Etrembieres

Etrembieres

Étrembières

Étrembières
Administration
Pays France
Région Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Arrondissement Arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois
Canton Canton d'Annemasse-Sud
Code Insee abr. 74118
Code postal 74100
Maire
Mandat en cours
Maurice Giacomini
20082014
Intercommunalité Annemasse - Les Voirons Agglomération
Site internet Etrembieres74.com
Démographie
Population 1 430 hab. (1999)
Densité 263 hab./km²
Géographie
Coordonnées 46° 10′ 42″ Nord
       6° 13′ 36″ Est
/ 46.1783, 6.2267
Altitudes mini. 393 m — maxi. 860 m
Superficie 5,43 km²

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Étrembières est une commune française, située dans le département de la Haute-Savoie et la région Rhône-Alpes.

Sommaire

Géographie

Localisation

Le territoire d'Étrembières est une bande de terre, longue de 8 km, située au pied du mont Salève, sur les bords de l'Arve, entre les communes d'Annemasse, Gaillard et Bossey. Sa population est de 1600 habitants (en 2006) répartie principalement entre le chef-lieu et le lieu-dit "Pas de l'Echelle". Le mont Salève, qui domine tout le territoire de la commune, surgit en falaise escarpée à l'ouest pour s'incliner en pentes douces vers la vallée de l'Arve. Il est composé de deux parties. Le grand Salève (1318 m.) qui est séparé du petit Salève (902 m.) par le col de Monnetier.

Climat

Le climat y est de type montagnard.

Voies de communication et transport

La commune de Étrembières est la toute première commune d'Europe a accueillir un dispositive de radar de vitesse installé sur un passage à niveau. Celui-ci a été installé sur la route du Salève. Il fut inauguré par le préfet de Haute-Savoie, Michel Bilaud, ainsi que des représentants de Réseau ferré de France (RFF) et de la direction départementale de l'équipement[1].

Toponymie

Histoire

Préhistoire

Cette région a connu une occupation préhistorique révélée à Étrambières par des fouilles sur un gisement du Magdalénien supérieur aujourd'hui détruit où l'on na notamment trouvé des bâtons perforés ornés de représentations de loutres et de bouquetin - et les traces d'une importante industrie lithique ayant exploité le silex[2].

Antiquité

Étrembières est connue depuis l'Antiquité par la présence de la voie romaine de "Genava" qui, après avoir passé par les Bornes, franchissait l'Arve à Étrembières, à l'endroit où ses rives sont les plus rapprochées. Un pont en bois fut sans aucun doute construit, pour remplacer le premier moyen de communication entre les deux rives, à savoir un bac. Bien qu'il n'existe aucune mention de ce pont sous la période antique, il est néanmoins cité en 1304 dans un accord intervenant entre le Comte du Genevois et le sire du Faucigny[3].

Moyen Âge

Du XIe siècle au XVe siècle, Étrembières, et en particulier son pont, se trouve dans un secteur stratégique sous le contrôle du Comte de Genève, mais convoité par les sires de Gex, installés à Mornex, les sires de Faucigny et les Comtes de Savoie établis dans le Chablais. La population subit fréquemment les chevauchées de ces seigneurs, ou de leurs vassaux, qui luttent pour l'hégémonie, affectant gravement la vie économique et sociale de la région[4].

L'Escalade

Après la Réforme calviniste à Genève, nombre de catholiques doivent s'exiler dans les villes et villages avoisinants. Étrembières est alors considéré comme un village à majorité catholique. C'est depuis le château des Terreaux que Charles-Emmanuel, duc de Savoie, entreprend en 1602 une action militaire à l'encontre de Genève, afin de compenser la perte de ses provinces à la suite du Traité de Lyon de 1601, et par la même occasion, tenter de rendre à l'Eglise romaine la grande cité des Alpes[5]. L'expédition se soldera par un désastre militaire qui entraînera la signature du Traité de Saint-Julien en 1603. Genève commémore chaque année cette victoire sous le nom de L'Escalade.

Les Traités de Turin

Après le traité de Turin de 1754, signé entre la République de Genève et le Royaume de Sardaigne, Étrembières se retrouve sous la tutelle de la province de Carouge, dans le comté de Veyrier[6]. Devenue française en 1792 à la suite de la Campagne d'Italie du Général Bonaparte, elle le reste jusqu'à la signature du traité de Turin de 1816 où elle réintègre le royaume de Sardaigne. Le village de Veyrier est coupé en deux par la nouvelle frontière (Veyrier devient suisse), donnant naissance au hameau du Pas de l'Echelle (aujourd'hui partie intégrante de la commune d'Étrembières).

Étrembières française

Le 24 mars 1860 le traité franco-sarde de cession de la Savoie à la France est signé. Bien qu'Étrembières se soit montrée favorable à son annexion à la Suisse au cours du plebiscite populaire - comme un certain nombre de communes du nord de la Savoie - elle intègre le tout nouveau département de la Haute-Savoie. C'est à partir de cette date qu'Étrembières connait un développement important.

Étrembières dans l'ère moderne

En 1875, les plans de la voie ferrée Annecy-Annemasse sont approuvés, et l'année suivante ce sont ceux de la voie ferrée de Collonges-Annemasse. La jonction des deux tracés s'effectue à Étrembières. En 1879 une maison communale, avec son école, est construite en face de la Maison-Blanche. En 1891 c'est la création du chemin de fer à crémaillère du Salève. En 1906 une école est créée au Pas de l'Echelle et en 1922 décision est prise d'électrifier le village. En 1932 le téléphérique du Salève est inauguré et destiné à remplacer le chemin de fer à crémaillère qui cesse de fonctionner en 1935. En 1960 la commune décide de restaurer l'ancienne chapelle d'Étrembières. L'inauguration est célébrée le 9 avril 1972 alors qu'une nouvelle église a été érigée au Pas de l'Echelle le 30 avril 1967[7].

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 1977 sept 1986 Marc Lecourtier PCF ...
mars 2001 → en cours Maurice Giacomini ... ...
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[8])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
1021 1187 1314 1200 1374 1430
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Personnalités liées à la commune

  • Marc Lecourtier :

Né en 1925 aux Abrets, dans l'Isère, il s'installa à Étrembières en 1967. Professeur de maçonnerie au LEP d'Annemasse il fut élu conseiller municipal d'Étrembières en 1971 puis en devint maire en 1977. Il fut réélu en 1983.

Au cours de son premier mandat, il s'était attaché à la réalisation de la mairie. Bâtiment qu'il avait entièrement rénové de ses propres mains avec ses élèves du LEP. il marqua sa volonté affirmée de doter sa commune d'un plan d'occupation des sols et fut à l'origine de son élaboration dès 1977. Pendant son deuxième mandat, il dota sa commune d'infrastructures administratives correspondant à son développement, par la réalisation des ateliers municipaux, dont les abords seront achevés en 1987. Marc Lecourtier a vécu l’arrivée de l’autoroute Blanche et, sous son impulsion, il obtient la révision du tracé dans la traversée du chef-lieu. C'est avec la même énergie qu’il obtint la suppression du passage à niveau sur la RN 206, action menée conjointement avec le maire d’Annemasse président du SIVMAA Robert Borrel. Homme de dialogue aimant la vie et le contact, meneur d'hommes, Marc Lecourtier a marqué de sa personnalité la vie de sa commune. Militant du premier jour au sein de la CGT, il a mené un combat constant pour la défense des travailleurs. Ses fonctions et ses compétences l'on amené à siéger au conseil d'administration des différents organismes sociaux (Hôpital d'Annemasse, Nous Aussi, Crédit mutuel, Sécurité Sociale, CIL...)

Il est mort le 28 septembre 1986 à l'âge de 61 ans d'une longue maladie. La place de la Mairie, en hommage, fut nommée place Marc Lecourtier en 1988

Lieux et monuments

Le château d'Étrembières

Le château d'Étrembières fut certainement construit vers la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe. En 1328 il est inféodé à une ancienne famille du genevois, les "Compey". En 1539 il passe aux mains de Marin de Montchenu, puis à celles de Prosper de Genève Lulin en 1559. En 1589 il est pillé par les troupes de Genève - qui ont pénétré en Savoie - puis légué à l'hôpital d'Annecy en 1606[9]. Aujourd'hui, il appartient à une exploitation agricole. Au XIXe siècle, Daniel Colladon procéda dans ce château aux essais d'une machine perforatrice à air comprimé qui, après avoir attaqué le Salève, fut utilisée pour le percement du tunnel du Mont-Cenis[10].

Le château des Terreaux, ou château de Châtillon

Le château des Terreaux, ou de Châtillon, fut construit entre le XIVe siècle et le XVe siècle, et était situé en contrebas du château d'Étrembières. Il appartenait à l'origine aux sires du Faucigny. En 1474 il est cédé à Pierre de Châtillon lors de son mariage avec Marguerite de Gerbais. Sans descendance, la place forte des Terreaux passe en 1530 entre les mains de Marius d'Arenthon, seigneur d'Alex[11].

En 1654 (et non en 1684 comme il est quelquefois indiqué par erreur dans certains ouvrages), il est cédé en dot de mariage à François-Marie de la Fléchère, seigneur de Bellegarde, qui épouse Marie-Claudine d'Arenthon, nièce du prince évêque de Genève Jean d'Arenthon d'Alex[12].

Son dernier propriétaire, Pierre-Claude de la Fléchère, né dans ce château en 1722, seigneur de Châtillon, de Symond et de Sierne, devient Comte de Veyrier en 1770. Il abandonne dès lors les Terreaux - qui tombe progressivement en ruines - et se fait construire une nouvelle demeure dans son nouveau fief[13].

Le château de Symond (Bois Salève)

Connu depuis le XIV siècle, à l'emplacement même de l'actuel Bois Salève, la Maison forte de Symond (ou Cymont dans certains textes) commandait l'accès au Pas de l'Echelle, escaliers taillés dans la roche du Salève et permettant d'accéder au village de Monnetier. En 1304 elle appartient à la famille Villette, vassaux des Comtes de Genève, puis en 1565 au Marquis de Cluses, Martin du Fresnoy. En 1722, elle est acquise par Louis de Portes qui la revend, en 1743, aux "de la Fléchère". À la mort du dernier Comte de Veyrier, la demeure est achetée par le peintre François Diday qui la garde jusqu'en 1847, année où il la revend à une congrégation de religieuses enseignantes, les "Fidèles Compagnes de Jésus". Ces dernières en feront un pensionnat qui fonctionnera jusqu'en 1901. Inutilisée jusqu'en 1917, cette vaste demeure sert à soigner les blessés et les malades de la 1re guerre mondiale sous la tutelle de la Croix Rouge. Après la guerre, elle abrite un préventorium pour enfants d'anciens combattants, mais ferme ses portes à nouveau en 1932. C'est la "Protection mutuelle" qui s'en porte acquéreur en 1934 pour accueillir des cheminots en convalescence, puis des enfants des cheminots durant le second conflit mondial. A l'issue de la guerre, la SNCF conserve l'établissement et en devient officiellement propriétaire en 1957. Durant de longues années, la S.N.C.F. y accueille des enfants en colonies de vacances, puis des retraités. En 2003 l'établissement ferme ses portes en raison d'un manque de normes de sécurité. Aujourd'hui, la Maison de Bois-Salève a été réhabilitée en appartements de haut standing[14].

Le cimetière israélite

Inauguré en 1920, ce cimetière a pris le relais de celui implanté dans la commune suisse de Carouge et qui est arrivé à saturation. En effet, la loi cantonale genevoise de 1876 interdisant sur son territoire toute nouvelle implantation de cimetières privés ou confessionnels, la communauté israélite de Genève se voit contrainte de rechercher un nouveau terrain en France voisine. Situé en réalité à cheval sur la frontière franco-suisse, son accès est possible depuis les deux pays. Une singularité, unique au monde, rendue possible par un accord bilatéral entre la France et la Suisse. Agrandi en 1930, on en profite pour y implanter (sur le secteur suisse) un Oratoire comprenant une salle de prières et un petit centre funéraire. Cet édifice, construit par l'architecte Julien Flegenheimer, recevra en 1981 un monumental vitrail réalisé par l'artiste Régine Heim, et verra ses façades ornementées par de la pierre de Jérusalem en 1999.

Le cimetière, agrandi une deuxième fois en 1985, abrite en 2009 environ 3000 tombes, dont celles de quelques personnages connus comme Albert Cohen, Liebmann Hersch, Zino Davidoff, Edmond Safra, Stefan Lux, ou Edouard Stern.

Bien que son nom officiel soit « Cimetière israélite de Veyrier », 70% de sa surface dépend juridiquement de la commune d'Étrembières et des lois françaises[15].

Pour en savoir plus, voir cimetière israélite de Veyrier.

Le Téléphérique du Salève

L'Ile aux Castors

Notes et références

  1. Journal le Dauphiné Libéré, l'édition 38H du 19/12/2008
  2. Laurence-Isaline Stahl-Gretsch, Les occupations magdaléniennes de Veyrier : histoire et préhistoire des abris-sous blocs, Coédition Cahiers d’archéologie romande. Documents préhistoriques n°20, ISBN 978-2-7355-0615-6
  3. Chanoine Adrien Gavard, Quelques notes sur Étrembières à travers les siècles, Le livre d'histoire Lorisse, Paris, 2006 (réédition de 1934), p. 34.
  4. Étrembières, d'hier à aujourd'hui, Eurolivres, Manchecourt, 2004, p. 26.
  5. Étrembières, op. cit. p. 26.
  6. Archives de l’Etat de Genève, classeur des communes, Veyrier, acte d'érection du comté de Veyrier, 1770.
  7. Étrembières, op. cit. p. 39.
  8. Étrembières sur le site de l'Insee
  9. Étrembières, op. cit. p. 35.
  10. Chanoine Adrien Gavard, op. cit. p. 52.
  11. Chanoine Adrien Gavard, op. cit. p. 53; Louis Blondel, Châteaux de l’ancien diocèse de Genève, Mémoires et documents publiés par la Société d’histoire et d’archéologie de Genève, série in-4, VII, Genève, 1956.
  12. De Foras, Armorial de Savoie, famille de la Fléchère, p. 392. L'Armorial mentionne que le contrat dotal est établi le 22 octobre 1654.
  13. Chanoine Adrien Gavard, op. cit. p. 54.
  14. Ce texte est tiré de: Étrembières, op. cit. pp. 64-69.
  15. Archives de la mairie d'Étrembières; Archives de la Communauté israélite de Genève.

Voir aussi

Bibliographie

  • Louis Blondel, Châteaux de l’ancien diocèse de Genève, Mémoires et documents publiés par la Société d’histoire et d’archéologie de Genève, série in-4, VII, Genève, 1956.
  • Chanoine Adrien Gavard, Quelques notes sur Étrembières à travers les siècles, Le livre d’histoire-Lorisse, Paris, 2006 (réédition de 1934).
  • Georges Chapier, Les Châteaux Savoyards, Éd. La Découvrance, p.38-39, 41.
  • René-Louis Piachaud, Œuvres complètes, tome II, Slatkine, Genève, 1982.
  • Ville d’Étrembières, Étrembières d’hier à aujourd’hui, Maury Eurolivres, Manchecourt, 2004.
  • Commune de Veyrier, Veyrier, Genève, 1990.

Article connexe

Liens externes

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