- Donald Adamson
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Donald Adamson, né le 30 mars 1939 à Culcheth dans le Cheshire en Angleterre, est un historien et biographe britannique, qui par surcroît est un critique littéraire et le traducteur de bien des chefs-d’œuvre de la littérature française. On lui doit surtout Blaise Pascal: Mathematician, Physicist, and Thinker about God[1], ainsi qu’une étude approfondie du roman majeur de Honoré de Balzac, Illusions perdues [2].
Sommaire
Biographie
Adamson passa sa jeunesse à Lymm dans le Cheshire où son père était agriculteur. De 1949 à 1956 il étudia au lycée de Manchester[3], avant de poursuivre ses études au Magdalen College à Oxford où il fut nommé B.A. (licencié ès lettres) en 1959. Il fut Zaharoff Travelling Scholar de l’université d’Oxford en 1959-1960. A Paris-Sorbonne il eut le privilège de préparer, sous la direction de Pierre-Georges Castex, une étude génétique et littéraire de cet autre roman de Honoré de Balzac, Le Cousin Pons[4]. Jean Seznec, du All Souls College de Oxford, dirigea ses recherches à cette université, où il soutint triomphalement une thèse doctorale sur le thème de "Balzac et les Beaux-arts"[5].
De 1964 à 1965 il fut lecteur d’anglais au Lycée Louis-le-Grand à Paris.
Il exerça ensuite les fonctions de professeur de littérature française à l’université de Londres. A l’université de Cambridge il participe, en tant qu’agrégé externe, à l’activité intellectuelle de Wolfson College.
Il est en Grande-Bretagne Fellow of the Royal Society of Literature[6], Fellow of the Royal Historical Society[7], Fellow of the Society of Antiquaries of London[8] et Fellow of the Chartered Institute of Linguists.
Enthousiaste de vins fins, Adamson appartient à la Confrérie des Chevaliers du Tastevin au château du Clos de Vougeot en Bourgogne.
Distinctions honorifiques
Chevalier depuis 1986 dans l’Ordre des Palmes académiques, Dr. Adamson est décoré depuis 1998 de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem (KStJ).
Portée de son travail
Sa thèse complémentaire sur “Le Cousin Pons”, d’où s’est développé un livre, s’appuie entièrement sur le manuscrit, les épreuves et l’édition préoriginale de ce roman, conservés à cette époque à la Bibliothèque Spoelberch de Lovenjoul à Chantilly: il s’agit, autrement dit, d’une étude de genèse. Adamson y démontre que la première intention de Balzac était de faire du “Cousin Pons” (dénommé à l’origine “Le Bonhomme Pons”, “Le Vieux Musicien”, “Le Parasite”, “Les Deux Musiciens”[9]) un conte ou une nouvelle. Faisant preuve d’une ingéniosité narrative éblouissante, le narrateur en écrivit pourtant un roman à l’instar de La Cousine Bette, ouvrage avec lequel cette première ébauche se trouvait jumelée dans le diptyque des Parents pauvres. D’où certaines contradictions narratives[10], que Balzac n’a pu surmonter; d’où également l’assombrissement – voire, le clair-obscur – qui caractérisent les deux tiers ultimes de cette dernière fiction magistrale de La Comédie humaine.
Dans son ouvrage sur Illusions perdues Adamson, sans vouloir en faire une étude génétique, contraste les procédés narratifs fort différents dont se sert Balzac pour représenter la capitale et la province (angoumoise): c’est, en 1981, la première fois que la critique littéraire aborde Illusions perdues de ce point de vue. Adamson en souligne l’ambiguïté de la perspective narrative[11], à tel point (pour Balzac) que “la fiction” se révèle être “la vérité” tandis que “la vérité” s’avère appartenir au domaine de la “fiction” (apparences trompeuses desquelles le théâtre est la représentation métaphorique). Il y démêle aussi les effets réciproques du déterminisme et du hasard[12]. Mettant en évidence les éléments autobiographiques du roman, il défriche le rôle équivoque de la loi et du journalisme dans Illusions perdues: il examine l’influence néfaste qu’y exerce le journalisme sur l’opinion publique.
Dans sa biographie intellectuelle de Blaise Pascal Adamson analyse l’apport scientifique de ce polymathe à la pensée européenne, tant pour la physique que pour les mathématiques, ainsi que son activité de moralisateur (Les Lettres provinciales)[13], de moraliste (Les Pensées)[14] et d’apologiste chrétien, sinon de théologien tout court[15]. Il y explore la perception que se fait Pascal des contradictions de la nature humaine, et la profonde érudition de cet écrivain pour tout ce qui regarde les traditions chrétiennes, judaïques et rabbiniques[16]. Il y consacre un chapitre au Pari de Pascal[17].
Adamson est également le traducteur de deux romans de Honoré de Balzac (La Rabouilleuse et Ursule Mirouët) et d’un choix de 26 contes de Guy de Maupassant[18].
En ce qui concerne l’influence et la renommée de Honoré de Balzac à l’extérieur de la France, Adamson a publié deux études de littérature comparée, dont l’une se consacre exclusivement au Père Goriot[19] tandis que dans l’autre il analyse le rayonnement de La Comédie humaine en général[20].
Reprenant l’un de la dizaine des thèmes de sa thèse doctorale, Adamson a aussi étudié la découverte de l’Espagne par les voyageurs français et l’influence de la peinture espagnole (El Greco, Francisco de Zurbarán, José de Ribera, Diego Vélasquez, Francisco de Goya) sur les ouvrages des écrivains romantiques français (Théophile Gautier, Prosper Mérimée, Edgar Quinet, Victor Hugo)[21].
Au ‘’Reference Guide to World Literature’’ (2e édn), publié en 1995, il a contribué les articles sur La Cousine Bette, Eugénie Grandet, Illusions perdues, Les Trois Mousquetaires, Anatole France, Théophile Gautier, Edmond de Goncourt et Jules de Goncourt, “L’Abandonné” et “La Parure” de Guy de Maupassant, et Blaise Pascal.
Pour L'Année balzacienne il était, de 1972 à 1992, le rapporteur britannique de l’activité critique et littéraire des chercheurs balzaciens du Royaume-Uni.
Il travaille à une biographie d’Alfred de Vigny.
Principaux écrits de Donald Adamson relatifs à la littérature française
- “Le Père Goriot: Notes towards a Reassessment”, Symposium, été 1965, pp. 101-114.
- The Genesis of ‘Le Cousin Pons’, Oxford University Press, 1966.
- The Black Sheep [La Rabouilleuse], Penguin Books: Londres, 1970.
- “Stendhal and Balzac as Connoisseurs of Italian Art”, Balzac and the Nineteenth Century: Studies in French Literature presented to Herbert J. Hunt, 1972, pp. 123-141.
- Ursule Mirouët, Penguin Books: Londres, 1976.
- Balzac: ‘Illusions perdues’, Grant & Cutler: Londres, 1981.
- “Le Père Goriot devant la critique anglaise”, L'Année balzacienne, 1986, pp. 261-279.
- “Purity and Impurity in Le Père Goriot”, Quinquereme, January 1989, pp. 35-51.
- Les Romantiques français devant la peinture espagnole, Blackgate Press: Londres, 1989.
- “The Priest in Balzac’s Fiction: Secular and Sacred Aspects of the Church”, Ideology and Religion in French Literature: Essays in Honour of Brian Juden, 1990, pp. 1-22.
- ”La Réception de la Comédie humaine en Grande-Bretagne au XXe siècle”, L'Année balzacienne, 1992, pp. 391-420.
- Maupassant: “Bed 29" and Other Stories, Folio Society: Londres, 1993.
- Blaise Pascal: Mathematician, Physicist, and Thinker about God, Macmillan: Londres et New York, 1995.
- “Pascal’s Views on Mathematics and the Divine”, Mathematics and the Divine: A Historical Study (éd. T. Koetsier et L. Bergmans), Elsevier: Amsterdam, 2005, pp. 405-421.
Notes et références
- Macmillan: Londres et New York, 1995.
- Grant & Cutler Ltd: Londres, 1981.
- www.mgs.org
- Oxford University Press, 1966.
- Université d'Oxford, 1971.
- www.rslit.org/content/fellows
- www.royalhistoricalsociety.org
- www.sal.org.uk/history/listoffellows
- The Genesis of ‘Le Cousin Pons’, 1966, pp. 26-34.
- The Genesis of ‘Le Cousin Pons’, 1966, pp. 53-59.
- 'Illusions perdues' , 1981, pp. 58-64.
- 'Illusions perdues' , 1981, pp. 65-75.
- Blaise Pascal, 1995, pp. 85-114.
- Blaise Pascal, 1995, pp. 143-160, 215-219.
- Blaise Pascal, 1995, pp. 161-188, 227-232.
- Blaise Pascal, 1995, pp. 175-188.
- Blaise Pascal, 1995, pp. 161-173. Voir aussi “Pascal’s Views on Mathematics and the Divine”, 2005.
- Ce recueil se compose de “La Main d’écorché”, “Le Papa de Simon”, “En Famille”, “Une Partie de campagne”, “La Bûche”, “Un Vieux”, “Aux Champs”, “Nuit de Noël”, “A Cheval”, “En Mer”, “Apparition”, “Le Baptême”, “Un Lâche”, “Le Parapluie”, “Le Bonheur”, “Le Petit Fût”, “Le Lit 29”, “L’Aveu”, “La Dot”, “La Chambre 11”, “Les Prisonniers”, “Voyage de santé”, “Le Fermier”, “La Morte”, “Duchoux” et “Après”.
- L'Année balzacienne, 1986. “Le Père Goriot devant la critique anglaise”,
- XXe siècle”, L'Année balzacienne, 1992. “La Réception de la Comédie humaine en Grande-Bretagne au
- Il en existe un abrégé, “Interprètes français de la peinture espagnole à l’époque romantique”, Ensayos de Literatura europea e hispanoamericana (éd. Félix Menchacatorre), 605 pp., Universidad del Pais Vasco: Donostia-San Sebastián, 1990, pp. 1-5.
Catégories :- Naissance en 1939
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