- Compagnie générale transatlantique
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La Compagnie générale transatlantique (CGT, au diminutif de Transat) était une compagnie maritime française. Elle a fusionné en 1975 avec la Compagnie des messageries maritimes (MM) pour donner la Compagnie générale maritime, devenue CMA CGM. Surnommée la French Line, elle a assuré le transport transatlantique régulier de passagers avec des navires comme le Normandie ou le France. Consacrée au trafic des marchandises et à la croisière, la CMA CGM est devenue le troisième armateur mondial.
Sommaire
- 1 Histoire
- 2 Présidents
- 3 Paquebots
- 4 Notes et références
- 5 Voir aussi
Histoire
Compagnie des frères Pereire 1855 - 1904)
Fondation et débuts
En 1855, les frères Péreire (Emile et Isaac) créent la Compagnie Générale Maritime à Granville. Les frères Péreire sont déjà propriétaires d'un organisme de crédit la Société Générale de Crédit Mobilier, cette société devient le principal actionnaire de la nouvelle compagnie, Adolphe d'Eichthal en est le premier président jusqu'en 1861[1].
Les statuts de la compagnie lui donnent : pour buts toutes opérations de construction, d'armement et d'affrètement de tous navires et en général toutes opérations de commerce maritime.[2]
En 1860, la compagnie signe une convention postale avec l'État. Avec cette convention, la Compagnie Générale Maritime s'engage à desservir pendant 20 ans des lignes transatlantiques : Le Havre-New York (avec escale à Brest), Saint-Nazaire-Isthme de Panama et 3 services annexes pour la Guadeloupe, le Mexique et Cayenne; à cette époque le transport de passagers et du courrier était réalisé par les mêmes navires. La compagnie s'engage de plus à construire la moitié de sa flotte en France. En contrepartie de ces engagements, l'État verse une subvention annuelle. La compagnie investit dans la construction navale à Saint-Nazaire.
- En 1861, la compagnie change de nom et devient la Compagnie générale transatlantique.
- En 1862, le paquebot Louisiane inaugure la ligne vers le Mexique.
- En 1864, c'est la ligne New York - Le Havre qui est inauguré par le Washington, sistership de l'Impératrice Eugénie.
- Le 1er octobre 1864 : lancement du France (premier du nom).
- Suite à une crise économique et financière, les frères Pereire déposent le bilan et démissionnent en 1868.
- La fin des années 1860 est marquée par des évolutions techniques importantes. Les bateaux abandonnent progressivement la roue à aubes pour l'hélice. Ce changement entraine une consommation plus faible en carburant, une réduction de la taille des soutes à combustibles et donc une augmentation de la place pour les passagers et les marchandises.
- En novembre 1873, le Ville du Havre est abordé par le Loch Earn il coule en faisant 226 victimes.
- En 1879, la compagnie devient une société anonyme et acquiert la concession des services postaux de la Méditerranée.
- Au début des années 1880, la compagnie renouvelle sa flotte ainsi que ses conventions postales.
- En 1884, elle installe son siège 6 rue Auber à Paris.
- 1886 : Début de la course à la vitesse. La Bourgogne effectue Le Havre-New York en un peu plus de 7 jours. La compagnie conquiert la première place dans le service postal sur New York.
- 1894 : La Touraine effectue la première croisière de la compagnie entre New York et Constantinople.
- 1897-1904 : Une concurrence européenne rude entraine une période de crise, à laquelle s'ajoute des accidents et des mouvements de grèves.
- 1897 : Le Ville de Saint-Nazaire est abandonné en mer.
- 1898 : La Bourgogne coule avec 568 passagers en 1898.
De La Provence à l'Île-de-France (1904 - 1928)
Avant-Guerre
- 1904 : Jules Charles-Roux est nommé président. Cette nomination inaugure une période de réorganisation de la compagnie. La préférence est donnée à la qualité de vie à bord plutôt qu'à la course à la vitesse.
- 1905 : Inauguration d'un service de cargos du Havre à New York.
- 1906 : Création du journal de bord L'Atlantique.
- 1912 : Mise en service du France (deuxième du nom).
La Transat durant la Première Guerre mondiale
- 1914 : La CGT arme 84 navires, soit 380 000 tonnes. Celui-ci a plus que doublé en 10 ans et elle est la première compagnie maritime française. Elle exploite alors 3 grands réseaux : Amérique du Nord- Nord Pacifique, Golfe du Mexique-Antilles-Amérique centrale-Sud Pacifique, Afrique du Nord[3]
- 1914-1918 : Première Guerre mondiale : Transformation des navires en croiseurs, navires-hôpitaux et utilisation pour le transport des troupes. Au terme de la guerre, un tiers de la flotte a été perdue.
Présidence de John Dal Piaz
- 1925 : Diversification de l'activité avec la création de la Société des Voyages et Hôtels Nord Africains (SVHNA).
- 1927 : Mise en service du paquebot Île-de-France
Crise économique et Seconde Guerre mondiale (1929 - 1960)
Le Normandie face à la Grande dépression
- 1930 : Crise économique mondiale. Baisse considérable des recettes de la compagnie doublée d'une augmentation des charges. Réalisation d'économies d'exploitation, notamment par le désarmement de navires et la suppression de voyages.
- 1935 : Lancement du Normandie.
Seconde Guerre mondiale
- 1939-1940 : Mobilisation de plus d'un tiers du personnel. La flotte est affrétée par la Direction des transports maritimes ou réquisitionnée. La compagnie reçoit en gérance 95 navires étrangers pour les besoins de la Défense nationale.
Reconstruction d'une flotte
- 1946 : Flotte diminuée par la perte de nombreux navires par faits de guerre (dont le Normandie). Réorganisation de la flotte, notamment avec l'apport des liberty-ships.
- 14 avril 1947: L'un de ces liberty-ships, chargé de nitrate d'ammonium, explose à Texas City, dans l'une des plus graves catastrophes industrielles de l'époque.
- Années 1950 : Progression constante du trafic, même si la concurrence du transport aérien commence à se faire sentir. Afin de préparer l'avenir, une reconversion doit être amorcée, privilégiant le cargo, et la construction d'un nouveau paquebot est envisagée.
Le France et les derniers feux (1960 - 1974)
Le France, un succès en demi-teinte
- 1960 : Lancement du France, qui effectue son premier voyage en 1962. Depuis 1958, l'Atlantique est traversée en huit heures grâce aux nouveaux avions à réaction DC-8 et Boeing 707. Pour faire face à cette concurrence, le départ des traversées est fixé au vendredi, l'arrivée au mardi, ce qui inclut le week-end, et la clientèle des congrès est efficacement touchée.
- 1965 : Pour la première fois, les frais d'exploitation du paquebot dépassent les recettes. La compagnie organise alors de prestigieuses croisières, l'"Impériale" (en 1969, pour le deuxième centenaire de la naissance de Napoléon) qui est un succès et un grand tour du Monde en 1972.
Fin de la Transat
- 1974 : Après un deuxième tour du Monde du France, déficitaire à cause de l'augmentation massive du prix du pétrole, et constatant la forte concurrence aérienne sur la ligne transatlantique, le gouvernement décide de ne plus accorder la subvention compensatoire qui permet de maintenir le navire à flot. La Transat est alors acculée au désarmement. Après une mutinerie, le paquebot France est abandonné puis vendu à l'étranger.
- 1975 : Fusion de la Compagnie générale transatlantique (CGT) et de la Compagnie des messageries maritimes (MM) officiellement réalisée le 23 février. La nouvelle compagnie prend le nom de « Compagnie générale maritime » (CGM). Quant au réseau Méditerranée de l'ancienne compagnie, il devient la SNCM (Société Nationale Corse-Méditerranée).
La CGM après 1975
- 1996 : Après deux décennies de recul et de perte de marchés, la CGM est privatisée et rachetée pour 3 millions d'euros par les frères Saadé, hommes d'affaires libanais francophiles proches du président Rafiq Hariri. Sous cette impulsion, la CMA-CGM est devenue aujourd'hui, avec près de 370 navires, la troisième compagnie de fret maritime du monde (dirigée par Jacques Saadé).
- Le succès croissant des voyages en cargo (prenant des passagers en nombre limité), l'exploitation de voiliers de luxe (tels le « Ponant », médiatisé en raison de son abordage par des pirates) et le lancement récent du paquebot de croisière « Diamant », fleuron de la marine française, annoncent le retour de la French Line sur le marché maritime.
- Fin 2007, la CMA-CGM a pris le contrôle de la compagnie maritime américaine US-Lines.
Présidents
Les présidents de la compagnie étaient :[4]
- Compagnie générale maritime
- Adolphe d'Eichthal 1855-1861
- Compagnie générale transatlantique
- Émile Pereire 1861-1868
- Mathieu Dolfus 1869-1871
- Edouard Vandal 1871-1875
- Eugène Péreire 1875-1904
- Jules Charles-Roux 1904-1918
- De Pellerin de Latouche 1918-1920
- John Dal Piaz 1920-1928
- André Homberg 1928-1931
- Raoul Dautry 1931-1932
- Marcel Olivier 1932-1939
- Henri Cangardel 1940-1944
- Jean Marie 1944-1961
- Gustave Anduze-Faris 1961-1963
- Pierre Renaud 1963-1964
- Edmond Lanier 1964-1974
Paquebots
Voir la liste des paquebots de la Compagnie générale transatlantique
Notes et références
- Présidence d'Adolphe d'Eichthal
- Site French lines
- ISBN 2-11-080768-7 , p. 72 Marines et Océans, Philippe Masson, Notre Siècle, Paris, 1982,
- Liste des présidents
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
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