Litterature francaise du XVIIe siecle

Litterature francaise du XVIIe siecle

Littérature française du XVIIe siècle

Jardins du château de Versailles.
Sculpture baroque.

La littérature française du XVIIe siècle est liée aux évolutions politiques, intellectuelles et artistiques qui se font jour entre 1598 et 1715, deux dates repères dans lHistoire de France. Elle est marquée en particulier, à côté du baroque, par le classicisme qui simpose dans la seconde moitié du siècle sous le règne de Louis XIV.

Sommaire

Contexte

Louis XIV.
Richelieu.
Louis XIII.
Mazarin.

Pour la France, le XVIIe siècle en tant quunité historique peut être défini par deux dates : 1598 et lédit de Nantes dHenri IV qui met fin aux guerres de religions du XVIe siècle, et 1715, date de la mort de Louis XIV qui a imposé au cours de son très long règne la monarchie absolue au royaume quil a agrandi par de nombreuses guerres . Entre ces deux dates le pouvoir royal saffermit par lœuvre de Louis XIII secondé par Richelieu et durant la régence dAnne dAutriche grâce à Mazarin.

Ce pouvoir royal intervient dans le monde des arts par le soutien quil apporte aux artistes instituant ainsi ce quon a appelé le « classicisme français » et par la création de lAcadémie française qui établit une norme pour le vocabulaire, la syntaxe ou la poétique comme le montre en 1637 la querelle du Cid. Ce souci de la codification du langage anime aussi les salons et les cercles littéraires : cest par exemple la Grammaire de Port-Royal, élaborée par les Solitaires de Port-Royal-des-Champs, qui fixe pour la première fois les règles grammaticales et sert de base, jusquà nos jours, à la grammaire française. Si le XVIe siècle sétait occupé denrichir la langue française pour la rendre rivale des autres langues anciennes et si les auteurs accueillaient volontiers toute invention, le XVIIe siècle se charge de lépurer et détablir des règles comme avec Vaugelas, et cest à la fin du XVIIe siècle quapparaissent les premiers dictionnaires de la langue française avec Richelet (en 1680), Furetière (posthume, en 1690) et un peu plus tard lAcadémie française (1698).

En même temps, lidéal social évolue avec le type de lhonnête homme, cultivé, sociable et ouvert, et le monde des idées poursuit son évolution avec le cartésianisme qui modifie les démarches intellectuelles en donnant une place primordiale à la Raison (Cogito ergo sum) et qui influera sur lidéal classique par son souci dordre et de discipline. La philosophie de René Descartes (1596-1650), en érigeant le doute comme principe de son système métaphysique, débouchera à la fin du siècle sur les prémices des Lumières avec les remises en cause desprits novateurs comme Bayle ou Fontenelle en même temps que saffirmeront, en Europe, les démarches scientifiques avec Kepler, Harvey, Blaise Pascal ou Newton. Le libertinage intellectuel, bien que sévèrement combattu par lÉglise, pèse aussi peu à peu sur les esprits dans le sillage de Pierre Gassendi (1592-1655), matérialiste sensualiste qui ouvre des brèches encore timides à lathéisme.

René Descartes.

En effet les considérations et les pratiques religieuses marquent aussi fortement le siècle avec la révocation de lédit de Nantes par Louis XIV en 1685, qui met fin à la tolérance vis-à-vis des protestants, et le poids des Jésuites et des Jansénistes. En effet les Jésuites, en plus de leur influence politique, critiquée par les tenants du gallicanisme, contribuent à la formation de la pensée du siècle et à lélaboration du style classique. Les écoles jésuites apportent deux éléments essentiels dans la formation du classicisme: le goût humaniste pour les Anciens reconnus comme modèle de beauté et de sagesse, et la psychologie, qui vise à connaître lhomme, à discuter sur lui, mesurer la puissance de ses passions et de sa volonté. Le jansénisme exerce quant à lui une influence plutôt indirecte et morale avec leur idéal austère lié à une théologie de la prédestination.

Château de Versailles.
Louis XIV et la Cour.

Tous ces éléments vont peser dans le domaine esthétique et dans limportance relative des deux courants qui dominent le siècle : dabord le mouvement baroque, plus long et paneuropéen, puis le classicisme, plus spécifiquement français et moins long, lié au « siècle de Louis XIV ». Si le baroque est une esthétique de lincertain, du flou et de la surabondance, le classicisme est fait de retenue, dordre et dambition morale : cest ce courant qui simposera en France dans la deuxième moitié du siècle avec lintervention du monarque absolu et centralisateur qui encouragera la fondation de nombreuses académies pour veiller aux principes et aux usages admis de la pensée et des arts (lAcadémie française en 1635, lAcadémie royale de peinture et de sculpture en 1665, lAcadémie des sciences en 1666). La Cour et le roi, à Versailles, sont bien, à la fin du XVIIe siècle, en France, les maîtres du bon goût même si la « ville » et sa bourgeoisie commencent à jouer un rôle dans le domaine des arts et de la littérature avec une diffusion plus large des œuvres et un développement de la lecture.

Pour avoir un panorama littéraire du siècle précédent on se reportera à Littérature française du XVIe siècle.

La variété de la littérature française du XVIIe siècle

Les deux courants qui dominent le siècle sont le baroque et le classicisme, mais ces notions ne seront systématisées que bien plus tard et sil y a débat et opposition esthétiques, il y a aussi souvent cohabitation des deux approches dans une œuvre ou chez un auteur. Dautres orientations, plus mineures, sont également identifiables, ce qui interdit une approche trop simpliste ou simplifiée des créations littéraires du temps.

Le Baroque

Article détaillé: Baroque
Rubens - Léducation de Marie de Médicis.

Cest un mouvement qui dominera lEurope du XVIIe siècle. Peu violent en France, il se développe sous linfluence avant tout de lItalie et représente souvent la tendance principale des années 1598 - 1630. Le baroque est en réaction contre laustérité protestante. Il est attaché à une conception dun monde instable, dun monde en transformation incessante. Ce courant est avide de liberté et ouvert à la complexité de la vie. En littérature il comporte une multitude de tendances contradictoires mais peut se concentrer autour de quelques principes communs : goût de la sensualité, des extrêmes, de lornementation, du langage à effets. Les genres privilégiés du baroque sont la poésie avec Théophile de Viau, Pierre de Marbeuf ou Saint-Amant, et le théâtre, influencé par les auteurs espagnols (par exemple l'Illusion comique de Pierre Corneille).

Durant la période de transition qui va de 1630 à 1660, le baroque, bien que peu à peu supplanté déjà par le classicisme, continue encore à jouer son rôle. Il est présent dans le courant précieux, le courant burlesque et le courant libertin. Cependant ces trois courants ne se confondent pas avec le baroque, mais chacun développe, de façon privilégiée, un de ses aspects.

Le Courant précieux

La préciosité est un mouvement européen des lettres qui atteint son apogée en France dans les années 1650-1660. Cest un courant esthétique d'affirmation aristocratique marqué par un désir de se distinguer du commun. Cette volonté délégance et de raffinement se manifeste dans le domaine du comportement, des manières, du goût aussi bien que dans celui du langage. Ce courant est également associé à une revendication féministe soucieuse de faire reconnaître la femme dans le monde des intellectuels et des artistes mais aussi dans une fonction sociale nouvelle.

La société précieuse sépanouit dans les salons dont les plus célèbres sont ceux de la marquise de Rambouillet et de Madeleine de Scudéry. Dabord aristocratiques, après léchec de la Fronde (histoire), ces salons souvrent peu à peu à des écrivains bourgeois. La volonté délégance dans la conversation, la recherche de pureté du vocabulaire en proscrivant les jargons, les archaïsmes, le langage populaire et linvention de termes nouveaux ou de périphrase remplaçant des noms dobjets réputés bas ou seulement trop ordinaires, conduisent à des abus dont se moquera Molière dans Les Précieuses ridicules.

L'Astrée, édition du XVIIe siècle

La littérature est un des sujets privilégiés de ces salons et les auteurs transposent dans leurs romans-fleuves ce monde raffiné qui revendique aussi une place centrale pour l'amour idéalisé.

Avec précaution, on peut repérer une évolution du genre romanesque lié à cette esthétique particulière avec d'abord, au début du siècle, le roman pastoral et sentimental d'Honoré d'Urfé, L'Astrée, en 1607, puis les romans héroïques dont les traits communs sont la peinture des mœurs aristocratiques, les nombreuses aventures et l'étude des personnages en particulier dans la relation amoureuse. Les principaux auteurs sont Marin Le Roy de Gomberville (1600 ?-1674) avec Carithée (1621) ou Polexandre (5 volumes, 1632-1637), et Gautier de Costes de La Calprenède (1614-1663), avec Cassandre (1642-1645) en 10 volumes, Cléopâtre, la belle Égyptienne (1646-1658), 12 volumes, ou Faramond ou lHistoire de France dédiée au Roy (1661-1670, 7 volumes - inachevé).

On placerait à part, sous l'étiquette étroite de romans précieux à cause de la place faite aux femmes et à l'étude de l'amour, les romans de Madeleine et Georges de Scudéry, en particulier les volumes dus à Madeleine de Scudéry. On citera Ibrahim ou lIllustre Bassa (1641-1642) et surtout Artamène ou le Grand Cyrus (1649-1653), 10 volumes, et plus encore La Clélie (titre exact : Clélie, histoire romaine) avec sa célèbre carte du Tendre (dix volumes entre 1654 et 1660 dont les premiers ont été signés par Georges de Scudéry).

Les excès du roman « héroïque et précieux » lui attireront des condamnations comme celle de Lenoble qui rejette « les longs Romans pleins de paroles et daventures fabuleuses, et vides des choses qui doivent rester dans lesprit du Lecteur et y faire fruit » ([1]). Par réaction s'élaboreront le roman psychologique dit « classique » comme La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette mais aussi des formes parodiques et comiques comme les romans de Scarron et de Francion.

Le Libertinage

Pierre Gassendi.

Ce courant idéologique part de la philosophie matérialiste de Gassendi. Les libertins (libres penseurs) se détachent de la religion officielle, le christianisme, raillent les pratiques religieuses, manifestent leur indépendance de la pensée et tendent à donner à lexistence humaine un sens uniquement terrestre. Ce courant assure ainsi la transition entre lhumanisme de la Renaissance et la philosophie du siècle suivant, celui des Lumières. Cyrano de Bergerac, disciple de Pierre Gassendi, est le représentant le plus éminent de la pensée libertine. Le personnage de Don Juan, dans lœuvre homonyme de Molière, Dom Juan, est emblématique de cette attitude.

Le courant comique et satirique

Le courant satirique et familier qui caractérise certaines œuvres narratives du XVIIe siècle est l'héritier d'un certain esprit « gaulois » présent dans les nouvelles (ou les « histoires ») du siècle précédent (comme celles de L'Heptaméron de Marguerite de Navarre) qui cherchent à s'ancrer dans le réel pour créer à la fois le rire et la mise en cause. Influencé par le roman picaresque espagnol, ce courant non aristocratique est aussi produit par la réaction contre les excès idéalistes et sentimentaux des romans héroïco-précieux dont se moquent les auteurs satiriques avec des sortes de parodies comiques.

C'est essentiellement dans le genre encore flou du roman que ce courant réaliste et plutôt burlesque sera productif en privilégiant un récit enjoué, parfois embrouillé cependant, avec des personnages communs placés dans des situations souvent plaisantes et quotidiennes. Ils relèvent parfois du peuple ou de la bourgeoisie mais les histoires comiques françaises se distinguent des romans picaresques par un personnel moins populaire. Les héros de Histoire comique de Francion et du Page Disgracié sont des gentilshommes. Le personnage principal du Roman comique est certes théoriquement dans le peuple mais tout laisse à penser que ses véritables origines pourraient être nobles. Il en a du moins les caractéristiques morales.

Les œuvres les plus notables sont Histoire comique de Francion de Charles Sorel, publié en 1626, Le Roman comique de Paul Scarron, publié en 1651-1657, et Le roman bourgeois d'Antoine Furetière, publié en 1666, les romans de Cyrano de Bergerac occupant une place à part avec leur mélange d'imagination, de réflexion mais aussi de drôlerie.

Jean de Lannel ouvre la voie avec son Romant satirique (1624), il essaie de présenter le tableau des désordres et de la corruption qui règnent en France au commencement du règne de Louis XIII.

Le roman de Charles Sorel (1600-1674) Histoire comique de Francion (1623) constitue l'une des œuvres majeures du genre. Limmortalité de lâme est raillée dans le roman, la hiérarchie sociale, le culte de largent et de la puissance sont dénoncés dans un langage savoureux, riche en tournures populaires, en termes colorés, en proverbes.

Le Roman comique (1651-1657) de Paul Scarron (1610-1660) reprend des caractéristiques du travail de Sorel tout en le polissant un peu pour le rendre plus acceptable dans une époque moins libre de celle de l'apparition du Francion. À travers le récit dune troupe de comédiens sous Louis XIII lauteur peint avec un réalisme saisissant et beaucoup dhumour les mœurs provinciales.

En 1610, Furetière peint en action les mœurs de la bourgeoisie du temps dans le Roman bourgeois.

Le Courant classique

Le classicisme, une des époques culturelles les plus brillantes de lhistoire de la France, est une expression idéologique et esthétique de la monarchie absolue. Il se développe pendant toute la première partie du siècle et atteint son apogée vers les années soixante. Le classicisme est en liaison étroite avec les courants philosophiques de lépoque, en premier lieu celui du rationalisme de Descartes dont il subit linfluence.

Esthétique classique

Elle sest élaborée au cours des années 1630-1660. Lesthétique classique est fondée sur trois principes essentiels : rationalisme, imitation de la nature, imitation de lAntiquité. Plus tard, en 1674, dans son Art poétique Nicolas Boileau fait une synthèse de tout ce qui constitue le style classique.

Nicolas Boileau.

Le classicisme établit la suprématie de la raison qui sexerce par des règles. Peindre le beau et le vrai demeure la grande préoccupation des écrivains. Mais comme les créateurs sadressent à un public précis, la Cour, lidéal est dinspirer le respect du régime royal, le beau est ce qui est conforme à la morale chrétienne. Pour eux peindre le vrai, cest peindre la nature humaine, peindre lhomme. La peinture des passions humaines, leur analyse confère un caractère psychologique à la littérature classique. Le classicisme répugne à introduire le laid, le bizarre, le fantastique et réduit par son domaine dobservation. Le beau seul devait être imitable.

lAcadémie française.

La vraisemblance et la bienséance sont à la base de limitation de la nature. La vraisemblance nest ni le réel, ni le possible. Cest ce quun public donné, une élite, juge être vraisemblable par sa raison. Une telle notion est extrêmement incertaine et nous nous expliquons pourquoi les écrivains classiques traitent dune façon différente et libre les sujets empruntés à lhistoire ou à la mythologie. La bienséance inclut des préceptes moraux (bannir ce qui choque la pudeur, ou même la sensibilité), des préceptes techniques (tenir compte du temps, des mœurs, du rang des personnages), des préceptes esthétiques (ne pas mêler le sérieux et le plaisant).

Pour leur imitation les écrivains ont besoin de modèles et de maîtres. Pour eux ce sont les Anciens. Et , tous les grands classiques sont solidaires, tous affirment la nécessité de sinspirer de leur exemple, de suivre leurs préceptes et même de puiser des sujets et des images dans leurs œuvres, dans lhistoire antique. Mais comme tout chez les Anciens nétait pas imitable, les écrivains adaptent les sujets empruntés au goût de lépoque, aux exigences théoriques du classicisme.

Le théâtre classique

Au XVIIe siècle les doctes de lâge classique comme Boileau dans son Art poétique ont cherché à renforcer la codification formelle entre tragédie et comédie en se référant à Aristote. Lesthétique classique, originalité française qui contrebat le foisonnement baroque, définira des règles qui feront dailleurs débat comme en témoignent la « querelle du Cid » avec les remontrances de lAcadémie française et les préfaces des dramaturges comme celle de Bajazet de Jean Racine qui justifiera le remplacement de léloignement temporel par léloignement géographique. « La grande règle » étant de « plaire » aux esprits éclairés, lart classique va recommander des conventions qui doivent conduire à la réussite et à la grandeur de lœuvre de théâtre, celui-ci étant considéré alors comme un art littéraire majeur.

Pour lâge classique lart a une fonction morale : le théâtre doit donc respecter la règle de bienséance en exclusion de tout ce qui irait contre la morale, la violence « obscène » ne doit par exemple pas être montrée sur scène, et les comportements déviants doivent être châtiés comme Don Juan à la fin de la pièce de Molière ou Phèdre dans lœuvre de Racine. Lart doit « purger les passions (la catharsis) avec la tragédie et corriger les mœurs en riant avec la comédie ». Cette bienséance et cette volonté morale saccompagnent de la bienséance langagière, même si la comédie est plus libre dans ce domaine. La volonté dexemplarité impose aussi un souci du naturel et du vraisemblable, parfois en conflit avec le vrai. Les auteurs doivent ainsi défendre la cohérence des personnages et rechercher luniversel en se plaçant dans la continuité des Anciens dont la survie littéraire démontre quils avaient su parler de lhomme avec justesse, ce qui demeure le but dun théâtre moraliste et non de « pur divertissement ».

Lesprit classique a aussi le goût de léquilibre, de la mesure, de lordre, de la raison, et un souci defficacité d découle le principe dunité que résume Boileau dans deux vers célèbres de son Art poétique : « Quen un lieu, en un jour, un seul fait accompli // Tienne jusquà la fin le théâtre rempli ». On définit donc la règle des trois unités :

« Lunité daction » évite la dispersion et lanecdotique en renforçant la cohérence. « Lunité de temps » resserre laction et la rapproche du temps de la représentation. « Lunité de lieu » cherche à faire correspondre le lieu de laction et le lieu scénique : il sagira donc dun lieu accessible à tous les personnages (entrée, antichambre, salle du trône…)

Une quatrième unité est également mise en avant : « lunité de ton » liée à la séparation des genres (tragédie et comédie) avec des sujets propres, des types de personnages spécifiques, des niveaux de langue et de ton dans un objectif différent : divertir et donner une leçon avec la comédie, et purger les passions (catharsis) par lémotion (terreur et pitié) avec la tragédie.

Lopposition tragédie / comédie
Tragédie Comédie
Ressort purgation des passions par lémotion
(cf. Aristote : catharsis- terreur et pitié)
corriger les mœurs en riant
Action aventure extraordinaire éloignée dans le temps
(légendes, mythes, histoire de lAntiquité)
aventure ordinaire et contemporaine
(argent, ambition sociale, mariage, tromperie conjugale…)
Personnages hors du commun
(rois, guerriers…)
familiers
(bourgeoisie, peuple, petite aristocratie)
Tonalité fatalité et mort, destin individuel et collectif,
universalité de la condition humaine
(dénouement malheureux)
réalisme relatif
(reflet dune société donnée - vieillissement ? - mais aussi travers humains éternels)
+ rire ou sourire, effets comiques variés et fin heureuse
(farce grossière ou finesse - comique de mots, de gestes, de situation, de caractère, de mœurs)
Forme langue soutenue, alexandrins, 5 actes langue standard ou familière
(en prose ou en vers, en 1, 3 ou 5 actes)
Règles trois unités (temps, lieu, action), vraisemblance et bienséance souplesse
Titre nom propre
(Andromaque, Phèdre, Horace...)
nom commun ou personnage collectif
(LAvare, Les Femmes savantes, Le Misanthrope…)
Les dramaturges « classiques »
La tragédie

Nombreux sont les auteurs de tragédies mais deux dentre eux la conduisent à sa perfection : Pierre Corneille (1606-1684) et Jean Racine (1639-1699).

Pierre Corneille.
Jean Racine.
  • Corneille prête un grand intérêt aux affaires dÉtat : le salut de Rome (Horace), le sort de la ville de Séville, menacée par les Maures (le Cid). Le Cid (1637) fait date dans lhistoire du théâtre. Cest la première véritable œuvre classique. Laction des pièces de Corneille, pour la plupart historiques, est complexe et parfois chargée dévénements. Lauteur ne se lasse pas de peindre des individualités fortes et volontaires telles Rodrigue, Chimène, Horace, Auguste, Polyeucte pour qui lappel de lhonneur est irrésistible. En choisissant ces exemples dénergie humaine, Corneille donne des modèles de conduite dont la politique de la monarchie absolue avait besoin.
  • Racine quant à lui appartient à la génération suivante, plus strictement « classique » et peint la passion comme une force fatale qui détruit celui qui en est possédé. Réalisant lidéal de la tragédie classique, il présente une action simple, claire, dont les péripéties naissent de la passion même des personnages. Les tragédies profanes (cest-à-dire Esther et Athalie exclues) présentent un couple de jeunes gens innocents, à la fois unis et séparés par un amour impossible parce que la femme est dominée par le roi (Andromaque, Britannicus, Bajazet, Mithridate) ou parce quelle appartient à un clan rival (Aricie dans Phèdre). Cette rivalité se double souvent dune rivalité politique, sur laquelle Racine ninsiste guère.
Les comédies de Molière
Molière.

Le génie de Molière (1622-1673) est inséparable de lhistoire du théâtre classique français. Ses comédies de mœurs et de caractère représentent une véritable galerie de la société du XVIIe siècle. Son premier souci est de «plaire». Pour lui plaire voulait dire rire. Et le rire est son arme. Son comique est toujours significatif. Molière cherche le réel des situations et excelle dans la peinture de la nature humaine.

Le roman psychologique

Marie-Madeleine de La Fayette.

Madame de La Fayette, avec La Princesses de Clèves inaugure avec la maîtrise de la forme et le souci de la peinture des sentiments dans un contexte réel, un genre appelé à une spectaculaire postérité.

La poésie

François Malherbe codifie au début du siècle les règles de la versification et est salué par Boileau qui brille dans la poésie didées avec son Art poétique ou ses Satires.

Les « moralistes »

Blaise Pascal.
Jacques-Bénigne Bossuet.

On nomme ainsi les auteurs qui dans des genres divers ont exploré le comportement des hommes avec des approches souvent pessimistes comme Blaise Pascal - Bossuet - La Rochefoucauldet les mémorialistes comme le cardinal de Retz et Saint-Simon ; ce dernier, à la fin du XVIIè siècle, a écrit ses « mémoires » au cours de la première moitié du XVIIIè siècle et est classé par certains pour un écrivain classique du XVIIè siècle alors que son style, en réalité très novateur, a inspiré par la suite de grands écrivains (François René de Chateaubriand, Marcel Proust). Ces « analyses de lâme » se retrouvent avec Madame de Sévigné et ses fameuses Lettres ou avec La Bruyère et ses Caractères.

Une œuvre singulière : Les Fables de La Fontaine

Jean de La Fontaine.

À travers un genre mineur et non codifié, La Fontaine (1621-1695) sinspire, comme les autres classiques, dans ses fables, des Anciens mais aussi du folklore français et étranger. Il imite ses maîtres avec une grande liberté. Tout comme les personnages de Molière, ses personnages représentent toutes les couches sociales. En moraliste La Fontaine dépeint toute la société française de la seconde moitié du siècle. La recherche du bonheur, lhomme et le pouvoir sont les deux thèmes chers à La Fontaine quon retrouve dans ses «Fables» (1668-1696). La fable qui était avant La Fontaine, un genre bref lanecdote se hâtait vers la morale, devient chez lui une ample comédie tout est mis à sa place : le décor, les personnages, le dialogue.

Vers le XVIIIe siècle

Charles Perrault.

À la fin du siècle, la littérature perd de son éclat. La querelle des Anciens et des Modernes sengage. Ce sont des discussions à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle qui portent sur la notion du progrès dans le domaine artistique. Les Anciens dont La Fontaine, Nicolas Boileau, La Bruyère, prétendent que tout est découvert, tout est inventé, donc il ny a pas de progrès dans lart. Les Modernes de leur côté et surtout Charles Perrault (1628-1703), lauteur des Contes de la mère lOye (1697), affirment quil reste beaucoup à trouver et à améliorer.

Par ailleurs avec prudence mais fermeté, une littérature didées novatrice apparaît avec Bernard de Fontenelle et Pierre Bayle qui préfigurent les philosophes du siècle des Lumières et leurs remises en cause intellectuelles.(Voir Littérature française du XVIIIe siècle).

Conclusion

Le XVIIe siècle est un siècle majeur pour la langue et la littérature françaises en particulier pour les œuvres du théâtre classique avec les comédies de Molière et les tragédies de Corneille et Racine, mais ces chefs-dœuvre ne doivent pas éclipser dautres genres comme le roman qui sinvente au cours de cette période ou la poésie baroque que lon redécouvre aujourdhui.

Lien externe

Références

  • Portail de la littérature Portail de la littérature
  • Portail de la France du Grand Siècle (1598-1715) Portail de la France du Grand Siècle (1598-1715)
Ce document provient de « Litt%C3%A9rature fran%C3%A7aise du XVIIe si%C3%A8cle ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Litterature francaise du XVIIe siecle de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужен реферат?

Regardez d'autres dictionnaires:

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1063551 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”