61e régiment d'artillerie de brigade

61e régiment d'artillerie de brigade

61e régiment d'artillerie

61e régiment d'artillerie
ARTILLERIE - 61e R.A..jpg

Insigne régimentaire du 61e RA.
Période 1910
Pays France France
Branche Armée de terre
Type Régiment d'artillerie
Rôle Artillerie
Fait partie de Brigade de renseignement
Garnison Communes de Villiers-le-Sec et Semoutiers-Monsaon. Quartier général d'Aboville
Ancienne dénomination 61e régiment d'artillerie de campagne
61e régiment d'artillerie anti-aérienne
61e régiment d'artillerie de brigade
Surnom Le 1er de la fourragère
Devise 61e! En avant!
Inscriptions sur lemblème Saint Gond 1914
L'Yser 1914
Argonne 1915
Verdun 19161917
La Somme 1916
Montdidier 1918
AFN 1952-1962
Anniversaire Saint Raphaël
Raphaël, le saint patron du renseignement.
Sainte Barbe, Sainte patronne des artilleurs.
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Fourragères aux couleurs du ruban de la Légion d'honneur
aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918
Décorations Croix de Guerre 1914-1918 six palmes
deux étoiles de vermeil
une étoile d'argent

Le 61e régiment d'artillerie (ou 61e RA) est un régiment d'artillerie de l'armée française, créé en 1910, et qui se distingua notamment lors de la Première Guerre mondiale, et lors de la bataille de France, au début de la Seconde Guerre mondiale. En 1914, les soldats allemands ont surnommé les artilleurs du 61e les « Diables noirs » à cause de leur courage, de la couleur de leur uniforme et de la poudre à canon qui leur noircissait le visage.

Sommaire

Création et différentes dénominations

  • 1910 : création du 61e régiment dartillerie de campagne (61e RAC) à Verdun ; il constitue l'essentiel de l'artillerie de la 42e division d'infanterie.
  • 1919 : renommé 61e régiment dartillerie divisionnaire
  • 1947 : devient le 61e régiment dartillerie anti-aérienne (61e RAA)
  • 1963 : devient le 61e régiment d'artillerie de brigade (61e RAB)
  • 31 mai 1999 : dissolution. Le 7e régiment dartillerie prend le nom de 61e régiment dartillerie.

Liste des chefs de corps

1910-1914 : Pauffin de Saint-Morel
1914-1915 : Boichut
1915-1917 : Tricant de la Goutte
1917-1918 : De la Boussinière
1918 : Faure
1918-1919 : Cross
1919 : Leroy
1919-1925 : Marie
1925 : Balli
1925-1926 : Sutterlin
1926-1929 : Féburel
1929-1931 : Champon
1931-1933 : De Conchard
1933-1935 : Janssen
1935-1938 : Mettelin
1938-1940 : Theurillat
1940-1942 : Klein
1942 : Maréchal
1945-1946 : Jeanjean
1946-1949 : Charles Messance
1949-1950 : Pourchot
1950-1952 : Grousset
1952-1955 : Chauvin
1955-1957 : Bonnet, chef de corps du 61e RAA à Belfort
1955-1957 : Sordet, chef de corps du I/61 en Algérie
1957-1958 : Le Gallic
1958-1959 : Nicod
1959-1961 : Puyo
1961-1963 : Goy
1963-1965 : Castaignet
1965-1967 : Dietrich
1967-1969 : Dupouts
1969-1971 : Daoulas
1971-1973 : Cottreel
1973-1975 : Barat
1975-1977 : Roux
1977-1979 : Battistelli
1979-1981 : De Lambert des Champs de Morel
1981-1983 : Brouet
1983-1985 : Vanel
1985-1987 : De Cardon de Garsignies
1987-1989 : Depardieu
1989-1991 : Lauvernay
1991-1993 : Rose
1993-1995 : Cavan
1995-1997 : Got
1997-1999 : Philbert
1999-2001 : Poucet
2001-2003 : Kirschner
2003-2005 : Egalon
2005-2007 : D'Ales de Corbet
2007-2009 : Morelli
2009-  : Jaouën

Historique des campagnes, batailles et garnisons du 61e RA

La création (1910-1914)

Insigne de béret d'artillerie.jpg

Le 61e régiment dartillerie voit son histoire se fondre dans celle de lhistoire récente. Il na pas, comme dautres, plus anciens, le privilège davoir connu les rois et les empereurs qui ont fait et refait la France. Il na pas non plus connu les soubresauts des tumultes révolutionnaires ou lépopée de la conquête coloniale.

Cest à Verdun, dans la Meuse, futur théâtre dexploits du 61e régiment d'artillerie de campagne (61e RAC), quil est formé le 1er mars 1910. Il est constitué à partir de batteries des 25e et régiments d'artillerie de campagne. Le 25e régiment dartillerie de campagne est alors basé à Châlons-sur-Marne, et le 40e à Saint-Mihiel.

Le 3e Bataillon d'Artillerie de Forteresse est en garnison à Reims à la caserne Neufchâtel (quartier Drouet d'Erlon) depuis 1891.

Hommes, chevaux et canons de 75 font chemin par batteries constituées en direction de Verdun ils sinstallent au quartier dAnthouard. Larrivée des six premières batteries permet de constituer les deux premiers groupes dartillerie. Létat-major du régiment se met sur pied en parallèle. Le IIIe groupe, pour sa part, est déjà formé à Reims : il sagit du VIe groupe du 40e régiment dartillerie qui change tout simplement dappellation. Il rejoint la garnison de Charleville à lautomne 1910. Le 61e régiment dartillerie possède également un quatrième groupe dartillerie à cheval. Le Ve groupe de volants, stationné au camp de Châlons-sur-Marne, devient le IVe groupe du 61e régiment dartillerie, sans se déplacer. Il constitue lartillerie de la division de cavalerie. Le 61e régiment dartillerie compte alors 65 officiers, 1 933 hommes et 2 015 chevaux.

Cest au colonel Pauffin de Saint-Morel que revient la mission de créer un esprit de corps dans ce régiment nouveau issu de nombreux éléments disparates. Il devient officiellement le premier chef de corps du 61e régiment dartillerie le 1er janvier 1911, quand celui-ci est créé administrativement.

Le 14 juillet 1911, aux Invalides, il reçoit des mains du Président de la République, Armand Fallières, létendard du 61e régiment dartillerie. Le 18 juillet 1911, il le présente à son régiment, en présence du général de division et des drapeaux de la division (le 61e régiment dartillerie dépend de la division d'infanterie). Lordre du jour est empreint démotion devant le devoir et lhonneur de la garde de cet emblème sacré :

« Contemplez-le avec amour et émotion. »
« Dans les plis encore vierges de notre étendard, il nous appartient dinscrire un premier nom de victoire, le plus beau, peut-être, qui aura jamais illustré les drapeaux de la France. »

Le 61e régiment dartillerie est équipé à sa création de 44 pièces du canon de 75 mm modèle 1897. Cette pièce dartillerie représente alors une révolution dans lartillerie car elle est la première de lhistoire à permettre le tir rapide (cadence pratique de six coups à la minute) — ce qui donne à la France une avance stratégique considérable sur lAllemagne, dont le modèle équivalent, le 77 mm, est bien inférieur. Le canon de 75 regroupe tous les perfectionnements intervenus dans lartillerie à la fin du XIXe siècle, dont le principal reste son frein de recul hydropneumatique quil est alors le seul à posséder. La légende de sa conception discrète a probablement créé un mystère propice à lélaboration du mythe du glorieux 75. Malheureusement, la puissance de ce mythe suffit à bercer dillusions les chefs militaires de lépoque qui considèrnt le 75 suffisamment performant pour emporter la décision, tandis que la faiblesse de lartillerie lourde française fit cruellement défaut dans la guerre de position. Les servants de pièces paient de plus un lourd tribut pour utiliser les atouts du 75, souvent à portée réduite pour préserver les fantassins, et à la merci du feu de lennemi.

À la fin de lannée 1913, le IIIe groupe de Charleville se rapproche des deux premiers puisquil sinstalle à Jardin-Fontaine, près de Verdun. Le régiment se trouve alors un peu moins dispersé mais le IIIe groupe conserve une forte identité, nétant pas encore localisé à proximité de létat-major du régiment.

Le baptême du feu : la grande guerre (1914-1918)

Au début de la Première Guerre mondiale, le 61e régiment dartillerie reçoit lordre de mise en alerte le 30 juillet 1914, à 23 h 30. Le 31 juillet 1914, alors que tous pensent que le conflit naissant ne durera pas, le régiment rassemblé quitte le quartier dAnthouard pour ne plus jamais y revenir. Le colonel Boichut qui a pris le commandement en 1913 regarde sortir ses troupes et passe le portail en dernier. Le régiment participe dabord à une mission de couverture pour garantir la mobilisation des forces du pays, avec sa division, la 42e division dinfanterie. Jusquau 17 août, le régiment reste ainsi cantonné dans les environs de Verdun.

Le 4e groupe (10 et 11e batteries à cheval) est à la division de cavalerie.

Pierrepont (22 août 1914)

Le 61e régiment dartillerie reçoit son baptême du feu lors de la bataille des frontières, dans les Ardennes, durant la bataille de Pierrepont qui se déroule le 22 août 1914. Le colonel Boichut y conduit laction de lartillerie divisionnaire de la 42e DI au mépris du danger et acquiert immédiatement la confiance de son infanterie. Les batteries sont dabord engagées au plus près des combats, au Nord de Pierrepont, le tir tendu du canon de 75 fait des ravages chez lennemi. Elles se portent ensuite, après un repli de lensemble de la division au sud de Pierrepont, sur Mercy-le-Bas, elles comblent à elles seules une brèche naissante entre la 40e et la 42e DI. Lartillerie est alors conçue comme un démultiplicateur de la puissance de feu de linfanterie et agit selon les mêmes règles, parfois aux dépens de la protection des pièces.

Au cours de ces combats, le 61e régiment dartillerie déplore ses premiers morts au combat. Charles Mouquet et Robert Leroy, canonniers, sont tués sur la place de Pierrepont lors du déplacement de repli vers le Sud.

Cest lors de cet épisode que les hommes du 61e régiment dartillerie ont gagné leur surnom de « Diables Noirs », donné par les Allemands eux-mêmes en hommage à la valeur guerrière de ces artilleurs audacieux dont les tirs étaient si précis. La tenue noire avec bande rouge des artilleurs tranchait, en effet, sur le pantalon garance des fantassins. Par ailleurs, les visages et les mains étaient le plus souvent noircis par la poudre à canon. On imagine alors effectivement que les Allemands pouvaient être saisis deffroi en apercevant, en défilement de crête, ces servants de bouches à feu, noirs des pieds à la tête, nhésitant pas à venir se mettre à leur portée pour rendre leurs coups plus efficaces.

La bataille des frontières savère cependant perdue, et les armées françaises doivent se replier jusquà la Marne. Le 29 août 1914, le 61e régiment dartillerie se déplace alors vers ce secteur.

La Marne (1914)

À partir du 4 septembre, la 42e DI appartient à la IXe Armée du général Foch.

Le 5 septembre, à 7 heures, ce dernier donne lordre darrêter les mouvements de repli, de barrer la route à loffensive ennemie, et de le forcer à la retraite. Notamment, le général Grossetti doit tenir « avec une forte avant-garde le front La Villeneuve-lès-CharlevilleSoizy-aux-Bois ». Toute la journée du 5 septembre est consacrée aux préparatifs de la grande bataille qui doit commencer le lendemain.

La journée du 6 septembre est celle de la prise de contact et de la résistance sur tout le front de la Marne. Le 41e RAC se rassemble en colonne double à quatre heures du matin dans le parc de Chapton, face au marais de Saint-Gond. Toute la journée, il appuie les tentatives davancée de linfanterie de la division. Du 7 au 8 septembre, la division tient encore ses positions sans réussir à faire reculer les Allemands.

Dans la nuit du 8 au 9 septembre, la 42e DI reçoit lordre de se déployer au Sud-Est de sa position, dans la région de Linthes. La retraite est ponctuée par un incident qui se produit face à la division marocaine, qui était à la droite de la 42e DI avant sa relève. Le château de Mondement a été perdu. Le général Grossetti, commandant la 42e DI, met à disposition de la division marocaine des troupes quil est en train de redéployer : le 19e BCP. Le colonel Boichut lui propose de les appuyer par les IIe et IIIe groupes du 61e régiment dartillerie. Ceux-ci parviennent à régler les tirs sur le château sans liaison ni observateur. Les Allemands ne comprennent pas comment des coups peuvent être aussi précis alors quaucun observatoire ne domine le château et quils ne voient aucune artillerie à portée. La violence du tir defficacité fait le reste et finit « dimpressionner » lennemi, sur lequel limpact psychologique de tels feux est énorme. Une fois cette action terminée, la 42e DI finit de se regrouper, pour achever son déplacement vers le sud-est. La division progresse en ordre de combat : spectacle impressionnant, à en juger par leffet quil produit sur les observateurs allemands qui la survolent en avion. Ils rapportent à leur hiérarchie un compte-rendu dobservation de nombreuses troupes déployées arrivant en renfort dans la zone de Linthes.

La légende veut que ce soit cette nouvelle qui incita le commandement ennemi à donner, un peu plus tard dans la journée, lordre de retraite tant attendu par le général Joffre. En fait, la division arrive sur sa nouvelle ligne dans la soirée, trop tard pour participer à laction déjà débutée. Mais leffet psychologique fonctionne et, le 10 septembre, la retraite allemande commence. La division progresse alors rapidement ; elle libère Fère-Champenoise puis poursuit lennemi sur près de cent kilomètres jusquau 14 septembre.

La participation active du 61e régiment dartillerie à cette bataille de la Marne lui vaut plus tard le droit dinscrire le nom de Saint-Gond sur son étendard. Du 18 septembre au 17 octobre 1914, le 61e régiment dartillerie participe aux combats autour de Reims, dabord au fort de la Pompelle, puis à Saint-Léonard.

LYser (1914)

Après la victoire de la Marne, la menace allemande sur Paris est écartée. Les forces en présence tentent alors de se déborder mutuellement sur les ailes, par le Nord. Cette fuite en avant les mène jusquà la mer du Nord : cest la course à la mer.

La 42e DI est envoyée le 18 octobre 1914 en renfort de larmée belge qui sest repliée en bon ordre depuis le début du mois daoût et qui reconstitue ses forces sur lYser, fleuve que le roi des Belges a choisi pour marquer la fin de la retraite. En ligne dès le 21 octobre 1914, la 42e DI défend Nieuport, au bord de la mer du Nord. Le 22, les Allemands parviennent à franchir lYser, dans la boucle de Tervaëte, à mi-chemin de Dixmude à Nieuport. La nouvelle ligne de défense est alors placée sur la voie ferrée allant de Dixmude à Nieuport. Pour engluer les Allemands dans leur nouvelle conquête, le roi des Belges donne son accord pour ouvrir les écluses de lYser : le remblais de la voie ferrée protège les alliés tandis que les Allemands senfoncent dans le sol inondé.

Larmée allemande tente une dernière attaque à Ramscapelle, le 30 octobre, pour se sortir de ce mauvais pas. Seule la détermination des fantassins et des artilleurs de la 42e DI permet de reprendre le village, le jour même. La bataille de l'Yser est gagnée, les Allemands se résignent à attaquer ailleurs pour percer le front : il sagit dYpres. Le régiment participe également, du 1er novembre 1914 au 1er janvier 1915, à cette bataille d'Ypres. Une fois de plus, les Allemands sont repoussés.

La mention Yser 1914 figure sur létendard du régiment (deuxième inscription).

LArgonne (1915)

Le 12 janvier 1915, le régiment est envoyé avec sa division pour participer aux combats acharnés en Argonne. Cette forêt humide a été choisie par lennemi pour y déployer des troupes délite et des matériels innovant destinés à la guerre de tranchées.

De fin janvier à début juillet 1915, le régiment éprouve de grandes difficultés sur ce terrain ardu. Tout dabord, les tubes commencent à souffrir de lusage intensif qui en est fait. Les munitions sont fabriquées dans lurgence, et éclatent dans la chambre, provoquant de nombreux accidents. Par ailleurs, la forêt dArgonne se prête peu aux tirs tendus de lartillerie légère. Les tirs de barrage viennent sécraser sur les arbres avant lobjectif. Le 23 février 1915, le 61e régiment dartillerie est le premier des RAC à être cité à lordre de larmée. Le général Sarrail, commandant en chef de la IIIe Armée, signe lordre no 113 :

« Brillant régiment dès le temps de paix, na cessé de saffirmer depuis le début de la campagne comme un puissant outil de guerre. Sous limpulsion dun chef de premier ordre, grâce à la science technique et tactique, à la bravoure et à la hardiesse de ses officiers, au remarquable esprit de discipline et à la superbe tenue au feu de ses cadres et de ses canonniers, ne craignant pas de pousser et de maintenir ses pièces au plus près de lennemi, portant ses observateurs sur la ligne même du feu ; na cessé dans une liaison intime et constante avec son infanterie, de prêter, en toute circonstance, le plus sûr et le plus utile concours à la division dont il fait partie. »
Le général Sarrail

En avril 1915, le régiment revêt la tenue bleu horizon, et quitte la tenue noire artilleurs. Après plusieurs attaques majeures des Allemands, toutes repoussées au prix de grands sacrifices (8 mai, 20 juin, 30 juin, 13 juillet), le front en Argonne occidentale finit par se stabiliser.

Le lieutenant-colonel Tricand de la Goutte succède au colonel Boichut à la tête du régiment le 29 juin 1915. Le régiment est retiré de ce front le 19 juillet 1915. La mention Argonne 1915 figure sur létendard du régiment (troisième inscription).

La Champagne (1915)

La grande offensive de lautomne 1915 est menée en Champagne à linitiative des Français. Le jour en est fixé au 25 septembre. La 42e DI est envoyée sur ce terrain décisif dès le 1er septembre. Pour son attitude lors du débouché de notre infanterie hors de ses tranchées, la 2e batterie est citée à lordre de larmée : « La 2e batterie du 61e régiment dartillerie, étant désignée le 25 septembre 1915 pour accompagner linfanterie sous le commandement du capitaine de Margon, à 600 mètres des lignes ennemies et quoique prise à partie par un feu très violent dartillerie et de mitrailleuses qui lui a fait subir, en quelques minutes, des pertes très sensibles, a réussi à mettre une pièce en batterie ; a fait preuve ainsi dune audace et dun mépris du danger qui honorent grandement le personnel de cette unité ».

Lattaque échoue à percer le front allemand. Seules les premières lignes sont conquises. Le 6 octobre, les deuxièmes positions ennemies sont attaquées, et conquises également. Le 15 octobre, les Allemands ripostent, pour reprendre lascendant. Le front se stabilise alors. Le régiment reste en Champagne jusquau 29 décembre 1915.

Verdun (1916)

Du 29 décembre 1915 au 21 février 1916, le 61e régiment dartillerie, durement éprouvé par dix-sept mois de guerre ininterrompue est au repos à larrière avec sa division ou en manœuvres, effectuant des écoles à feu, notamment au camp de Châlons.

Le 21 février 1916, cest lattaque allemande sur Verdun. Les Allemands veulent y saigner larmée française. Un groupe de renforcement du 61e régiment dartillerie sy trouve dès le premier jour (24e, 25e, et 26e batteries, mises sur pied à la mobilisation) et appuie les chasseurs de la 72e DI ( et BCP, eux-mêmes dédoublés des 16e et 19e BCP de la 42e DI), aux ordres du célèbre colonel Driant. Ils se couvrent de gloire au Bois des Caures, ils se battent dabord à un contre six. Bien quayant perdu 90 % des effectifs sous les bombardements, ils retardent lavancée allemande et permettent larrivée des renforts.

Dès le 21 février, la 42e DI commence son mouvement pour rejoindre Verdun. Le chemin est particulièrement encombré, le voyage est long. Le 11 mars, lensemble du 61e RAC est en ligne sur la rive droite de la Meuse. Il passe sur la rive gauche le 1er avril, il contribue à limiter loffensive allemande du 9 avril. Le 28 et 29 avril, la préparation dartillerie du 61e permet la reprise de la colline du Mort-homme, qui avait été perdue le 9 avril. Le général Nivelle cite à lordre de larmée lartillerie du CA, dont fait partie le 61e RA :

« A, par des tirs bien appropriés exécutés sans relâche depuis le 15 mars 1916, de nuit comme de jour, sans souci des fatigues ni des pertes, contribué à briser loffensive allemande dans le secteur du Mort Homme et de Cumières, préparé et appuyé ensuite les attaques infligeant à lennemi de lourdes pertes en hommes et en matériel, et donnant à notre infanterie la plus belle confiance et la certitude du succès. Les canonniers des 40e, , et 61e RAC et de lartillerie lourde du groupement se sont montrés dignes de leurs camarades de linfanterie. »

Le 29 mai, le Mort-Homme est de nouveau perdu, mais le 61e empêche lennemi den déboucher.

Le 9 juin, la 42e DI est relevée et se rend en Lorraine. À compter du 12 juillet 1916, les Allemands passent en stricte défensive sur le front de Verdun : ils ont échoué, linitiative devient française.

Lorraine (1916)

Le 14 juin, le régiment entre en ligne près de Lunéville. Le secteur est bien plus calme que Verdun ; néanmoins, du 7 au 10 juillet 1916, les infanteries se disputent des tranchées attaquées à la mine par les Allemands. Lappui du 61e les redonne aux nôtres.

Le 29 juin 1916, le 61e RAC se voit conféré le droit de porter la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1916 (vert et rouge), en raison de ses deux citations à lordre de larmée. Cest le premier des régiments dartillerie à y accéder.

Le 14 juillet, une batterie de marche (baptisée pour loccasion batterie de la fourragère), du 61e RAC, est passée en revue par le Président de la République à Paris.

Le 28 août 1916, le 61e est relevé de son secteur.

La Somme (1916)

Le régiment est envoyé avec la 42e DI sur la Somme, les alliés ont déclenché une première tentative de percée le 1er juillet, en dépit de lattaque allemande à Verdun. Il y prend position le 10 septembre 1916. À son arrivée, dans une tenue impeccable et fourragère au bras, il se voit montré en exemple aux troupes déjà en ligne : « Regardez bien tous ce régiment, admirez sa tenue, sa discipline et prenez en de la graine ; cest le 61e RAC de Verdun, le premier régiment de France », dit un chef mécontent à ses hommes admiratifs qui ne sont pourtant pas moins méritants.

Du 22 septembre au 17 novembre 1916, le 61e RAC participe aux succès limités de Combles, Rancourt, Sailly-Saillisel. Les canons tirent une quantité impressionnante dobus. Les pertes sont sévères. Pour son action sur la Somme, la 42e DI est citée à lordre de la VIe Armée :

« 42e division dinfanterie, division délite qui a pris la part la plus glorieuse à toutes les plus importantes opérations de cette campagne : la Marne, lYser, lArgonne, la Champagne, Verdun. Sous la direction énergique du général Deville, vient de donner en septembre 1916 de nouvelles preuves de son esprit doffensive, et de brillantes qualités manœuvrières, sur la Somme, en enlevant des positions fortement organisées et âprement défendues.

Les 8e, 16e bataillons de chasseurs à pied, les 94e, 151e, 162e régiments d'infanterie, les compagnies 6/3 et 6/53 du 9e génie, le régiment dartillerie de campagne, le GBD/42 se sont ainsi acquis de nouveaux titres de gloires. »

La 42e DI reste sur la Somme jusquau 20 novembre 1916.

La Marne (1916-1917)

En effet, à cette date, le 61e RAC embarque par voie ferrée à destination de la Marne. Les travaux de défense réalisés sur la montagne de Reims comme les courtes relèves sur des secteurs calmes sont appréciés par les Diables Noirs, après les rudes épreuves de la Somme.

Le 1er janvier 1917, le lieutenant-colonel de la Boussinière prend le commandement du régiment, à la place du lieutenant-colonel Tricand de la Goutte.

LAisne (1917)

Le 1er avril 1917, le 61e RAC rejoint le champ de bataille de lAisne, à Berry-au-Bac. Le général Nivelle dirige cette offensive, déclenchée le 16 avril, nos pertes sont sévères pour de faibles résultats. La crise morale est importante dans les rangs de larmée, mais une troupe délite jeune et motivée comme le 61e se doit dêtre exemplaire, et aucun trouble nest relevé.

Le régiment quitte ce front le 26 mai 1917 pour aller manœuvrer au camp de Mailly.

Verdun (1917)

Le régiment traverse sa ville de garnison le 1er juillet 1917 pour rejoindre la rive droite de la Meuse, il a déjà combattu début 1916. Le secteur est alors beaucoup plus calme. En fait, la 42e DI est envoyée dans ce secteur en prévision dune offensive pour dégager complètement Verdun. Le 13 août 1917, une brigade s'apprête à entrer dans les carrières d'HAUDAINVILLE (55), transformées en dépot de munitions, lorsqu'un obus fait exploser le dépot. Il y eut de nombreux blessés et tués, enterrés au cimetière de BELRUPT en VERDUNOIS (55). [En 1998 la stèle commémorative fut remise en place par l'association CONNAISSANCE de la MEUSE, à l'entée du site.] Lattaque française a lieu le 20 août 1917. Pendant six jours, du 15 au 20, le 61e RAC prépare lattaque, et en dépit des feux allemands de contre-batterie qui provoquent des pertes notoires dans ses rangs, ne faiblit pas. Les combats se poursuivent au mois de septembre 1917 (9, 10 et 24). Le régiment sillustre particulièrement durant cette phase. Il est cité à lordre de larmée pour la quatrième fois :

« Régiment délite qui a pris part aux offensives de la Somme (septembre et octobre 1916) et de lAisne (avril et mai 1917) ainsi quaux récentes attaques devant Verdun. Sest pendant toute cette dernière période sous le commandement du lieutenant-colonel de la Boussinière, signalé de nouveau par son esprit guerrier, son endurance, sa magnifique tenue sous le feu, la hardiesse de ses observateurs, enfin lardeur de tous les officiers à chercher la liaison. A su inspirer à linfanterie de sa division une confiance absolue réalisant ainsi lunité darme. »

Le régiment quitte le secteur le 1er octobre 1917 pour aller au repos à larrière (région de Toul).

Lorraine (1917-1918)

Le secteur dans lequel arrive le 61e régiment dartillerie est dun calme réparateur. Après un repos dun mois à Pagny-sur-Meuse, le régiment prend position entre le Bois du Prêtre et la forêt de Pucenelle. Le quotidien est tellement calme que le commandement français déclenche tantôt, pour devancer une surprise, des coups de main sur le front quil faut appuyer (9 novembre 1917 à Berneville, 21 novembre 1917 à Remenauville, 12 février 1918 à Flirey et Seicheprey). Les Allemands sen inquiètent à leur tour et bombardent violemment le 3e groupe le 6 et 7 janvier 1918. Ce groupe est cité à lordre de la 42e division pour sa résistance jusquau-boutiste dans les gaz. Ce sont les prémices de loffensive allemande que tous entrevoient depuis que les divisions du front oriental ont été rapatriées à louest, après la révolution bolchevique doctobre 1917 qui a fait cesser les combats entre la Russie et lAllemagne.

La Somme (1918)

Lennemi entend emporter la victoire dans lannée, avant larrivée massive des troupes américaines. Les alliés de leur côté préfèrent laisser passer le temps qui tend à faire évoluer le rapport de forces en leur faveur.

Le 21 mars 1918, les Allemands attaquent en Picardie. Puis, le 9 avril, Ypres tombe. La 42e est relevée en Lorraine ce même jour, pour être envoyée le commandement a besoin de troupes fiables: la Somme. Les troupes sont en ligne au niveau du village de Hangard, le 12 mai 1918.

Le 15 juillet 1918, lennemi tente son dernier assaut en Champagne, et croit fermement en la victoire. Il butte sur la défensive préconisée par le général Pétain : les premières lignes françaises sont peu occupées, rendant inopérants les tirs allemands de préparation, tandis que la deuxième ligne accueille les assaillants désorganisés par les défenses ponctuelles laissées en avant. Le renseignement exact sur la date de loffensive allemande a permis dappliquer au mieux ces principes et de planifier la contre-attaque finale, pour le 18 juillet 1918.

Le régiment sillustre dans lépisode de la réduction de la poche de Montdidier qui menace encore la ville dAmiens. Le 8 août 1918, date de cette bataille, est le point de non retour pour lenvahisseur allemand, à partir duquel il ne peut plus endiguer la retraite. Comme sur la Marne en 1914, la 42e DI est à lorigine dune évolution majeure du cours des combats. Aucune préparation dartillerie nest effectuée avant le 8 août : la surprise est totale. Les batteries suivent linfanterie au plus près dans son avancée. Le 10 août au soir, vingt kilomètres sont repris, et les batteries tirent de nouveau en rase campagne. La guerre de mouvement a enfin reprisLe 8 août 1918, jour de deuil pour larmée allemande, est le jour la victoire se dessine pour les alliés. Le 10 août, le général Debeney commandant la Ire Armée, dit au général Deville, commandant la 42e DI : « Votre division vient douvrir magnifiquement les portes à la victoire. Si la bataille prend à cette heure une ampleur imprévue, on le doit à la percée de la 42e division. » Ce même jour, le 61e RAC est cité à lordre de linfanterie de la division :

« Sous les ordres du lieutenant-colonel Faure, a donné la preuve de ses brillantes qualités manœuvrières et de son esprit de camaraderie poussé jusquau sacrifice absolu. Na pas hésité à pousser ses pièces presque dans les premières lignes de linfanterie pour appuyer ses progrès et consolider ses succès. Sest acquis de nouveaux titres à ladmiration et la reconnaissance des corps de linfanterie de la 42e DI

Relevé le 18 août, le 61e RAC part au repos en Lorraine. Le calme y est complet. Cest que tous apprennent, le 6 octobre 1918, que le régiment est encore cité à lordre de larmée, pour la cinquième fois :

« Magnifique régiment qui vient de fournir, sous le commandement du lieutenant-colonel Faure, de nouvelles preuves de sa valeur et de ses qualités guerrières au cours de la préparation et de lexécution de lattaque du 8 août 1918. Par la précision de ses feux, la rapidité et la sûreté de ses déplacements dès lenlèvement des objectifs successifs, a constamment aidé et suivi la progression de linfanterie, maintenant un contact intime et permanent grâce à la hardiesse, au courage et au dévouement de ses détachements de liaison. A puissamment contribué à la victoire de sa division, à la prise de trois villages ainsi quà la capture de 2 035 prisonniers dont 660 officiers, de 70 canons de tout calibre et dun important butin.  »

Le 61e RAC termine la grande guerre dans un cantonnement sur le front des Ardennes, un secteur plutôt calme. Le 11 novembre 1918, à 11 heures, les trompettes du régiment sonnent le cessez-le-feu. La joie collective est indescriptible à larrière. Sur le front, le soulagement est immense. Le régiment est désigné pour participer à la libération des terres occupées par les Allemands. Il se met en route le 1er décembre 1918.

Plus tard, la 42e DI sera citée à lordre du corps darmée, en 1919, puis le 61e RAC, à lordre de larmée, en 1921.

L'entre-deux guerres (1918-1939)

Dans les jours qui suivent larmistice du 11 novembre 1918, le 61e régiment dartillerie participe à la libération des zones occupées par lassaillant débouté. Beaucoup de Diables Noirs retrouvent leurs familles sur les terres frontalières, après quatre années dabsence.

Les premiers temps sont au pansage des blessures, à la reconstitution des effectifs, à la préparation de la démobilisation. Mais les Allemands tergiversent et laissent entendre quils ne sont pas prêts à signer un traité de paix sans condition. Un ultimatum leur est fixé pour le 23 juin. Devançant le terme de la menace, les alliés veulent montrer leur détermination à lAllemagne : le 16 juin 1919, le Rhin est franchi. Le 61e régiment dartillerie se rend à Spire, par Wissembourg et Landau. Le 23 juin, lAllemagne vaincue accepte de signer sans condition. Le régiment se rend alors à Saint-Avold, il reçoit lordre de stationnement à Metz. Avant cela, le 14 juillet 1919, le colonel, lEtendard du régiment et quelques éléments participent au défilé de la victoire. Plus tard, le colonel et la garde à létendard se rendront également à Londres pour défiler.

Le 23 juillet 1919, le régiment rejoint le quartier Colin à Metz. Le 3e groupe du 61e RA a été dissous début 1919, et remplacé par un groupe du RAC. Le 4e groupe dartillerie à cheval est maintenu dans son rôle dartillerie de la 5e division de cavalerie, et sinstalle à Metz également. Cest du reste la première fois quil se trouve avec son régiment depuis 1910. Enfin, un 5e groupe complète le régiment, équipé de canon de 155, et stationne à Verdun (ancien 6e groupe du régiment d'artillerie lourde).

Le régiment est toutefois encore réorganisé le 1er octobre 1919 : il comprend alors six groupes à deux batteries. Quatre groupes de 75 et deux groupes de 155. Le 4e groupe dartillerie à cheval est quant à lui versé au RA, à Vincennes.

En mars 1920, suite à une demande du gouvernement britannique, un canon de 75 de la 2e batterie est envoyé à Londres, en exemple de ces régiments dartillerie qui se sont le plus distingués durant la guerre.

Après une sixième citation à lordre de larmée en mars 1921, le régiment se voit décerner la fourragère à la couleur du ruban de la Légion d'honneur, le 21 juin 1921. Il partage avec vingt régiments dinfanterie lhonneur de cette décoration portée au titre de la première guerre mondiale.

Dans les années 1930, les insignes se généralisent dans toute larmée française. Le 61e RAD dessine le sien en 1932, en choisissant, entre autres, les références du Diable Noir et de la fourragère rouge.

De 1934 à 1935, un homme effectue son service militaire au 61e RA : Lev Tarassov, qui publie son premier roman, Faux jour, sous le nom devenu illustre dHenri Troyat.

En 1935, la fanfare du régiment compose un chant pour le colonel Janssen, avant quil ne quitte le commandement du régiment. Le refrain de ce chant devient le chant du chef de corps, entonné lors de chaque cérémonie à larrivée du colonel. Cette tradition persiste depuis maintenant plus de soixante-dix ans.

Le 1er juin 1936, un élément anti-char est créé. En septembre 1938, il devient la 10e batterie du 61e RAD.

Les années sont rythmées par les manœuvres annuelles, dans un camp de Champagne. La vie des manœuvres se rapproche de la vie de campagne : les grandes étapes pour sy rendre, la vie chez lhabitant (par billet de logement ou par bon de réquisition), lentraînement intensif au tir. Les années passent également avec les réunions danciens combattants de la grande guerre. Les bulletins des amicales danciens combattants regorgent des souvenirs des uns et des autres sur tel ou tel champ de bataille, mais aussi des comptes-rendus des activités de rassemblements (visites de champs de batailles, cérémonies patriotiques, érections de stèles, célébrations de sainte Barbe…). On y trouve enfin les doutes de ces anciens combattants jugeant sévèrement ce quils considèrent comme des reculades des élites politiques françaises à la fin des années trente : tous les sacrifices des poilus nont-ils donc servi à rien pour quils soient ainsi oubliés face aux revendications dun caporal de larmée allemande devenu Führer?

La Deuxième Guerre mondiale : lépreuve (1939-1942)

Le 3 septembre 1939, la Seconde Guerre mondiale éclate quand la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à lAllemagne. Lindignation devant linvasion de la Pologne lemporte finalement sur la volonté des Français déviter la guerre, celle quils avaient manifestée lors des accords de Munich. La guerre suivra finalement lhumiliation dune paix sans honneur que les dirigeants politiques français et britanniques avaient cru acheter en 1938 à Munich.

En 1939, la 42e DI est toujours une des grandes unités les plus efficaces de larmée française. Le 61e régiment dartillerie est équipé peu ou prou du même matériel quen 1918. Les mitrailleuses anti-aériennes sont cependant peu nombreuses, et obsolètes. Lartillerie lourde des Ve et VIe groupes forment le régiment d'artillerie lourde divisionnaire, dérivé du 61e régiment dartillerie divisionnaire.

La drôle de guerre montre une fois de plus la paralysie du commandement français qui traduit limmobilisme de la société face à la menace allemande. Les avants-postes côtoient parfois lennemi, mais sans prendre contact. Cette période est ponctuée par la visite du roi dAngleterre George VI, à la 42e DI, il rencontre les Diables Noirs, le 11 décembre 1939.

En avril 1940, elle se porte en avant de la ligne Maginot, en Moselle, dans les environs de Téterchen. Cest quelle reçoit les premiers assauts de larmée allemande qui attaque le 10 mai 1940. Le 61e régiment dartillerie intervient plusieurs fois pour la reprise des avants-postes que lennemi nous dispute. Jusquau 16 mai, les défenses de la 42e tiennent bon. Le 17 mai, la 42e DI est relevée de son secteur pour être engagée sur un front la situation est plus périlleuse : lAisne. Le combat y est particulièrement rude du 5 au 10 juin 1940. Le 9 juin, la grande offensive allemande débute. Les troupes françaises sont démunies face à laviation ennemie. Le 61e tire plusieurs milliers de coups dans la matinée ; les positions sont maintenues, au prix de lourdes pertes. Ce jour, le sous-lieutenant Lagrange, député et ancien sous-secrétaire détat aux sports et à lorganisation des loisirs du front populaire, mobilisé en 1939 au 61e RAD, est tué dans une mission dangereuse pour laquelle il sétait porté volontaire. Le 10 juin, la division recule de lAisne sur la Vesle. Les 11 et 12 juin, le 61e régiment dartillerie combat sur la montagne de Reims, le 13 sur la Marne, le 14 dans les marais de Saint-Gond, il a cueilli ses premiers lauriers en septembre 1914. Une fois de plus, le régiment sy comporte glorieusement en repoussant les assauts allemands, mais lordre de repli derrière lAube est donné par le corps darmée. La division est parmi les dernières engagées. Elle forme larrière garde dune armée qui se replie derrière la Seine, du 15 au 17 juin. Le 15 juin, les colonnes du régiment sont bombardées par laviation, les pertes sont importantes. Le 16 juin, il faut faire le coup de feu pour assurer la défense rapprochéeDeux pièces de la 2e batterie se mettent en position et effectuent des tirs tendus sur lennemi à bout portant. Le 17 juin, la 1re batterie est faite prisonnière, et la 3e batterie totalement détruite.

Cest larmistice, le 61e régiment dartillerie sest battu jusquau bout, concédant de grands sacrifices. Fin juin, le 61e RAD est dissous. Depuis sa création, cest la première fois quil sefface ainsi dans la pénombre des événements tragiques que connaît la France.

Le 30 juillet 1940, la 42e DI est citée à lordre de larmée pour son attitude héroïque dans la tourmente : « Combattant sur un front de 80 kilomètres, avait reçu lordre de défendre lAilette et lAisne sans esprit de recul. Elle la fait généreusement les 5, 6, 7, 8, 9 et 10 juin 1940 au cours de très durs combats contre un ennemi très supérieur en nombre, poussant lesprit de sacrifice à sa dernière limite ». Cette citation est homologuée par inscription au Journal officiel du 22 juillet 1941.

Larmée darmistice aux ordres du maréchal Pétain se reconstruit progressivement. La plupart des cadres lui restent alors fidèles. Le 61e régiment dartillerie est recréé le 1er septembre 1940, par changement de nom du régiment dartillerie de la 7e région, à La Valbonne, lui-même issu du 8e RAD. Deux groupes stationnent avec létat-major, à La Valbonne, un troisième sinstalle à Sathonay-Camp, au Nord de Lyon. Une batterie sur les neuf est tractée, les autres sont hippomobiles. Mille deux cents hommes, six cents chevaux et trente-six canons composent ses effectifs. Un témoin de lépoque relate ses souvenirs de la vie à Sathonay-Camp :

« Cette armée d'armistice se préparait à un rôle tenu très secret. C'était une force de revanche qui certainement allait servir un jour. Et les instructions très confidentielles qui nous parvenaient de Vichy nous éclairaient parfaitement sur le sujet. Étant employé dans un bureau, j'ai eu en main ces fameuses circulaires de l'amiral Darlan qui auraient rendu fou furieux Adolf Hitler, s'il les avaient connues. Pour nous c'était un réconfort et un espoir. Et lentement notre 61e RA allait prendre de l'étoffe. Discrètement, ses effectifs augmentaient. Je ne saurais dire quel était le surplus au camp de Sathonay, mais on estime en France non occupée les chiffres clandestins à plus de 50% de ceux autorisés

Cette armée qui paierait plus tard labsence de ralliement immédiat aux Gaullistes na pourtant pas à rougir de son œuvre au redressement des armes de la France, dont ce témoin nous rapporte le récit [réfnécessaire].

Le destin bascule cependant en novembre 1942, avec linvasion de la zone libre. Les Allemands reprochent aux Français qui collaborent avec eux de jouer double jeu. Ils font en sorte que plus rien néchappe à leur contrôle. Quant à larmée darmistice, le maréchal Pétain craint que loccupant en demande rapidement la dissolution. Il tente alors un dernier coup pour la sauver : il la déploie aux côtés de divisions allemandes et italiennes, sur la côte méditerranéenne, pour empêcher un débarquement allié que tout le monde sait encore improbable à ce moment. Le 61e RA est déployé sur la presqu'île de Giens le 17 novembre 1942. Mais loccupant est implacable. Après le retour du 61e RA dans ses quartier (22 novembre), il est dissous une nouvelle fois, le 27 novembre 1942, après lordre de démobilisation de larmée darmistice. De nombreux cadres et hommes du régiment rejoignent alors la résistance, ou la France libre, seules perspectives dès lors de repousser loccupant.

Le phénix (1944-1947)

Un premier corps recréé le 1er décembre 1944 à Nancy, à partir deffectifs issus des forces françaises de lintérieur (FFI), porte de façon éphémère le nom de 61e RA. Il devient le 8e RA le 1er janvier 1945. De nombreux artilleurs se retrouvent dans les maquis et partagent leur goût de la persévérance, qualité que les Diables Noirs ont déjà démontrée en dautres circonstances. La volonté des vainqueurs en 1945 est de recréer une armée à la fois digne de confiance et représentative des différents groupes de combattants ayant contribué à la victoire. Cest dans cet esprit que le 61e régiment dartillerie est recréé le 15 février 1945, par le rassemblement des artilleurs des maquis du Jura, de la Nièvre et du Doubs.

Lépoque est aux doutes partagés sur le passé dautrui : les militaires de métier répugnent au style de commandement troupier des maquisards, quand ceux-ci se font un devoir de vérifier les états de résistance de leurs cadres ou camarades. Dans ce contexte, un homme fait lunanimité et bénéficie de nombreux appuis qui lui serviront dans la renaissance du 61e régiment dartillerie : le chef descadron Émile Parmain. Chef du 2e bureau (renseignement) de la 8e région militaire de larmée darmistice, il transmet de nombreuses informations à Londres, puis Alger. Capturé, enfermé par les Allemands, puis libéré en 1944 avec larrivée des alliés, le chef descadron Parmain fonde le centre dorganisation dartillerie 208, à Auxonne, censé réunir les artilleurs des maquis du Jura, de la Nièvre et du Doubs. Il obtient de bons résultats et il lui est permis de recréer le plus glorieux régiment de lartillerie: le 61e ! La création est fêtée par un repas au mess dAuxonne. Les hommes sont fiers darborer la fourragère rouge. Le quotidien est fait dinstruction et de cours. Sans canon, dans une armée en reconstruction, les pelotons se forment : cours pour chefs de sections, pelotons délèves sous-officiers et de gradés, instruction générale de discipline et de combattant. La guerre nest pas finie et les hommes ont hâte den découdre. Le chef descadron Émile Parmain obtient de faire équiper le régiment de canons de 105. À leur arrivée, cest la joie, et le départ vers le camp du Valdahon pour la formation, avec en perspective une utilisation opérationnelle avant la fin de la campagne contre lAllemagne.

Le colonel Jeanjean et le lieutenant-colonel Charles-Messance arrivent au 61e RA comme chef de corps et second, avec pour mission dassimiler les hommes du maquis dans un cadre militaire discipliné. Ils demandent des hommes pour former létat-major du régiment, et obtiennent dêtre servis dofficiers de valeur issus dautres maquis ou de camps de prisonniers. Le 8 mai et la signature de la capitulation viennent avant de voir le régiment entrer en campagne. Il part pour Spire, dans la zone doccupation en Allemagne, le 31 août 1945. Pour la deuxième fois, après 1918, les Diables Noirs partent occuper lAllemagne vaincue. Le régiment part après avoir reversé ses canons de 105. À lhiver, il perçoit des canons de 155 lourds français, en Allemagne. Cette période de stationnement en Allemagne prend fin en juin 1946, quand lartillerie nourrit dautres projets pour son plus glorieux régiment.

Le 61e régiment d'artillerie anti-aérienne (1947-1957)

En effet, en juin 1946, le 61e RA rejoint Belfort, sous le commandement du lieutenant-colonel Charles-Messance, et devient 61e régiment dartillerie antiaérienne, le 16 février 1947. Cette décision est justifiée par le général inspecteur de lartillerie de lépoque, par lamélioration nécessaire de limage de lartillerie sol-air qui résultera de la présence du plus glorieux des régiments dartillerie dans ses effectifs. Le canon de 90 mm AA américain, le 40 mm Bofors et les mitrailleuses quadritubes de 12,7 mm constituent ainsi larmement du régiment de 1947 à 1957.

Les écoles à feu sont nombreuses, et se déroulent le plus souvent à Biscarosse, dans les Landes, ou à Palavas-les-Flots, sur la Méditerranée. Depuis Belfort, les étapes sont longues. Le régiment descend donc pour de longues périodes. Mais le sort de ce corps est bouleversé par des événements graves qui secouent la IVe République. LIndochine est perdue en 1954 sans que le régiment ait eu à contribuer à leffort de guerre. Il nen sera pas de même avec lAlgérie.

Tandis que lessentiel du régiment part outre-Méditerranée en 1955, subsisteront à Belfort, jusquen 1957, un état-major, une batterie dinstruction et une batterie de garnison. En mai 1957, le dépôt du 61e RA devient centre dinstruction, et en septembre de la même année, il fusionne avec celui du 35e RI sous le nom de CID mixte 35e RI61e RAA. Ce CID sera dissous le 1er mars 1962.

Les diables noirs en Algérie (1955-1962)

En août 1955, un bataillon de marche est formé avec une compagnie de commandement, et trois compagnies de combat. Il embarque le 5 octobre en direction de lAlgérie des « événements » sèment le trouble depuis près dun an. Les Diables Noirs vont lutter contre le terrorisme. Ils sinstallent dès leur arrivée à Port-Gueydon, en Kabylie, ils dépendent de la 27e DIA. Ils sont confrontés dès leur arrivée aux sabotages en tous genres, coupures de routes, assassinats

Le 1er juin 1956, le bataillon formé devient groupe de marche, et prend rang de corps de troupe. Il se compose dune compagnie de commandement et de cinq compagnies. Une action déclat établit la réputation du groupe de marche, le 27 décembre 1956. La 5e compagnie met hors de combat 17 Hors-La-Loi, lors dun affrontement sur les pistes de Kabylie. Tout leur armement de guerre est saisi. Le respect mutuel simpose ainsi naturellement avec les troupes de la 27e Division dInfanterie Alpine, basée à Tizi-Ouzou et dont dépend le groupe de marche du 61e RA.

Les années 1958 et 1959, cruciales pour lavenir de lAlgérie qui se dessine avec les événements politiques secouant la France, sont ponctuées par de nombreux affrontements pour les Diables noirs. Mais le maillage étroit du terrain et lessoufflement de la rébellion confrontée à une lutte sans compromis ni faiblesse de la part des diables noirs, comme de toute larmée française, font largement diminuer le nombre de ces actions en 1960 et 1961. Néanmoins, la subversion des procédés de la rébellion ne peut que porter à conséquence dans les rangs des Diables noirs. À partir de mai 1961, après léchec du putsch des Généraux, de nombreuses désertions, avec ou sans armes, se produisent parmi les Français de souche nord-africaine, saccompagnant parfois dactes de lâcheté envers leurs camarades Français de souche européenneLa méfiance est maintenant la règle. En octobre 1961, le groupe de marche fait mouvement vers la ville des coquelicots, dans lOuest de la Kabylie. Dans le même temps, un état-major tactique issu des effectifs du groupe est mis sur pied pour participer au maintien de lordre dans Alger.

Le 19 mars 1962, les accords dÉvian viennent mettre un terme à cent trente deux années de présence française en Algérie. Comme par effet de coïncidence, le groupe de marche du 61e RA reçoit le lendemain létendard du 61e RA, le 20 mars 1962, puisque le CID de Belfort qui en avait la garde a été dissous le 1er mars. Les conditions des accords dÉvian permettent aux troupes françaises de rentrer progressivement en métropole. En août 1962, le 61e RA sinstalle à Palestro, et reprend linstruction sur le canon, renouant ainsi avec cette arme après seize années dinterruption. Le régiment quitte Palestro le 14 décembre 1962, et embarque à Alger. Cinquante Diables noirs sont tombés au champ dhonneur en Algérie. Selon les journaux de marche établis par l'autorité militaire, de fin 1955 à mai 1962, période de son séjour en Algérie, le 1er Groupe de marche du 61e RAA (1/61e RAA) est classé unité combattante :

  • du 10 décembre au 8 janvier 1956
  • du 29 février 1956 au 1er avril 1956
  • du 1er juin 1956 au 17 août 1958
  • du 6 septembre 1958 2 octobre 1961
  • du 13 octobre 1961 au 3 janvier 1962
  • du 6 mars 1962 au 12 avril 1962

La mention AFN 1952-1962 a été apposée sur létendard du 61e régiment dartillerie en juin 2006.

Le retour au canon : Saint-Avold, Morhange, Trèves (1963-1999)

En débarquant en France en décembre 1962, le 61e RA reçoit lordre de stationnement pour Saint-Avold, en Moselle. Il devient le 61e régiment dartillerie de brigade le 1er janvier 1963 et reçoit des canons de 105 automoteurs. Il est formé par deux groupes à deux batteries de quatre pièces.

Le 1er août 1968, il reprend lappellation de 61e régiment dartillerie et la 4e batterie est dissoute. Les trois premières passent à cinq pièces.

Le 1er juillet 1977, après treize années passées à Saint-Avold, le régiment est transféré à Morhange, il succède au 8e régiment de dragons. À la même date, la 4e batterie est recréée.

Cest dans cette garnison que le 61e régiment dartillerie reçoit, au début de lannée 1982, le système ATILA (Automatisation des tirs et liaisons de l’'artillerie), avec les nouveaux automoteurs AMX AuF1 de 155 mm. Ainsi doté le premier dun matériel moderne et performant, le régiment reste toujours le creuset de lélite de lartillerie. Dotée dun système de chargement automatique, et fonctionnant sur le principe dune douille explosive entièrement combustible, enveloppe comprise, la casemate de tir ne comporte pas de poste de chargeur. À linstar du canon de 75, lAuF1 permet le tir rapide (automatisé et sous casemate, cette fois) et donne à lartillerie française une longueur davance sur les artilleries concurrentes ou alliées.

En 1984, le régiment passe sous le commandement de la 1re division blindée, basée à Trèves, en Allemagne. Il rejoint cette garnison le 1er août 1992, toujours au sein de la 1re DB.

Dans les années 1990, le 61e régiment dartillerie renoue avec lengagement opérationnel. En juin 1995 des éléments du régiment sont détachés au sein du BGBH (bataillon de génie en Bosnie-Herzégovine). Durant l'été 1995, après les affrontements meurtriers de la guerre en ex-Yougoslavie, des moyens lourds sont déployés en Bosnie-Herzégovine, pour forcer à la signature daccords de paix entre les belligérants. Entre autres, un bataillon dartillerie équipé dAuF1 (le bataillon de la Neretva, du nom du principal fleuve de lHerzégovine) est envoyé comme vecteur de dissuasion dabord, comme outil de représailles ensuite dans lhypothèse de nouvelles prises à partie contre les troupes de lONU, jusque- désarmées matériellement, et moralement.

Le régiment de surveillance du champ de bataille (depuis 1999)

En 1996, une décision importante modifie profondément larmée française : la professionnalisation, le service national est suspendu. Cette décision saccompagne dune restructuration complète de larmée de terre, laquelle voit la moitié de ses régiments disparaître. Les dilemmes sont nombreux : autant de régiments prestigieux peuvent-ils être dissous aussi facilement ? Dans larbitrage rendu par lartillerie, il est évident que le 61e régiment dartillerie doit figurer parmi les survivants. Mais de nombreux régiments de canons disparaissent pourtant. En revanche, parmi les composantes échantillonnaires de lartillerie qui doivent impérativement subsister figure lacquisition. Le 7e régiment d'artillerie, régiment aux origines anciennes, équipé des drones depuis les années 1960, devient dans les années 1990 un pion essentiel de lartillerie. Il est déployé dans les Balkans à partir de 1996, dabord avec le drone CL-289 (drone rapide), puis avec le Crécerelle (drone lent). Pour finir de valoriser cette compétence essentielle de lartillerie, il est décidé de lui faire le plus bel hommage qui soit, le nom du plus glorieux régiment dartillerie : le 61e.

Ainsi, le 61e régiment dartillerie est dissous à Trèves le 31 mai 1999 pour être recréé à Chaumont-Semoutiers le 1er juillet 1999. Il passe ainsi sous le commandement de la brigade de renseignement et de guerre électronique. Il comporte trois batteries de CL-289 et une batterie de Crécerelle (la 4e).

Dès sa recréation, le régiment est engagé en opérations, puisquun détachement de CL-289 et un détachement de Crécerelle sont partis, au printemps 1999, pour participer à la campagne du Kosovo, province serbe à majorité albanaise. Ils rentreront en France en ayant changé de garnison depuis leur départ ! Les engagements opérationnels se poursuivent, en 2001, par une nouvelle mission au Kosovo (à Prizren), pour la 2e batterie (CL-289). Jusquen 2003, des éléments participent également à la composante « acquisition » sur les théâtres des Balkans (Bosnie et Kosovo), par le biais des détachements HL POD. Il sagit déquipes dinterprètes dimages et de développeurs photos exploitant les clichés ramenés par un hélicoptère léger (Gazelle) supportant une structure contenant des optiques identiques à celles des drones CL-289. Le régiment reste ainsi, par son engagement opérationnel important, un régiment attractif.

À partir de 2003, avec un ralentissement de lengagement opérationnel des unités de drones, le 61e régiment dartillerie remplit également des missions dites « toutes armes », et envoie outre-mer, ou à létranger, des unités en mission de courte durée, de quatre mois généralement :

Pendant ce temps, en 2004, le système de drone SDTI (système de drone tactique intérimaire) équipe la 4e batterie, qui se défait du Crécerelle vieillissant. En 2005, la 3e batterie reverse ses CL-289 aux deux premières batteries, et reçoit la moitié des drones SDTI de la 4e batterie. Le régiment atteint ainsi un équilibre entre les drones rapides et les drones lents.

  • Fin 2005, un état-major de circonstance, accompagné de la 2e batterie, de la 4e, ainsi que dune unité de soutien formée par les batteries de service, partent au Liban fin 2005, pour assurer la défense du camp de Naqoura, poste de commandement de la Force intérimaire des Nations unies au Liban.
  • Fin 2006, la 1re batterie est envoyée en Martinique
  • En décembre 2006, après la guerre de lété entre Israël et le Hezbollah au Sud-Liban, un détachement de SDTI (composé par la 4e et la 3e batterie) est envoyé pour renforcer la force intérimaire des Nations unies au Liban mais n'effectue aucun vol pour raisons politiques.
  • En Juin 2007, la 2e batterie et une unité formée par les batteries de service sont envoyés à Mayotte.
  • En Juin 2008, une unité formée d'éléments de la 1re et de la 2e batterie sont envoyés en Martinique
  • En Juin 2008 également, la 1re batterie déploie plusieurs CL-289 au Tchad dans le cadre de l'EUFOR Tchad/RCA.

Le 61e régiment dartillerie, régiment de lartillerie le plus cité, à la renommée la plus glorieuse dans son arme, qui a servi des matériels couvrant presque lensemble du spectre de lartillerie, depuis le canon aux armes anti-aériennes et maintenant avec les drones, reste ainsi plus que jamais unique. Son nouveau statut de régiment échantillonnaire, assumé depuis 1999, comme sa subordination à la brigade de renseignement, nont toutefois pas manqué, de fait, de léloigner quelque peu de son arme dont il est pourtant la quintessence.

Composition

  • 1 Batterie de tir de drones rapides CL-289 (B1)
  • 3 Batteries de tir de drones SDTI :
    • 2ème Batterie (B2)
    • 3ème Batterie (B3)
    • 4ème Batterie (B4)
  • 1 Batterie de commandement et de logistique (BCL)
  • 1 Batterie de maintenance (BM)
  • 1 Batterie d'Administration et de Soutien (BAS), comprenant un groupe cynophile
  • 1 Batterie de réserve de régiment professionnel (B5)
  • 1 Groupement d'Exploitation Image (GEI) dépendant de la BCL

Matériels

CL-289

Le système de drone rapide PIVER CL-289 (Canadair Limited et Aérospatiale) a été mis en service en 1992 dans l'armée de terre. Il est également utilisé par l'armée allemande. Il a été engagé en Bosnie-Herzégovine (1996), en Macédoine (1999), au Kosovo (2000) et au Tchad (2008). Sa vitesse et de 700 km/h et il transmet des images temps réel et en temps différé. Il opère dans le spectre visible (caméra ZEISS) et infrarouge.

SDTI

Drone SDTI arriere.jpg

Le système de drones lents Sperwer, Système de Drone Tactique Intérimaire (SDTI) est en service depuis 2005. Il a été engagé en Opération-Extérieure au Liban sans faire de vol en 2007, au Kosovo en 2008 et en Afghanistan depuis novembre 2008.

DRAC

Le système de drone très courte portée Pointer a été brièvement utilisé par le 61e RA (opération en Haïti)

Anciens Matériels

Le système de drones lents SAGEM Crécerelle a été utilisé par le 61e RA jusqu'en 2004. Il a été engagé en Macédoine (1999).

Inscriptions sur l'étendard

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[1],[2]:

61e régiment d'artillerie.svg

Sa cravate est décorée: de 9 citations.

De la Croix de Guerre 1914-1918 Photo Croix de guerre recto.jpgavec ses six citations à l'ordre de l'armée (palmes), deux à l'ordre du corps d'armée (étoiles de vermeil), une à l'ordre de la division (étoile d'argent).

Décorations

Le 29 juin 1916, le 61e régiment d'artillerie de campagne se voit conféré le droit de porter la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1916 (vert et rouge), en raison de ses deux citations à lordre de larmée. Cest le premier des régiments dartillerie à y accéder.
Sa cravate est aujourd'hui décorée de la Croix de Guerre 1914-1918 avec ses six citations à l'ordre de l'armée, une à l'ordre du corps d'armée, une à l'ordre de la division.
Il a donc obtenu le droit au port de la fourragère à la couleur du ruban de la Légion d'honneur.

Le 61e régiment d'artillerie est le seul des régiments d'artillerie à être décoré de la fourragère à la couleur du ruban de la légion d'honneur. C'est le seul régiment d'artillerie à avoir cet honneur... d' son nom de Premier de la fourragère.

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Devise

La devise du 61e RA est '61e en avant' et daterait de la Première Guerre mondiale.

Liens internes

Liens externes

Site officiel du 61e RA : [1]

voir aussi

61eR.A

Notes et références

  1. Décision n°12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, n°27, 9 novembre 2007
  2. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
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