- Echinoidea
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Pour les articles homonymes, voir oursin.
Oursin Tripneustes ventricosus et Echinometra viridis,
deux espèces d'oursinsClassification Règne Animalia Embranchement Echinodermata Sous-embr. Eleutherozoa Super-classe Cryptosyringida Classe Echinoidea
Leske, 1778Les échinidés ou échinides (surnommés oursins, hérissons de mer ou châtaignes de mer) sont des organismes marins portant des piquants (non des épines) sur la totalité du corps.
Ce sont des invertébrés marins de l'embranchement des Echinodermata (Échinodermes), du grec ekhinos, « épine » et derma « derme ». Ils sont de proches parents des concombres de mer et des étoiles de mer.
Sommaire
Morphologie
La couleur de l'animal est très variable, elle peut être brune, noire, pourpre, verte, blanche, rouge ou multicolore. Beaucoup d'espèces présentent des tailles allant de 6 à 12 cm de diamètre, mais certaines espèces du Pacifique peuvent atteindre des diamètres de 36 cm. Le Strongylocentrotus franciscanus est la plus grande espèce connue, et elle peut vivre jusqu'à 20 ans.
Comme le reste des membres du phylum des échinodermes, les oursins présentent un test calcaire et un corps à structure dite pentamérique (symétrie d'ordre 5). L'animal ne présente donc pas une face ventrale et dorsale mais une face aborale (anus) et une face orale (bouche). Chez les oursins dit réguliers la face aborale est située sur le dessus de l'animal et la face orale sur le dessous, directement en contact avec le substrat. Le corps globuleux de l'animal est divisé en 10 sections radiaires qui convergent vers le pôle oral et le pôle aboral. Cinq de ces sections, les zones ambulacraires, portent des podia ou podions.
L'oursin mâle se différencie par sa couleur de son corail : il est rouge chez le mâle et jaunâtre chez la femelle. A noter que les oursins hermaphrodites ont le plus souvent la couleur de l'oursin mâle (rouge). [réf. nécessaire]
Habitat et régime alimentaire
Les oursins peuplent des habitats maritimes très divers, principalement côtiers, sur une profondeur allant de 0 à 100 mètres. Certaines espèces, comme le Cidaris cidaris peuvent vivre jusqu'à 1 000 mètres de profondeur, sur des fonds détritiques et coralligènes.
Le régime alimentaire des oursins est généralement herbivore, constitué d'algues, mais ils consomment aussi moules, éponges, ophiures et crinoïdes[1]. Les oursins sont parfois charognards, et il n'est pas rare d'en capturer dans les nasses à homard, attirés par l'appât. L'oursin crayon ou « porte lance » (Cidaris cidaris) est par exemple un consommateur macrophage carnivore broutant des bryozoaires, des mollusques et des éponges[2].
L'oursin est l'une des proies préférées de la loutre de mer et du poisson loup à ocelles. Là où les populations de loutres de mer ont drastiquement baissé ou totalement disparu, les écologues ont noté des invasions d'oursins dans les forêts de kelp, menaçant l'équilibre de ces écosystèmes[3].
Le nom scientifique de l'oursin commun du littoral européen (châtaigne de mer) est Paracentrotus lividus.
Systématique
Place des oursins dans le monde animal
Place des Echinoidea dans le règne animal- Les types d'organisation présentés ici sont des grades évolutifs ne correspondant généralement pas à des groupes monophylétiques, mais paraphylétiques (ne comportant pas tous les descendants d'un même ancêtre – exemple : les descendants d'ancêtres vermiformes ne sont pas tous aujourd'hui des vers, etc.).
- En jaune : les principales explosions radiatives.
Liste des sous-classes
- ordre Echinothuroida
- sous-classe Euechinoidea
- super-ordre Atelostomata
- ordre Cassiduloida
- ordre Spatangoida
- super-ordre Diadematacea
- ordre Diadematoida
- ordre Echinothurioida
- ordre Phymosomatoida
- super-ordre Echinacea
- ordre Arbacioida
- ordre Echinoida
- ordre Temnopleuroida
- super-ordre Gnathostomata
- ordre Clypeasteroida
- ordre Holasteroida
- super-ordre Atelostomata
- ordre Pedinoida
- sous-classe Perischoechinoidea
- ordre Cidaroida
- sous-classe Euechinoidea Bronn, 1860
- super-ordre Atelostomata Zittel, 1879
- ordre Cassiduloida Claus, 1880
- ordre Spatangoida Claus, 1876
- super-ordre Diadematacea Duncan, 1889
- ordre Diadematoida Duncan, 1889
- ordre Echinothurioida Claus, 1880
- ordre Pedinoida
- super-ordre Echinacea Claus, 1876
- ordre Arbacioida Gregory, 1900
- ordre Echinoida Claus, 1876
- ordre Phymosomatoida
- ordre Salenioida
- ordre Temnopleuroida Mortensen, 1942
- super-ordre Gnathostomata Zittel, 1879
- ordre Clypeasteroida A. Agassiz, 1872
- ordre Holectypoida Ducan, 1889
- super-ordre Atelostomata Zittel, 1879
- sous-classe Perischoechinoidea M'coy, 1849
L'oursin et l'homme
Consommation d'oursin
Article détaillé : Oursinade.Tous les oursins ne sont pas consommables. Les espèces consommables sont récoltées manuellement à l'aide d'une courte pique, d'un crochet ou d'un simple couteau. Les plus longs piquants de l'oursin sont brisés pour éviter les blessures lors de son ouverture. La carapace est découpée à mi-hauteur, en partant de la zone molle dépourvue de piquants autour de la bouche. La partie consommable de l'oursin sont les cinq glandes sexuelles femelles, les gonades appelées communément « corail ». Pour y avoir accès, la bouche et l'appareil digestif (la lanterne d'Aristote) sont retirés. Suivant la saison, le corail est plus ou moins aggloméré et sa couleur va de verdâtre à rouge sombre. L'oursin est aussi appelé « œuf de mer » (Victor Hugo in Les Travailleurs de la mer).
Le corail est consommé cru, parfois accompagné d'une goutte de jus de citron et d'une tartine de beurre. Il est parfois ajouté en fin de cuisson dans une soupe de poisson, une sauce à la crème ou sur des œufs coque, pour en relever le goût.
Le corail d'oursin est également commercialisé en conserve, pasteurisé au naturel. Ce nouveau mode de commercialisation, à un prix plus abordable que l'oursin frais, serait une innovation d'une entreprise espagnole de Santander, fournisseur des marques de luxe Kaspia et Kaviari[6].
Les oursins sont consommés dans de nombreux pays bordés de côtes maritimes, leur consommation est historiquement très populaire en France et au Japon[6]. Sa valeur marchande peut varier fortement entre la zone de production et celle de consommation[7]. La pêche et la vente sont interdites de mai à septembre en France.
L'oursin et la recherche
L'oursin est un modèle très utilisé pour la recherche. Réaliser une fécondation en laboratoire est relativement simple.
- En écotoxicologie : les larves d'oursins (appelées pluteus, en forme de Tour Eiffel) présentent des difformités si les concentrations de polluants dans l'eau dépassent un certain seuil. De même, le pourcentage d'ovocytes fécondés diminue avec l'augmentation des polluants dans le milieu. On peut donc utiliser les oursins comme indicateurs de pollution du milieu. Les piquants des oursins peuvent aussi être analysés en biomécanique pour obtenir des informations sur les lieux les plus pollués.
- En biologie cellulaire fondamentale et appliquée. Une fois l'ovocyte fécondé, les divisions de la cellule-œuf sont faciles à observer au microscope et sont synchronisées. La cellule-œuf d'oursin est donc un outil idéal pour l'étude des mécanismes de division cellulaire et au-delà, des dérèglements qui peuvent conduire au développement de cancers.
Galerie
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Oursin avec détail de la bouche et des pieds ambulacraires entre les piquants. -
Pluteus (larve d'oursin sous stade planctonique) -
Forme fossile
Balanocidaris marginata, Kimméridgien - La Rochelle -
Hemipneustes leymeriei - Muséum de Toulouse
Notes et références
- DOI : 10.1146/annurev.earth.36.031207.124116 Baumiller, Tomasz K. (2008). "Crinoid Ecological Morphology". Annual Review of Earth and Planetary Sciences 36: 221.
- Oursin crayon ou porte lance
- Aquatic Species at Risk - Species Profile - Sea Otter, Fisheries and Oceans Canada,consulté le 2007-11-29
- NCBI, consulté le 12 May 2011
- ITIS, consulté le 12 May 2011
- François-Régis Gaudry, « Piquez-vous d'oursins ! », L'express.fr, 16/03/2007.
- Par exemple, en 2007, 6 euros la douzaine à Toulon, et 58 euros le kilo à Paris, soit environ 6 euros l'unité (cf. l'article de Gaudry).
Liens externes
- Référence Tree of Life Web Project : Echinoidea (en)
- Référence Catalogue of Life : Echinoidea (en)
- Référence ITIS : Echinoidea Leske, 1778 (fr) ( (en))
- Référence World Register of Marine Species : taxon Echinoidea Leske, 1778 (en) (+ liste espèces)
- Référence Animal Diversity Web : Echinoidea (en)
- Référence NCBI : Echinoidea (en)
- Cours sur les échinodermes
- Laboratoire de recherche sur les mécanismes de division cellulaire
- Pages sur la lanterne d'Aristote
- Site sur les échinodermes (qui traite des oursins) du MNHN et LIS
- Laboratoire de Biologie Marine (Université Libre de Bruxelles) spécialisé dans les échinodermes
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