Louis-Joseph Papineau

Louis-Joseph Papineau
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Louis-Joseph Papineau
Daguerréotype de Louis-Joseph Papineau vers 1852
Daguerréotype de Louis-Joseph Papineau vers 1852

Naissance samedi 7 octobre 1786
Montréal
Décès lundi 25 septembre 1871
Montebello, Québec
Nationalité Drapeau : Québec Québec
Profession avocat, député

Louis-Joseph Papineau (samedi 7 octobre 1786, Montréal - lundi 25 septembre 1871, Montebello) est un homme politique, avocat et seigneur de la Petite-Nation[1],[2]. Il est le fils de Joseph Papineau.

Député durant 28 ans et président de la Chambre d'assemblée du Bas-Canada durant 22 ans, il est à la tête du Parti patriote qui lutte pour des réformes constitutionnelles fondées sur les principes britanniques. Lorsque sa tête est mise à prix en 1837, il passe aux États-Unis, et plus tard en France. Il ne revient au pays qu'après l'amnistie générale de 1845. C'est aussi de ce personnage que vient la célèbre expression : « La Tête à Papineau ».

Sommaire

Biographie

Louis-Joseph Papineau est né le 7 octobre 1786 à Montréal. Il est le fils de Joseph Papineau qui était notaire et politicien. En 1802, le père devint seigneur en achetant la seigneurie de Petite-Nation au séminaire de Québec. La famille sortit alors de l'ombre pour entrer dans le monde de la bourgeoisie canadienne-française. Louis-Joseph entra au collège de Montréal, puis au Petit Séminaire de Québec. À la fin de ses études, après une longue hésitation, il choisit la profession d'avocat. Mais cette carrière ne lui plaisait pas du tout et il y était très malheureux.

Vie publique

Il sert comme officier de milice du Bas-Canada. Il est Capitaine au 5e Bataillon de la Milice d'Élite et Incorporée le 6 octobre 1812. Lieutenant au 2e Bataillon Montréal le 3 avril 1811; enseigne le 1er août 1803. Assistant juge avocat. Le 23 décembre 1813, il remplace Louis Lévesque comme juge-avocat.

Suivant les traces de son père, il délaisse quelque peu la pratique du droit et s'implique en politique. Élu dans le comté de Kent à l'élection générale de 1808, il entre au Parlement du Bas-Canada. Il se joint au Parti canadien qui est largement majoritaire en chambre.

Le 21 janvier 1815, il est élu Orateur de la Chambre d'assemblée du Bas-Canada. La même année, il succède à Pierre-Stanislas Bédard et devient chef du Parti canadien. Il poursuit la politique du parti qui lutte contre le favoritisme dans l'attribution des postes de fonctionnaires et dénonce les abus des conseils législatif et exécutif nommés par le gouverneur. En 1820, il refuse une place dans le conseil législatif formé par le gouverneur Dalhousie.

En décembre 1822, il part pour Londres avec John Neilson dans le but de présenter une pétition de quelque 80 000 noms contre le projet d'union du Haut et du Bas-Canada soumis en secret à la Chambre des communes par des représentants du commerce et de l'administration publique, en juillet de la même année.

En 1826, il se retrouve à la tête du Parti patriote, un parti canadien réformé et jugé plus radical par plusieurs politiciens de l'époque.

En 1831, il contribue, par son rôle prépondérant dans l'Assemblée, à faire voter une loi garantissant l'égalité politique de tous les citoyens, sans égard à la religion. Ceci permit entre autres aux Juifs de tenir des registres civils dans le pays et d'accéder aux fonctions publiques. Cette loi fut un précédent dans l'histoire de l'Empire britannique.

Il participe au comité qui rédige les 92 résolutions[3], votées par l'Assemblée législative le 21 février 1834.

Louis-Joseph Papineau a fait un discours lors du débat parlementaire qui se nomme Les Quatre-vingt-douze résolutions (1834). Ce discours a été fait le 18 février 1834 à la Chambre, suite à la présentation des Quatre-vingt-douze résolutions faites par Louis-Joseph Papineau, Elzéar Bédard et Augustin-Norbert Morin, à la Chambre par Elzéar Bédard, le 17 février 1834. Ce manifeste a été fait à l’occasion de l’état de crise politique, économique et sociale dans la colonie du Bas-Canada. Ce discours politique a été fait afin de convaincre les gens de la Chambre d’envoyer ce manifeste au Roi du Royaume-Uni pour ainsi voir des changements dans la façon de diriger la colonie par le régime britannique, avoir la responsabilité ministérielle, voir transformer le Conseil législatif en Conseil électif, dénoncer la corruption des fonctionnaires, du gouverneur et du système parlementaire qui n’est pas démocratique, avoir le respect de la langue française et celui de la religion catholique, etc. À la Chambre, il y a les radicaux et les modérés du Parti patriote ainsi que les bureaucrates. C’est à eux que s’adresse ce discours. Avec le discours, on peut découvrir une image du nationalisme bas canadien de la part de Louis-Joseph Papineau. Celui-ci aime son pays, c’est la raison pour laquelle il veut le défendre. Il veut voir changer l’administration du gouvernement du Bas-Canada. Il veut aussi le bien du pays autant sur le plan moral, administratif, économique, politique, etc. Finalement, il dénonce la corruption du parti ministériel, une menace pour le Bas-Canada.

Après l'arrivée des 10 résolutions de Russell au Bas-Canada le 6 mars1837, il prend le leadership du mouvement de contestation du peuple et participe à de nombreuses assemblées populaires. Il préconise une solution négociée et non-violente et fonde espoir sur le fait que les Britanniques, fort de leur expérience avec la colonie Américaine en 1776, agiront différemment avec le Canada[4]. Entre autres action pacifique, il préside le comité qui organise le boycott des produits britanniques dans la colonie. Le 15 novembre, il crée le Conseil des patriotes avec Edmund Bailey O'Callaghan.

Il quitte Montréal le 16 novembre après que le gouverneur Gosford ait ordonné la mise à prix des principaux chefs patriotes. (Voir Rébellion des Patriotes) Il gagnera alors la région du Richelieu où il sera reçu chez des proches. Papineau s'exilera aux États-Unis et en France durant 7 ans.

Exil

À son arrivée aux États-Unis, il est accueilli à la maison familiale de son ami, le juge Reuben Hyde Walworth, à Saratoga dans l'État de New York. Il s'affaire ensuite à faire passer sa femme et ses enfants aux États-Unis. Pendant un certain temps, il tente d'obtenir l'appui du président américain Martin Van Buren, mais sans succès.

Le 8 février 1839, il quitte New York pour Paris, où il espère gagner l'appui de la France à la cause du Canada français. Au mois de mai, il publie l'Histoire de l'insurrection du Canada en réfutation du Rapport de Lord Durham dans la revue Progrès. Malgré les sympathies de plusieurs politiciens influents dont Lamartine et Lamennais, la France de Louis-Philippe reste neutre dans le conflit entre la Grande-Bretagne et ses colonies canadiennes. Il quitte la France en 1845.

Retour en politique

En 1848, il est élu au nouveau Parlement du Canada-Uni dans le comté de Saint-Maurice. En sérieux désaccord avec la politique du parti réformiste de Louis-Hippolyte Lafontaine, il rompt les rangs et se fait député indépendant. Républicain convaincu, inspiré des Républiques des États-Unis et de France (il séjourna d'ailleurs dans ces deux pays), il soutient le mouvement annexionniste. Pourtant, l'élan qu'il donnait au mouvement des Patriotes allait plutôt dans le sens d'une indépendance du Bas-Canada, du moins à long terme. Mais devant l'imposition de l'Acte d'Union en 1840, il est d'avis que le statut d'État dans la fédération américaine serait préférable pour ses compatriotes de l'ex-Bas-Canada. En 1856, il prophétisera un Nouveau Monde républicain, humanitaire et multilingue, formé de nations confédérées du pôle Nord à la Terre de Feu[5].

Toujours en rupture avec le parti mené par Lafontaine, il participe à la création du Parti rouge. Il est défait à l'élection de 1851, mais est toutefois élu lors des élections complémentaires l'année suivante. Il ne se présente pas comme candidat aux élections de 1854.

Il se retire de la vie publique peu après et ne réapparait que pour tenir une conférence à l'Institut canadien de Montréal en décembre 1867.

Il décède à son manoir de Montebello le 25 septembre 1871.

Chronologie

Bibliographie

Notes et références

  1. Fernand Ouellet. « Papineau, Louis-Joseph » dans le Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Université de Toronto et Université Laval, 2000, consulté le 26 janvier 2009
  2. James Marsh, « Papineau, Louis-Joseph » sur L'Encyclopédie canadienne. Consulté le 27 juillet 2011
  3. En fait il y en avait 93: se référer aux subsides aux agriculteurs et la grève parlementaire
  4. Romain Gaudreault, Résistance et collaboration en pays conquis, L'Action Nationale, septembre 2010, page 44
  5. Michel Lapierre, « Les Molson, antithèse de Papineau » sur Vigile.net, 1er novembre 2009
  6. Discours en faveur de l'indemnisation des députés (1831) et Discours sur le conseil législatif (1833)
  7. Poème en ligne via le site Web de L'Encyclopédie de l'Agora

Annexes

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Article connexe

Liens externes


Précédé par Louis-Joseph Papineau Suivi par
François Viger et Pierre Weilbrenner
MPP, District de Kent
1809–1814
(avec Joseph-Bernard Planté et Pierre-Dominique Debartzch)
Noël Breux
Étienne Nivard Saint-Dizier
MPP, District de Montréal-Ouest
1814–1837
(avec James Fraser, Félix Vinet, dit Souligny, George Garden, Pierre de Rastel de Rocheblave, Robert Nelson et John Fisher)
Aucun
François Lesieur Desaulniers
MLA, District de Saint-Maurice
1848–1851 et 1852-1854
Joseph-Édouard Turcotte

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Louis-Joseph Papineau de Wikipédia en français (auteurs)

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