Moctezuma II

Moctezuma II
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Moctezuma (1466 - Juin 1520), dont le nom s’écrit également selon certaines variantes orthographiques, Montezuma, Moteuczoma , Motecuhzoma et qui figure dans les premiers textes en Nahuatl sous son nom complet Motecuhzoma Xocoyotzin[1] comportant diverses variantes, était le neuvième Tlatoani ou roi de Tenochtitlan qui régna de 1502 à 1520. C’est pendant le règne de Moctezuma qu’a commencé la conquête espagnole de l'empire aztèque.

La représentation de Moctezuma dans l'histoire a surtout été influencée par son rôle de roi d'une nation vaincue, et de nombreuses sources le décrivent comme velléitaire et indécis. Le parti pris de certaines sources historiques fait qu’il est difficile de comprendre sa conduite lors de l'invasion espagnole[2].

Pendant son règne, l'empire aztèque a atteint son apogée. Grâce à la guerre, Moctezuma II a agrandi son territoire vers le sud jusqu’à Soconusco au Chiapas et l’Isthme de Tehuantepec, et englobé sous son hégémonie la civilisation Zapotèques et le peuple Yopi [3]. Il a changé l'ancien système de hiérarchie sociale méritocratique et creusé le fossé entre les pipiltin (nobles) et les macehualtin (roturiers) en interdisant à ces derniers de travailler dans les palais royaux[3]. La célèbre pierre de Tizoc, un Cuauhxicalli (pierre sacrificielle) décoré de sculptures représentant Tizoc, le prédécesseur de Moctezuma en tant que tlatoani, aurait également été réalisé au cours de son règne[4]..

Il a eu huit filles, dont Tecuichpo, également connue sous le nom de Doña Isabel de Moctezuma et onze fils, parmi lesquels Chimalpopoca (à ne pas confondre avec Chimalpopoca, un huey tlatoani précédent) et Tlaltecatzin[5].

Moctezuma II
Motecuhzoma Xocoyotl
Moctezuma II.jpg
Moctezuma II illustration du Codex Mendoza

Titre
Tlatoani de Tenochtitlan
15021520
Prédécesseur Ahuitzotl
Successeur Cuitláhuac
Biographie
Date de naissance vers 1466
Date de décès Juin 1520 (environ 54 ans)
Lieu de décès Tenochtitlan
Père Axayacatl
Enfants Tecuichpo
Chimalpopoca
Taltecatzin

Sommaire

Nom

La prononciation de son nom en langue nahuatl est [motekʷˈsoːma]. C’est un mot composé qui associe un terme signifiant seigneur et puissant à tout jamais et un verbe signifiant froncer les sourcils de colère, et est interprété comme il est celui qui fronce les sourcils comme un seigneur[6] or he who is angry in a noble manner.[7]

Le glyphe de son nom, dans le coin supérieur gauche de l'illustration tirée du codex Mendoza ci-dessus, était composé d'un diadème (xiuhuitzolli) posé sur des cheveux raides avec un ornement d’oreille associé à une pièce nasale séparée et une « bulle » contenant la transcription de ses paroles[8].

Rang de succession dynastique

L'utilisation d'un numéro de règne est apparue à l’époque moderne uniquement pour le distinguer du premier Moctezuma, dénommé Moctezuma Ier parce que, même si ce dernier était l'arrière-grand-père du second, il n'existe pas de succession dynastique chez les Aztèques[2]. Les chroniques aztèques l’appelaient Motecuhzoma Xocoyotzin, tandis que le premier était appelé Motecuhzoma Ilhuicamina ou Huehuemotecuhzoma (Moctezuma l’ancien). Xocoyotzin ([ʃokoˈjotsin]) signifie jeune honoré.

Sources de la biographie de Moctezuma

Moctezuma II, représentation tirée de l’Historia de la conquista de México d’ Antonio Solis

Les récits de la vie de Moctezuma sont pleins de contradictions, et on ne dispose d’aucune certitude sur sa personnalité et son règne.

Bernal Díaz del Castillo

Le récit de première main de Bernal Díaz del Castillo, Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne dresse le portrait d'un noble roi qui lutte pour maintenir l'ordre dans son royaume après qu’il eut été fait prisonnier par Cortés. Dans sa première description de Moctezuma, Díaz del Castillo écrit :

Le grand Montezuma était âgé d'environ quarante ans, de haute taille, bien proportionné, plutôt mince, et à la peau assez claire, contrastant avec le teint sombre habituel chez les Indiens. Il ne portait pas les cheveux longs, mais coupés courts sur les oreilles, et il avait une courte barbe noire, fine et bien taillée. Son visage était assez long et joyeux, il avait de beaux yeux, et son apparence et ses manières pouvaient exprimer l’intelligence ou, le cas échéant, une gravité calme. Sa tenue était soignée et bien ordonnée, et il prenait un bain tous les après-midi. Il avait autour de lui de nombreuses femmes, ses maîtresses, les filles des chefs et deux femmes légitimes qui étaient des Caciques [9]. Les vêtements qu'il portait une seule journée il ne les portait pas à nouveau avant trois ou quatre jours. Il avait une garde de deux cents chefs logés dans des chambres situées à côté de la sienne, et seuls certains d'entre eux étaient autorisés à lui parler. [10]

Moctezuma aurait été tué par lapidation par son propre peuple. A cette occasion Cortes et nous tous, les capitaines et les soldats l’ont pleuré, et il n'y avait personne parmi ceux d’entre nous qui le connaissaient et avaient eu des rapports avec lui qui ne l’aient pas pleuré comme s'il avait été notre père, ce qui n'est pas surprenant, car il était si bon. On a dit qu'il avait régné dix-sept ans, et qu’il était le meilleur roi qu’avait jamais connu le Mexique, et qu'il avait personnellement triomphé dans trois guerres contre les pays qu'il avait conquis. J'ai parlé de la douleur que nous avons tous ressentie lorsque nous avons vu que Montezuma était mort, nous avons même reproché au frère de l’Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie de la Miséricorde de ne pas l'avoir convaincu de se convertir au christianisme. [11]

Bernardino de Sahagún

Pourtraits et Vies des Hommes Illustres, 1584

Le codex de Florence, rédigé par Bernardino de Sahagún et ses collaborateurs indigènes de Tenochtitlan – et de Tlatelolco, sa ville vassale présentaient généralement Tlatelolco et les dirigeants Tlatelolcans sous un jour favorable par rapport à ceux de Tenochtitlan, et Moctezuma, en particulier y est critiqué, comme étant un souverain velléitaire, superstitieux, et laxiste[12]. L'historien James Lockhart donne à penser que le peuple avait besoin d'un bouc émissaire pour expliquer la défaite des Aztèques et que Moctezuma a naturellement joué ce rôle[13].

Hernán Cortés

Contrairement à Bernal Díaz qui a écrit ses mémoires de nombreuses années après les faits, Cortés a écrit ses Cartas de relación (Lettres du Mexique) [14]au jour le jour, afin de justifier ses actes auprès de la Couronne espagnole. Sa prose se caractérise par des descriptions et des explications simples, sous forme de lettres adressées personnellement au roi. Dans sa deuxième lettre, Cortés décrit ainsi sa première rencontre avec Moctezuma :

Mutezuma [sic] est venu nous saluer et avec lui quelque deux cents seigneurs, tous pieds nus et vêtus d'un costume différent, mais aussi très riche à leur manière et en tous cas plus que les autres. Ils sont venus en deux colonnes, alignées près des murs de la rue, qui est très large et si belle et si droite que vous pouvez la voir d'un bout à l'autre. Mutezuma est descendu au milieu de cette rue avec deux chefs, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche. Et ils étaient tous habillés de la même manière à l’exception de Mutezuma qui portait des sandales alors que les autres allaient pieds nus, et ils se tenaient de chaque côté de lui. [15]

La véracité et les motivations des propos de Cortés ont été remises en cause par de nombreux spécialistes. Anthony Pagden[16] et Eulalia Guzman[17] ont souligné les messages bibliques que Cortés semble attribuer à Moctezuma interprétant la légende de Quetzalcóatl comme faisant de lui un messie et un vengeur qui reviendrait pour régner sur les Mexicas. Pagden a écrit : Il n'y avait pas de tradition antérieure à la conquête qui attribuait ce rôle à Quetzalcóatl et il semble donc possible que cette légende ait été recueillie par Sahagún et Motolinia auprès d'informateurs qui avaient partiellement perdu le contact avec les histoires tribales traditionnelles. [16]

Fernando Alvarado Tezozómoc

Fernando Alvarado Tezozómoc qui a écrit la Crónica Mexicayotl, était un petit-fils de Moctezuma II et sa chronique concerne essentiellement la généalogie des souverains aztèques. Il décrit la descendance de Moctezuma et révèle que Moctezuma avait dix-neuf enfants - onze fils et huit filles[18].

 
 
 
Huehue Tezozomoctli
 
 
 
Chimalpilli I
Roi d’Ecatepec
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Axayacatl
Roi de Tenochtitlan
 
 
 
Matlaccoatzin
Roi d’Ecatepec
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tezozomoctli Acolnahuacatl
 
Tlacuilolxochtzin
 
 
 
Moctezuma II
Roi de Tenochtitlan
 
Tlapalizquixochtzin
Roi d’Ecatepec
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Don Diego de Alvarado Huanitzin
Roi de Ecatepec et Tenochtitlan
 
 
 
 
 
 
 
Doña Francisca de Moctezuma
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Don Hernando de Alvarado
Tezozomoc
 
 
 
 
 
 
 

Représentation dans les premiers écrits post-conquête

Palais de Moctezuma représentation tirée du Codex Mendoza (1542)

Certaines des histoires aztèques racontées sur Moctezuma le décrivent comme effrayé par les nouveaux arrivants espagnols et, certaines sources telles que le codex de Florence, rapportent que les Aztèques prenaient les Espagnols pour des dieux et interprétaient l’arrivée de Cortés comme le retour du dieu Quetzalcoatl, revenu sur terre. La véracité de cette affirmation est difficile à évaluer, mais récemment des ethnohistoriens spécialisés dans les premières relations espagnol/ Nahua l’ont écartée comme un étant mythe de la période post-conquête[19],[19].

L’hypothèse selon laquelle Cortés aurait été considéré comme une divinité proviendrait essentiellement du codex de Florence, écrit quelque cinquante ans après la conquête. Au cours de la première rencontre entre Moctezuma et Cortés, telle qu’elle figure au codex, le souverain aztèque est décrit comme déclamant un discours écrit en nahuatl classique, un discours qui est transcrit in extenso dans le codex (écrit par des informateurs Tlatelolcans de Sahagún qui n'ont probablement pas été témoins oculaires de la rencontre) et comportait des déclarations de prosternation et d'admiration divine ou quasi divine, telles que : Vous avez bien voulu venir sur terre, vous avez bien voulu approcher votre eau, votre haut lieu du Mexique, vous êtes descendu sur votre couche, votre trône, que j'ai brièvement gardé pour vous, moi dont le rôle est de le garder pour vous, et, Vous avez bien voulu venir, vous avez connu la douleur, vous avez connu la fatigue, de venir sur terre, reposez-vous, entrez dans votre palais, reposez vos membres, faites venir nos seigneurs sur terre . Matthew Restall fait valoir que le fait que Moctezuma offre poliment son trône à Cortés (si tant est qu'il ait jamais prononcé ce discours) pourrait bien avoir signifié exactement le contraire de ce qu'on entendait : la politesse dans la culture aztèque était une façon d'affirmer une position dominante et de montrer sa supériorité[20],[20]. Ce discours a été à l’origine de la légende, selon laquelle Moctezuma s'adressait à Cortés comme au dieu Quetzalcoatl de retour sur terre. D’autres parties ont également propagé l'idée que les Amérindiens prenaient les conquistadors pour des dieux : en particulier les historiens franciscains tels que le frère Jerónimo de Mendieta[21] Certains prêtres franciscains étaient des tenants des croyances millénaristes et le fait que les indigènes puissent prendre les conquérants espagnols pour des dieux était une idée qui allait bien avec cette théologie[22]. Bernardino de Sahagún qui avait compilé le codex de Florence, était également un prêtre franciscain.

Récits mythiques des présages et de la superstition de Moctezuma

Bernardino de Sahagún (1499-1590) mentionne huit événements, survenus avant l'arrivée des Espagnols, qui auraient été interprétés comme des signes d'une catastrophe imminente, par exemple le passage d’une comète, l’incendie d'un temple, l’apparition du fantôme d’une femme qui pleurait, et d’autres événements. Certains pensent que les aztèques étaient particulièrement sensibles à ces idées de ruine et de désastre parce que l'année précise de l'arrivée des Espagnols coïncidait avec la cérémonie d’une année de transition célébrée à la fin d'un cycle de 52 ans du calendrier aztèque, année qui était liée aux changements, à la renaissance et à un risque d’événements dangereux. La croyance selon laquelle les aztèques étaient devenus passifs à cause de leur propre superstitions est désigné par Matthew Restall comme faisant partie du mythe du fatalisme des indigènes à laquelle il consacre le chapitre 6, de son livre Sept mythes de la conquête espagnole[19]. Ces légendes font probablement partie du processus de rationalisation post-conquête des aztèques pour expliquer leur défaite, en cherchant à décrire un Moctezuma indécis, vain et superstitieux, qui a finalement, été la cause de la chute de l'empire aztèque[13].

L’Ethnohistorienne Susan Gillespie a fait valoir que la conception qu’avaient les Nahuas de l'histoire qu’ils interprétaient comme étant une suite de cycles successifs a également conduit à une rationalisation ultérieure des événements de la conquête. Dans cette interprétation, la personnalité de Moctezuma, le dernier roi de l'empire aztèque, a été réécrite pour correspondre à celle des premiers rois des dynasties précédentes - par exemple Quetzalcoatl, le dernier souverain mythique des Toltèques[23]. En tout cas, il est plus que probable que la description de Moctezuma dans les sources postérieures à la conquête a été largement influencée par son rôle de figure majeure de la fin de l'histoire aztèque.

Règne jusqu'en 1519

Le folio 15 du Codex Mendoza décrit le règne et les conquêtes de Moctezuma II (lui-même représenté à gauche du glyphe central).

Il est le fils de Axayacatl et le neveu de ses deux prédécesseurs, Tizoc et Ahuitzotl. Il semble qu'il soit devenu souverain contre sa volonté, sans doute contraint par la mort accidentelle d'Ahuitzol lors d'une inondation de Tenochtitlan. Cela ne l'empêche pas de gouverner de façon autoritaire en réorganisant totalement l'administration par la nomination d'administrateurs plus jeunes. L'empire atteint son apogée sous son règne. Il ordonne la reconstruction totale de la capitale qui avait subi encore une inondation. C'est cette ville devenue extraordinaire que les conquistadors découvriront plus tard, Mexico la cité lagunaire. Moctezuma réduit par ailleurs les prétentions de la noblesse. L'économie et le commerce sont florissants dans tout l'empire, lequel atteint son extension maximum et s'étend jusqu'au Guatemala et à la péninsule du Yucatan.

Contact avec les Espagnols

Première rencontre avec les Espagnols

Lieu de rencontre de Moctezuma et Hernán Cortés.

En 1517, Moctezuma reçoit les premiers rapports annonçant le débarquement des Européens sur la côte est de son empire, c’était l'expédition de Juan de Grijalva qui avait débarqué à San Juan de Ulúa qui, bien que situé dans le territoire totonaque, était sous la domination de l'empire aztèque. Moctezuma donna l’ordre d’être tenu informé de toute nouvelle apparition d’étrangers sur la côte et de poster des gardes pour surveiller la région[24].

Lorsque Cortés débarqua en 1519, Moctezuma en a été immédiatement informé et a envoyé des émissaires pour rencontrer les nouveaux arrivants, l'un d'eux est connu comme étant un noble aztèque nommé Tentlil en langue nahuatl, mais cité dans les écrits de Cortés et de Bernal Díaz del Castillo sous le nom de "Tendile ". D'après Bernardino de Sahagún, à l’arrivée des conquistadors, Moctezuma est terrifié par la description que lui en font ses émissaires : « Ils chevauchent montés sur leurs cerfs[25]. [...] De tous côtés leurs corps sont protégés, on ne voit paraître que leur visage. Ils sont blancs comme s'ils étaient de chaux. [...] Longue est leur barbe, [...] »[26].

Quand les Espagnols s’approchèrent de Tenochtitlan ils firent alliance avec les Tlaxcaltèques, qui étaient les ennemis de la Triple Alliance Aztèque, et les aidèrent à fomenter une révolte dans plusieurs villes sous domination aztèque. Moctezuma était au courant de ce complot et il envoya des cadeaux aux Espagnols, sans doute afin de montrer sa supériorité sur les Espagnols et les Tlaxcaltèques[12].

Le 8 Novembre 1519, Moctezuma rencontra Cortés sur la chaussée menant à Tenochtitlan et les deux dirigeants échangèrent des cadeaux. Moctezuma fit don à Cortés d'un calendrier aztèque, un disque d'or de fabrication artisanale et un autre en argent. Cortés a fondu ces trésors en raison de leur valeur matérielle[27]. Des sacrifices humains ont également été célébrés, ce qui choqua considérablement les espagnols.

Hôte et prisonnier des espagnols

Moctezuma conduisit Cortés à son palais où les Espagnols vécurent comme ses invités pendant plusieurs mois. Moctezuma continua à gouverner son empire et entreprit même la conquête de nouveaux territoires au cours du séjour des Espagnols à Tenochtitlan.

À un certain moment au cours de cette période, Moctezuma est devenu de fait, prisonnier dans son propre palais. La raison exacte expliquant pourquoi cela s'est produit n'est pas claire si on se réfère aux sources disponibles. Remarquant l'avidité des nouveaux venus, La noblesse aztèque serait devenue de plus en plus mécontente du séjour prolongé de l’armée espagnole à Tenochtitlan et admettait mal la passivité de leur souverain. Moctezuma déclara alors à Cortés qu’il vaudrait mieux qu’ils partent. Peu de temps après Cortés est parti combattre Pánfilo de Narváez et pendant son absence, le Massacre du temple principal de Tenochtitlán a transformé la situation tendue entre les Espagnols et les Aztèques en franche hostilité, et Moctezuma a été pris en otage par les Espagnols désireux d’assurer leur sécurité[28].

Mort

Moctezuma capturé et emprisonné par Cortés

Dans les batailles ultérieures avec les Espagnols, après le retour de Cortés, Moctezuma a été tué. Les détails de sa mort sont inconnus : différentes versions de son décès ont été données par différentes sources.

Dans son Historia, Bernal Díaz del Castillo déclare que le 1er Juillet 1520, les Espagnols ont contraint Moctezuma à apparaître sur le balcon de son palais, pour appeler ses compatriotes au calme. Le peuple a été consterné par la trahison de son empereur et des pierres et des flèches lui ont été lancées. Il est mort peu de temps après. Bernal Díaz donne cette version :

« A peine cela [le discours de l'empereur à ses sujets] était-il terminé qu’une pluie soudaine de pierres et de dards s’abattit. Nos hommes qui assuraient la protection de Montezuma ont momentanément relâché leur attention quand ils ont vu l'attaque cesser, pendant qu'il parlait à ses subordonnés. Montezuma a alors été frappé par trois pierres, une sur la tête, une sur le bras, et l'autre sur la jambe, et bien qu’ils l’aient prié de se faire panser et de prendre quelque nourriture en s’adressant très gentiment à lui, il refusa. Puis, de façon tout à fait inattendue, on nous a dit qu'il était mort[29]. »

Cortés a également signalé que Moctezuma était mort après avoir été blessé par une pierre lancée par ses compatriotes. D'autre part, les chroniques autochtones affirment que Moctezuma a été tué d’un coup d’épée, par les Espagnols avant qu'ils quittent la ville[30].

Certains savants modernes, tels que Matthew Restall[12], ajoutent davantage foi aux chroniques des peuples autochtones qu’à celles des espagnols. Ils ont conclu que les Espagnols avaient tué Moctezuma lorsque, son incapacité à pacifier le peuple aztèque l’a rendu inutile à leurs yeux.

Conséquences

Les Espagnols ont été contraints de fuir la ville au cours de l’épisode peu glorieux de la Noche Triste et ont dû se réfugier à Tlaxcala, où ils signèrent un traité avec leurs alliés pour partir à la conquête de Tenochtitlan, offrant aux Tlaxcalans de les libérer de toute obligation de verser tribut et de tout lien de subordination avec Tenochtitlan.

Moctezuma a ensuite été remplacé par son frère Cuitláhuac qui est décédé peu de temps après au cours d'une épidémie de variole. Il fut remplacé par son neveu encore adolescent, Cuauhtémoc. Pendant le siège de la ville, les fils de Moctezuma ont été assassinés par les Aztèques, peut-être parce qu'ils étaient partisans de la reddition. L'année suivante, l'empire aztèque avait été entièrement conquis par les espagnols. En 1525, la pendaison de Cuauhtémoc par les Espagnols marque la fin de l'Empire aztèque.

Après la conquête, la fille de Moctezuma Techichpotzin, considérée comme l'héritière de la richesse du roi s’engagea à respecter les coutumes espagnoles et on lui donna le nom d’"Isabel". Elle fut mariée à différents conquistadors prétendant à l'héritage de l'empereur aztèque.

Descendants au Mexique et dans la noblesse espagnole

Il existe au Mexique et en Espagne plusieurs lignées familiales issues des descendants du fils et des filles de Moctezuma II, notamment Tlacahuepan Ihualicahuaca, ou Pedro Moctezuma et Tecuichpo Ixcaxochitzin, ou Isabel Moctezuma.

Le fils de Moctezuma, connu sous le nom de «Don Pedro» reçut Tula en encomienda[31]. Le petit-fils de Moctezuma II et fils de Pedro, Ihuitemotzin, baptisé Diego Luis de Moctezuma , a été amené en Espagne par le roi Philippe II et il épousa Francisca de la Cueva de Valenzuela[32]. En 1627, Pedro Tesifón de Moctezuma, arrière-petit-fils de Moctezuma, a reçu le titre de premier comte de Moctezuma de Tultengo et a fait alors partie intégrante de la noblesse espagnole. Son titre de noblesse a ensuite été modifié et il est devenu "duc de Moctezuma de Tultengo". En 1766, le détenteur du titre est devenu un Grand d'Espagne. En 1865 (au cours du second Empire mexicain) le titre, qui était détenu par Antonio María Moctezuma-Marcilla de Teruel y Navarro, 14ème comte de Moctezuma Tultengo, a été élevé à celui de duc, devenant ainsi " celui de duc de Moctezuma de Tultengo ", avec la mention "de Tultengo" ajoutée à nouveau en 1992 par Juan Carlos I.

Une autre des filles de Moctezuma, la princesse Xipaguacin Moctezuma, épousa Juan de Grau, baron de Toleriu, l'un des officiers supérieurs de Cortés, qui la ramena en Espagne avec un groupe de Mexicas et elle est morte dans le village de montagne de Toleriu, près d’Andorre, en 1537. Il existe aujourd'hui en Espagne de nombreux descendants de la maison de Grau-Moctezuma de Toleriu.

Les autres détenteurs de titres de noblesse espagnole qui descendent de l'empereur aztèque sont les ducs d’Ahumada, les comtes de Miravalle, duc d'Abrantès et les Ducs d’Atrisco[33]. Les ducs d'Albe descendent aussi de ces lignées. Beaucoup de familles espagnoles sans titres de noblesse descendent aussi de nombreuses branches familiales issues des enfants de Moctezuma II.

Parmi les descendants de ces familles on inclut également le général Jerónimo Girón-Moctezuma, 3ème marquis de las Amarilas, un descendant à la 9ème génération de Moctezuma II, qui était le commandant des forces espagnoles à la bataille de Fort Charlotte et son petit-fils, Francisco Javier Girón y Ezpeleta, 2ème Duc d’Ahumada et cinquième marquis de las Amarillas qui fut le fondateur de la garde civile espagnole[34].

Mythologie et folklore des Amérindiens

De nombreux peuples autochtones d'Amérique rendent un culte à des divinités portant le nom du souverain aztèque et souvent le mythe transmet la croyance qu'un jour Moctezuma deïfié reviendra venger son peuple. Au Mexique, au cours des temps modernes, les peuples Pames, Otomis, Tepehua, Totonaques et Nahuas ont continué à rendre un culte à des divinités terrestres du nom de Moctezuma[35]. Son nom apparaît également dans le rituel Zinacantán des mayas tzotzil où des danseurs costumés en dieu de la pluie sont appelés Moctezumas[36]

La figure mythologique de Tohono O'odham[37] chez les peuples du Nord du Mexique et certains Pueblos du Nouveau-Mexique et de l'Arizona désignée sous nom de Montezuma, peut éventuellement avoir des origines remontant au roi aztèque.

Hubert Howe Bancroft, écrivant au XIXe siècle (Native Races, tome # 3), a émis l'hypothèse que le nom de l'empereur aztèque Moctezuma avait été utilisé pour faire référence à des héros de ces cultures qui sont une combinaison de différents personnages historiques réunis sous le nom d'un représentant particulièrement saillant de l'identité amérindienne.

Symbole du chef autochtone

Carte montrant l'expansion de l'empire aztèque à travers ses conquêtes. Les conquêtes de Moctezuma II sont indiquées par la couleur verte (sur la base des cartes de Ross Hassig dans guerres aztèques)

Le nom de Moctezuma a été invoqué au cours de plusieurs rébellions indigènes comme symbole de la résistance contre l'espagnol.

Un exemple en est la rébellion de la secte du culte de la Vierge au Chiapas en 1721, où les adeptes de la Vierge Marie se révoltèrent contre l'Espagne après une apparition de la vierge qui annonçait que Moctezuma allait ressusciter pour les aider contre l’occupant espagnol. Au cours de la rébellion Quisteil des Mayas yucatèques leur chef Jacinto Canek se serait désigné lui-même sous le nom de petit Montezuma[38].

Références dans la culture moderne

Homme costumé en Montezuma, Festival de Valence Orange, Californie, 1931
  • La revanche de Montezuma est un terme familier pour désigner les épisodes diarrhée du voyageur ou d'autres maladies contractées par les touristes visitant le Mexique.
  • Le métro de Mexico possède une station nommée Moctezuma en l'honneur du tlatoani.
  • Le château de Montezuma et le Montezuma Well, sont des ruines indiennes du XIIIe siècle situées au centre de l’Arizona, ont été nommés ainsi par les pionniers américains du XIXe siècle qui croyaient à tort qu'ils avaient été construits par les Aztèques.
  • La conquête de l’empire aztèque est racontée dans une chanson de Neil Young intitulée Cortez the Killer de l'album Zuma , un hommage à Moctezuma qui apparaît dans la chanson comme un souverain sage et bienveillant.
  • Dans le jeu Age of Empires II The Conquerors vous pouvez jouer le rôle des Aztèques et Moctezuma est également représenté dans le jeu. La fin est modifiée par rapport à l'histoire, puisque les Aztèques repoussent les Espagnols au cours du siège de Tenochtitlan.

Articles connexes

Notes

  1. ʃoːkoˈjoːtsin]
  2. a et b (en) Edwin Williamson, The Penguin history of Latin America, New York, Penguin Books, 1992, poche (ISBN 978-0-14-012559-7) (OCLC 29998568) (LCCN 2005412242), p. 18 
  3. a et b (en) Ross Hassig, Aztec warfare: imperial expansion and political control, Norman, University of Oklahoma Press, 1988, 1re éd. (ISBN 978-0-8061-2121-5) (OCLC 17106411) (LCCN 87040553), p. 231 
  4. Manuel Aguilar-Moreno, Handbook to Life in the Aztec World, p.182.
  5. (es) González-Obregón, Luis, Las Calles de México, Ciudad de México, DF, Editorial Porrúa, 1992, 1ste éd. (ISBN 978-968-452-299-2) 
  6. (en) J. Richard Andrews, Introduction to Classical Nahuatl, Norman, University of Oklahoma Press, 2003 (1re éd. 1975), p. 599 
  7. Daniel G. Brinton, Ancient Nahuatl Poetry, 1890 [lire en ligne] 
  8. British Museum Exhibition Guide for Moctezuma: Aztec Ruler (2009)
  9. Cacique est un mot hispanisé originaire des Caraïbes, qui signifie seigneur héréditaire ou chef militaire. Après avoir rencontré une première fois le terme et la fonction dans les Caraïbes, les chroniqueurs de l'époque de la conquête, tels que Díaz, l’ont souvent utilisé pour désigner les dirigeants autochtones en général, de leur propre chef, et seuls certains de leurs serviteurs le connaissaient.
  10. Bernal Díaz del Castillo. (trad. J.M. Cohen,), The Conquest of New Spain., New York, Penguin,, 1963., 224-225 p. [lire en ligne] 
  11. Bernal Díaz del Castillo. (trad. J.M. Cohen,), The Conquest of New Spain., New York, Penguin,, 1963., 294 p. [lire en ligne] 
  12. a, b et c Restall, Matthew., Seven Myths of the Spanish Conquest., [[Oxford University Press|Oxford University Press]], 2003 (ISBN 0-19-516077-0) 
  13. a et b Lockhart 1993, pp. 17–19
  14. Cortés, Hernán. (trad. Anthony Pagden.), Letters – available as Letters from Mexico, Yale University Press,, 1986. (ISBN 0300090943.) [online in Spanish lire en ligne] 
  15. Cortés, Hernán. (trad. Anthony Pagden.), Letters – available as Letters from Mexico, Yale University Press,, 1986., 84 isbn= 0300090943. p. [online in Spanish lire en ligne] 
  16. a et b Cortés, Hernán. (trad. Anthony Pagden.), Letters – available as Letters from Mexico, Yale University Press,, 1986., 467 isbn= 0300090943. p. [online in Spanish lire en ligne] 
  17. Guzman, Eulalia., Relaciones de Hernan Cortes a Carlos V sobre la invasion de Anáhuac., Mexico,, 1958., 279 p. 
  18. Tezozomoc, Fernando Alvarado, 1992 (1949), Crónica Mexicayotl, Translated by Adrián León, UNAM, México
  19. a, b et c Restall, Matthew., Seven Myths of the Spanish Conquest., Oxford University Press, 2003 (ISBN 0-19-516077-0), chap. 6 
  20. a et b Restall, Matthew., Seven Myths of the Spanish Conquest., Oxford University Press, 2003, 97 p. (ISBN 0-19-516077-0) 
  21. Martínez 1980
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  23. Gillespie, 1989, Chapter 5.
  24. Bernal Díaz del Castillo. (trad. J.M. Cohen,), The Conquest of New Spain., New York, Penguin,, 1963., 220 p. [lire en ligne] 
  25. Des chevaux en réalité, ces derniers étant totalement inconnus en Méso-Amérique.
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  27. Bernal Díaz del Castillo. (trad. J.M. Cohen,), The Conquest of New Spain., New York, Penguin,, 1963., 216-219 p. [lire en ligne] 
  28. See the account of Moctezuma's captivity, as given in Díaz del Castillo (1963, pp. 245–299).
  29. Díaz del Castillo (1963, p. 294)
  30. Présentation officielle de l'exposition Moctezuma: Aztec Ruler de 2009 au British Museum (section Conquest).
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  32. Project MUSE, Muse.jhu.edu. Consulté le 16 November 2009
  33. http://books.google.com/books?id=UIeezdj79F8C&printsec=frontcover&dq=chipman+moctezuma+children&hl=en&ei=UHo9TPzdOoSosQOMvrXaCg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CCgQ6AEwAA#v=onepage&q=Atrisco%20miravalle&f=false
  34. A Descendant of Moctezuma at the Battle of Mobile, 1780, Book-smith.tripod.com, 4 Janvier 2001. Consulté le 16 Novembre 2009
  35. Gillespie 1989:165–66
  36. Bricker,1981:138–9
  37. Another telling of the Tohono O'odham legend, dated to 1883
  38. Bricker,1981:73

Bibliographie

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Lockhart, James (ed. and trans.) (1993);We People Here: Nahuatl Accounts of the Conquest of Mexico. Berkeley: University of California Press.
Martínez, Jose Luis, « Gerónimo de Mendieta », dans Estudios de Cultura Nahuatl, UNAM, Mexico, vol. 14, 1980, p. 131–197 
(en) Phelan, John Leddy, The Millennial Kingdom of the Franciscans in the New World: A Study of the Writings of Gerónimo de Mendieta (1525–1604), Berkeley, University of California Press, 1970, 2nd edition, revisede éd. (1re éd. 1956) (ISBN 978-0-520-01404-6) (OCLC 88926) (LCCN 76099486) 
(en) Townsend, Richard F., The Aztecs, London, Thames & Hudson, 2000, 2nd edition, revisede éd., poche (ISBN 978-0-500-28132-1) (OCLC 43337963) 
(en) Weaver, Muriel Porter, The Aztecs, Maya, and Their Predecessors: Archaeology of Mesoamerica, San Diego, CA, Academic Press, 1993, 3rde éd. (ISBN 978-0-12-739065-9) (OCLC 25832740) (LCCN 92015524) 

Liens externes

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