Front national pour l'unité française

Front national pour l'unité française

Front national (parti français)

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Front national
La flamme tricolore, logo du Front national 
Président Jean-Marie Le Pen
Fondation octobre 1972
Disparition {{{disparition}}}
Siège 76-78 rue des Suisses

92000 Nanterre

secrétaire général Louis Aliot
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Présidents du groupe
au Sénat {{{Sénat}}}
à l'Assemblée {{{Assemblée}}}
au Parlement européen Bruno Gollnisch
Représentation du parti
Députés {{{Députés}}}
Sénateurs {{{Sénateurs}}}
Députés européens {{{Députéseuropéens}}}
Idéologie Nationalisme,
populisme,
euroscepticisme
Affiliation européenne Euronat
Affiliation internationale {{{internationale}}}
Couleurs bleu, blanc, rouge
Site Web www.frontnational.com
voir aussi

Constitution française
Politique de la France
Gouvernement français
Président français
Partis politiques français
Élections en France

Le Front national (FN) est un parti politique français nationaliste, fondé en octobre 1972 et présidé, depuis lors, par Jean-Marie Le Pen. Son nom complet, à l'origine, était Front national pour l'unité française (FNUF).

Situé à l'extrême droite de l'échiquier politique par la plupart des observateurs politiques, le Front national se définit comme issu de la droite nationale[1], populiste[2] et souverainiste[3], au même titre que de nombreux mouvements européens ; la majorité de ses dirigeants récuse l'appartenance du parti à l'extrême droite[4] (sauf au sens ancien, celui du positionnement le plus à droite), comme la majorité des dirigeants de l'extrême droite française depuis Charles Maurras. Jean-Marie Le Pen a également évoqué son appartenance à l'« opposition nationale[1] ».

Sommaire

Histoire

Article détaillé : Histoire du Front national.
Jean-Marie Le Pen au meeting du Front national à Paris, le 25 mai 2005

Le Front national est créé le 5 octobre 1972. Lors du deuxième congrès de l'organisation Ordre nouveau des 10 et 11 juin, est décidé à la suite d'un vote de participer aux élections législatives de 1973 au sein d'une structure plus large, nommée « Front national ». Le 5 octobre 1972 est réellement créé le « Front national pour l'unité française », communément appelé « Front national ». Jean-Marie Le Pen devient le premier et seul président jusqu'à ce jour. Les cadres du parti s'organisent autour de François Brigneau, de Roger Holeindre, de Pierre Bousquet et de Jean-Pierre Stirbois qui forment le bureau national du FN.

Jusqu'au début des années 1980, le parti, alors fortement concurrencé par le Parti des forces nouvelles, ne décolle pas tant du point de vue du nombre d'adhérents que des résultats électoraux. Aux élections cantonales de 1982, Jean-Pierre Stirbois crée la surprise en obtenant 12,6 % à Dreux. Le Front national obtient son plus gros score sur le plan national le 17 juin 1984 lors des élections européennes. Ce score lui permet d'avoir dix élus au Parlement européen. Le 16 mars 1986, après le passage au scrutin proportionnel voulu par François Mitterrand afin d'atténuer une défaite programmée, le Front national entre à l'Assemblée nationale et obtient 35 sièges.

En 1988, Bruno Mégret devient le délegué général du FN, devenant ainsi le rival de Jean-Pierre Stirbois au sein du FN, d'autant plus qu'il devient l'un des leaders du FN dans la région PACA. Après la mort accidentelle de Jean-Pierre Stirbois en 1988, l'exécutif du FN voit arriver de nouvelles têtes autour de Bruno Mégret, comme Carl Lang ou Bruno Gollnisch.

Dans les années 1980, le FN voit l'adhésion de monarchistes comme Michel de Rostolan, Thibaut de La Tocnaye ou Olivier d'Ormesson, qui reconnaissent dans le FN une continuité de l'Action française.

Des les années 1990, le FN prend une place de plus en plus importante dans la vie politique française. Ses campagnes s'axent sur la dénonciation de la corruption qui toucherait les grands partis français comme le PS ou le RPR. Le FN vise ainsi les déçus des partis de gouvernement.

En décembre 1998, Bruno Mégret alors numéro deux du Front national quitte le parti pour fonder ce qui deviendra le Mouvement national républicain.

En 2001, Carl Lang invite les déçus du MNR à rejoindre le FN. Jean-Marie Le Pen déclare que Bruno Gollnisch est son successeur préferé.

En 2002, Jean-Marie Le Pen accède au second tour de l'élection présidentielle avec 16,86 % au premier tour. Après de nombreux appels (et manifestations) à voter pour Jacques Chirac, son adversaire, de tous les bords politiques, — à l'exception notable de certains partis d'extrême gauche dont Lutte ouvrière —, il obtient le plus faible score jamais atteint (17,79 %) dans un second tour d'une élection présidentielle de la Ve République.

En 2003, le président du FN met en avant sa fille Marine Le Pen au sein de l'exécutif du parti.

En 2004, les opposants de Le Pen au sein du bureau national comme Jacques Bompard et Marie-France Stirbois sont mis à l'écart.

En 2004, Bruno Gollnisch tient des propos controversés lors d'une conférence de presse au sujet de la 2e guerre mondiale et du « rôle des historiens » concernant la Shoah. Le 18 janvier 2007, Bruno Gollnisch a été condamné en première instance pour « contestation de l'existence de crime contre l'humanité », condamnation confirmée appel. Le 23 juin 2009, la Cour de cassation annule cette condamnation et blanchit Bruno Gollnisch. Il a par ailleurs été exclu 5 ans de l'université Lyon III pour ces propos.

En 2005, Jean-Marie Le Pen déclenche une nouvelle polémique, avec ses déclarations à l'hebdomadaire Rivarol[5].

En 2006, Louis Aliot est désigné secrétaire général du parti.

À partir de 2007, le FN subit une importante érosion de son influence électorale. Jean-Marie Le Pen n'obtient que 10,44 % des suffrages exprimés lors de l'élection présidentielle de 2007 (soit plus de 6 points de moins qu'en 2002), arrivant en quatrième position derrière Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou. Le FN s'effondre ensuite à 4,3 % lors des élections législatives ayant eu lieu dans la foulée (moins 7 points par rapport au scrutin précédent). Une seule candidate, Marine Le Pen, se maintient au second tour dans sa circonscription et est battue. Ce sont les plus mauvais résultats du FN lors d'élections nationales depuis la fin des années 1980. Cet effondrement est confirmé l'année suivante lors des élections municipales, au cours desquelles les candidats du FN, qui éprouvent souvent des difficultés financières à constituer des listes, obtiennent des résultats extrêmement faibles (0,93 % des suffrages exprimés au premier tour, 0,28 % au second et seulement une soixantaine de conseillers municipaux). Le bilan des cantonales ayant eu lieu simultanément apparaît moins désastreux mais confirme lui aussi une nette tendance à la baisse (4,85 % des suffrages exprimés au niveau national au premier tour, contre 12,13 % lors du scrutin précédent, en 2004). Le FN perd ainsi son influence sur le paysage politique français. Cette baisse d'influence s'accompagne de problèmes financiers importants qui ont notamment conduit à la vente du siège du Front national à Saint-Cloud[6],[7].

Lors du XIIIe Congrès du Front national réuni à Bordeaux les 17 et 18 novembre 2007, Jean-Marie Le Pen est réélu président du Front national avec 97,7 % des voix et 2,3 % de bulletins blancs ou nuls.

Le Front national doit par ailleurs faire face à la vive concurrence que lui oppose le MPF de Philippe de Villiers, qui défend des idées proches et qui a vu le rejoindre quelques anciens membres du FN, notamment les deux seuls maires affiliés au parti, tels Jacques Bompard, maire d'Orange, mais dont les deux fédérations corses ont rejoint le FN.

Fin 2008, le parti se retrouve en difficulté financière avec une dette de 8 millions d'euros et en grande perte de vitesse électorale sur fond de succession difficile à sa tête, Marine Le Pen ayant fort à faire pour imposer son leadership[8]. En octobre 2008, le parlementaire européen Jean-Claude Martinez, vice-président du Front national, fait dissidence : il annonce sa décision de présenter en juin 2009 dans la région Sud-Ouest sa propre liste « MVL-Maison de la vie et de la liberté » face à celle du FN et de présenter une liste "MVL" dans toutes les autres régions. Un autre parlementaire européen, Fernand Le Rachinel, se rallie aussitôt à cette initiative. Le 13 novembre 2008, le député européen Carl Lang annonce qu'il monte sa propre liste dans la région Nord-Ouest face à Marine Le Pen investie par le parti.

Le 8 septembre 2009, lors de la réunion de son parti, Jean-Marie Le Pen confirme son intention de prendre sa retraite après les régionales de 2010, où il sera candidat en PACA. Le même jour, lors d'une interview sur France 2, il déclare : "Je pense raisonnable de passer la main aux jeunes en 2010 ou 2011", sans préciser s'il préfère sa fille Marine ou Bruno Gollnisch pour lui succéder. [9]

Ligne politique

Les historiens et philosophes classent tantôt le Front national comme un parti d'extrême droite, tantôt de droite extrême voire comme un parti tribunitien à tendance fasciste.

L'historien Pierre Milza, spécialiste du fascisme, et Guy Antonetti, professeur d'histoire contemporaine à Paris II, ne classent pas le FN parmi les partis fascistes[réf. nécessaire]. Michel Dobry, professeur à Paris I, est plus enclin à qualifier le FN de parti « fascisant » que de parti faciste[10].

Selon Jean-Marie Le Pen, « l'extrême droite, le mot est équivoque dans la mesure où il comporte le mot extrême. Nos adversaires confondent volontairement, et dans l'intention de tromper, une position géographique sur l'échiquier politique avec une position d'extrémisme politique. Or notre philosophie, notre principe d'action et notre programme ne sont pas extrémistes et par conséquent nous occupons la place qui est libre. Je crois qu'il n'y a pas de droite, le centre actuel n'est pas la droite, bien qu'une grande partie du peuple de droite vote pour les candidats du centre et même de la gauche[11]. »

Le qualificatif « populiste » est assez unanimement utilisé par les historiens et politologues de l'Institut d'études politiques de Paris[réf. nécessaire], mais est critiqué par les membres du laboratoire de Michel Dobry, professeur à l'Université Paris-I[réf. nécessaire].

Ainsi dès 1984, Pierre-André Taguieff parle de « national-populisme » pour qualifier le Front national. En 1988, René Rémond reprend ce qualificatif et parle de « résurgence du populisme » (Notre siècle, 1988, Fayard). Néanmoins, dans l'actualisation de son œuvre de référence Les Droites en France, il reprend l'expression « extrême droite » pour dire qu'elle est en France principalement représentée électoralement par le Front national qui se présente « comme la seule vraie droite », reprochant aux autres d'avoir trahi leurs valeurs, trompé leurs électeurs, et d'être de connivence avec la gauche (la « bande des quatre »). Dans son interview donnée le 6 octobre 2005 au journal Le Figaro, René Rémond confirme que le Front national « s'inscrit dans le cadre de la démocratie représentative », « ne se confond pas non plus avec celles des droites qui rejettent l'héritage de 1789 », qualifiant au passage Jean-Marie Le Pen de « fils de la Révolution » et réaffirme que « l'appellation qui est proposée de populiste me convient assez bien » car « si elle ne définit pas l'idéologie de cet "extrémisme de droite", elle caractérise sa stratégie et désigne sa sociologie ».

Quant à l'épithète de « tribunitienne », René Rémond rappelle qu'elle est aussi appropriée, car il s'agit là d'une « fonction critique exercée par une démagogie qui exploite tous les sujets de mécontentement ». Il note par ailleurs que cette épithète a été introduite dans le vocabulaire politique par Georges Lavau à propos du Parti communiste français.

Dans « Le Populisme du FN » : un dangereux contresens, Annie Collowald souligne le manque de fiabilité des sondages utilisés pour déterminer le composition sociologique de l'électorat FN et le caractère biaisé de certaines estimations, comme le niveau d'études : un baccalauréat est synonyme de déclassement pour une personne issue d'un milieu aisé, mais de promotion pour une personne issue d'un milieu modeste. Elle pointe aussi le fait que les cadres du FN exercent souvent des professions supérieures.

Michel Winock et Pascal Perrineau (Histoire de l'extrême droite en France) continuent à parler d'extrême droite, sans confondre le FN avec les mouvements habituellement classés sous cette catégorie (GUD, Jeunesses identitaires, etc.). Dans La France politique : XIXe-XXe siècles, Michel Winock définit le FN comme la conjonction de toutes les familles de l'extrême droite française : contre-révolutionnaire, pétainiste, fasciste, OAS. À l'inverse de René Rémond, Michel Winock, s'appuyant sur diverses déclarations, considère que le FN est radicalement hostile à l'essentiel de l'héritage légué par la Révolution française et à ses valeurs (la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, violemment dénoncée par le chef du FN).

Dénominations du parti

Le Front national, fondé en 1972 sous le nom de « Front national pour l'unité française », a immédiatement cessé de faire usage de ce nom officiel pour se désigner comme « Front national » (affiches électorales dès 1973, etc.). À une date inconnue entre 1990 et 1997, le nom du parti est statutairement devenu « Front national ».

Lors de la crise « mégretiste », la veille du jour (28 janvier 1999) où Bruno Mégret, délégué général exclu du parti, allait faire déposer, en sous-préfecture de Boulogne-Billancourt, une déclaration de changement d'intitulé d'association, visant à renommer le parti en « Front national-Mouvement national » (déclaration considérée comme nulle par la justice en mai 1999), Jean-Marie Le Pen, président du parti, faisait déposer, le 27 janvier 1999, une déclaration de création d'association « Front national pour l'unité française », peut-être par précaution contre la volonté du camp mégrétiste de s'emparer du parti.

Parallèlement, les services du FN restés au « Paquebot » (surnom courant du siège du FN à Saint-Cloud) avaient commencé à faire usage, pour leurs envois postaux, d'un cachet « F.N.U.F. » (sigle de la nouvelle association) avec l'adresse du FN (même bâtiment avec entrée dans deux rues différentes).

Le cachet « F.N.U.F. » a continué de rester en usage (même à la fin de l'année 2005) après que la justice française, en mai 1999, eut déclaré nuls et non avenus le « congrès de Marignane » (23-24 janvier 1999) et les réunions ayant abouti à sa convocation (« conseil national » du FN du 13 décembre 1998). L'usage continu du cachet « F.N.U.F. » a contribué à faire croire que le FN avait, sinon conservé, du moins retrouvé son intitulé complet d'origine.

Souvent, les opposants au FN se livrent à des calembours sur son nom, en l'appelant par exemple « F-Haine », ou donnent au sigle une signification fantaisiste, comme « F comme facho et N comme nazi ».

Un autre jeu de mot consiste à montrer que « France » est une anagramme de « race FN ». Ce jeu de mot avait été notamment utilisé dans un sketch du Vrai Journal où on voyait un Noir se faire abattre alors qu'il tentait d'arracher une affiche du FN intitulée « la France d'abord ! ». Celui-ci s'écroulait en déchirant les lettres F et N du mot « France », créant ainsi le mot « race », et transformant l'affiche en « la race d'abord ! ». Le slogan du sketch était alors : « FN, les deux lettres en trop ».

Les militants et les électeurs du Front national sont appelés « frontistes ».

Place dans le paysage politique français

Du milieu des années 1980 à 2007, selon les types d'élections, le Front national représentait entre 11 et 18 % de l'électorat français au niveau national, dépassant 30 % dans certaines villes et régions, ce qui en a souvent fait le troisième parti de France. Il était cependant presque systématiquement écarté des responsabilités politiques, à cause des systèmes électoraux français, qui le privaient d'élus, et du refus des autres partis de droite, le jugeant trop extrémiste, de s'allier avec lui. À partir de 2007, les scores du FN lors des élections autres que présidentielle n'excèdent jamais 6,3 % des suffrages exprimés (score aux élections européennes de 2009), et ses élus sont de moins en moins nombreux, avec une influence électorale amoindrie.[12]

Alliances électorales

Des arrangements entre droite et FN ont eu lieu entre 1977 et 1992. Le RPR a condamné les alliances en septembre 1988 ; le Parti républicain a fait de même en 1991. Ils sont passés à la rétorsion à partir de 1992 et celle-ci est devenue systématique à partir de 1998. En 1994 Ernest Chénièredéputé RPR de l'Oise connue pour être le premier à avoir réagit sur la question du foulard Islamique s'allient au Front National à Creil avec de l'accord de Jean-François Mancel et la bénédiction de Jean-Marie Le Pen. Suite à cet arrangement Jean-François Mancel alors secrétaire général du RPR sera demis de ces fonctions en 1998 par Philippe Seguin

Lois électorales

Du fait de son isolement politique, le FN, malgré ses résultats électoraux qui l'ont fait apparaître comme le troisième parti politique de France en nombre d'électeurs, n'a aucun député et aucun sénateur, un seul maire de ville importante (Orange de 1995 à 2005) — conséquence de la crise mégrétiste, le Front national a perdu certaines municipalités — et n'est représenté dans aucun des grands organismes nationaux. Il dispose cependant de quelques députés européens (trois depuis les dernières élections, sept auparavant) et conseillers régionaux (156 depuis les dernières élections, 138 auparavant). L'ancien président socialiste François Mitterrand, en faisant changer la loi électorale pour les législatives (en passant à la proportionnelle par listes départementales), avait permis, en son temps, l'entrée au Parlement de députés frontistes, dont la majorité venaient de la droite (comme Bruno Chauvierre, François Bachelot, Bruno Mégret, Charles de Chambrun, Pierre Descaves, Gabriel Domenech, Jean Roussel, Olivier d'Ormesson, Michel de Rostolan, Yvon Briant, Édouard Frédéric-Dupont), ce qui permit à Pierre Joxe d'ironiser en 1985 : « Mais l'extrême droite est déjà à l'Assemblée ! ». Les analystes politiques[Qui ?] ont souvent vu dans cette modification un moyen de limiter l'ampleur de la « victoire annoncée » de la droite emmenée par Jacques Chirac. Ce dernier changea d'ailleurs le mode de scrutin dès son accès au pouvoir en 1986.

Les modes électoraux en France ont régulièrement été changés — à ce titre la France peut être considérée comme le pays d'Europe le plus instable dans le choix des modes électoraux. Le dernier changement en date est celui mis en place dans le cadre des élections régionales de 2004. Celles-ci ont été remportées par des partis de la gauche dans 24 des 26 régions françaises (à l'exception de l'Alsace et de la Corse). Ses opposants expliquent son manque d'élus et son isolement politique par ses positions extrêmes, notamment sur l'immigration, et à cause des écarts verbaux de son président.

Un effet important de la faible représentation du FN dans les instances élues est que la dotation financière allouée au FN est la moitié de ce qu'elle serait si les scrutins étaient proportionnels. En effet, l'État français verse une dotation à tous les partis politiques fixée suivant le nombre d'élus appartenant au parti, établie à 50 % sur le nombre de suffrages réalisés, et à 50 % sur le nombre de parlementaires (aucun dans le cas du FN) affiliés au parti politique en question. Le FN percevra ainsi au titre de l'année 2007 un financement public de 4 579 545,86 €, sur la seule première fraction de l'aide publique (décret n° 2007-100 du 26 janvier 2007). Cette absence de représentation parlementaire permet aussi au président de la République de ne pas tenir compte de l'opinion des électeurs du FN. Ainsi Jacques Chirac, contrairement à son successeur Nicolas Sarkozy, avait pris l'habitude de consulter uniquement les représentants des partis représentés au Parlement français (Assemblée nationale et Sénat), même lorsqu'il s'agit de l'Union européenne.

Résultats aux élections nationales

Année Type d'élection Nombre de voix  % Nombre d'élus  %
1973 Législatives 122 000 1,33 % 0 0 %
1974 Présidentielle 190 921 0,75 % - -
1978 Législatives 0,33 % 0 0 %
1981 Législatives 90 392 0,18 % 0 0 %
1984 Européennes 10,95 % 10 12,34 %
1986 Législatives 2 703 442 9,65 % 32 5,54 %
1988 Présidentielle 4 376 742 14,38 % - -
1988 Législatives 9,66 % 1 0 %
1989 Européennes 11,73 % 10 12,34 %
1993 Législatives 3 152 543 12,42 % 1 0 %
1994 Européennes 10,52 % 11 12,64 %
1995 Présidentielle 4 571 138 15,00 % - -
1997 Législatives 3 785 383 14,94 % 1 0 %
1999 Européennes 5,69 % 5 5,75 %
2002 Présidentielle 1e tour : 4 804 713
2e tour : 5 525 032
1e tour : 16,86 %
2e tour : 17,79 %
- -
2002 Législatives 2 862 960 11,34 % 0 0 %
2004 Européennes 1 684 868 9,8 % 7 8,97 %
2007 Présidentielle 3 834 530 10,44 % - -
2007 Législatives 1 116 005 4,29 % 0 0 %
2009 Européennes 1 091 681 6,34 % 3 4,17 %

Organisations liées

Comme la plupart des partis, des membres du Front national ont créé des cercles de réflexion ; un certains nombres d'organisations ou associations lui sont très fortement liées :

  • Association pour la suppression de l'impôt sur le revenu et la réforme fiscale (ASIREF) ;
  • Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (AGRIF) ;
  • Cercles des amitiés protestantes ;
  • Cercle chasse pêche et nature ;
  • Cercle des Français résidant à l'étranger ;
  • Cercle national des automobilistes ;
  • Cercle national des agriculteurs de France ;
  • Cercle national de la banque ;
  • Cercle national des combattants ;
  • Cercle national du corps de santé ;
  • Cercle national de défense des handicapés ;
  • Cercle national de défense de la vie, de la nature et de l'animal ;
  • Cercle national des femmes d'Europe ;
  • Cercle national des Français Juifs ;
  • Cercle national des rapatriés ;
  • Cercle national des préretraités et retraités ;
  • Cercle national des taxis ;
  • Égalité et Réconciliation d'Alain Soral ;
  • Fraternité française ;
  • Front anti-chômage ;
  • Ligue pour la vie ;
  • Mouvement pour un enseignement national ;
  • SOS enfants d'Irak ;
  • Rassemblement national des Corses.
Membres du Front national collectant de l'argent dans un drapeau tricolore géant, au défilé du parti en l'honneur de Jeanne d'Arc, le 1er mai 2007 à Paris (méthode empruntée au Club des Cordeliers)

Syndicat patronal proche du Front national, la Fédération nationale entreprise moderne et liberté se compose de trois secteurs :

  • la coordination nationale des commerçants et artisans de France
  • la coordination nationale des PME-PMI
  • la coordination nationale des professions libérales

Son objectif est d'être présent dans toutes les assemblées socioprofessionnelles : chambres de commerce et d'industrie, chambres de Métiers, Prud'hommes, conseils économiques et sociaux, tribunaux de commerce, etc.

Le Département protection sécurité (DPS) est le service d'ordre du Front national, il fait également office de service renseignement interne.

Politique

Propositions politiques

Le Front national axe son programme[13] sur quelques grands thèmes :

  • la forte limitation de l'immigration, accusée d'appauvrir les Français les plus démunis et d'enrichir les plus aisés en leur permettant de faire pression par là sur le coût du travail et d'être une menace pour la culture française, est un des points de son programme qui suscitent le plus de passion, dans un sens ou dans l'autre ; le thème de l'immigration n'est cependant apparu comme thème central dans le programme et le discours du Front national que dans les années 1980 (lors de l'élection présidentielle de 1974 par exemple, la plate-forme de quatre pages proposée par Jean-Marie Le Pen ne fait aucune allusion à l'immigration[14]), ce que Patrick Weil analyse comme une perception de l'immigration vue comme un thème devenu payant au niveau électoral.
  • le retour dans leur pays d'origine d'un grand nombre d'immigrés ou d'enfants d'immigrés ayant acquis la nationalité française, si ceux-ci ont été condamnés pour un crime ou un délit (application du principe de la double peine) ;
  • la souveraineté vis-à-vis des États-Unis d'Amérique et des organisations internationales telles que l'OTAN et l'Union européenne ;
  • la préservation des modes de vie traditionnels, notamment ruraux, au besoin par le protectionnisme et l'arrêt de la construction des mosquées en France ;
  • la répression des crimes et délits, avec des peines plus élevées ;
  • le rétablissement de la peine de mort, en particulier pour les terroristes, les assassins ou criminels sexuels notamment pédophiles et les grands trafiquants de drogues ;
  • la diminution du nombre des fonctionnaires ;
  • la diminution des impôts et taxes sur les sociétés ;
  • la suppression des subventions publiques aux associations qu'il considère comme « noyautées » par l'extrême gauche (culture, insertion, agitation socio-politique, etc.) ;
  • le retour à une morale « moins laxiste » ;
  • le natalisme, avec une position visant à restreindre le recours à l'avortement (notamment salaire familial versé à la mère au foyer, facilitation de l'adoption des enfants français) (extrait du programme présidentiel 2002).
  • l'abrogation de la loi Pleven de 1972 (interdisant les propos racistes, elle est une refonte du décret-loi Marchandeau du 21 avril 1939), de la loi Gayssot de 1990 (renforçant l'arsenal législatif contre le racisme et interdisant la diffusion du négationnisme)[15].

Si les positions sur l'immigration et sur la souveraineté sont des constantes du parti, dans d'autres domaines, comme les services publics et les institutions, différents courants existent en son sein. Cette diversité est vue par ses opposants comme un manque de cohérence ou même comme le signe d'une absence de propositions politico-économiques réelles, alors que d'autres y voient la preuve d'un dynamisme et d'un véritable débat au sein du mouvement.

Les positions du FN sur l'immigration, l'islam et plus généralement sur les personnes d'origine étrangère sont considérées par ses opposants comme des tendances à rejeter les droits de l'homme et une dérive vers le fascisme. Ses partisans considèrent, eux, que cette conception s'appuie sur une vision déformée du FN de la part de personnes qui ne connaissent son programme qu'au travers de commentaires hostiles et faussés.

Front national et négationnisme

Depuis les années 1980, la mise en doute du consensus sur l'extermination des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale fait partie du discours politique du Front national, ceci en liaison avec d'autres mouvements d'extrême droite[16].

Un négationniste explicite comme François Duprat fit partie des instances dirigeantes du parti dès sa création[17], mais il faut attendre les années 1980, avec certains « dérapages verbaux » de son principal dirigeant (« Durafour crématoire », les chambres à gaz vues comme un « point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ») pour que le soutien voilé ou explicite au négationnisme fasse explicitement partie du discours frontiste[16], ce qui a entraîné le départ de quelques uns de ses responsables politiques[18].

Pour l'historien Pierre Milza, le soutien voilé au négationnisme constitue un élément important de la stratégie de réhabilitation de l'héritage politique dont se réclame l'extrême droite en France. L'implication de ce courant dans la collaboration avec le régime nazi, y compris avec l'extermination des Juifs, a durablement mis au ban toute une culture politique qui avait porté au pouvoir les dirigeants du régime de Vichy. En ce sens, la mise en doute des crimes nazis ou de leur ampleur constitue un « formidable enjeu de mémoire[16] ».

Voir aussi

Bibliographie

  • René Rémond, Les Droites en France, éd. Aubier-Montaigne, 1982
  • Pierre-André Taguieff, « La Rhétorique du national-populisme », dans Cahiers Bernard Lazare, n° 109, juin-juillet 1984, pp. 19-38.
  • Nonna Mayer et Pascal Perrineau, Le Front national à découvert, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1989, rééd., 1996.
  • Gilles Bresson et Christian Lionet, Le Pen. Biographie, éd. du Seuil, 1994.
  • Michel Winock, (dir.), Histoire de l'extrême droite en France, éd. du Seuil, « Points », 1994.
  • Nonna Mayer et Pascal Perrineau, Le Front national à découvert, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1989, rééd., 1996.
  • Michel Soudais, Le Front national en face, éd. Flammarion, 1996 (ISBN 2-08-067251-7).
  • Jean-Pierre Cohen et Bernard Antony, Ni raciste, ni antisémite. Le FN répond aux organisations juives qui le combattent injustement, 1997.
  • Pascal Perrineau, Le Symptôme Le Pen. Radiographie des électeurs du Front national. éd. Fayard, Paris, 1997.
  • Pierre-André Taguieff, « Le Populisme et la science politique. Du mirage conceptuel aux vrais problèmes », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n°. 56, octobre-décembre 1997, pp. 4-33.
  • Jean-Pierre Thiollet, Le Chevallier à découvert, Laurens, 1998.
  • Olivier Guland, Le Pen, Mégret et les Juifs, L'obsession du « complot mondialiste », La Découverte, 2000.
  • Sophie Bourrel, Le Front National et le droit, Presses Universitaires du Septentrion, 2001.
  • Anne-Marie Duranton-Crabol, « L'extrême droite », dans Serge Berstein, Pierre Milza et Jean-Louis Bianco, Les Années Mitterrand, les années du changement. 1981-1984, éd. Perrin, 2001.
  • Pierre-André Taguieff, « Populisme, nationalisme, national-populisme. Réflexions critiques sur les approches, les usages et les modèles » in Gil Delannoi et Pierre-André Taguieff (sous la dir.), Nationalismes en perspective, Paris, Berg International, 2001, pp. 303-407.
  • Pierre Milza, L'Europe en chemise noire : les extrêmes droites en Europe de 1945 à aujourd'hui, Champs Flammarion, 2002.
  • Annie Collowald, Le « Populisme du FN » : un dangereux contresens, éd. du Croquant, 2003.
  • Michel Dobry (dir.), Le Mythe de l'allergie française au fascisme, éd. Albin Michel, 2003.
  • Erwan Lecoeur, Un néo-populisme à la française. Trente ans de Front national. éd. La Découverte, 2003.
  • Michel Winock, La France politique. XIXe-XXe siècles, éd. du Seuil, « Points », 2003.
  • Robert O. Paxton, Le Fascisme en action, éd. du Seuil, 2004.
  • Sergiu Miscoiu, Le Front National et ses répercussions sur l'échiquier politique français 1972-2002, éd. de la Fondation pour les Études Européennes, Cluj-Napoca, 2005.
  • René Rémond : Les Droites aujourd'hui, éd. Audibert, 2005.
  • Christiane Chombeau, Le Pen fille & père, éditions du Panama, 2007 (ISBN 978-2-7557-0303-0).

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. a  et b « Déclaration de M. Le Pen, président du Front national », journal télévisé de la nuit, ORTF, 3 novembre 1972 ; Jean-Marie Le Pen parle d'une « droite populaire, sociale, nationale ».
  2. « Pour M. le Pen, "le populisme vaincra le pipolisme" de M. Sarkozy », Le Monde, 14 janvier 2008.
  3. Jean-Marie Le Pen, dans son discours à l'université d'été 2004 du Front national, affirme que son parti est « souverainiste depuis le jour même de sa création en 1972 ».
  4. Jean-Marie Le Pen au journal télévisé de la nuit sur TF1, 15 janvier 1982.
  5. « En France du moins, l'occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550 000 kilomètres carrés. », Rivarol, 7 janvier 2005.
  6. « FN - Le Pen vend le "Paquebot" », lci.fr, 10 janvier 2008.
  7. « FN : actifs et passifs à céder », C dans l'air, 5 mai 2008.
  8. « Au FN, «Marine» à la peine pour retenir élus et militants », Libération, 14 octobre 2008.
  9. Tribune De Genève.ch
  10. Brian Jenkins (éd.), France in the Era of Fascism. Essays On The French Authoritarian Right, Berghahn Books, 2005, p. 201.
  11. Jean-Pierre Apparu, La Droite aujourd'hui, Paris, Albin Michel, 1978, p. 176.
  12. « Le FN confirme sa perte d'influence électorale » sur europe1.fr (municipales de 2008)
  13. « Le Programme », site du Front national.
  14. Patrick Weil, La France et ses étrangers, p. 107.
  15. 300 mesures pour la renaissance de la France : II Liberté des citoyens : reconquérir les libertés françaises, programme de 2001, www.frontnational.com
  16. a , b  et c L’Europe en chemise noire. Les extrêmes droites de 1945 à aujourd’hui, Pierre Milza, Paris, Fayard, « Nouvelles études contemporaines », 2002, pp. 172-173.
  17. Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Paris, Seuil, « La Librairie du XXe siècle », 2000, p. 167.
  18. Valérie Igounet, op. cit., p. 497 : « (en 1987) [...] un membre éminent du Front national, Olivier d'Ormesson, quitte le parti à cause de ses tendances révisionnistes. »


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