- Chemins de fer du Territoire de Belfort
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La Trouée de Belfort constitue un lieu de passage naturel entre le bassin versant du Rhin, donc l'Alsace, la Suisse et l'Allemagne du sud, et le bassin de la Saône et du Rhône, c’est-à-dire la Franche-Comté, la Bourgogne et le reste de la France.
En 1842, lorsque fut décidé la construction du réseau national de chemin de fer, se posa la question du tracé de la ligne Paris-Mulhouse au niveau de la Trouée de Belfort. Montbéliard et Belfort étaient candidates mais c'est Belfort qui fut choisie grâce à l'appui marqué de l'État-major qui considérait le camp retranché de Belfort comme essentiel dans la défense du passage entre Vosges et Jura.
En 1870 deux compagnies nationales se partageaient le monopole de l'exploitation des lignes desservant le Territoire de Belfort : La Compagnie des chemins de fer de l'Est et le tout nouveau PLM (Compagnie du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée). La jonction à Belfort des deux grandes lignes confirme l'importance de la ville dans son rôle de nœud ferroviaire.
Sommaire
Lignes de la Compagnie de l'Est
Article détaillé : Compagnie des chemins de fer de l'Est.En plus de la ligne principale Paris-Mulhouse, la Compagnie établit un embranchement pour Giromagny et un autre pour Morvillars.
Les différentes sections sont mises en service progressivement :
- 15 février 1858 section Belfort-Dannemarie de la ligne de Paris-Est à Mulhouse-Ville ;
- 26 avril 1858 section Vesoul-Belfort de la ligne de Paris-Est à Mulhouse-Ville ;
- 30 juin 1883 section Evette-Giromagny de la ligne de Bas - Évette à Giromagny ;
- 13 août 1877 section Belfort-Morvillars, première section de la ligne de Belfort à Bienne. La continuation vers la frontière suisse à Delle avait déjà été réalisée par le PLM.
Lignes du PLM
Article détaillé : Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée.La Compagnie de chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée exploite la ligne Dijon-Dole-Besançon-Belfort qui va faciliter les communications entre le sud de la France et l'Alsace. Les dates d'ouvertures des trois sections du PLM sont les suivantes :
- 1er juin 1858 section Montbéliard-Belfort de la ligne de Dole-Ville à Belfort ;
- 29 juin 1868 section Montbéliard-Morvillars de la ligne de Montbéliard à Morvillars ;
- 29 juin 1869 section Morvillars-Delle, tronçon intégré ultérieurement à la ligne de Belfort à Bienne.
Le chemin de fer d'intérêt local
A la fin du XIXe siècle, le développement des industries locales dans les centres éloignés des principaux axes de communication (grandes routes, canal du Rhône au Rhin, nouvelles voies de chemin de fer) était gêné par l'état du réseau des routes secondaires. Comme l'établissement de lignes à voie normale était trop coûteux, donc non rentable pour la desserte de localités peu importantes, c'est la création d'un réseau de chemin de fer secondaire, type tramway électrique, avec une voie de chemin de fer à voie métrique, pouvant s'intégrer aux voies publiques (rues, routes...) qui fut choisie par les instances dirigeantes du Territoire de Belfort au début du XXe siècle.
L'alimentation électrique des motrices était assurée par l'usine électrique de la Société des Houillères de Ronchamp et celle du Refrain située dans le département du Doubs, près de Charquemont. Le tracé est déterminé en fonction de la répartition des industries et de la population, ce qui explique que des localités comme Etueffont, Rougemont ou Lachapelle, où de petites industries étaient alors florissantes, aient été des terminus.
La décision est prise par le Conseil Général en 1906. La déclaration d'utilité publique du projet est publiée dans le JO du 16 novembre 1909. Les études puis les travaux démarrent et dès 1913 le tramway roule sur les voies du CFB (Compagnie des Chemins de Fer d'Intérêt Local du Territoire de Belfort, créée le 26 mars 1913).
Les trois lignes sont mises en service presque en même temps :
- Ligne sud - 16 km, mise en exploitation en 1914. Elle dessert Belfort, Danjoutin, Andelnans, Sévenans, Trétudans, Châtenois-les-Forges puis Nommay, Vieux-Charmont et Sochaux dans le département du Doubs.
Son exploitation cessa en 1944 (section Belfort - Châtenois) et 1937 (section Châtenois - Sochaux) ; - Ligne du nord, qui va de Belfort à Menoncourt (Les Errues) où elle se divise en 3: une branche va vers Étueffont, une autre vers Rougemont-le-Château et la dernière vers Lachapelle-sous-Rougemont - mise en exploitation en 1913 et 1914 pour Lachapelle.
Elle comporte donc 4 sections :- Belfort-Les Errues par Offemont, Vétrigne, Roppe, Denney, Eguenigue, Menoncourt, dont l'exploitation cessa en 1948 ;
- Les Errues - Étueffont par Anjoutey, dont l'exploitation cessa en 1948 ;
- Les Errues - Rougemont-le-Château par Saint-Germain-le-Châtelet et Romagny-sous-Rougemont (6 km), qui cessa d'être exploitée en 1934 ;
- Les Errues - Lachapelle-sous-Rougemont par La Grange et Angeot (5 km), qui fut prolongé en 1915 par l'armée jusqu'à Sentheim (+ 9 km) en deux mois de travail. L'exploitation cessa en 1936 (1920 pour le tronçon militaire) ;
- Ligne du sud-est de Belfort à Réchésy - 27 km, mise en service en 1913, et dont l'exploitation cessa en 1932[1].
L'armée, qui pourtant avait été très réticente lors de la conception du projet à cause des risques d'utilisation des lignes convergeant vers Belfort par un envahisseur éventuel, exploita à fond pendant toute la Première Guerre mondiale les lignes Belfort-Réchésy et Belfort-Lachapelle, qu'elle prolongea d'ailleurs jusqu'à Sentheim pour alimenter le front. Elle créa également une ligne de 6 km, entre Le Martinet et Bas-Évette, exploitée en 1918[1].
Ce réseau eu une extension maximale de 58 km.
Le chemin de fer local est arrivé un peu tard dans le Territoire de Belfort et fut détrôné rapidement par l'automobile, mais sa contribution à l'effort de guerre entre 1914 et 1918 puis au resserrement des distances entre la Préfecture et les cantons entre les deux guerres a pleinement justifié sa construction[2].
Le chemin de fer militaire stratégique
Articles détaillés : Place fortifiée de Belfort et Chemin de fer militaire (France).La Place fortifiée de Belfort est défendue depuis 1877 par une ceinture de forts occupés en temps de paix. Pour desservir ces ouvrages l'autorité militaire décida la construction d'un chemin de fer stratégique à voie étroite (0,60 m) (système Péchot) dont une partie était permanente et une autre provisoire, les voies Decauville se démontant facilement. La construction dura de 1889 à 1893. Les wagons transportaient le matériel, le ravitaillement, les munitions et les hommes entre les différents dépôts et les ouvrages. Une locomotive à vapeur Péchot-Bourdon entraînait les quelques wagons[2].
Les principaux forts reliés au réseau étaient les ouvrages de Roppe, Bessoncourt, Vézelois, Meroux, le Bois d'Oye, le Salbert, le fort Hatry, le fort des Hautes Perches, le fort des Basses Perches ainsi que le fort du Mont-Vaudois.
Le TGV
Articles détaillés : TGV et LGV Rhin-Rhône.La ligne à grande vitesse Rhin-Rhône sera mise en service le 11 décembre 2011. La gare de Belfort - Montbéliard TGV, située sur le territoire des communes de Moval et Meroux desservira l'agglomération Belfort-Montbéliard-Héricourt. Les travaux ont débuté en 2006 pour la ligne et en 2007 pour la gare. Un viaduc important permet à la ligne de traverser la vallée de la Savoureuse à Andelnans.
Notes et références
- Les Chemins de Fer Secondaires de France : Département du Territoire de Belfort., Facs, 2008. Consulté le 2 juillet 2011
- Mon village, Phaffans » sur http://phaffans.com, 2005-2010. Consulté le 2 juillet 2011 JC.Mayet, «
Voir aussi
Articles connexes
- Géographie du Territoire de Belfort
- Histoire des chemins de fer français
- Liste des lignes à grande vitesse en France
- Chemin de fer secondaire • Voie ferrée d'intérêt local • Tramway
- Liste des chemins de fer à voie métrique de France
Bibliographie
- Bernard Grosboillot. La Compagnie des Chemins-de-fer d’intérêt local du Territoire de Belfort (CFB). Le « Tram ». La Vôge. Association pour l’Histoire et le Patrimoine SousVosgiens. N° 23. Juin 1999.
- Bernard Petit, Le tramway dans le Territoire de Belfort : le chemin de fer d'intérêt local, 1913-1948, t. 1, Vesoul, Editions de Franche-Comté, 2003, 96 p. (ISBN 2-915402-09-4)
- Bernard Petit, Le tramway dans le Territoire de Belfort : Ligne Belfort-Réchésy ; historique de la ligne, photographies d'époque, documents inédits, t. 2, Vesoul, Editions de Franche-Comté, 2005, 96 p. (ISBN 2-915402-21-3)
- Jean Florin, « Le Chemin de fer Stratégique de Belfort - Voie de 0,60 m. », Les Petits Trains de Dany. Consulté le 2 juillet 2011
Catégories :- Transport ferroviaire en France
- Ligne ferroviaire du Territoire de Belfort
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