117e regiment d'infanterie de ligne

117e regiment d'infanterie de ligne

117e régiment d'infanterie de ligne

117e Régiment d'Infanterie
Insigne régimentaire du 117e R.I.

Insigne régimentaire du 117e R.I.
Période 2 avril 17941er janvier 1994
Pays France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'infanterie
Rôle Infanterie
Garnison Le Mans
Ancienne dénomination 117e demi-brigade d'infanterie de ligne.
Devise En avant, toujours en avant
Inscriptions sur l’emblème Tudela 1808
Saragosse 1809
Lérida 1810
Tarragone 1811
Verdun 1916
Les Monts 1917
La Marne 1918
Mézières 1918
AFN 1952-1962
Anniversaire Saint-Maurice
Guerres guerres napoléoniennes
guerre de 1870
Première Guerre mondiale
Bataille de France
Guerre d'Algérie
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre.
Décorations Croix de guerre 1914-1918 deux palmes une étoile de vermeil
1939-1940 une citation à l'ordre de l'armée.
Commandant historique colonel Bahezre de Lanlay *[1]

Le 117e régiment d'infanterie de ligne (ou 117e RI) est un régiment français qui fut constitué sous la Révolution française.

Sommaire

Insigne

L'insigne du régiment est un écu ovale d'azur rayonnant à un aigle au vol abaissé de sable, posé sur une terrasse du même et chargé d'un écusson de pourpre au lion d'or. En bordure de cet écu se trouve les inscriptions « 117e R.I. » et « en avant toujours en avant ».

Historique des dénominations

  • Toutefois, les origines lointaines du 117e remontent à ces compagnies des « vieux corps » [2] de (1569-1643), qui serviront en 1656 à former « le régiment du roi » dont un bataillon, devenu régiment de Marcilly vers 1695, passa en 1700 au régiment de Bourgogne créé en 1668[1].
  • 2 avril 1794 : formation de la 117e demi-brigade d'infanterie de ligne à Nice.
  • 16 mars 1796 : première dissolution de la demi-brigade.
  • Créé le 21 août 1808 à Haro en Espagne.
  • 21 février 1809 : le 117e rentre en tête dans Saragosse et c'est le début de hauts faits d'armes.
  • 12 mai 1814 : après la chute de Napoléon Ier, Louis XVIII restructure l'armée et réduit les régiments. Les bataillons du 117e sont dissous et répartis dans de nouveaux régiments.
  • 1er novembre 1870 : le 117e régiment d'infanterie de ligne menait des cadres du 17e régiment de marche et attaque à Montmesly contre les Prussiens.
  • Dissout le 24 mars 1871.
  • Créé le 1er mai 1872 le « 17e provisoire d'infanterie ».
  • Fin 1899 : le 117e qui permutait régulièrement avec le 104e en sa garnison du Mans est définitivement attaché à la Sarthe avec un bataillon détaché à la Flèche.
  • 1914 : affectation à la 16e brigade d'infanterie, de la 8e division d'infanterie, du 4e corps d'armée après quatre longues années de conflit ou le régiment s'illustre à maintes reprises.
  • 15 au 20 août 1919 : retour glorieux du 117e R.I. au Mans.
  • 6 juin 1940 : après reddition faute de munitions, le régiment est dissous à Saint-Yrieix dans la Creuse.
  • Le 16 janvier 1945 : après cinq années de guerre, un bataillon renaît à Poitiers par les biais des FFI.
  • Le 31 octobre 1945 : dissolution du bataillon.
  • Créé le 16 avril 1956 à l'occasion du rappel de la classe 1953, il fait partie de la première tranche des unités en vue du rétablissement de l'ordre en Algérie. Pendant sept ans.
  • 1er janvier 1963 : 6e dissolution du 117e dont les 1er et 2e bataillon sont intégrés au 41e R.I. de Chateaulin et le 3e constituent une partie du 126e R.I. de Brive-la-Gaillarde.
  • Créé le 1er septembre 1963 par simple changement de dénomination du 2e bataillon du 41e R.I émanant lui-même du II/117e le 1er février 1963.
  • Le 117e B.I devient le 117e régiment d'infanterie le 1er mars 1964 et stationné au quartier Mac-Mahon de Rennes (P.C et C.C.S), et au camp de la Lande d'Ouée (1er et 2e compagnies. Groupement d'instruction).
  • 1er juillet 1968 : dissolution la majeure partie de ses cadres et de ses unités serviront à la constitution du 41e R.I d'un type nouveau.
  • 1970 : devient régiment de réserve des forces du territoire. Fait partie depuis cette date des unités mobilisables.
  • 9 août 1972 le drapeau rejoignant la caserne Chanzy au Mans.
  • Mis sur pied jusqu'en 1978 par le C.M 117 (caserne chanzy) le Mans.
  • Le 1er janvier 1979 le régiment entre dans la composition de la division d'infanterie : division dérivée par la 9e division d'infanterie de marine.
  • En 1986, la 109e D.I est restructurée en 109e brigade de zone.
  • En 1992 dans le cadre du plan « Armée 2000 » en 109e brigade régionale de défense.
  • Le 117e est composé à 85 % de réservistes, est, depuis 1979, basé au sein du 2e R.I.Ma corps dérivant(caserne Chanzy depuis 1980, camp d'Auvours).
  • 11 décembre 1993 : au quartier Foch de Rennes, le chef de corps du 117e le lieutenant-colonel Loridan remet le drapeau au général commandant la 109e brigade régionale de défense.
  • 1er janvier 1994 : 8e dissolution officielle du 117e Régiment d'Infanterie.

Caserne du Mans

La caserne Chanzy fut bâtie entre 1875 et 1878. Comme elle était implantée à la périphérie de la ville, des travaux furent entrepris dans l’année 1890 pour la relier au centre-ville. La rue Gambetta fut prolongée entre la place Saint-Pavin et la place semi-circulaire aménagée devant l'entrée de la caserne. De chaque côté de la grille d'entrée s'élevaient deux pavillons abritant la salle de garde et divers services. Trois corps de bâtiments enserraient la cour d'honneur. Abandonnée au début des années quatre-vingt, la caserne fut démolie, hormis l'un des grands bâtiments qui a été réhabilité il accueille désormais des logements et une crèche. Puis les deux pavillons d'entrée ont été transformés en toilettes, bureaux (gardien) et salle d'exposition à l'extérieur se trouve actuellement les plaques commémoratives de la Grande Guerre 1914-1918 de la seconde guerre mondiale 1939-1945 puis 1952- 1962 (Algérie) du 117e R.I. Des paysagistes ont remodelé le site en un magnifique jardin public, le parc Théodore Monod[2]

Garnison

Le régiment fut implanté dans différentes villes au fil de son existence :

Colonels/chefs-de-corps

Il y eut 53 chefs de corps dans l'histoire du régiment :[1]

  • 2 avril 1794 - 16 mars 1796 : Chef de Demi-brigade Daurier
  • 21 août 1808 : Major Taille
  • 23 novembre 1808 : colonel Robert
  • Juillet 1811-2e semestre 1814 : Colonel Mathis
  • 1er novembre 1870 : Lt-col. Montaru
  • 20 novembre 1870 - 24 mars 1871 : Lt-col.Galland
  • 1er mai 1872 - : colonel de Waldner de Freundstein
  • 1877 - colonel Frandin de Liniéres
  • 1880 - colonel Arnoux
  • 1880 - colonel Hugot
  • 1884 - colonel Voutey
  • 1887 - colonel Jollivet
  • 1889 - colonel Varloud
  • 1890 - colonel Chaumont
  • 1895 - colonel Terrillon
  • 1895 - colonel boutan
  • 1903 - colonel Barbes
  • 1909 - colonel Chenot
  • 1913 - colonel Jullien
  • Septembre 1914 }- Lt-col. du Paty de Clam
  • Octobre 1914}
  • 2 octobre 1916 }- Lt-col. Bizard
  • Octobre 1916 }- colonel Pageot
  • 27 novembre 1917}
  • 5 décembre 1917 }- Lt-col. Verignon
  • Février 1919}
  • 21 février 1919 - Lt-col. Guitton
  • 24 août 1919 - Lt-col. Bernard
  • 21 avril 1920 - colonel Passerieux
  • 29 novembre 1921 - colonel Lagarde
  • 26 juin 1925 - colonel Beringer
  • 25 mai 1928 - colonel Reboulleau
  • 25 décembre 1930 - colonel Dutreux
  • 23 janvier 1933 - colonel Boutignon
  • 31 décembre 1934 - colonel Haga
  • 1938 - colonel Boyer
  • Février 1939 - colonel Chalon
  • 29 mai 1940 - commandant Cordonnier
  • 16 janvier 1945}- Lt-col. Geromini
  • 31 octobre 1945}
  • 1er avril 1956 - Lt-col. Lemaigre
  • 14 mars 1957 - Lt-col. Saut
  • 5 mai 1957 - colonel Pechaudra
  • 27 février 1959 - colonel Pin
  • 1er mars 1961 - colonel de Froment
  • 1er septembre 1961 - colonel Faig
  • 10 juillet 1962}- Lt-col. Desbiens
  • 1er janvier 1963}
  • 1er septembre 1963 - Chef de bataillon Berthaud (117e B.I)
  • 5 mars 1964 - Lt-col. Coudurier
  • 15 juin 1964 - 24 Juin 1966 - colonel de Badts de Cugnac
  • 15 juillet 1966}- colonel Bahezre de Lanlay *[3]
  • 30 juin 1968}
  • 1970 - Lt-col. Petit
  • 1975 - colonel de Quatrebarbes
  • 1979 - Novembre 1982 - Lt-col. Daunay
  • Novembre 1982 - Juin 1987 - colonel Degan
  • Juin 1987 - Janvier 1990 - colonel de Montesson
  • Janvier 1990 - Janvier 1994 - Lt-col. Loridan

Les batailles auxquelles le régiment a participé

De 1794 à 1914

Le 9 mars 1882 le 2e bataillon sera présent en Algérie, il s'installera au camp de l'Isly pendant au moins deux ans. Le 11 juin 1883 les autres bataillons et le P.C. du régiment seront présent au Mans où le régiment s'établira, de façon stable, en 1900.

Première Guerre mondiale

Affectations

Liste des affectations au régiment [1] 
insigne de béret d'infanterie
Colonel Henri P. Julien commandant le 117e R.I
1er bataillon (I/117) 
capitaine Treillard
1re compagnie 
capitaine Collin
  • 1re section : s-lt Lemarchand
  • 2e section : adj Laffargue
  • 3e section : adj Tusseau
  • 4e section : serg Terouanne
2e compagnie 
capitaine Mourgeon
  • 1re section : lt Marchesseau
  • 2e section : s-lt de Genser
  • 3e section : adj-chef Gaudineau
  • 4e section : adj Croyaux
3e compagnie 
capitaine de La Gasnerie
  • 1re section : lt Civrays
  • 2e section : lt Dumée
  • 3e section : adj-chef Guerin
  • 4e section : adj Laforest
4e compagnie 
capitaine Guillo-Lohan
  • 1re section : s-lt Eisenman
  • 2e section : s-lt Laube
  • 3e section : adj-chef Graby
  • 4e section : adj Albaret
1re section de mitrailleuse 
lt d'Aboville
2e bataillon (II/117) 
commandant Mercadier
5e compagnie 
capitaine Hebert
  • 1re section : lt Durand
  • 2e section : lt Briére
  • 3e section : ?
  • 4e section : ?
6e compagnie 
capitaine Diringer
  • 1re section : lt du Genouillac
  • 2e section : s-lt Cauviére
  • 3e section : ?
  • 4e section : ?
7e compagnie 
capitaine G.H. Avice*

(*tué à Andechy le 7 octobre 1914 comme chef de bataillon)

  • 1re section : lt Le Saos
  • 2e section : lt Robillard
  • 3e section : ?
  • 4e section : ?
8e compagnie 
capitaine Morel
  • 1re section : s-lt Pelissier
  • 2e section : s-lt Conscience
  • 3e section : s-lt Larmignat
  • 4e section : ?
2e section de mitrailleuses 
lt de Marcieu
3e bataillon (III/117) 
commandant Blanc
9e compagnie 
capitaine Riondel
  • 1re section : s-lt Lebreton
  • 2e section : s-lt Paquet
  • 3e section : ?
  • 4e section : ?
10e compagnie 
capitaine Hugot
  • 1re section : lt Ruellan
  • 2e section : s-lt Fournier
  • 3e section : ?
  • 4e section : ?
11e compagnie 
capitaine Roy
  • 1re section : s-lt Moquais
  • 2e section : s-lt Chalaux
  • 3e section : ?
  • 4e section : ?
12e compagnie 
capitaine Nivlet
  • 1re section : lt Leblanc
  • 2e section : ?
  • 3e section : ?
  • 4e section : ?
3e section de mitrailleuses 
lt Monnier
  • baptême du feu pour le 117e R.I. le 22 août 1914 :[1]
  • Le 117e R.I et le 115e, formaient la 16e brigade. La 16e brigade et la 15e brigade (124e R.I ,130eR.I) formaient la 8e division d'infanterie (8e DI). La 8e DI et la 7e formaient le 4e corps d'armée (4e CA) de la IIIe armée.
  • Le 117e R.I a connu le baptême du feu le 22 août 1914 à Houdrigny (Belgique) près de Virton. Le petit cimetière militaire d'Houdrigny mérite une visite.
  • la veille du combat d'Houdrigny, le 21 août 1914, le 117e R.I devait cantonner à proximité de Vittarville (où se trouvait le 124e R.I) et de Delut le (115e R.I). La 8e DI se mit en marche, et en fin d'après-midi le 117e R.I atteignit Virton et Saint-Mard.

Du 29 octobre au 3 novembre 1914 de violents combats opposent le 4e Corps d’Armée Française aux troupes allemandes. Parmi les régiments français, les 115e, 117e, 317e et 315e régiments d’infanterie, composés de Sarthois, venus soit de Mamers (115e et 315e - réserve -) et du Mans (117e et 317e). Du Mans, ils vont à Virton en Belgique où le 22 août 1914, ils reçoivent le baptême du feu. Puis c'est la retraite vers Dun-sur-Meuse (combats de la ferme Jupille et de Doulcon). Pour le 117e RI, ce sont les combats de Montigny Sainte-Félicité le 31 août, de Carlepont les 16, 17 et 18 septembre, de Caisne, Gutz, Hesdin, Roye, Liancourt, Etlon Fonchette, Goyencourt et La Cambuse. Après une attaque infructueuse sur Andechy, la zone de combat atteint Quesnoy-en-Santerre. Le 29, l’ordre est donné par le colonel Jullien d’enlever d’assaut Quesnoy-en-Santerre. Les 117e et 317e d’infanterie, ainsi que des éléments du 315e, s'attellent à la tâche, mais devant l'étendue des pertes, ne peuvent que s'arrêter à la route d'Amiens. Ce n'est que le surlendemain qu'ils prendront le village, à la baïonnette, après des corps à corps effroyables, obtenant, par son héroïsme, un ordre du colonel Jullien : "Merci à tous, du plus profond du cœur. Une fois de plus le 117e a justifié sa devise : En avant, toujours en avant !"

  • Témoignages[3].

Le sergent Georges Lebourdais de la 12e compagnie du 117e R.I.

« Le 21 au soir, nous sommes arrivés à Virton et nous avons été accueillis avec enthousiasme par la population. Nous avons cantonné “au séminaire” dans des lits. C'était bon après des cantonnements dans la paille !

Les habitants nous ont signalé que les Allemands étaient sur les crêtes, qu'ils avaient repéré le terrain les jours avant, qu'ils venaient au ravitaillement dans la ville.

Le 22 au matin, rassemblement sur la place les habitants nous apportent des vivres, pain, beurre, café. »

Le soldat Auguste Hervé de la 10e cie du 117e R.I.

« J'ai été blessé vers 2h de l'après-midi. Nous avions mis baïonnette au canon. Je suis tombé nez à nez avec un Allemand aussi surpris que moi. Il se sauve et se plaque au sol.

Des mitrailleuses tirent. Je reçois une balle dans la cuisse. Un soldat m'a apporté à boire durant la nuit. Le dimanche matin, j'ai vu 3 ou 4 uhlans venant d'Houdrigny et se dirigeant vers Virton. J'avais toujours mon Lebel à côté de moi et l'idée m'est venue de tirer... Plus tard, j'ai vu des charrettes et des hommes qui chargeaient les blessés et les morts. J'ai fait signe.

Deux civils m'ont renversé sur un brancard et ils m'ont porté jusqu'à Houdrigny... »

Après l'armitice

Le 12 novembre 1918 à Charleville, le général Guillaumat, commandant la Ve armée, remet la croix de guerre 1914-1918 au drapeau du 117e. Par la décision en date du 30 novembre 1918 du Maréchal Pétain, commandant en chef des armées de l'est cite le régiment à l'ordre de l'armée, le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 lui est en outre accordé par ordre no 139 F.

Entre les deux guerres

Le 16 mai 1923, le régiment commandé par le Colonel Lagarde quitte Le Mans dans la soirée pour rejoindre sa zone d'occupation dans la Ruhr. il débarque le 19 à Recklinghausen à 20 km au nord-ouest de Dortmund où il est chargé de la garde de divers postes dans le cadre des missions de la 47eDivision. De 1925 à 1928 le régiment comprend au Mans, caserne Chanzy, l'état-major, la C.H.R., les 1er et 2e Bataillons. À Mamers, le 3e Bataillon (caserne Caulois).

Le 1er janvier 1933, le régiment compte : 58 officiers, 210 sous-officiers, 1 395 caporaux et soldats, 1 603 hommes au total.

Seconde Guerre mondiale

Article détaillé : Bataille de France .

La mobilisation générale intervient le 1er septembre 1939. Le 4 septembre dans les Ardennes, le 17 septembre au 13 octobre dans l'Aisne, le 13 octobre au sud-ouest de Mézières en positions de défensives. La 13 e compagnie de pionniers est à Villiers Le Tourneur avec le 1er bataillon. Les 1er et 3e bataillons seront détachés ultérieurement. Le 10 novembre en Lorraine et dans la Sarre, en Haute-Alsace le 9 janvier 1940, dans la Somme le 17 mai.

À la veille de la ruée massive des divisions de Panzer, le 117e R.I. occupait les positions suivantes au sud-sud-ouest de Péronne.

Dans la nuit du 4 et 5 juin 1940, l'artillerie Allemande pilonne les positions Françaises. L'attaque des blindés Allemands débute à l'aube du 5 juin ; le 117e qui ne bénéficie pas de la protection d'aucun obstacle antichar naturel supporte presque tout le poids de l'attaque blindée axée sur Belloy, Estrées-Deniécourt, Berny en Santerre, Pressoir et Chaulnes.

Dès 3h30, après un redoublement des tirs de l'artillerie, le 117e voit arriver sur lui les vagues d'assaut de trois divisions blindées dont une de réserve. Les chars bombardent, mitraillent puis dépassent nos fantassins qui voient apparaître les motocyclistes, puis les éléments portés débarquant au plus près. Entre deux vagues de chars, les Stukas lancent leurs bombes en piqué. Les points d'appui et les centres de résistance sont neutralisés un à un après la destruction des lisières des villages par obus incendiaires. Obligées d'abandonner leurs emplacements en flammes, épuisées, encerclées, mitraillées, manquant de vivres depuis plusieurs jours, les unites du 117e se rendrront, à court de mubitions: certaines ne pourront résister qu'une demi-heure, la majorité tiendra jusqu'à la fin de la journée, le reste capitulera le 6 juin à l'aube. L'âpreté de la résistance opposée par le 117e vaut aux survivants emmenés en captivité l'hommage des Allemands : « Vos hommes ont combattu magnifiquement. »

Le 117e R.I. la 13e compagnie de pionniers et le 21e Bataillon d'instruction sont dissous à Saint-Yriex (Creuse) le 1er août 1940.

  • Témoignage[4]
    « Septembre 1939, déclaration de guerre, notre division la 19e dont mon régiment le 117e R.I. débarque à Rethel, cantonne à Hirson jusqu'au 9 novembre. Dirigé ensuite en Lorraine : Sarreguemines, Sarrebruck, un froid de - 25° nous oblige de scier la tambouille, le vin de glace, mission terminée le 8 janvier 1940. Le 8 mars, nous partons pour l'Alsace 23° en dessous de zéro, 75 km à pied en 24 heures, le 117e R.I. s'installe à Ensisheim, Roggenhouse, Munchhouse. Un important secteur dont le terme est Mulhouse, confié à la 19e D.I. coups de mains, corps franc de nuit chez l'ennemi. Ordre est donné d'abandonner la mission défensive sur le Rhin. Le 23 mai au petit jour, notre division d'élite se porte sur la Somme. Renfort du 22e régiment de Marche de Volontaires Étrangers, sur notre aile droite sous le regard admiratif de son colonel qui s'exclame, « Regarder voir ces bretons... Ces normands qu'elle unité », l'Allemand recule de plusieurs kilomètres, nos ailes très accrochées n'ont pas suivi ayant atteint la route d'Amiens ordre est donné de stopper sous peine d'encerclement. Le 28 mai une violente contre attaque allemande sur le 2e bataillon (Brébant) tue en quelques instants près de cent cinquante de nos camarades dont notre lieutenant promu depuis peu capitaine. Gamelin généralissime est destitué en faveur du général Weygand espéré comme génial stratège. Ayant suivi le déroulement des opérations ordre est donné par lui, ne plus reculer, mourir sur place, afin, qu'il lui soit possible de rattraper la situation. Depuis fin mai, les combats se font plus nombreux et violents soulevés du sol par les chutes d'obus, nous ne savons plus discerner s'ils sont français ou allemands. Le carnage trouve crescendo jour après jour ; le haut commandement allemand conscient de la valeur de ces unités françaises, met en place 190 divisions sur la Somme. Début juin, le ravitaillement en nourriture et armes se trouve anéanti, bien souvent par l'aviation ennemie, envoie au sol les rares chasseurs nous survolant. Ayant acquis la certitude que nous allons mourir, toute utilité des transmissions sont vaines. Quittant notre spécialité, chacun devient un combattant forcené, n'ayant pour objet faire mal à ceux d'en face. Les canons anti-char ne suffisent plus devant l'assaut des chars allemands (canons de l'artillerie fait avec nos 75 mm) une destruction incroyable chez les assaillants. Chaque tir détruit un matériel ennemi. Le 5 juin, un camarade ayant perdu l'usage d'une jambe, va se faire broyer par une vague de chars. L'adjudant Sacleux, du 117e fonce à son secours, stupeur, les chars allemands stoppent laissant cet acte héroïque s'accomplir. Ils reviennent parmi nous, le blessé est mort pendant ce transfert. En ce jour, apocalyptique la densité des bombardements terrestres et aériens, marquent ciel et soleil, nous sommes imprégnés d'une tenace odeur de poudre. Ce soir..., une nuit claire de juin, laisse apparaître sur le sol de petites tertres, ce sont les survivants, qui iront au bout de l'impossible, ayant pour voisin un camarade abattu. Forte de l'extermination de nos unités, la plus forte armée mondiale en ce début de conquête. Nombre d'hommes soutenus par l'utopie, la propagande des chefs prestigieux, dotée d'une puissance en matériel inégalée guette le lever du jour, afin de porter l'estocade définitive. Peut-être quatre heures du matin, des rafales dissuasives, chars, mitrailleuses braquées sur nous. La poignée de survivants que nous sommes, plus les blessés, levons les bras afin de nous rendre. Pierre Daure un garçon ayant voulu résister jusqu'à la fin reçoit une balle entre les yeux. Désarmés, nous marchons parmi cette horde insensible, vers l'arrière frond allemand. Rassemblés dans un champ, un colonel nous indique, les corps alignés, ceux que nous avons tués, dans un français impeccable, explique les pertes infligées, à son armée, nous dit que notre héroïme, le fait nous consider, division de fer, les honneurs nous sont rendus, au triste bilan du 117e 1 200 morts, un très grand nombre de blessés et prisonniers. La division a perdu en cet affrontement près de 8 000 soldats et officiers. L'âge était entre vingt deux ans et trente cinq ans, moi j'avais vingt quatre ans. Je ne sais pas en ces instants que cinq année de captivité sont à vivre (Stalag VIII C[5]), que d'autres risques restent à venir ! »

1945 à nos jours

Création du 3e Bataillon à Poitiers le 16 janvier 1945 avec des éléments du régiment F.F.I. Bir-Hakeim début septembre 1944 à Angoulême et qui ont combattu les Allemands au nord de la poche de Rochefort en octobre 1944. Entre temps, ces éléments avaient provisoirement pris la dénomination de 1er Bataillon du 107e R.I. le 7 octobre 1944. Puis celle du 3e Bataillon du 80e R.I. le 1er janvier 1945. Stationné à Saintes puis à la Rochelle et aux environs, le 3e Bataillon du 117e R.I. part le 24 octobre 1945 pour Vincennes où il est dissous le 31 octobre 1945.

Reconstitué le 17 avril 1956, il part dès le 5 mai en Algérie il appartient au 23e corps d'armée, 20e division d'infanterie il y restera près de sept ans.



Il est dissous le 1er février 1963. il est recréé le 1er septembre 1963 comme 117e bataillon d'infanterie. Redevient 117e R.I. le 1er mars 1964, il sera dissous le 1er juillet 1968. Recéé en 1970 il devient régiment de réserve des forces du territoire il fait partie depuis cette date des unités mobilisables. Le 1er janvier 1994 la 8e dissolution officielle du 117e Régiment d'Infanterie.

Inscriptions portées sur le drapeau du régiment

Les noms de huit batailles s'inscrivent en lettres d'or sur le drapeau, ainsi que l'inscription A.F.N[6],[7]

117e régiment d'infanterie de ligne - drapeau.svg

Décorations

Le 30 novembre 1918 il reçoit la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918. ( par ordre no 139 F Maréchal Pétain)


Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918.

  • Une citation à l'ordre du corps d'armée (11 juillet 1917) (étoile de vermeil)
  • Une citation à l'ordre de l'armée (22 novembre 1918) (palme)
  • Une citation à l'ordre de l'armée (30 novembre 1918) (palme)


Citations obtenues par les unités du régiments:

  • Citation à l'ordre de l'armée pour la 2e compagnie (4 novembre 1917)
  • Citation à l'ordre de l'armée pour la 3e section de la 1re compagnie (4 novembre 1917)
  • Citation à l'ordre de l'armée pour la 6e compagnie (ordre général de la 4e armée)


  • 1939-1940 une citation à l'ordre de l'armée.


Devise

La devise du régiment est « En avant, toujours en avant ! ».

Poème du régiment

Poème du régiment[4]

Ayant servi l'Empire

Sous l'aigle de l'empereur

Illustrant ses drapeaux

La gloire de ses victoires

Austerlitz et Iéna

Puis bien d'autres encore

Lauriers dont la devise

Inscrite en lettres d'or

En avant toujours en avant

Aiglons sans le savoir

En brumaire trente sept

Plus grognons que grognards

Notre tissu civil

Cuirassait nos défenses

Au rougeoiement du feu

Le fer devient docile

Toucher le bon endroit

Cette tendre recrue

En inculquer l'honneur

Servant mère patrie

Que tous réapprenons

En devenant soldat.

Fait d'arme du régiment

Lors de la campagne d'Espagne déclenchée par l'empereur en 1808 que le 117e, l'un des huit régiments napoléoniens engagés sur ce front, écrira les premiers pages de sa longue histoire. Le 21 février 1809, en rentrant les premiers dans Saragosse face à des espagnols déchaînés que le 117e « gagnera » les fameux sigles que Napoléon Ier décernait à ses régiments d'élites.

Sources et bibliographie

  • Recherche :par le commandant Pocard Michel ancien du 117e RI, président de l'amicale du même régiment au (Mans). (Revue de l'organe de l'amicale des 115e, 315e, 117e, 317e, 271e RI fondée en 1915, dans les tranchées par le sergent R.Clain, du 115e, au secteur des marquis).
  • (La vie Militaire dans la sarthe 1900-1920 (André Ligné, éditions Alan Sutton 8, rue du Docteur Ramon 37540 Saint-Cyr-Sur-Loire).

Notes et références

  1. a , b , c  et d (Revue de l'organe de l'amicale des 115e, 315e, 117e, 317e, 271e RI fondée en 1915, dans les tranchées par le sergent R.Clain, du 115e, au secteur des marquis). Amicale du 117e R.I. (monsieur Pocard Michel) 31 rue Edgar Degas 72100 Le Mans .
  2. (La vie Militaire dans la sarthe 1900-1920 (André Ligné, éditions Alan Sutton 8, rue du Docteur Ramon 37540 Saint-Cyr-Sur-Loire)
  3. ce sont des extraits de l'ouvrage de Jean Dauphin « 22 août 1914 - Bataille des Frontières » (2004)
  4. a  et b ( Monsieur Robert Levêque dans la revue du 117 R.I. typographie plon, 8 rue garancière Paris librairie Plon. Reconnu comme "brave" par le Président de la République Monsieur Nicolas Sarkozy a reçu la Médaille Militaire le 07 septembre 2008 à Fontainebleau).
  5. Stalag VIII
  6. Décision n°12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, n°27, 9 novembre 2007
  7. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie

Voir aussi

Liens externes

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