- Kasimir Malevitch
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Kasimir Malevitch
Казимир МалевичNom de naissance Kazimir Severinovitch Malevitch Naissance 23 février 1879
Kiev, Ukraine (Empire russe)Décès 15 mai 1935 (à 56 ans)
Leningrad (URSS)Nationalité Russe Activité(s) Peintre, sculpteur et théoricien Mouvement artistique Suprématisme modifier Kazimir Severinovitch Malevitch (en russe : Казимир Северинович Малевич ; ISO 9 : Kazimir Severinovič Malevič), né à Kiev (Ukraine, Empire russe) le 23 février 1879 de parents d'origine polonaise et décédé le 15 mai 1935 à Léningrad, est un des premiers artistes abstraits du XXe siècle. Peintre, dessinateur, sculpteur et théoricien, Malevitch fut le créateur d'un courant artistique dénommé par lui : « suprématisme ».
Sommaire
Biographie
Après une formation de dessinateur technique à Moscou en 1902, il développa en autodidacte son œuvre plastique qu'il déclina au cours de sa vie dans une dizaine de styles différents : Réalisme, Impressionnisme, Symbolisme, Cézannisme, Fauvisme, Néoprimitivisme, Cubofuturisme, Cubisme alogique, Suprématisme, Supranaturalisme.
En 1915 il présente à la "Dernière exposition futuriste de tableaux 0,10 (zéro-dix)" tenue à Pétrograd du 19 décembre 1915 au 19 janvier 1916, un ensemble de 39 œuvres qu'il appelle "suprématistes", dont Quadrangle, surtout connu comme Carré noir sur fond blanc que Malevitch forgera plus tard en œuvre emblème du suprématisme[1].
Avec la Révolution de 1917, Malevitch accepta des fonctions institutionnelles comme enseignant et chercheur, et lutte pour la démocratisation.
En 1918 il peignit Carré blanc sur fond blanc, qui est considéré comme le premier monochrome de la peinture contemporaine[2].
En 1927, Malevitch partit en voyage en Allemagne, il y laissa 70 tableaux et un manuscrit Le Suprématisme ou le Monde sans objet, publié par le Bauhaus. Durant la guerre, une quinzaine de ses tableaux disparurent et ne furent jamais retrouvés, une partie se trouve au Stedelijk Museum d'Amsterdam et une autre au MoMA de New York.
Artiste prolifique, il ne cessa de peindre tout au long de sa vie.
En 1929, il fut traité par le pouvoir soviétique de subjectivisme et de rêveur philosophique. Au cours des années 1930, les besoins du pouvoir soviétique en matière d'art ayant évolué, Kazimir Malevitch fut sans cesse attaqué par la presse, perdit ses fonctions officielles – il fut même emprisonné et torturé. Même si les autorités lui décernèrent des funérailles officielles en 1935, la condamnation de son œuvre et du courant suprématiste s'accompagna d'un oubli de plusieurs décennies.
La reconnaissance de cet artiste intervint à partir des années 1970. Depuis, les nombreuses rétrospectives à travers le monde ont consacré Kazimir Malevitch comme l'un des maîtres de l'art abstrait.
Son œuvre
De 1907 à 1935, il participa à 35 expositions d'avant-garde en Russie et à l'étranger. Malevitch fut un membre actif de l'avant-garde artistique russe et côtoya Kandinsky, Chagall, Matiouchine, El Lissitzky, Rodtchenko.
Parallèlement à son œuvre plastique, Malevitch produisit des textes théoriques sur l'art. Une vingtaine d'écrits parurent entre 1915 et 1930, mais de nombreux manuscrits restent non publiés. Tous ne sont pas directement liés aux seules pratiques artistiques : ainsi par exemple, La Paresse comme vérité effective de l'homme, écrit en 1921 et publié aux éditions Allia en 1995 en langue française, texte révolutionnaire dans la mesure où le communisme lui-même y apparaît dépassable.
Les paysages et les scènes de la vie quotidienne présentent souvent une dominante du rouge et du vert, couleurs que l'on retrouve également dans certaines icônes orthodoxes. Les gouaches des années 1910-1911 sont influencées par le fauvisme mais aussi par le néo-primitivisme et le protocubisme. Dans les années 1912-1913, il produit des toiles cubistes et futuristes.
Le suprématisme
Article détaillé : suprématisme.En 1915, Malevitch peignit trois éléments qu'il inclura plus tard parmi les éléments fondateurs du suprématisme : le Carré noir, la Croix noire et le Cercle noir[3].
Maniant des formes simples à caractère géométrique et unicolores disposées sur la toile ou érigées dans le réel (architectones), le suprématisme montre le caractère infini de l'espace, et la relation d'attraction et de rejet des formes.
Pour Malevitch, l'art est un processus amenant la sensation (c’est-à-dire le rapport de l'artiste au monde) à se concrétiser en œuvre grâce à un module formateur étranger au support, « l'élément additionnel », qui structure la masse picturale ou les matériaux. Il introduit le concept d'élément additionnel dans ses écrits des années 1920, ainsi que dans son enseignement[4].
Suivant son appellation, le suprématisme se pose comme modèle supérieur de la finalité artistique d'art pur, dominant et formant dans son sillage l'art appliqué[réf. nécessaire].
C'est sur la conception du rapport de l'art pur à l'art appliqué que Malevitch entre en conflit avec les constructivistes.
Œuvres
- Toit rouge (1906), où on reconnaît l'influence de Monet.
- Autoportrait (1908-1910).
- Composition suprématiste (1910) - MoMA.
- La Rentrée des moissons (1911) - Stedelijk Museum, Amsterdam.
- Frotteurs de parquet (1911) - (gouache sur papier inspiré de la toile de Caillebotte).
- Sur le boulevard (1911) - (gouache sur papier).
- Le Matin à la campagne après l'orage (1912) - Musée Solomon R. Guggenheim, New York.
- Bûcheron (1912) - Stedelijk Museum, Amsterdam.
- Récolte de seigle (1912) - composition cubo-futuriste.
- Le faucheur (1912) - Musée National des Beaux-Arts, Nijni-Novgorod.
- La Victoire sur le soleil (1913), série de dessins pour le spectacle éponyme.
- Carré noir sur fond blanc (1913 ou 1915)[5]
- Le Fossoyeur (1913), aquarelle où apparaît le premier carré noir.
- L'Aviateur
- La Vache et le Violon
- Soldat 1er division (1914) collages
- Eclipse partielle avec Monna Lisa (1914) Composition avec la Joconde - (attentat contre le célèbre tableau, il annonce le dadaïsme).
- Un Anglais à Moscou (1914)
- Autoportrait à deux dimensions (1915)
- Carré blanc sur fond blanc réédition de la toile de 1915 (1918).
- Les Architectones (1923), architectonique Beta (1926) constructions blanches constituées d'éléments collés à base cubique.
- Paysanne au visage noir (1930), en forme de cercueil.
- Deux Figures d'Hommes (entre 1928 et 1932).
- Déportées (1930-1931), coupées en deux.
- La Charge de la cavalerie rouge (vers 1932)
- Maison rouge (1932), une prison aux murs aveugles pour montrer la souffrance russe.
- Pressentiment complexe ou Buste avec une chemise jaune (1932)
Galerie
Bibliographie française
- Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 9, éditions Gründ, janvier 1999, 13440 p. (ISBN 2700030192), p. 99-101
Écrits de l'artiste
- Ecrits, présentés par Andréi Nakov, traduits du russe par Andrée Robel, illustrations, Paris, éditions Champ Libre, 1975
- La Paresse comme vérité effective de l'homme, trad. Régis Gayraud, Allia, 1995, nombreuses rééditions.
- Ecrits sur l'art, tome 1 : De Cézanne au suprématisme, L'Age d'Homme, 1993
- Ecrits sur l'art, tome 2 : Le Miroir suprématiste, L'Âge d'Homme, 1993
- Ecrits sur l'art, tome 3 : Arts de la représentation, L'Âge d'Homme, 1993
- Ecrits sur l'art, tome 4 : La Lumière et la Couleur, textes inédits de 1918 à 1928, L'Âge d'Homme, 1993
Monographies
- Kazimir Malévitch et le Suprématisme : 1878-1935, Gilles Néret, Taschen
- Kasimir Sévérinovitch Malévitch : J'ai découvert un monde nouveau, Frédéric Valabrègue, Images en manœuvre, 1999
- Malévitch, Jeannot Simmen et Jolja Kohlhoff (trad. Catherine Makarius), Könemann, Cologne, 2000, (ISBN 3-8290-2925-X)
- Malévitch : Aux avant-gardes de l'art moderne, Andréi Nakov, collection Découvertes Gallimard, 2003
- Shishanov V.A.Vitebsk museum of the modern art history of creation and collection. 1918-1941. – Minsk: Medisont, 2007. – 144 p.
- Kazimir Malewicz le peintre absolu, Andréi Nakov, Thalia Édition, Paris, 2007. – 4 vol., 1 596 p., 1 642 illustrations
Articles connexes
Liens externes
- Malevitch (Malewicz) sur le site de son biographe Andréi Nakov
- Galerie de peintures de Malevitch
- DA Collection
- Kazimir Malevich Website
Notes et références
- voir Jean-Claude Marcadé, Malevitch, Paris, Paris, Casterman/Nouvelles éditions françaises, 1990. Voir aussi Linda Boersma, 0,10 (zéro - dix). Dernière exposition futuriste, Hazan, Paris, 1997
- http://alph-allais.perso.libertysurf.fr/peinture.html, par exemple. En fait, Alphonse Allais (né à Honfleur 1854, mort à Paris 1905) s´est essayé à la peinture monochrome dès 1882 avec sa "Récolte de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la Mer Rouge". Il produit aussi en 1887 "Stupeur de jeunes recrues en apercevant pour la première fois ton azur, ô Méditerranée", "Partage d'un apéritif anisé entre asiates ictériques dans un champ de blé ", comme on peut le voir sur le site
- Laurent Le Bon (dir.), Chefs-d’œuvre ? (catalogue d’exposition), Metz, Éditions du Centre Pompidou-Metz, 2010, p. 197 Cf. la notice sur la "Croix noire" de Malevitch dans
- En français, cf. les écrits de Malevitch sur l'élément additionnel dans K. Malévitch, La lumière et la couleur. Textes inédits de 1918 à 1926 traduits du russe par Jean-Claude Marcadé et Sylviane Siger, Lausanne, L'âge d'Homme, coll. Slavica - Écrits sur l'art, 1981, p. 119-160.
- Ce carré entouré de blanc symbolise le monde sans objet, forme fondamentale du suprématisme, une remise à zéro de la représentation du monde avant l'exploration colorée du « Rien libéré ».
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