Lycée Privé Sainte-Geneviève

Lycée Privé Sainte-Geneviève

Lycée privé Sainte-Geneviève

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La chapelle du lycée
Un bâtiment du lycée

Le lycée Sainte-Geneviève situé à Versailles (France), surnommé « Ginette » ou « BJ » (pour Boîte à Jèzes, jargon pour dire Jésuites), est l'un des lycées de classes préparatoires (scientifiques, commerciales, agronomes) les plus réputés de France[1].

Sommaire

Composition des classes préparatoires

Les filières MPSI-MP, PCSI-PC, PSI, BCPST (classes scientifiques, préparation aux écoles d'ingénieurs et aux écoles normales supérieures) et ECS (classes économiques et commerciales, voie scientifique) sont représentées.

Dans la filière scientifique, on trouve en première année trois classes de MPSI, trois classes de PCSI et une classe de BCPST (Agro-véto). En deuxième année, il y a deux MP*, une MP, deux PC*, une PC, une PSI* et une BCPST. Dans la filière économique et commerciale, on trouve quatre classes : deux de première année, deux de seconde année.

Histoire

C'est en avril 1854 que naît à Paris l'École Sainte Geneviève, dans l’hôtel de Juigne, au 18 de la rue Lhomond, alors appelée rue des Postes (d'où l'ancien nom de l’établissement « École des Postes », qui a donné le nom de la rue, à Versailles), dans une maison où les jésuites avaient auparavant installé leur noviciat.

La loi Falloux permettant, depuis 1850, la création d'un enseignement catholique secondaire, le Père Pierre-Jean Beckx, supérieur général de la Compagnie de Jésus, autorise donc l'ouverture des prépas pour Saint-Cyr, Polytechnique et Centrale, encadrées par 27 jésuites. L'année s’ouvre avec 48 élèves. Jusqu'en 1880, l'enseignement et la direction sont assurés par les seuls jésuites, dont certains, tout en poursuivant leurs propres études, assurent un certain nombre d’heures de cours dans l'École.

Le premier recteur, le Père Philippe Delvaux, ne veut pas d'uniforme pour les élèves, il institue le système des « colles », exemple qui sera suivi par les autres classes préparatoires. D'année en année, le nombre des élèves augmente : 85 en 1855, 110 en 1856, 202 en 1857, et plus de 300 dix ans après la fondation. Jusqu'en 1861, les « Math Elem » sont majoritaires, mais sont bientôt dépassés en nombre par les élèves de classes préparatoires.

L'établissement connaît une phase d'incertitudes : un moment transformé en service ambulancier, puis en caserne (1870-1871), il faillit fermer définitivement en 1879-1880 à cause d'un projet de loi interdisant l'enseignement aux membres de toute « congrégation religieuse non reconnue ». La loi est adoptée sans cette disposition, mais les décrets de Jules Ferry des 29 et 30 mars 1880 la reprennent et imposent aux jésuites de se disperser et d'évacuer leurs communautés et établissements scolaires. Les Pères jésuites sont donc expulsés de l'École en 1880. Ils reviennent à partir de 1887, mais la Loi du 1er Juillet 1901 interdit de nouveau l'enseignement aux membres des « congrégations non autorisées » et les jésuites quittent encore une fois la rue Lhomond. Des mesures furent prises pour assurer, sans les Pères, la continuité de l'École. Le directeur est alors un laïc et de nombreux prêtres diocésains participent à la vie de l'institution.

C'est en 1913 que l'institution déménage rue de la Vieille-Église à Versailles, dans la propriété dite « du Grand Montreuil », emplacement de la maison des Sœurs du Cénacle évincées en 1911. L'emplacement actuel comportait, en 1913, le bâtiment Notre-Dame, la chapelle et le quartier latin (actuellement Saint-François Régis) construits près du pavillon appartenant à Joséphine-Louise de Savoie, épouse du Comte de Provence, frère du roi Louis XVI, futur roi Louis XVIII (Pavillon Madame).

A cette époque, l'École innove sur beaucoup de points. Il y a environ 10% de demi-pensionnaires, tous les internes sont en chambre particulière ou presque, des douches modernes, tièdes, sont prévues une fois par semaine et le lever est retardé à 6 h 25... On reconnaît l'existence des responsables de classe, les Z dans le vocabulaire des prépas.

La Première Guerre mondiale verra les lieux successivement transformés en caserne improvisée, puis occupés par l'Institut catholique d'arts et métiers. Après la guerre de 1914-1918, la vie de l'École reprend, et à la suite de l'action de la DRAC (Droits des Religieux Anciens Combattants), les lois de 1901 s'assouplissent. À la rentrée 1931, le Père Gabriel de Boissieu devient le premier recteur jésuite à Versailles.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la scolarité fut perturbée par les actions de la police allemande, les convocations pour le STO, etc. Une partie des élèves loge en ville. Le pain est rationné, une basse-cour installée, les pelouses transformées en potagers...

Un monument aux morts, restauré en 1995, rappelle que plus de 2500 anciens élèves sont morts pour la France.

En 1953, la rue de la Vieille-Église de Versailles est rebaptisée rue de l’École des Postes, en souvenir des origines de l’École.

Suite à la loi Debré, l'établissement signe un contrat d'association avec l'État en 1960. Aujourd'hui, les professeurs appartiennent à l’Éducation Nationale.

Diverses réformes dans les années soixante associent davantage les élèves à la vie de l'établissement (voir ci-dessous). La première jeune fille est inscrite en 1970. Il y a aujourd'hui quelque 800 élèves dont environ un tiers de jeunes filles. C'est un établissement accueillant des étudiants de cultures, de religions et d'horizons divers (un gros tiers des élèves viennent de la région parisienne, la moitié de province, plus de 10% de l'étranger – notamment Maroc, Tunisie et Liban).[2]

Pédagogie : « l'esprit co »

Les élèves du lycée Sainte-Geneviève sont invités et incités à développer un esprit d'équipe, et à prendre part à l'organisation de la scolarité. Ils sont responsables par exemple de la programmation des interrogations orales, des devoirs écrits, de l'accueil et l'intégration des nouveaux entrants, des activités culturelles, sportives, spirituelles ou humanitaires. C'est ce que l'administration du lycée appelle la « co-responsabilité ».

Une réflexion avaient été menée au début des années 60 sur le type de discipline vécue à Sainte-Geneviève et a conduit en 1965 à définir par la co-responsabilité le nouveau régime qui se veut ni discipline aveugle, ni auto-discipline. Le but est que les élèves ne soient pas uniquement « consommateurs », mais prennent une part de plus en plus active au fonctionnement et à la vie de l'établissement. Il y avait déjà des délégués dans chaque classe. Peu à peu, il va y avoir des élèves responsables dans chaque classe et à l'échelle de toute l'École, chargés des sports, des activités sociales, des différentes matières, Rab (aumônerie et solidarité), etc.

C'est aussi afin de créer un esprit d'équipe qu'a lieu à chaque rentrée la « semaine d'intégration », nouvellement rebaptisée « journées d'accueil » depuis 2005. Elle est censée permettre de « cimenter » les élèves de 1re année et de leur faire découvrir le système scolaire au sein duquel ils vont évoluer. Ce système se caractérise par un très fort esprit d'équipe, un relatif rejet de l'individualisme et, partant, une forte adhésion à l'école et à son esprit.

Un système dit « de financement solidaire » permet de faciliter l'entrée des élèves ayant des moyens financiers limités. Cet établissement accueille chaque année une majorité d’élèves venus de province, mais aussi beaucoup d’élèves venus de l’étranger. Il est connu pour ses taux de réussite exceptionnels aux Grandes écoles.

Bizutage

Avant 1995, l'intégration des nouveaux se traduisait par des bizutages humiliants et éprouvants, inspirés de la préparation militaire des élèves officiers. Ces bizutages étaient organisés par les redoublants de mathématiques spéciales (dits « cinq-demis ») sur les élèves de première année. Ceux qui étaient lauréats aux concours dès la première fois qu'ils les passaient, subissaient donc le bizutage sans avoir jamais l'occasion de l'infliger eux-mêmes.

Depuis, en raison notamment de l'arrivée d'élèves de sexe féminin en plus grand nombre, cette pratique a été officiellement abolie au lycée (avant même son interdiction par la loi[3]) même s'il a fallu quelques années pour que certaines habitudes disparaissent. Certains élèves ont, semble-t-il, regretté l'abolition des traditions d'intégration[réf. nécessaire], craignant la disparition de la cohésion des promotions et des bons souvenirs de camaraderie qui y étaient liés, mais les élèves actuels et beaucoup d'anciens trouvent heureuses les évolutions de ces dernières années. Ils soulignent la place de « l'esprit co » et des amitiés à « Ginette ».

Dans son livre Je suis morte et je n'ai rien appris, Solenn Colléter veut dénoncer la facilité avec laquelle des humains peuvent recourir à la manipulation mentale ou à des pressions psychologiques terribles. Elle raconte pour cela, en la romançant, sa propre expérience traumatisante de bizut au lycée Sainte-Geneviève.

En 2004, des réserves sur l'absence de bizutage depuis son interdiction officielle ont été émises suite à la mutation d'un professeur ayant dénoncé le bizutage[4].

Anciens de Ginette célèbres

Une amicale d’anciens élèves, très active, a été créée en 1875.

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Classement de l'Etudiant
  2. Sur l'histoire de l'établissement, voir :
    Petite chronique des 150 ans de "Ginette"
    Historique
    La promotion 2006-2007
  3. L'article 225-16-1 du Code pénal (en France) punit de 6 mois d’emprisonnement et de 50 000 francs d’amende « le fait pour une personne d’amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire ou socio-éducatif »
  4. Témoignage de Mathieu Savin, muté pour avoir dénoncé des faits de bizutage en 2004
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