La controverse identitaire en République de Moldavie

La controverse identitaire en République de Moldavie

Controverse identitaire en République de Moldavie

Le terme moldave désigne en principe tout ce qui appartient ou relève de la Moldavie en tant que principauté historique, en tant que région roumaine et en tant qu'État indépendant. L'identité moldave a connu deux étapes radicalement différentes :

  • une étape historique d'origine médiévale, antérieure à l'émergence des consciences nationales au XIXe siècle et reliée à la Principauté de Moldavie, comme ce fut le cas dans toute l'Europe où l’identité était définie par l'appartenance à tel ou tel empire, royaume, principauté ou duché
  • une étape soviétique, postérieure à l'émergence de l'identité nationale roumaine au XIXe siècle dans les territoires habités par des roumanophones. Cette seconde étape commence en 1924 avec la fondation en Ukraine d'une région autonome « moldave ».
Symbole de la controverse identitaire, la louve romaine de Chişinău, cachée à la vue des Moldaves, officiellement pour la protéger

L'identité moldave historique est compatible avec l'identité roumaine ainsi qu'avec le droit du sol (selon lequel tout habitant de la Moldavie est un moldave quelles que soient ses origines, sa culture, sa langue). L'identité moldave actuelle, par contre, exclut à la fois le droit du sol et l'identité roumaine. Elle relève clairement du droit du sang. De cette incompatibilité découle la controverse, dont le résultat sur le terrain est qu'à l’ouest du Prut (en Moldavie occidentale, roumaine et incluse dans l'Union européenne soit 43 % de la Moldavie), les Moldaves peuvent être la fois Moldaves et Roumains, tandis qu'à l'est du Prut (en République de Moldavie et en Ukraine, soit 57 % de la Moldavie) ils doivent choisir entre être Moldaves ou Roumains (plus de 90 % choisissent la première solution, qui a les faveurs des autorités)[1].

Sommaire

Définition constitutionnelle actuelle de l'identité moldave

Celle-ci ne concerne que la majorité autochtone, et non les minorités. C'est la majorité autochtone et elle seule qui est définie comme "Moldave" par l'article 12 de la Constitution. Plusieurs lois précisent que cette identité exclut l'identité « roumaine »; il est par exemple interdit aux enseignants de cette langue de la qualifier de « roumaine »[2] : toute référence à la roumanophonie est qualifiée par les autorités moldaves de manifestation de l'impérialisme roumain et de ses partisans (décrits comme des adversaires de la nation et agents d'une puissance étrangère)[3].

Par contre, les autres langues (minoritaires) également officielles localement, peuvent librement être dites respectivement "russe", "ukrainienne", "bulgare" ou "gagaouze", sans qu'il soit fait référence à d'éventuels impérialismes russe, ukrainien, bulgare ou turc.

Il est également précisé dans plusieurs décrets que le "moldave" est historiquement antérieur au roumain, puisque la Moldavie a existé comme Principauté (depuis 1359) bien avant la naissance de la Roumanie (1859)[2].

Cette définition officielle de l'identité moldave réservant le nom de Moldaves aux seuls roumanophones, mais en niant leur roumanophonie (puisque le "moldave" est défini comme « langue différente du roumain »), a quatre effets politiques et un effet scientifique :

  • elle suscite les protestations de la majorité du monde scientifique et du corps enseignant (d'où grèves et manifestations continuelles) ;
  • elle interdit à la majorité le libre développement de sa culture par delà les frontières de l'État (comme peuvent le faire les minorités), puisque si un russophone peut librement se prévaloir et se nourrir de la culture russe, un roumanophone ne peut pas librement se prévaloir et se nourrir de la culture roumaine ;
  • elle exclut les minorités de la communauté politique "Moldave", ce qui fait qu'elles ne témoignent d'aucun attachement à cet État ;
  • elle bloque le rapprochement de la République de Moldavie avec l'Union européenne, car la Roumanie refuse de ratifier tout document niant la roumanophonie des autochtones de la République de Moldavie ;
  • enfin sur le plan scientifique, elle nie deux faits :
    • l'existence d'un ensemble roumanophone différent de l'ensemble politique des citoyens roumains ou moldaves (qui ne sont pas tous roumanophones) et dont les locuteurs se comprennent spontanément et intégralement sans avoir besoin de traducteur ;
    • le fait que les parlers régionaux anciens (de Moldavie, de Transylvanie, de Valachie et de Dobroudja) ont été unifiés au XIXe siècle par-delà les frontières politiques, grâce aux progrès de l'éducation, comme ce fut le cas ailleurs en Europe avec d'autres langues, au point qu'aujourd'hui on ne peut linguistiquement plus parler de langues différentes entre ces différents pays.
Sur la plaque de l'association moldaviste "Limba noastră" ("Notre langue") à Chişinău, on a tagué "Română" ("Roumaine").

Cette controverse identitaire entretient une tension permanente dans la société moldave. Cette tension se manifeste par :

  • l’instabilité constitutionnelle et législative (la Constitution, de nombreuses lois, l’hymne de l’état, l’organisation territoriale, les uniformes, les institutions, ont subi de nombreux changements depuis l’indépendance). Cela décourage les investisseurs (le PIB de la Moldavie a longtemps été inférieur à celui du Bangladesh et reste le plus bas d’Europe ; 34% de la population active est expatriée) ;
  • l’impossibilité de construire un patriotisme local, de donner à la population un minimum de confiance dans l’avenir du pays (comme on le voit à travers les graves problèmes de l’enseignement et à travers la proportion élevée de doubles ou triples citoyennetés parmi les ressortissants Moldaves) ;
  • une organisation territoriale où le fédéralisme n’est pas une association à égalité entre unités territoriales aux mêmes droits, mais une discrimination juridique et économique au profit de deux d’entre elles (et au détriment des autres) où le gouvernement n’a aucune autorité et qui constituent des zones de non-droit ouvertes à divers trafics (capitaux illicites, armes, tabac, stupéfiants, prostitution, sang, organes) ;
  • l’instabilité des relations de la Moldavie avec les pays voisins : pour rassembler ses électeurs, chaque parti politique se sert de relations privilégiées avec l’un des pays voisins ; pour effrayer ses électeurs, il dénonce les relations privilégiées des partis adverses avec d’autres pays.

La controverse identitaire de la République de Moldavie déborde en Roumanie. En effet, les auteurs russes, soviétiques et de la République de Moldavie soutenant la thèse de l'identité "moldave non-roumaine" sont divisés sur la question de savoir si les Moldaves de la Région de Moldavie en Roumanie (regiunea Moldova) sont eux aussi des "non-Roumains", ou bien si ce sont des Roumains, alors différents des « Moldaves » de la République de Moldavie (republica Moldova).

Ainsi, chaque pays soutient une thèse touchant à la population de l'autre pays, par delà la frontière séparant les deux Moldavies. Cependant, les Moldaves de Roumanie manifestent tous la même opinion que leur administration, alors que ceux de République de Moldavie sont plus divisés quand il s'agit de la thèse de leur propre administration : certains sont contre (surtout les jeunes), d'aucuns ne savent pas vraiment, d'autres sont d'accord avec leurs autorités (plutôt les anciens et les populations de langue russe et ukrainienne).

Si des arguments historiques et ethnologiques sont parfois invoqués dans cette controverse, l'essentiel de l'argumentation des deux "écoles", "roumaniste" et "moldaviste", provient du champ linguistique.

La controverse linguistique et ethnologique

La querelle qui oppose les « roumanistes » aux « moldavistes » porte sur deux points :

  • le roumain et le moldave sont-ils deux langues différentes ou s'agit-il d'une même langue ?
  • si même il s'agit d'une même langue, est-on en droit de lui donner plusieurs noms, différents d'un État à l'autre, ou doit-on n'en choisir qu'un seul ?

Les locuteurs, eux, se comprennent spontanément et complètement sans traducteur ni dictionnaire, et aucune distinction n'est faite entre ces deux langues par les linguistes scientifiques. Ceux-ci s'accordent à admettre que le fond lexical de base et la structure grammaticale sont identiques, même s'il existe un accent régional et quelques expressions spécifiques (qui se retrouvent d'ailleurs des deux côtés de la frontière séparant Roumanie et Moldavie).

Le point de vue des linguistes

Du point de vue strictement linguistique, le roumain et le moldave sont une seule et même langue : le daco-roumain, langue abstand en termes de sociolinguistique, c’est-à-dire langue dont les dialectes passés ou actuels présentent assez de traits structurels communs scientifiquement établis, pour constituer une langue unitaire. Mais toujours du point de vue sociolinguistique, cette langue fait partie d'un diasystème, terme utilisé en dialectologie. Le terme le plus adéquat, parce que le plus neutre, pour cette entité linguistique, c’est celui de diasystème roman de l'est, dont font partie les dialectes disparus istro-roumain, dalmate et megleno-roumain, et les langues ausbau actuelles aroumain et daco-roumain.

Les linguistes appellent ce diasystème ERO (ensemble roman oriental) et considèrent que la langues ausbau actuelle daco-roumaine, appelée "roumain" en Roumanie et "moldave" en Moldavie, est une entité unique.

Des enjeux politiques

Les vrais enjeux sont politiques et se comprennent à la lumière de l'histoire soviétique : un dictionnaire moldave-roumain de 347 pages a ainsi paru avec plus de 19 000 entrées en juillet 2003 à Chişinău, sous la direction de Vasile Stati, président du département de la Culture du Parti des communistes de la République de Moldavie (PCRM). C'est dire si les autorités de Chişinău accordent de l'importance à la question. C'est qu'elles sont, face aux "roumanistes", les héritières de l'URSS qui est la créatrice du "moldavisme" le 12 octobre 1924 lors de la création de la République autonome socialiste soviétique moldave (RASS de Moldavie) en Podolie, sur la rive est du Dniestr, au sein de la République socialiste soviétique d'Ukraine (et alors que la Bessarabie était encore roumaine). La RASSM était un de ces « bantoustans soviétiques » (selon Hélène Carrère d'Encausse) où les autorités expérimentent des "novlangues", comme Lyssenko expérimentait une nouvelle biologie en créant des règles génétiques sans aucun rapport avec ce qui se passe réellement dans les chromosomes.

Ainsi va apparaître « une langue et une littérature nouvelle » dans la RASS de Moldavie, langue que la plupart des habitants ne savait ni lire ni écrire, première étape de rapprochement des langues (donc des populations) « moldave » et russe, au détriment du roumain, considéré comme un élément dangereux par le pouvoir soviétique (la Roumanie était une démocratie parlementaire entre 1921 à 1938). L'interdiction de l'alphabet latin en 1938 (alors que depuis 1859 le roumain s'écrit en caractères latins, également officialisés dans la RASSM en 1932) et son remplacement par le cyrillique russe (alors qu'avant 1859, le roumain s'écrivait en caractères gréco-slavons, que la Bessarabie avait conservés jusqu'en 1919), montrent l'intention russificatrice des autorités de Moscou. En août 1940, lors de l'annexion de la Bessarabie par l'URSS, en application du Pacte germano-soviétique, la RASSM est érigée en République « unionale » à égalité avec l'Ukraine, mais la nouvelle République, officiellement créée « pour » les roumanophones d'URSS, se révèle en pratique être dirigée « contre » eux, et c'est pourquoi lors de la "perestroïka" de Gorbatchev, les autochtones revendiqueront en masse leur rattachement à la Roumanie.

De 1989 à 1991, le retour à l'alphabet latin, l'adoption du drapeau, d'un hymne et d'un nom de monnaie roumains semble sonner le glas du "moldavisme". Le président moldave Mircea Snegur (agrarien) développa la doctrine « un seul peuple, deux États » pour affirmer l'indépendance de la Moldavie sans nier l'identité roumaine de ses autochtones (pas plus que l'identité russe de ses russophones, etc.). Le président roumain Ion Iliescu déclare en 1992 « nous n'allons pas rompre nos accords avec la Russie pour quelques Moldaves de plus, et puis la Roumanie a déjà deux millions de Magyars et un million de Roms, elle n'a nul besoin d'un million et demi de russophones ! ». Le résultat fut un retour en force du "moldavisme" lors des élections de 1994, lorsque la langue roumaine fut de nouveau officiellement définie comme « moldave », comme à l'époque soviétique.

Depuis, en dépit des manifestations et grèves du corps enseignant, les « moldavistes » alignent les experts pour accréditer la thèse d'une « différence fondamentale » qu'il y aurait entre :

  • les Roumains de Roumanie qui parlent roumain, issus d'un peuple parlant un fond roman peu influencé par le slave, puisque localisés dans un espace balkanique (malgré 20% de mots slaves en roumain)
  • et des moldaves de République de Moldavie, parlant moldave, issus d'un peuple parlant le même fond roman mais très influencé par le slave, compte tenu de leur appartenance à un espace russo-pontique.

Les "moldavistes" ne sont cependant pas tous d'accord entre eux : dans la préface du dictionnaire de 2003, une carte géographique de la Roumanie et de la République de Moldavie montre la zone où l'on parle le moldave : elle s'étend bien à l'intérieur du territoire de la Roumanie, jusqu'aux Carpates.

La question linguistique est donc une question géopolitique : depuis les élections de 1994, elle détériore les relations entre la Roumanie et la République de Moldavie sans pour autant améliorer celles de la Moldavie avec la Russie ou l'Ukraine, et surtout, sans permettre de réaliser les espérances du gouvernement actuel, à savoir d’établir la souveraineté de l'État sur l'ensemble du territoire et notamment en Transnistrie. Depuis que la frontière de l'Union européenne s'est établie sur le Prut, en 2007, la question linguistique grève les relations de la Moldavie avec l'UE, dont la Roumanie fait partie et qui ne reconnaît pas la langue moldave.

L'alphabet

La principauté de Moldavie, comme celle de Valachie et comme les roumanophones transylvains utilisaient initialement l'alphabet cyrillique gréco-slavon[4].

La plupart des lettrés et des journaux de Bessarabie sont passés progressivement à l'alphabet latin dans le courant du XXe siècle, comme ceux de Transylvanie, de Bucovine et de Valachie: ce mouvement était corrélatif du développement du sentiment national roumain dans ces pays. Lors de la première déclaration d'indépendance en 1917, le "Sfatul Ţării" de la République démocratique de Moldavie adopta officiellement l'alphabet latin que le Royaume de Roumanie maintint (et que la République socialiste soviétique autonome moldave d'Ukraine, créée en 1924, utilisa jusqu'en 1938).

En 1938, les Soviétiques décident de revenir à l'alphabet cyrillique dans la RSSA moldave, et en 1940 ils l'étendent à toute la République Socialiste Soviétique Moldave. L'intention officiellement déclarée est alors de revenir aux racines du peuple moldave, d'avant l'occupation impérialiste roumaine. Pourtant, l'alphabet cyrillique adopté n'est pas l'ancien alphabet gréco-slavon[5] de la Principauté de Moldavie, mais l'alphabet russe, légèrement adapté. Et la langue de communication inter-ethnique n'est pas le moldave, mais le russe, ce qui fait qu'en pratique, tous les Moldaves sont obligés de connaître le russe, alors que les non-Moldaves peuvent très bien ignorer la langue du pays.

En 1989, le Soviet suprême de la RSS de Moldavie de celle-ci proclame le roumain « langue de communication inter-ethnique » et décide de revenir à l'alphabet latin, mais la mesure n'est pas appliquée dans les « rayons » de la rive gauche du Dniestr ("Transnistrie"). Depuis l'indépendance (août 1991) la situation inaugurée en 1989 perdure : la langue d'État (officiellement appelée "roumain" de 1991 à 1994) est écrite en caractères latins sur la rive droite du Dniestr, et en caractères cyrilliques russes sur la rive gauche. Depuis 2004, le russe est à nouveau la seule « langue de communication inter-ethnique », ce qui fait qu'en pratique, un tiers des citoyens Moldaves sont officiellement dispensés de connaître la langue d'État.

Les noms de lieux

Sous les régimes russe et soviétique, la toponymie avait été « russifiée » : Chişinău (rendu par "Quichinaou" ou par "Kichenaou" sur les cartes d'état-major napoléoniennes d'avant l'annexion russe) est devenue Кишинев (Kichinev ou Kichiniov), Orhei est devenue Оргэев (Orgeev ou Orgueïov) et ainsi de suite. Par ailleurs, chaque fois que l'autorité russe ou soviétique a eu à choisir entre un nom moldave et un nom turc, ukrainien ou autre, elle a choisi le second, au détriment du nom moldave : Akkerman, Bender, Bolgrad, Ismail ou Kagul plutôt que Ceatea-Albă, Tighina, Palada, Obluciţa ou Frumoasa. À l'époque soviétique, même des noms de villages ont été russifiés : Ciubărciu est devenu Чобручь (Ciobruci), Ediniţa: Единець (Edineţ), Codăeşti et Jibrieni: Приморске (Primorske), Gălileşti : Десантне (Desantne), Zoreni: Староселье (Staroselje).

Après 1989, le professeur Anatol Eremia de l'Académie des Sciences de Moldavie et son équipe de géographes, d'historiens, de philologues et de cartographes se sont attelés à la tâche de "restauration toponymique", mais lors du changement constitutionnel de 1994, le processus est interrompu et la toponymie officielle de la République de Moldavie officialise les noms de lieux hérités de l'époque russe et soviétique (par exemple Edineţ et Bender plutôt qu'Ediniţa et Tighina)[6].

Le nom du pays

Lors de la première indépendance de la république de Moldavie, le 24 janvier 1918, le "Sfatul Ţării" choisit le nom de "Moldavie" plutôt que "Bessarabie", parce que "Bessarabie" (qui ne désignait avant 1812 que l'actuel "Boudjak") avait été donné en 1812 par les russes, et parce que les députés voulaient souligner l'identité entre la Moldavie russe et la Moldavie roumaine[7].

Mais paradoxalement, après l'union moldo-roumaine du 27 mars 1918, la Roumanie choisit d'utiliser le nom de Bessarabie pour ce qui devint alors une nouvelle province du royaume. Pour l'administration roumaine, c'était plus commode de distinguer ainsi ce pays de la Moldavie occidentale, appelée « Moldavie » tout court. Du coup, ce sont les Soviétiques qui, le 12 octobre 1924, utiliseront le nom de « Moldavie » pour la région autonome qu'ils créent alors en… Ukraine, sur la rive podolienne du Dniestr, dans le but de reprendre à leur compte l'identité moldave... pour mieux l'opposer à l'identité roumaine.[8] Lors de l'érection de la RSS de Moldavie en république fédérée soviétique en août 1940, sur un territoire incluant désormais 60% de la "Bessarabie" prise à la Roumanie, le nom de Moldavie est maintenu (traduit en anglais par Moldavian SSR et en allemand par Moldauischer SSR).

Lors de la seconde indépendance, en août 1991, le nom de "Moldavie" n'est pas remis en question, mais il est utilisé contradictoirement par les « roumanistes » et les « moldavistes ». Les premiers s'en servent, comme le "Sfatul Ţării" jadis, pour souligner l'identité entre la république de Moldavie et la Moldavie roumaine; au contraire, les "moldavistes" essaient de différencier le nom de la Moldavie indépendante, de celui de la Moldavie historique. Alors que les "roumanistes" utilisent en anglais, français et allemand les noms historiques de "Moldavia", "Moldavie" et "Republik Moldau"[9], les "moldavistes" parviennent à accréditer à l'ONU, en anglais et dans les langues latines, le néologisme "Moldova" (forme pourtant roumaine du nom) par opposition à la forme historique Moldavia, Moldavie; et en allemand, le néologisme "Moldawien" par opposition à la forme historique Moldau. L'effacement du nom historique s'accompagne, comme à l'époque soviétique, de distorsions et d'occultations de l'histoire moldave: la tendance est de séparer (notamment dans les livres scolaires d'histoire) le territoire de l'actuelle république du reste de l'ancienne principauté (l'actuelle région roumaine de Moldavie), en affirmant que ce territoire n'a pas été partie intégrante de la Moldavie historique, mais successivement de la Russie kiévienne, de la Lituanie, puis de l'Empire ottoman[10].

Le nom de la majorité autochtone

Ce débat porte sur l'appartenance de la majorité autochtone à l'ensemble historique et géographique moldave, et à l'ensemble linguistique roumain. Pour les "moldavistes", ces ensembles sont exclusifs l'un de l'autre, alors que pour les "roumanistes", l'ensemble moldave est inclus dans l'ensemble roumain.

Les "moldavistes", s'appuyant sur Ernest Gellner qui écrit que "ce sont les états qui créent les nations", affirment que la notion de Roumain (pour roumanophone) n'apparaît qu'avec la Roumanie moderne, tandis que la notion de Moldave seule, serait historique. Selon leur point de vue, l'introduction de l'identité roumaine en Bessarabie est artificielle, c'est le fait de quelques intellectuels citadins et anti-russes du XIXe siècle, et de l’impérialisme roumain qui a annexé le pays en 1918.

Les « roumanistes », eux, soulignent que les premiers témoignages de l'utilisation de l'ethnonyme “romain” par les roumanophones, pour se désigner eux-mêmes, datent du XVIe siècle. Ainsi Francesco della Valle en 1532 et Tranquillo Andronico en 1534, traversant la Transylvanie et la Moldavie, attestent que les roumains ("Valachi") "s’appellent eux-mêmes romains"[11]. En 1542, le saxon transylvain Johann Lebel note que les "valaques" se désignent eux-mêmes sous le nom de « Romuini“[12] alors que le chroniqueur polonais Orichovius (Stanislaw Orzechowski) observe en 1554 qu’ «en leur langue les moldaves s’appellent romini»[13]. L'italien Ferrante Capeci écrit vers 1575 écrit que les habitants de ces Principautés s’appellent eux-mêmes roumains (romanesci)[14] tandis que Pierre Lescalopier remarque en 1574 que "Dans tout ces pays de Wallachie et Moldavie et la plus part de la Transilvanie… ceux du pays se disent vrais successeurs des Romains et nomment leur parler romanechte, c'est-à-dire romain … "[15]. Le croate Anton Verancsics remarque vers 1570 que les roumanophones vivant en Transylvanie, Moldavie et Valachie se nomment eux-mêmes romains (roumains)[16].

Les chroniqueurs moldaves, tels Grigore Ureche, utilisaient en parallèle le terme moldave (pour les habitants de la Moldavie) et roumain (pour ceux de ce pays, de la Valachie et de la Transylvanie)[17].

A cela, les "moldavistes" rétorquent qu'au Moyen-Âge, la dénomination ethno-linguistique rumân/român signifiait surtout « roturier » et « serf », de même que la dénomination valaque signifiait aussi « berger ». Pour eux, ces termes n'ont donc pas de sens ethno-linguistique, celui-ci n'étant apparu que tardivement, au XIXe siècle.

Ainsi, les mêmes sources historiques, interprétées dans un sens ou dans l'autre, sont utilisées dans la controverse identitaire moderne, au grand dam des historiens, tels Nicolae Chetraru, Anatol Eremia ou Anatol Petrencu, qui auraient aimé pouvoir, après 1991, faire des recherches indépendantes des considérations politiques actuelles.

L'identité moldave dans le contexte de l'émergence de nouvelles nations

La Moldavie présente ainsi un exemple de ces inventions d'identités nationales par des états post-soviétiques ou post-yougoslaves à la fin du XXe siècle[18]. Cette réinvention, que les dirigeants de ces États ont estimée nécessaire pour légitimer leur indépendance (plutôt que de s'appuyer sur des valeurs universelles et transculturelles), repose sur deux développements principaux :

  • la construction d'une histoire propre insistant sur tout ce qui sépare l'État de ses voisins ;
  • l'affirmation de l'existence d'une langue locale (ici moldave, ailleurs monténégrine ou macédonienne).

L'élite politique et culturelle s'est ainsi divisée en une fraction «pro-unification» (avec la Roumanie en Moldavie, avec la Serbie au Monténégro, avec la Bulgarie en Macédoine) et une fraction indépendantiste (qui dans les trois cas a obtenu la majorité).

Comme en Moldavie, ces constructions d'identités nouvelles ont donné lieu à des dérives hors du champ scientifique: ainsi, des auteurs macédoniens s'appuient sur des sources qui prouveraient un lien de filiation entre le macédonien actuel (langue slave apparue avec la migration des Slaves dans les Balkans au VIe siècle de notre ère) et la langue macédonienne antique (langue thrace hellénisée bien antérieure)[19]

Pour beaucoup d'intellectuels moldaves, l'indépendance de la Moldavie ne constituait que le premier pas vers une réunion à la « mère-patrie » roumaine et, à terme, vers une intégration à l'Union européenne. Pour eux, le terme « moldave » ne devait pas désigner autre chose que l'identité régionale d'une Moldavie réunifiée comme région au sein d'une « Grande Roumanie » démocratique sur le modèle parlementaire de 1918. À l’opposé, la majorité des politiques formés à l'école soviétique, craignant le modèle roumain et occidental, soutinrent que même si les Moldaves sont liés aux Roumains par une langue et une culture proches, on ne devait pas effacer le fait que la Moldavie a fait partie d'une communauté soviétique constituant elle-même « un univers entier » (Vladimir Voronin).

D'où la nécessité de forger une identité locale aussi différente que possible de l'identité roumaine. Les humoristes moldaves, tels Valentin Stratan, ont fait de ces controverses un prétexte à rire : "-Comment s'appelle notre langue ?" demandent-ils. "- Notre belle langue !" répondent-ils, par allusion à l'hymne national (dont c'est le titre). Ils ont aussi proposé de la rebaptiser rouldave (Limba romovenească) ou molmain (Limba molmânească).

On retrouve également ces querelles identitaires en Biélorussie et en Ukraine, où les anciens dissidents de l'époque soviétique, pro-européens et pro-occidentaux, cherchaient à s'éloigner du modèle soviétique et à se rapprocher du modèle polonais ou balte (cf. Révolution orange), tandis que les « pro-russes » tels Alexandre Loukachenko ou Viktor Ianoukovytch, craignant ce modèle, cherchent au contraire à reconstituer le monde soviétique et à se rapprocher de Moscou: à cet égard, la politique du gouvernement Voronin en Moldavie est la même que celle du gouvernement biélorusse [20].

La controverse identitaire moldave devant le Conseil de l'Europe

Le 24 novembre 2007, les députés communistes moldaves Irina Vlah et Grigori Petrenco ont été élus, lors du IIe congrès du Parti de la gauche européenne, à Prague, membres du bureau exécutif de ce parti (à dominante communiste).

Courant 2007, Grigori Petrenco a contribué à la fondation en Roumanie d'une « Association des Moldaves de Roumanie » réservée aux natifs de la République de Moldavie, déclarés en tant que « nationalité ». Connaissant la loi roumaine et jouant sur le fait qu'en Roumanie « nationalité » et « citoyenneté » sont deux choses différentes (« nationalité » signifie « ethnie »), Grigore Petrenco s'attendait à ce que la Roumanie (dont les lois ne reconnaissent pas d'ethnie moldave différente de l'ethnie roumaine) réagisse en interdisant cette association. Ce qui se produisit par la décision no 4094/866/2007 du tribunal de Paşcani (une petite ville de la Moldavie roumaine, dont les juristes n'ont pas de grandes connaissances en droit international).

Dès la publication de cette décision, Grigori Petrenco, jouant sur le fait qu'en Union européenne (et en droit international) « nationalité » signifie « citoyenneté », accusa la Roumanie de ne pas reconnaître aux Moldaves et aux personnes originaires de la république de Moldavie, le droit constitutionnel de s'associer. « La décision des autorités roumaines », écrit-il, « viole les droits des personnes déclarant appartenir à la nationalité moldave (droit d'association, liberté d'expression, liberté de conscience et identité). Les mesures prises par les autorités roumaines visant à imposer à certaines personnes une identité ainsi que la non-reconnaissance de l’identité des personnes se définissant comme Moldaves, en Roumanie et au-delà des frontières de ce pays, sont inacceptables (les Moldaves ne font même pas partie de la liste officielle des minorités vivant en Roumanie) ».

Le 26 juin 2008, Grigori Petrenco a présenté au Comité des Ministres de l'Union européenne, la question n° 551 relative au « refus des autorités roumaines de reconnaître aux personnes déclarant appartenir à la nationalité moldave le droit d'association, la liberté d'expression, la liberté de conscience et d'identité » (document n° 11668): « Dans quelle mesure l’attitude des autorités roumaines est conforme avec les normes du Conseil de l’Europe et quelles dispositions le Comité des Ministres compte prendre pour prévenir la violation du droit des Moldaves à l’identité nationale en Roumanie et pour mettre fin à cette violation ? »[21].

Humour moldave généré par la controverse identitaire

(Source: Valentin Stratan, Chişinău)

Carte humoristique de la Moldavie
  • Un russophone et un roumanophone trouvent une pastèque. Le russophone dit : -Partageons-la fraternellement. -Ah non alors ! répond le roumanophone, on n'est plus en URSS maintenant, alors on va faire moitié-moitié et tu y gagnes encore car tu es plus petit.
  • Quand la Moldavie pourra-t-elle entrer dans l'Union européenne ? -Quand la Roumanie en sera exclue et que la Russie y sera admise.
  • Les Moldaves fabriquent plus d'histoire qu'ils ne peuvent en consommer. Les États-Unis en manquent. Pourquoi la Moldavie ne peut-elle adhérer aux États-Unis ? Parce qu'il n'est pas pensable que des Américains émigrent pour des raisons économiques en Russie ou en Roumanie.
  • Pour résoudre la controverse identitaire, il faudrait que la Moldavie et la Roumanie fassent un échange de population, Hongrois et Roms de Roumanie contre roumanophones de Moldavie : ils sont en nombre à peu près égal, et l'harmonie règnerait dans les deux pays, car Hongrois, Roms et russophones ont en commun d'en avoir assez des roumanophones... et réciproquement.
  • Qu'est-ce qu'un Moldave ? -Je ne sais plus très bien, mais ça n'a pas d'importance, parce qu'avec l'expatriation économique, il n'en reste presque plus dans le pays.
  • Qu'est-ce que la langue moldave ? -C'est notre langue, sauf que nous ne savons pas comment l'appeler, parce que nous ne comprenons pas bien le russe.
  • La Moldavie est-elle plutôt russe, ou plutôt roumaine ? -Oui.
  • Télé-réalité: concours d’adresse à la télévision de Chişinău. En sept minutes, il faut repasser une chemise, amener la présentatrice à l’orgasme et manger un sandwich. Six candidats se présentent : un Moldave, un Russe, un Ukrainien, un Gagaouze, un Bulgare et un juif.

Le concours commence. Le tirage au sort désigne d’abord le Gagaouze, qui commence par repasser la chemise, et à peine a-t-il fini, que –cling!- les 7 minutes sont écoulées. Passe ensuite le Russe, qui commence par la présentatrice, et à peine ont-ils fini, que –cling!- les 7 minutes sont écoulées. Le Bulgare suit : il commence par le sandwich, le finit, mais à peine a-t-il entamé le repassage, que –cling!- les 7 minutes sont écoulées. Le quatrième à être désigné est le Moldave, qui essaie de mener les trois activités de front, brûle la chemise, manque de s’étouffer avec le sandwich et laisse la présentatrice fort mécontente. L’Ukrainien, désigné en cinquième, voyant cela, retourne directement s’asseoir. Le juif enfin, après avoir demandé gentiment à la présentatrice de bien vouloir repasser la chemise, entame à la fois son sandwich et les préliminaires, et alors qu’elle a fini de repasser et lui de mastiquer, la mène à l’extase à la sixième minute. Il est déclaré vainqueur.

Les organisateurs demandent à chaque candidat comment il a choisi sa stratégie. Le Gagaouze déclare : Nous les Gagaouzes, d’abord on travaille, s’il reste du temps on mange, et s’il reste du temps on s’amuse. Le Russe déclare : Nous les Russes, d’abord on s’amuse, s’il reste du temps on mange, et s’il reste du temps on travaille. Le Bulgare déclare : Nous les Bulgares, on est logiques : d’abord on prend des forces, ensuite on travaille, et s’il reste du temps on s’amuse. Le Moldave déclare : Nous les Roumains, on essaie de tout mener de front : si ça passe, tant mieux, si ça casse tant pis. L’Ukrainien déclare : Nous les Ukrainiens, on est des gens sérieux, on ne se mêle pas de ce genre de mascarades. Quant au juif, il explique : nous les juifs, nous avons compris que si on ne veut pas perdre séparément, il faut réussir ensemble.

Bibliographie

  • Junien Javerdac, « Moldaves : ils ne sont pas tous roumains », dans Balkan, no 12, 1991, Bordeaux-Pessac.
  • Ion Cepleanu, Moldaves et Moldavie entre Prut et Dniestr, MMSH, Aix-en-Provence, 1997
  • Alain Ruzé, La Moldova, L'Harmattan, Paris, 1997, ISBN 2-7384-6018-6
  • Gheorghe Negru, La Politique ethnolinguistique en Moldavie, Prut International, Chisinau 2000, ISBN 9975-69-100-5
  • Nicolas Trifon, « La Langue roumaine au cœur de la problématique de reconstruction nationale de la république de Moldavie », in Wanda Dressler (éd.), Le Second Printemps des nations, p. 257-281, Bruylant, Bruxelles, 1999 ; « Retour sur une trouvaille stalinienne, la langue moldave », dans Au sud de l'Est, no 3, Non-lieu, Paris, 2007

Notes et références

  1. Article 13 de la Constitution de la république de Moldavie
  2. a  et b http://www.parlament.md/download/laws/ro/546-XV-19.12.2003.doc
  3. Academia Romana combate "limba moldoveneasca": ZIUA
  4. * Denis Deletant, Inscriptions slavonnes de Moldavie, Transylvanie et Valachie du Xe au XVIIe siècle, Ed. Encyclopédique, Bucarest 1991
  5. *Costache Negruzzi, Courrier des deux sexes, I, nr. 22, p. 337–343 :
    Lettre Latin
    roumain
    équivalent
    Phonème Nom
    roumain
    А а A a /a/ Az
    Б Б B b /b/ Buche
    В в V v /v/ Vede
    Г г G g, gh devant e ou i /g/ Glagol
    D d D d /d/ Dobru
    Е e E e /e/ Est
    Ж ж J j /ʒ/ Juvete
    Ѕ ѕ Dz dz /dz/ Zalu
    З з Z z /z/ Zemlea
    J j I i /i/ Ije
    К к C c, ch devant e ou i, K k dans les mots non-roumains /k/ Capa
    Л л L l /l/ Liude
    М м M m /m/ Mislete
    N н N n /n/ Naş
    О o O o /o̯/ On
    П п P p /p/ Pocoi
    Р р R r /r/ Râţă
    С с S s /s/ Slovă
    Т т T t /t/ Tferdu
    Ȣ Ȣ U u /u/ Upsilon
    Ф ф F f /f/ Fârta
    Х х H h /h/ Heru
    Щ щ Şt şt /ʃt/ Ştea
    Ц ц Ţ ţ /ʦ/ Ţi
    Ч ч C c devant e ou i /ʧ/ Cervu
    Ш ш Ş ş /ʃ/ Şa
    Ъ ъ ă, ĭ, ŭ /ə/ Ăriu
    Ѩ ѩ Ea ea, Ia ia selon les cas /ja/ Iatiu
    Ѫ ѫ Â, â, Î î /ɨ/ Îtiu
    Ѳ ѳ T t, F f selon les cas /t/ and approx. /θ/ Fita
    Џ џ G g devant e ou i /ʤ/ Gea
  6. * Gheorghe Negru: La politique ethno-linguistique en RSS de Moldavie, éd. Prut international, Chişinău, 2000, ISBN 9975-69-100-5
    • Anatol Petrencu, Au service de la muse Clio, univ. d'État, Chişinău, 2001, ISBN 9975-78-118-7
  7. Anthony Babel, La Bessarabie, Félix Alcan, Genève, 1929
  8. Gheorghe Negru, La Politique ethnolinguistique en RSS moldave, Prut international, Chişinău 2000, ISBN 9975-69-100-5
  9. Gouvernement de Moldavie: La république de Moldavie, Universitas, Chişinău, 1991, com. 10.969
  10. Anatol Petrencu : Au service de la muse Clio, univ. d'État de Chişinău, 2001, ISBN9975-78-118-7
  11. "nunc se Romanos vocant" A. Verress, Acta et Epistolae, I, p. 243 "...si dimandano in lingua loro Romei...se alcuno dimanda se sano parlare in la lingua valacca, dicono a questo in questo modo: Sti Rominest ? Che vol dire: Sai tu Romano ?..." Cl. Isopescu, Notizie intorno ai romeni nella letteratura geografica italiana del Cinquecento, in Bulletin de la Section Historique, XVI, 1929, p. 1- 90
  12. "Ex Vlachi Valachi, Romanenses Italiani,/Quorum reliquae Romanensi lingua utuntur.../Solo Romanos nomine, sine re, repraesentantes./Ideirco vulgariter Romuini sunt appelanti", Ioannes Lebelius, De opido Thalmus, Carmen Istoricum, Cibinii, 1779, p. 11 – 12
  13. St. Orichovius, Annales polonici ab excessu Sigismundi, in I. Dlugossus, Historiae polonicae libri XII, col 1555
  14. “Anzi essi si chiamano romanesci, e vogliono molti che erano mandati quì quei che erano dannati a cavar metalli...” in Maria Holban, Călători străini despre Ţările Române, vol. II,p.158 – 161
  15. Voyage fait par moy, Pierre Lescalopier l’an 1574 de Venise a Constantinople, fol 48 in Paul Cernovodeanu, Studii şi materiale de istorie medievală, IV, 1960, p. 444
  16. „...Valacchi, qui se Romanos nominant...„ “Gens quae ear terras (Transsylvaniam, Moldaviam et Transalpinam) nostra aetate incolit, Valacchi sunt, eaque a Romania ducit originem, tametsi nomine longe alieno...“ De situ Transsylvaniae, Moldaviae et Transaplinae, in Monumenta Hungariae Historica, Scriptores; II, Pesta, 1857, p. 120
  17. " În Ţara Ardealului nu lăcuiesc numai unguri, ce şi saşi peste seamă de mulţi şi români peste tot locul...", Grigore Ureche, Letopiseţul Ţării Moldovei, p. 133-134
  18. Petar Bojanic, « Souveraineté, pseudo-souveraineté, tutorat: l'exemple des états ex-yougoslaves », Revue d'études politiques et constitutionnelles est-européennes, n° spécial, Presses universitaires de la faculté de droit de Clermont-Ferrand, ISSN 1632-451X
  19. SystХme universitaire de documentation - Search Short List
  20. Cf. Matei Cazacu et Nicolas Trifon (éds), La Moldavie ex-soviétique : histoire et enjeux actuels, Paris, éd. Acratie, 1993.
  21. [assembly.coe.int/Mainf.asp?link=/Documents/WorkingDocs/Doc08/FDOC11668.htm - 15k -] et - 22k -
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