Bucard

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Marcel Bucard

Marcel Bucard est un homme politique français né le 7 décembre 1895 à Saint-Clair-sur-Epte (Seine-et-Oise) et exécuté le 19 mars 1946 au fort de Châtillon (Seine).

Biographie

Fils d'un boucher de Saint-Clair-sur-Epte, Marcel Bucard naît le 7 décembre 1895. Après des études au collège catholique Notre-Dame de Grand-Champs, à Versailles, il entre au petit séminaire et est sur le point d'être ordonné prêtre quand éclate la Première Guerre mondiale. Engagé volontaire, il se distingue par son courage : caporal en 1914, à 19 ans, il finit capitaine en 1918, blessé trois fois et titulaire de la Légion d'honneur, de la médaille militaire et de la croix de guerre avec dix citations. Comme la plupart des combattants de ce conflit, il en restera à jamais marqué[1] ; traumatisme aggravé, par ailleurs, par la perte de l'un de ses amis les plus proches, l'abbé Léandre Marcq, tué à 24 ans, le 16 avril 1917, au cours de la désastreuse offensive Nivelle.

Aux élections législatives de 1924, Marcel Bucard est candidat du Bloc national comme colistier d'André Tardieu mais est battu. Dès lors, et après avoir un temps milité à la Fédération nationale catholique, il décide de prendre part à l'agitation menée dans tout le pays par des mouvements d'anciens combattants. Il est ainsi l'un des dirigeants des Légions, groupe paramilitaire fondé en avril 1925 par Georges Valois et organisé par André d'Humières[2]. La même année, il adhère, parmi les premiers, au Faisceau de Georges Valois – premier parti à se revendiquer ouvertement du fascisme – et dont il est chargé de la direction de la propagande à partir de septembre 1926. Il se rapproche également de l'ancien socialiste antimilitariste Gustave Hervé, fondateur de la milice socialiste nationale, dont il collabore au journal La Victoire. Cependant, en 1927, lorsque Georges Valois, dans son ouvrage Le Fascisme, rejette toute tentative antisémite et traite Mussolini de « réactionnaire », Bucard le désapprouve et se tourne vers François Coty et son quotidien L'Ami du peuple, dont il se voit confier la rédaction de la page hebdomadaire consacrée au combattant.

Le 29 septembre 1933, Marcel Bucard fonde le Mouvement franciste, « mouvement d'action révolutionnaire » s'inspirant du fascisme italien[3]. Il participe aux émeutes du 6 février 1934. Le Mouvement est dissous en juin 1936 et Bucard est emprisonné. La tentative de reformation en 1938 est de courte durée, car le parti est rapidement dissous de nouveau.

En 1941, Bucard se range du côté de la Collaboration et reforme une nouvelle fois son mouvement, sous le nom de Parti franciste. C'est un des cofondateurs de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF), mais interdit à ses militants de l'intégrer lorsqu'il apprend que l'uniforme est celui de la Wehrmacht. Il ne tient cependant qu'un rôle limité sous l'Occupation, souffrant de ses anciennes blessures de guerre, pour lesquelles il sera opéré à deux reprises.

Alors qu'il cherche à gagner l'Espagne, il est arrêté à Merano en juin 1945, extradé en France et condamné à mort le 21 février 1946. Il est fusillé le 19 mars, à 10 heures 35, dans les fossés du fort de Châtillon.

Marié depuis 1928 et père de quatre enfants, la rumeur — propagée par les communistes comme par Déat et son parti, le Rassemblement national populaire — ainsi que les enquêtes de police menées par Vichy lui prêtent pourtant des relations homosexuelles[4].

Notes et références

  1. Dans La Légende de Marcq, paru en 1925, il écrit : « Nous les vrais de la guerre [...], sommes-nous jamais redescendus du front ? ». Georges Valois, évoquant Marcel Bucard, écrit, dans L'Homme contre l'argent (Paris, 1928, pp. 293-294) :
    « Deux mots sur ce Bucard : c'est un de ces garçons qui ont été tout à fait désaxés par la guerre. Il était séminariste avant la guerre. Il fit bien la guerre, y gagna dix citations et les galons de capitaine. Fils de boucher, il ne put trouver à la démobilisation, dans son milieu social, l'équivalent de prestige qu'il avait à l'armée. »
  2. Jean-Jacques Becker et Serge Berstein, Victoire et frustrations (1914-1929), Éditions du Seuil, collection « Points histoire », 1990, pp. 402-403.
  3. Il écrit ainsi dans La Victoire du 20 août 1933 : « Notre Francisme est à la France ce que le Fascisme est à l'Italie. Il ne nous déplaît pas de l'affirmer. »
  4. Patrick Buisson, 1940-1945 Années érotiques, tome I, Albin Michel, 2008, p. 281-282 : il aurait été ainsi connu comme « la grande Marcelle »

Bibliographie

  • (fr) Alain Deniel, Bucard et le francisme, Paris, Éditions J. Picollec, 1979.
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