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Cézallier
Carte de localisation du Cézallier dans le Massif central.Géographie Altitude 1 551 m, Signal du Luguet Massif Massif central Longueur 42 km Largeur 43 km Superficie 1 400 km2 Administration Pays France Région Auvergne Départements Puy-de-Dôme, Cantal Géologie Roches Roches métamorphiques et volcaniques modifier Le massif du Cézallier, qui peut aussi s'écrire Cézalier (en auvergnat Sejalyé), est un plateau volcanique français situé dans le Massif central, entre les monts Dore et les monts du Cantal. Il est partagé entre deux départements : le Puy-de-Dôme et le Cantal.
L’altitude moyenne du massif est située entre 1 200 et 1 500 m. Le point culminant du massif est le signal du Luguet (1 551 m)
Sommaire
Géographie
Situation
Le Cézallier occupe une position centrale dans les monts d'Auvergne. Il est bordé au nord par les monts Dore et au sud par les monts du Cantal. À l'ouest l'Artense fait transition avec les monts du Limousin tandis qu'à l'est s'étend la plaine de la Limagne.
Topographie
Comme c'est le cas de nombreuses formations volcaniques de type hawaïen, les reliefs les plus marqués du Cézallier ne sont paradoxalement pas les plus hauts sommets mais les vallées de la périphérie, où l'érosion fluviale antérieure au volcanisme s'est poursuivie et s'est accentuée après l'émergence de celui-ci, donnant localement de profondes gorges (Couzes d'Ardes, de Valbeleix, vallée de la Sianne) plus nombreuses en versant oriental où les rivières courent rejoindre en peu de distance la basse vallée de l'Allier, tandis que le versant occidental présente des dénivelés plus modérés.
Contrairement aux deux autres stratovolcans voisins et plus élevés que sont les monts du Cantal et les monts Dore, où l'érosion glaciaire a dégagé en leur centre des crêtes vives et des cirques abrupts, le haut Cézallier — bien que jadis entièrement englacé mais de façon moins prolongée et moins intense — présente essentiellement des reliefs doux et arrondis (dômes, plateaux). Toutefois l'empreinte glaciaire est partout présente : embryons de cirques (Artout, le Joran...), tourbières, blocs erratiques, etc. Au nord les ultimes édifices volcaniques, pas encore démantelés par l'érosion, présentent également des formes plus vigoureuses (cônes éruptifs du Montchal et du Montcineyre, dôme du Chamaroux).
Les sommets principaux du Cézallier culminent tous les trois à un peu plus de 1 500 mètres d'altitude, et sont tous les trois couverts de pâturages, mais couronnés juste au sommet par un petit bois de conifères. Le plus haut point du massif, dans l'un de ces bois, est le signal du Luguet (1 551 mètres), tout proche du village du même nom et surplombant l'ex-cirque glaciaire d'Artout.
Principaux sommets
- signal du Luguet 1 551 mètres
- Mont Chamaroux 1 476 mètres
- Les Huides 1 449 mètres
- Montagne de Rocherousse 1 394 mètres
- Puy de la Vaisse 1 359 mètres
- Le Testou 1 327 mètres
- Teston du Joran 1 323 mètres
- Puy de Mathonière 1 294 mètres
- Le Chabrut 1 292 mètres
- Montagne de Janson 1 292 mètres
- Montagne de Riocros Haute 1 289 mètres
- La Motte de Brion 1 273 mètres
- La Chaux d'Espinchal 1 230 mètres
- Montagne de la Taillade 1 211 mètres
- Puy Montcey 1 191 mètres
- Montagne des Mas 1 154 mètres
- Puy de Sarran 1 144 mètres
Géologie
C'est un ensemble de plateaux et petites montagnes volcaniques, principalement constitués de coulées de lave fluide (basalte) mais aussi de quelques cratères dont les plus récents ont seulement quelques milliers d'années (Montchal, Montcineyre) et sont parfois occupés par des lacs (Pavin, Chauvet, La Godivelle).
Le stratovolcan du massif du Cézallier
Le stratovolcan à l'origine du massif du Cézallier est apparu il y a huit millions d’années est s’est éteint il y a trois millions d’années. Il avait entre 25 et 30 km de long sur 10 km de large et était orienté nord/sud, le signal du Luguet en est un des principaux vestiges. Dans sa partie centrale ce volcan est constitué d’une accumulation de coulées de lave (basalte) et de matériaux fragmentés associés à des dômes de trachyte et de phonolite ainsi qu’à des nappes de ponces. En périphérie du massif du Luguet il ne subsiste de cette activité que quelques monticules dégagés par l’érosion glacière puis par des eaux de ruissellement (processus d’inversion du relief).
Hydrographie
Cours d’eau situés
dans le bassin de la LoireCours d’eau situés
dans le bassin de la GaronneLacs - La Grande Rhue
- Lac d’en Bas de La Godivelle (tourbière)
- Lac d’en Haut de La Godivelle (cratère)
- Lac de Chaumiane
- Lac de Cureyre (tourbière)
- Lac de l’Esclause
- Lacs de la Chaumoune
- Lac de la Fage (retenue)
- Lac de la Landie
- Lac de Saint-Alyre (tourbière)
- Lac de Serre
- Lac des Bordes
- Lac des Bruyères de Sianne (retenue)
- Lac des Moines
- Lac du Pécher (retenue)
Climat
La majeure partie du Cézallier appartient à l'ensemble subocéanique montagnard des monts d'Auvergne et d'Aubrac, caractérisé par un effet notoire d'ascendance réactivant les flux atlantiques humides, et par la modération de l'amplitude thermique été-hiver (autour de 14° entre janvier et juillet) au sein d'une moyenne annuelle très fraîche (6° vers 1 200 mètres d'altitude).
Il en résulte des précipitations globalement soutenues et un enneigement hivernal important, bien qu'irrégulier en raison des redoux océaniques et du rôle prépondérant du vent sur les vastes espaces pastoraux (la neige est « balayée » et s'accumule massivement en congères sur les rebords de plateaux et dans les combes abritées, occasionnant des névés qui s'attardent généralement jusqu'en mai voire juin dans les parties les plus hautes). À ceci il faut ajouter des nuances locales engendrées par la disposition interne et externe du relief :
- le nord-ouest du Cézallier, en l'absence d'autre formation montagneuse faisant obstacle aux perturbations provenant du sud-ouest — sinon les lointaines et donc peu influentes Pyrénées — est la partie la plus humide (cumuls de l'ordre de 150 cm/an) ;
- inversement le sud du Cézallier bénéficie vis-à-vis de ce même flux de l'effet de foehn créé par les monts du Cantal, d'où une relative sécheresse (environ 100 cm/an) et l'accroissement de l'apport orageux estival dans le cumul total (tendance continentale) ;
- la partie centrale (signal du Luguet, mont Chamaroux) voit décroître du sud au nord l'effet de « foehn cantalien » et, sous l'effet de son altitude culminante et d'une large ouverture à l'ouest, bénéficie de précipitations élevées (120 à 150 cm/an) et de l'enneigement le plus abondant ;
- enfin tout le versant oriental est sous l'effet de foehn du Haut Cézallier, avec une décroissance rapide de la pluviométrie (de 120 à moins de 80 cm/an) et une hausse marquée des températures moyennes à l'approche de la plaine de la Limagne et de la vallée de l'Alagnon, aux caractères continentaux voire méditerranéens.
Faune et flore
La végétation reproduit les contrastes climatiques. Le centre et le nord-ouest, domaine d'estives verdoyantes, de landes à bruyère et myrtille, de tourbières post-glaciaires et de hêtraies (plus rarement de sapinières ou, plantées, de pessières), typiques de la montagne atlantique, font place à un ensemble plus sec à mesure qu'on se déplace vers le sud et l'est, domaine des chênes, des pins sylvestres et des pseudo-garrigues.
Les grands espaces découverts du Cézallier forment un terrain de chasse idéal pour les rapaces. Les profondes gorges boisées leur offrent des refuges sûrs. Les chouettes hulottes et effraies, les hiboux petits et moyens ducs sont nombreux. On compte aussi des hiboux grand-duc qui préfèrent les zones rocailleuses. Les rapaces diurnes sont représentés par les buses variables, les milans noirs, les busards cendrés et les faucons crécerelles. Le milan royal et le circaète Jean-le-Blanc sont plus rares.
Le relief accidenté du Cézallier présente d'importantes dénivellations. Cela explique qu'il y ait de grands écarts climatiques sur de très petites distances. La végétation varie surtout en fonction de l'exposition. La prairie subalpine couvre le Cézallier. On y voit d'immenses troupeaux de vaches salers qui y restent à l'estive. Jusqu'aux années 1980, ces troupeaux utilisaient la ligne de chemin de fer pour monter vers les estives. Le train a ainsi convoyé jusqu'à 10 000 têtes de bétail par été. Dans ces vastes prairies on trouve la gentiane jaune, la centaurée, les orchis, les campanules, la pensée sauvage, la potentille, l'arnica des montagnes, la brunelle, le gaillet, le lis martagon et l'anémone pulsatille.
L'étage montagnard est limité aux gorges. La hêtraie occupe les versants froids et les adrets sont couverts de landes, de taillis de chênes et de pins sylvestres.
Les tourbières du Cézallier
Le climat arrosé et frais du Cézallier ainsi que le relief hérité du volcanisme et de l'érosion glaciaire (cuvettes de surcreusement) ont permis le développement de nombreuses tourbières. L'hiver glacial arrête la période végétative qui se limite à la saison estivale. L'évaporation en surface provoque un refroidissement de l'eau en profondeur. La température de cette dernière peut atteindre 0 °C certaines nuits d'été, restreignant ainsi le processus normal de décomposition des végétaux morts (principe de l'accumulation de tourbe).
Au siècle dernier et pendant la guerre, les tourbières furent exploitées par l’homme. On extrayait des mottes que l’on faisait sécher à l’air libre et que l’on brûlait en hiver dans des poêles. Cette exploitation douce n’était pas destructrice car la tourbière avait le temps de se reconstituer. Deux tourbières sont encore exploitées de façon industrielle pour l’horticulture à Landeyrat et à Picherande.
Certaines tourbières abritent une faune et une flore rares tel le Ligulaire de Sibérie. Elles font l’objet de mesures de protection comme par exemple la Réserve naturelle des sagnes de La Godivelle.
Communes du Cézallier
Le tableau suivant regroupe les communes par zones géographiques et ne tient pas compte du découpage administratif.
Cézallier Ouest Cézallier Sud Estives Hautes Couzes Pays Coupés Alagnonais Histoire
L'âge du bronze et l'âge du fer
Entre 2500 et 1500 ans avant JC l’homme a commencé à coloniser les terres du Cézallier. Il venait de la vallée de l’Alagnon et de l’Allier et a progressé peu à peu en défrichant la forêt par le feu. Les terres étaient transformées en pâtures pour les moutons.
Les hommes de cette époque ont laissé sur place des sépultures : les tumulus et les tombelles. Les défunts étaient d’abord incinérés puis on construisait autour du foyer un muret de pierres, on y déposait ensuite des offrandes et pour finir, on recouvrait le tout d’une motte de terre. Les sépultures les plus grandes, les tumulus, font environ 15 m de diamètre ; elles étaient réservées aux personnes les plus importantes (sans doute les chefs). Les personnes ordinaires étaient ensevelies dans des tombes plus petites, les tombelles, qui faisaient environ 5 m de diamètre.
C’est dans le Cézallier que l’on trouve la plus grande concentration de cette forme de monuments funéraires en France. À certains endroits (Bonnac, Laurie ou La Rochette) elles sont réunies en véritables nécropoles. Souvent les tumulus servaient aussi à marquer le territoire et à assurer la protection des terres par le dieu des morts durant la saison d’hiver.
L'archéologue régional Alphonse Vinatié, a beaucoup étudié ce genre de monument. Il y a découvert des objets servant d’offrande (poteries, bijoux etc.) provenant de régions de Gaule très éloignées (Aquitaine, Franche-Comté).
Le Moyen Âge
Vers l’an 1000, la région, très éloignée des ducs d’Aquitaine, la puissance tutélaire, fait l’objet de nombreuses violences armées dues aux rivalités entre les seigneurs locaux.
À la même époque, ce sont des moines qui finissent de défricher les hautes terres du Cézallier pour les mettre en pâture. Les anciens possesseurs des terres et les nouveaux conquérants s’affrontent. Les seigneurs, pour affirmer leur puissance et leurs droits construisent rapidement des châteaux-mottes. Ces châteaux étaient constitués d’un tertre entouré de fossés, d’une palissade en bois et d’une vaste tour centrale également en bois (Le Luguet, Chavagnac, Peyrusse).
Au XIIIe siècle les tours de bois furent remplacées par de nouvelles tours en pierre. Ces tours servaient parfois d’habitation. Elles hébergeaient alors le représentant du seigneur. L'historien local Gérard Chevassus en a répertorié les principales caractéristiques : elles sont de section carrée ou rectangulaire et n’ont que de petites ouvertures sur les côtés. Le rez-de-chaussée sert de silo à grain et l’entrée se fait au deuxième niveau. Leur fonction défensive disparaît, mais on continue à les utiliser pour représenter la puissance du seigneur… Ces tours ont souvent été le point de départ pour la création d’un village.
Parmi les mieux conservées on remarque les tours de Leyvaux, de Colombine à Molèdes, de Besse à Anzat-le-Luguet et la tour d’Ally à Massiac qui a été transformée en clocher pour l’église.
Les temps modernes
De tous temps, le Cézallier a fourni de nombreux marchands colporteurs qui descendaient dans les « bas pays » proposer leurs draps, couvertures et ustensiles divers. Ils déballaient dans les foires et marchés, faisaient du porte à porte, louaient des échoppes sous les halles. Ces migrants temporaires ont fait pour certains souche dans leur province de travail - en Bretagne notamment. Ce commerce forain a duré jusqu'au milieu du XXe siècle.
Activités
La foire de Brion[1] (hameau de la commune de Compains), foire aux bestiaux sur les estives.
Tourisme
Bien que la région soit encore bien préservée et qu’elle offre des paysages exceptionnels, le tourisme n’y est qu’une activité d’appoint.
Les activités proposées sont le cyclotourisme, la pêche dans les ruisseaux et les lacs, l’équitation (centre équestre de Chalinargues) et bien sûr, la randonnée pédestre : (GR 30, GR 4), et plusieurs circuits tels que le « Tour du Cézallier » et le « Circuit des Vaches Rouges ».
Parmi les autres attractions figurent :
- le « vélo rail » à Allanche et le train touristique à Condat sur l’ancienne voie ferrée Neussargues-Bort ;
- le musée de la foudre à Marcenat ;
- le parc animalier d’Ardes-sur-Couze ;
- un centre de ski de fond à Parot, non loin d’Anzat-le-Luguet.
Agriculture et économie locale
Les hautes terres du Cézallier sont presque exclusivement dédiées à l’élevage bovin. En été, la montagne est parsemée d’immenses troupeaux de vaches à la couleur brun-rouge caractéristique de la race salers, mais aussi les races aubrac, montbéliarde et abondance. La production est aussi bien destinée à la viande qu’au lait.
Dans les estives, les bergers transformaient le lait sur place dans des burons, cette méthode a maintenant disparu.
Le Cézallier correspond à la zone d’appellation d’origine contrôlée du fromage saint-nectaire.
À l’aube d’une importante mutation
Ces deux dernières années, le Conseil régional d'Auvergne a mis en place un schéma d’équipement éolien ambitieux dans lequel le Cézallier figure en bonne place. Plusieurs fermes équipées d’engins de grande taille (130 mètres environ) vont être construites. Quatorze projets sont à l’étude ou sont en cours de réalisation.
Ce type de développement suscite l'opposition de ceux qui pensent que la région a plus d’avenir dans le tourisme et l'agriculture artisanale que dans l'industrie. Plusieurs associations de protection de l'environnement tentent de s'opposer à ces projets.
Protection environnementale
Les monts du Cézalier font partie du Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne.
Annexes
Liens externes
Notes et références
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