Chemins de fer de Corse

Chemins de fer de Corse
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TER Corse
Image illustrative de l'article Chemins de fer de Corse

Image illustrative de l'article Chemins de fer de Corse
TER Corse, autorail "Soulé" vue arrière en gare d'Ajaccio

Situation Corse
Type Transport express régional
Entrée en service 1983
Longueur du réseau 232 km
Écartement des rails voie métrique
Propriétaire État/Collectivité territoriale de Corse
Exploitant SNCF
Carte du réseau corse (en bleu : ancienne ligne de la côte orientale)

Les Chemins de fer de Corse (CFC) exploitent un réseau secondaire français à voie métrique qui relie entre elles plusieurs des grandes villes de l'Île de Beauté. Le réseau est géré par la SNCF depuis 1983, il a une activité essentiellement voyageurs, à forte dominante touristique.

Les Corses l'ont surnommé u Trinighellu (« le petit train »).

Sommaire

Réseau

Long de 232 kilomètres, le réseau actuel est composé de deux lignes à voie unique et à écartement métrique :

Les croisements de rames se font dans certaines gares, grâce à une signalisation modernisée qui garantit la sécurité et l'espacement des trains.

Article détaillé : ligne Bastia - Ajaccio.
Article détaillé : ligne Ponte-Leccia - Calvi.

L'infrastructure est assez tourmentée en raison du relief de l'île. La ligne centrale compte 32 tunnels et 51 ponts et viaducs. Le tunnel le plus long (plus de 3 900 mètres) se situe sous le col de Vizzavona, à 900 mètres d'altitude. L'ouvrage le plus remarquable est le « pont du Vecchio », pont-viaduc métallique dont la construction du tablier est attribué à Eiffel, long de 170 mètres et qui domine la rivière de 84 mètres.

Une troisième ligne, s'embranchant à Casamozza sur la ligne principale, desservait à partir de 1888 la plaine orientale jusqu'à Ghisonaccia ; elle fut prolongée en 1930 jusqu'à Solenzara, et atteignit Porto-Vecchio en 1935, portant sa longueur à 130 kilomètres. Ayant subi de nombreuses destructions pendant la Seconde Guerre mondiale, elle ne fut pas remise en service. Une réouverture partielle est cependant à l'étude.

Article détaillé : ligne de la côte orientale corse.

Histoire

En 1855 était lancée l'idée d'un « chemin de fer sardo-corse » reliant Bastia à Bonifacio, en vue de faciliter les relations entre la France et l'Algérie. Il aurait comporté des antennes d'Aléria vers Corte et de Porto-Vecchio vers Sartène et Ajaccio. En 1864, la priorité fut donnée à une liaison Bastia - Ajaccio. Après des études comparant plusieurs tracés, dont un par Aléria, et plusieurs demandes de concession non satisfaites, les sections d'Ajaccio à Mezzana et de Bastia à Corte par Ponte-Leccia sont déclarées d'utilité publique le 15 juin 1878 ; Corte - Mezzana par Vizzavona ne le sera que le 27 décembre 1879, le franchissement du col de Vizzavona par une crémaillère « système Fell » étant abandonné pour le percement d'un tunnel.

La loi du 17 juillet 1879, mettant en application le « plan Freycinet », déclare d'intérêt général les lignes :

Les travaux commencent en 1880 à Bastia et Ajaccio, mais la section de ligne Bastia - Corte ne sera ouverte à l'exploitation que le 1er février 1888.

Entre temps, le 21 février 1883, une convention est signée entre le ministère et la Compagnie des chemins de fer départementaux (CFD) pour l'exploitation de la ligne en construction et la construction des autres lignes prévues.

Début 1886 les travaux commencent sur la ligne de la côte orientale et celle de la Balagne. La ligne de la côte orientale est ouverte jusqu'à Ghisonaccia le 17 juin 1888. La ligne de la Balagne, au profil plus difficile, est ouverte le 15 novembre 1890. Sur la ligne centrale, la construction du pont du Vecchio, confiée à Gustave Eiffel, ne commence que fin 1890, mais il est livré dès octobre 1892. Enfin, le 3 décembre 1894, la ligne Bastia - Ajaccio est ouverte à la circulation[1].

La ligne de la côte orientale est prolongée à Solenzara en 1930, et Porto-Vecchio en 1935. Elle n'atteindra jamais Bonifacio. La ligne d'Ajaccio à Propriano ne sera jamais construite.

Les CFD exploiteront le réseau jusqu'en 1945. Les dégradations et destructions dues à la guerre les contraignent à abandonner l'exploitation, qui est confiée à l'administration des Ponts et Chaussées. En 1965 la Société auxiliaire pour les chemins de fer secondaires se substitue aux Ponts et Chaussées. En 1973 la CFTA reprend l'exploitation. En 1983 le réseau est confié à la SNCF. Depuis la loi du 13 mai 1991, la Collectivité territoriale de Corse (CTC) est gestionnaire du réseau. Elle a confirmé la SNCF comme exploitant.

La rénovation du réseau

La CTC a décidé de renouveler entièrement les voies et les installations de gares du réseau. Les travaux ont commencé en novembre 2004, et ont provoqué diverses interruptions de la desserte ferrée remplacée temporairement par des dessertes routières. En 2008, 122 kilomètres de voie avaient été rénovées autour de Ponte-Leccia et sont revenues en exploitation commerciale. Le chantier devrait s'achever en 2011, et coûter 160 millions d'euros[2].

Statut juridique

Ce réseau appartient à l'État, mais n'est pas intégré dans le réseau ferré national géré par RFF. C'est la Collectivité territoriale de Corse (CTC) qui en est concessionnaire et qui a reçu, dans le cadre des lois de régionalisation, la compétence pour organiser les transports régionaux.

La CTC a confié l'exploitation des CFC à la SNCF depuis le 1er janvier 1983, à l'initiative du ministre des Transports de l'époque Charles Fiterman. La convention actuelle a été signée entre les deux parties après appel d'offres conformément aux dispositions de la loi du 29 janvier 1993, dite « loi Sapin ». Elle est valable pour une durée de 9 ans, à compter du 1er septembre 2001.

Un plan de modernisation conjoint entre l'État, la Collectivité territoriale de Corse et la SNCF, prévoit un financement de 110 millions d'euros sur l'ensemble de la période. Cela devrait permettre d'améliorer l'infrastructure et de moderniser le matériel roulant, et ainsi réduire les temps de parcours. Une extension du réseau vers les aéroports de Bastia et Ajaccio, voire la plaine orientale, serait également envisagée.

Matériel roulant

Le matériel roulant est constitué actuellement de :

  • 3 autorails Renault ABH 8, livrés en 1949, (201, 204 et 206 récemment rénové).
  • 4 autorails Garnéro X 2000 (2001-2002 + 2004-2005), livrés en 1975 et 1976
  • 2 autorails Garnéro X 5000 (5001-5002), livrés en 1981, plus puissants que les X 2000
  • 7 autorails Soulé X 97050 livrés en 1989-92 et 1997
  • 6 autorails CMBB AMG 800, livrés à partir de 2007 (Constructions Mécaniques de Bagnières-de-Bigorre) ex - Soulé

Il reste un peu moins de 10 remorques Billard démotorisées, recarossées et repeintes qui servent d'appoint aux autorails:

  • XR 104 , ex-autorail A 210 D1, no 105, transformé par Garnéro, prêtée aux CP
  • XR 105 , ex-autorail A 210 D1, no 106, transformé par Garnéro, prêtée aux CP
  • XR 113 , ex-autorail A 150 D1, no 113, transformé par Carde
  • XRD 242 , ex-autorail A 80 D, no 32, origine CFD Charentes
  • XR 526 , ex-autorail A 150 D2, no 526, origine Tramways d'Ile-et-Vilaine

D'autre part :

  • un X 2000 a été détruit par un incendie en 2003,
  • le X 2003 a été muté aux chemins de fer de Provence et est devenu le X 307
  • deux autorails ABH 8 ont été accidentés le 205 en 1983 et le 208 en 1967,
  • un ABH 8 a été détruit en 1980, le 203.
  • 2 ABH 8 sur les 8 reçus en 1949 servent de pièces détachées au dépôt de Casamozza, le 202 et le 207.

Six autorails AMG 800 ont été commandés pour un coût total de 48 millions d'euros. Ils comportent 104 places assises, avec la climatisation, les vitres panoramiques, et peuvent rouler à 100 km/h. La totalité du parc (12 autorails bicaisses) devrait être en service fin 2010.

Le trafic marchandises suspendu depuis 2004, était assuré par les locomotives Diesel BB 404 et BB 405 de 414 cv construites en 1963 et 1965 par les CFD, et qui depuis ont été réformées puis remplacées par des locomotives de constructions récentes, les BB 406 et BB 407.

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Exploitation

La BB 404 à Ajaccio en 2004, dernière année pour les trains de marchandises.

Le service assuré est essentiellement un service voyageurs. Il comprend principalement :

  • des services interurbains :
    • quatre allers et retours quotidiens entre Bastia et Ajaccio (158 km, meilleur temps de parcours entre les deux villes : 3 h 25) ;
    • un aller et retour quotidien entre Bastia et Corte (77 km) ;
    • deux allers et retours quotidiens entre Ponte Leccia et la Balagne.
  • des services suburbains :
    • entre Bastia et Lucciana (21 km) ; surnommé par certains le « métro bastiais », ce service de navettes dessert 20 stations intermédiaires en 30 min ;
    • entre Ajaccio et Sarrola-Carcopino (12 km), ce service mis en place en novembre 2009 dessert 2 stations intermédiaires;
    • entre Calvi et L'Île Rousse (22 km), le « Train des plages de la Balagne » dessert 18 arrêts intermédiaires en 50 min.

Ceci est la desserte de l'été. De l'automne au printemps, le service est réduit.

Le trafic marchandises résiduel se limite à la messagerie.

Notes et références

  1. Historique de la ligne sur le site train-corse
  2. Corse Matin, 15 mai 2008, article « La modernisation du réseau ferré de Corse va bon train »

Voir aussi

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Articles connexes

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