médiatisation, de commercialisation de l'industrie pornographique (voir Industrie du sexe).

En revanche, l'entretien de deux autres actrices offre un rapport clair entre le traumatisme qu'a subi au moins l'une d'elles durant son enfance et le métier qu'elle exerce à présent, qui découle donc d'un prolongement de ce traumatisme que d'un choix réel de métier ou de style de vie. La première actrice interrogée se compare nettement à une prostituée et avoue ne pas se rappeler quand cela a commencé, alors que la seconde explique qu'elle a surement basculé le jour où elle s'est faite violer, à l'âge de douze ans, par l'avocat de son père ou l'un de ses collègues.

Certaines actrices de films pornographiques ont exercé ou exercent parallèlement, notamment si elles ne font pas une grande carrière, une activité de strip-teaseuse, ou même d'« escorte » ou de « massage ».

Ajoutons qu'il serait aussi possible de dresser une liste d'anciennes vedettes de films X qui assument complètement leur passé dans cette activité (Brigitte Lahaie en France, La Cicciolina en Italie, Nina Hartley aux États-Unis) ainsi que de personnalités qui n'ont fait qu'un bref passage dans ce milieu sans que cela leur pose de problème apparent (Catherine Ringer, du groupe Rita Mitsouko)

Bareback contre rapports protégés

Préservatif masculin

Les films pornographiques filment traditionnellement des rapports non protégés. Avec l'apparition du SIDA, l'usage du préservatif s'est répandu et les films pornographiques gays ont été les premiers à adopter majoritairement l'usage du préservatif. Toutefois, et jusqu'à maintenant, très peu de films pornographiques hétérosexuels ont adhéré à cette politique de préservation de la santé publique[réf. nécessaire].

Avec l'apparition du relapse dans le milieu gay, phénomène se traduisant par l'abandon du préservatif dans les relations sexuelles car il est de plus en plus mal supporté, est apparue dans les films pornographiques une nouvelle catégorie de films dit "barebacks" (chevauchée sauvage[réf. nécessaire]) qui présentent des rapports sexuels entre hommes consentants non protégés. Ces films, libérant l'imaginaire de ceux qui les regardent qui les trouvent plus excitants, connaissent un grand succès et représentent maintenant plus de 25% du marché pornographique en France alors que pendant près de 20 ans ils n'étaient qu'une production très marginale.[réf. nécessaire]

Toutefois les associations de prévention et de lutte contre le SIDA ont jusqu'à ce jour toujours essayé de lutter contre ces productions, tentant même en vain de les faire interdire. Ce phénomène se répand de plus en plus et que les studios précisent que soit leurs acteurs sont tous séropositifs ou tous séronégatifs vérifiés (alors que, d'une part, il existe toujours un délai d'incubation de la maladie pendant laquelle la personne parait séronégative et que, d'autre part, la surinfection d'un individu séropositif par un partenaire séropositif complique la prise en charge médicale et réduit l'espérance de (sur)vie) et mettent systématiquement en préambule de leur film un message d'avertissement sur les dangers du SIDA.

Références

  1. (en) Rebecca Leung, « Porn In The U.S.A. » sur CBS News.com, 2004. Mis en ligne le 5 septembre 2004. « The epicenter of the porn industry is Chatsworth, Calif., a quiet suburb north of Los Angeles. »
  2. (fr) Yopadato, « “Pirates II”, le film X de Digital Playground le plus cher jamais réalisé », 2008. Mis en ligne le 27 septembre 2008, consulté le 29 août 2009. « “Pirates II : Stagnetti’s Revenge“, le film X le plus cher de tous les temps avec un budget de 10 000 000 $. »
  3. (fr) Omnibuzz, « XFemmes sur Canal, les femmes attrappent le porno par la queue » sur agoravox.fr, 2008. Mis en ligne le 24 octobre 2008, consulté le 4 octobre 2009

Voir aussi

Articles connexes

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