- Force de maintien de la paix des nations unies
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Force de maintien de la paix des Nations unies
« Casque bleu » redirige ici. Pour les autres significations, voir Casque bleu (homonymie). La Force de maintien de la paix de l'Organisation des Nations unies (couramment Casques bleus en référence à la couleur bleue de leur casque) est une force militaire ayant pour rôle le « maintien ou [le] rétablissement de la paix et de la sécurité internationale »[1], sur ordre du Conseil de sécurité des Nations unies. Ainsi, elle a été envoyée dans plusieurs zones de conflits pour protéger la population civile ou encore servir de force d'interposition.
Cette force ne constitue pas une armée des Nations unies, les Casques bleus étant principalement des militaires prêtés par des pays membres de l'ONU et dans certains cas des civils œuvrant dans la police ou l'administration.
Dans certains cas, cette action de maintien de la paix peut être confiée à une organisation internationale non affiliée au système des Nations unies ou encore à une coalition d'États. Ainsi, le Conseil de sécurité a à plusieurs reprises donné mandat à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ou à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à travers l'Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group (ECOMOG).
Sommaire
Rôles
Les Casques bleus peuvent être chargés :
- de surveiller l'application d'un cessez-le-feu,
- de désarmer et de démobiliser les combattants,
- de protéger les populations civiles,
- de faire du maintien de l'ordre et de former une police locale,
- de déminer.
Suivant le mandat donné par le Conseil de sécurité des Nations unies, ces rôles peuvent être combinés. Les Forces de maintien de la paix sont organisées depuis 1992 par le Département des opérations de maintien de la paix.
Origine
La première force de maintien de la paix de l'ONU fut envoyée en 1948, avec pour mission de surveiller la trêve de la guerre arabo-israélienne. Cette force n'était pas armée et n'était là qu'en tant qu'observateur.
La première intervention armée eut lieu en 1956, lors de la crise du canal de Suez. Elle fut créée suite à une résolution présentée à l'Assemblée générale des Nations unies, par le ministre canadien des Affaires étrangères, Lester Bowles Pearson. Elle fut créée par l'Assemblée Générale en application de la Résolution "Union pour le maintien de la Paix", 377 (V) ou Résolution Acheson, en vertu de laquelle l'AGNU dispose d'une compétence subsidiaire de recommandation dans le domaine de la sécurité internationale, si le conseil constate son incapacité, notamment par une utilisation du véto d'un des membres permanents.
Évolution des trois principes régissant son intervention
La mission de maintien de la paix était encadrée par trois règles auxquelles les États tenaient absolument et qui ont façonné sa définition classique :
- le consentement des parties au conflit à l'intervention ;
- l'impartialité des Casques bleus face aux forces en présence ;
- la limitation de l'usage de la force par les Casques bleus à des fins de légitime défense uniquement. Il n'était pas question d'ouvrir le feu pour imposer la paix. À l'exception notable de la mission au Congo, en 1960-1964, où la force fut effectivement utilisée pour mettre fin à la sécession du Katanga, la notion classique du maintien de la paix a guidé la mise sur pied des missions de paix de l'ONU jusqu'au début des années 1990.
Cette doctrine a ensuite été revue, suite à plusieurs massacres, notamment au Rwanda et en Yougoslavie, commis sur la population civile alors que des Casques bleus étaient présents.
Depuis, la plupart des mandats autorisent l'usage de la force si la population civile est en danger.
Critique
Certains objectent que le modèle de cette force multinationale ne fonctionne plus[réf. nécessaire].
Le fonctionnement des Nations Unies révèle ses limites et suscite de nombreuses critiques. En premier lieu, les membres permanents du conseil de sécurité ne sont plus représentatifs. Ils ne regroupent que 30 % de la population mondiale dont 20 % en Chine, et ne comptent pas de pays issus de la décolonisation ou ayant une forte expansion démographique. Une large partie des états membres contestent le choix des membres permanents tels que l'Afrique du Sud, l'Allemagne, le Brésil, l'Egypte, l'Inde, le Japon, le Nigéria ou l'Italie qui ont déjà fait part de leur souhait de devenir membres permanents. De plus, le veto confère à chacun des cinq membres permanents un pouvoir démesuré. l'année 2006 a donné encore quelques exemples de blocages : l'attaque du Liban par Israël, le problème nucléaire en Iran ou l'essai nucléaire de la Corée du Nord n'ont pu donner lieu à des mesures correctives car les Etats-Unis, la Russie puis la Chine ont successivement brandi la menace du veto. Par ailleurs, le désengagement des Américains, des Russes et des Britanniques des missions de l'ONU entretient cette contestation. Concernant les résolutions, il arrive qu'elles soient non appliquées ou dépassées ( ex : 100 résolutions environs sur le retrait de colonies Israëlienne en Palestine). Certaines exécutées avec des délais importants (ex : En 1976 l'ONU demande le retrait de l'Indonésie du Timor oriental appliquée seulement en 1999).
Les « pays riches » rechignent à envoyer des soldats dans des conflits qui ne sont pas dans leur zone d'influence et ont des comptes à rendre à leur opinion publique[réf. nécessaire].
De plus, les pays contributeurs reçoivent une compensation financière lorsqu'ils fournissent des moyens humains ou matériels[réf. nécessaire].
Dans la mesure où le soldat d'un pays occidental coûte beaucoup plus à son État d'origine qu'un soldat d'un pays du Tiers-monde, une opération sera donc toujours déficitaire pour un pays d'Europe de l'Ouest ou d'Amérique du Nord alors qu'elle n'amputera pas (au contraire) les crédits d'un pays d'Asie du Sud ou d'Afrique[réf. nécessaire].
Tout cela ferait baisser le niveau des interventions et serait propice à plus de « ratés », les soldats envoyés étant moins bien entraînés et équipés que souhaités[réf. nécessaire].
Prix Nobel de la paix
Les Casques bleus reçurent le Prix Nobel de la paix en 1988[2].
En 1956, le ministre des Affaires extérieures canadien, Lester Bowles Pearson, a reçu le même honneur pour le rôle qu'il a joué dans la création de la première force de maintien de la paix qui s'est déployée pour résoudre la crise du canal de Suez.
Références
- ↑ (fr) Charte des Nations Unies - Chapitre VII - Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression, Nations unies. Consulté le 21 janvier 2008.
- ↑ (en) The Nobel Peace Prize 1988, Nobel Foundation. Consulté le 21 janvier 2008.
Voir aussi
- Maintien de la paix
- Opérations de maintien de la paix
- Département des opérations de maintien de la paix
- Liste des opérations de maintien de la paix
- Casque blanc
- Imposition de la paix
Liens externes
- (fr) Site officiel des Casques bleus.
- (fr) Le Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix propose notamment une base de données des opérations de maintien de la paix.
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