- Boulevard périphérique (Paris)
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Boulevard périphérique de Paris
Boulevard périphérique de Paris Longueur 35 km Ouverture 1973 Direction circulaire Ceinture périphérique autour de Paris Intersections A4 à Charenton-le-Pont
A6 au Kremlin Bicêtre et Gentilly
A13 au Bois de Boulogne
A14 via N13 à Neuilly-sur-Seine
A1 à Saint-Denis
A3 à BagnoletLe boulevard périphérique de Paris (souvent abrégé en périphérique et même Périph' par les utilisateurs réguliers) est une voie circulaire, d'une longueur de 35,04 km, qui fait le tour de la capitale française.
Il suit en grande partie les limites administratives de la commune de Paris. Il comporte le plus souvent quatre voies de circulation dans chaque sens (deux voies entre la porte d'Italie et la porte d'Orléans, cinq voies entre la porte de Montreuil et la porte de Bagnolet, trois voies entre la porte d'Orléans et la porte de Sèvres). La vitesse y est limitée à 80 km/heure et les véhicules qui s'y engagent par la droite sont prioritaires sur ceux qui y sont déjà (sur la voie de droite uniquement), contrairement aux règles de priorité en vigueur habituellement sur les voies rapides, mais conformément aux règles de priorité en vigueur sur la voirie parisienne.
Sommaire
Caractéristiques
Localisation
Sur la plus grande partie de son parcours, le boulevard périphérique suit les limites de la commune de Paris ou en est très proche. Il s'en écarte à trois endroits, dans les secteurs du bois de Boulogne, du bois de Vincennes, et de l'héliport de Paris.
Carte
Périphériques intérieur et extérieur
Le boulevard périphérique est constitué de deux chaussées séparées et concentriques :
- Le périphérique intérieur est la chaussée la plus proche du centre de Paris. Du fait de la circulation à droite sur les voies françaises, les véhicules le parcourent dans le sens des aiguilles d'une montre.
- Le périphérique extérieur, à l'inverse, est la chaussée la plus éloignée du centre de Paris, donc la plus proche de la banlieue parisienne ; la circulation s'y effectue dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
Sur certains tronçons, les chaussées sont parfois désignées par leur direction. Par exemple au sud de Paris, on pourra désigner la chaussée intérieure par le terme « périphérique ouest » et la chaussée extérieure par « périphérique est » ; au nord, cela sera l'inverse.
Structure
D'une longueur totale de 35 040 m (soit 35,04 km - mesure prise sur le terre-plein central), le boulevard périphérique est constitué, en général, par quatre voies dans chaque sens de circulation, les périphériques intérieur et extérieur étant séparés par un terre-plein central (TPC) et n'étant pas reliés directement entre eux. À la différence d'autres voies rapides, il ne possède aucune voie d'arrêt d'urgence sur la quasi-totalité de son tracé (existe vers la porte de Gentilly).
Un petit panneau indicateur de point kilométrique est disposé de façon régulière sur le terre-plein central. Le point kilométrique 00,0 est situé au niveau du joint de dilatation du pont amont vers la porte de Bercy et l'incrémentation se fait dans le sens des aiguilles d'une montre. Le point kilométrique inscrit sur le panneau est toujours souligné d'un trait rouge quand vous circulez sur le périphérique intérieur et bleu quand vous êtes sur le périphérique extérieur.
La chaussée du périphérique est constituée d'un revêtement (enrobé et peinture servant au marquage au sol) spécifique.[réf. nécessaire]
Il est situé en élévation par rapport à son environnement sur la moitié du parcours, en tranchée ouverte sur 40 % et au niveau du sol pour les 10 % restants. Certaines parties en tranchée sont couvertes, particulièrement au niveau du bois de Vincennes et du bois de Boulogne. La pente longitudinale maximum est de 4 %. La Seine est franchie a l'aide de deux ponts : le Pont amont et le Pont aval.
Le boulevard périphérique permet le passage des convois les plus lourds autorisés par les règlements et celui des véhicules de 4,75 mètres de hauteur maximum.
Accès
Les points d'entrée et de sortie du boulevard périphérique se situent au niveau des principales portes de Paris.
La priorité à droite s'applique sur ces voies d'entrée, ce qui signifie que les véhicules entrants sont prioritaires sur les véhicules en circulation. Pour permettre une sécurité et une fluidité de circulation, la voie de droite du périphérique est de fait réservée aux véhicules venant d'entrer ou bien s'apprêtant à sortir, la circulation « normale » se faisant sur les voies centrales et de gauche.
La liste suivante indique les 35 voies d'accès ou de sortie du boulevard périphérique, ainsi que les principales voies qui y conduisent. Traditionnellement, le kilométrage du périphérique débute à la hauteur de la Seine amont (c’est-à-dire au niveau de la porte de Bercy) et continue dans le sens des aiguilles d'une montre, ordre repris pour la liste suivante.
Code de la route
Le boulevard périphérique est une voie communale[1], mais il y a plusieurs différences par rapport à une voie communale classique.
Il est à chaussées séparées, n'a aucun croisement à niveau avec le reste du réseau routier (les échanges se font via des échangeurs et/ou des bretelles). Avec ses caractéristiques, on peut abusivement le confondre avec une autoroute. Or, d'un point de vue administratif et du code de la route, le boulevard périphérique parisien n'a pas le statut d'autoroute ; ce n'est qu'une « simple » route. Ainsi, il en résulte (contrairement aux autoroutes) que les véhicules entrants ont la priorité sur les véhicules circulant sur le boulevard périphérique. Cet usage est contraire à l'habitude : le code de la route impose la conduite sur le bord le plus à droite en temps normal (cf. article R412-9 du code de la route), mais sur le périphérique, la voie de droite est explicitement indiquée comme voie de sortie, le nom de la porte suivante étant mentionné, et les véhicules restés sur le boulevard doivent céder le passage aux véhicules entrants. Au niveau de la jonction entre la bretelle d'accès et le boulevard, une ligne continue sépare la voie de droite des autres voies, tant pour empêcher les véhicules s'y trouvant de déboîter brusquement que pour des raisons légales (sans cette ligne les véhicules entrants auraient priorité sur toutes les voies).
Les raisons du choix de la priorité à l'insertion sont mal connues. Toutefois, plusieurs points particuliers peuvent justifier cette décision :
- raison culturelle : les priorités à droite foisonnent dans Paris et la région parisienne, à tel point qu'il est difficile d'y trouver un panneau « stop » ou « cédez-le-passage ». Il a pu être décidé de ne pas troubler les Parisiens avec une règle de priorité qu'ils n'avaient pas l'habitude de rencontrer (surtout au moment de la création du périphérique dans les années 1960).
- raison pratique : les voies d'insertion sur le boulevard périphérique sont très courtes. Est-ce la cause ou la conséquence de la priorité à l'insertion ? Le boulevard périphérique étant construit en zone fortement urbanisée, il a pu être décidé de restreindre la longueur de ces voies d'insertion pour économiser la place.
- raison de fluidité : le boulevard périphérique est presque constamment encombré. Sa congestion systématique fait qu'un « cédez-le-passage » sur les voies d'insertion conduirait les véhicules entrants à attendre pendant très longtemps une brèche dans la circulation pour s'insérer, ce qui bloquerait les carrefours environnants par ricochet. Hors congestion la forte densité résiduelle du trafic rendrait dangereuse une insertion non prioritaire (surtout si la longueur des voies d'insertion est conservée).
En pratique, l'insertion sur le périphérique fonctionne souvent sur le principe de la fermeture éclair : la voie de droite du boulevard fusionne avec la voie d'insertion au rythme d'une voiture sur deux. Cette règle non écrite se retrouve d'ailleurs d'une manière générale sur tous les axes encombrés. Des recherches ont été menées afin d'examiner la possibilité de la rendre légale, sans suite pour le moment[2].
Exception au Code de la route général français, la vitesse y est limitée à 80 km/h sur la plus grande partie du trajet. En outre, il n'existe pas de bande d'arrêt d'urgence, ce qui implique que les incidents et accidents provoquent une gêne considérable à la circulation. L'intervention des services de secours est rendue difficile et plus longue. La circulation des vélos est strictement interdite.
Lors des congestions de la voie (ce qui arrive de façon fréquente en journée), les motos utilisent la technique du remonte-file : elles circulent entre les voitures des deux voies les plus à gauche. Cette partie de la chaussée a été surnommée « voie des donneurs » (par allusion aux donneurs d'organes) pour évoquer la dangerosité très élevée de cette pratique. Cette pratique n'est ni autorisée, ni interdite par le code de la route français. Tolérée la plupart du temps, elle est aujourd'hui plus sévèrement sanctionnée par les forces de l'ordre [3].
Cependant, les accidents mortels sont devenus rares (aucun en 2005 contre de 10 à 15 par an dans les années 1990), contrastant avec l'énorme fréquentation (50 % de la circulation parisienne).
Systèmes de contrôles
Radars
Le périphérique est équipé de nombreux radars fixes pour le contrôle de vitesse, certains orientés pour photographier les véhicules par l'avant, d'autres par l'arrière. Ils sont réglés sur une vitesse de contrôle de 80 km/h.
Sur le périphérique intérieur
- Porte de Sèvres (arrière)
- Porte de Champerret (arrière)
- Franchissement du Quai d'Ivry, à la fin du pont (arrière)
- Porte de Bagnolet (arrière)
Sur le périphérique extérieur
- Porte de Châtillon (arrière)
- Porte de Clichy (arrière)
- Porte de Pantin (arrière)
- Porte d'Auteuil (arrière)
De plus, les sorties du périphérique sont souvent surveillées aux jumelles-radar (limitation à 50 km/h dès le panneau).
Enfin, aux périodes creuses, des véhicules-radar sont souvent stationnés sur des aires interdites pour des contrôles ponctuels.
Réseau de contrôle et de gestion du trafic
Une centaine de caméras sont reliées directement à la salle de contrôle du poste central d'exploitation du périphérique.
Des bornes d'appel d'urgence (BAU) au nombre de 166 sont implantées régulièrement à raison d'une borne tous les 500 mètres (tous les 250 mètres dans les souterrains) ; elles donnent lieu à 7 000 appels par an. Les bornes d'appel sont toutes numérotées. Les bornes paires sont situées sur le périphérique extérieur et les bornes impaires sur le périphérique intérieur.
Huit véhicules de police le jour et quatre la nuit patrouillent en permanence sur le périphérique.
Sept cent cinquante boucles électromagnétiques (ou capteurs) noyées dans le revêtement de la chaussée enregistrent chaque passage de véhicule. Ces capteurs permettent de mesurer le débit (Q), le taux d'occupation (T) et la vitesse (V) du trafic sur une portion donnée.
Des panneaux à messages variables (PMV) donnent des informations sur les temps de parcours. Ces temps sont générés automatiquement toutes les minutes par un système informatique qui recueille et traite les informations en provenance des boucles électromagnétiques noyées dans la chaussée. Ce système donne une information sur le temps moyen nécessaire avant d'atteindre le prochain pôle autoroutier ou axe important (N13 porte Maillot, par exemple). Les PMV servent aussi à afficher tous types de message comme : accident, panne, fermeture, travaux, pollution, prévention routière, alerte enlèvement, etc.
Entretien
L'entretien et la maintenance ou le renouvellement des installations d'exploitation présentes sur le boulevard périphérique ainsi que des signalisations horizontale et verticale se font quasi-exclusivement la nuit. Des portions sont alors fermées à la circulation, habituellement du lundi au jeudi entre 21 h 30 et 6 h du matin.
Autres contournements
Le boulevard périphérique n'est pas le seul axe de contournement de la capitale française :
- À l'intérieur même de Paris, les boulevards des Maréchaux ceinturent Paris à une centaine de mètres du périphérique. Il s'agit d'un ensemble de boulevards urbains, possédant des croisements standards avec les autres rues ou des tunnels sous certains grands axes de pénétration et où la vitesse est limitée à 50 km/h.
- À l'extérieur de Paris, l'autoroute A86, située entre 5 et 7 kilomètres du boulevard périphérique, bouclera, à terme, à 90 % autour de Paris (un secteur au sud de Versailles n'est pas concerné par cette autoroute).
- À une vingtaine de kilomètres du périphérique, la Francilienne, ensemble de routes nationales et d'autoroutes, permettra, dans un futur proche, un contournement de Paris.
- Encore plus loin, il existe le projet de grand contournement de Paris.
Histoire
Commencé en 1958 sur les anciens tracés des fortifications, le boulevard périphérique est achevé en 1973, sous la présidence de Georges Pompidou. Assurant un quart des déplacements parisiens, il est devenu la portion routière la plus fréquentée de France. Il est cependant victime de son succès, mais les contraintes urbaines empêchent de pouvoir en améliorer la circulation.
Les couvertures du périphérique, inscrites au Contrat de plan État-région 2000-2006 concernent trois secteurs : la porte des Lilas, la porte de Vanves et les secteurs de la porte des Ternes et de la porte de Champerret (17e arrondissement).
- Les couvertures de la porte des Lilas et de la porte de Vanves sont terminées.
- La couverture de la porte de Champerret n'est pas commencée.
Impact sociologique
Le boulevard périphérique a été fortement critiqué pour son rôle de barrière entre Paris et la banlieue : dans la mesure où son tracé coïncide presque entièrement avec les limites de la ville de Paris, il peut être vu comme une « frontière » symbolisant la rupture sociologique, économique et culturelle entre Paris et son agglomération, et stigmatisant les habitants de la banlieue. Cette barrière psychologique se traduit par exemple dans l'expression « de l'autre côté du périph' », parfois employée pour désigner la banlieue.
Ces dernières années, les pouvoirs publics ont pris en compte cet impact négatif, et tentent d'y remédier : à l'occasion des travaux de couverture, sont également étudiés des projets d'espaces verts et de passerelles, afin de créer une continuité entre Paris et les communes de banlieue riveraines[4].
Le périphérique fait aussi l'objet d'une certaine fascination en ce sens qu'il est unique en son genre : cet axe routier, le plus fréquenté de France, constitue un univers clos (il a ses propres stations-services, des points d'entrée et de sortie spécifiques), comme une autoroute, mais en milieu urbain. Le périphérique est aussi réputé dangereux pour certains usagers, notamment les deux-roues motorisés.
Notes et références de l'article
- ↑ Citation : « Le boulevard périphérique est un ouvrage communal, géré par la Ville de Paris. » Source : site officiel de la ville de Paris.
- ↑ Note de problématique relative à la gestion de la priorité sur VRU (voie rapide urbaine) sur le site Internet « cat.inist.fr » (références bibliographiques des collections du fonds documentaire de l'INIST/CNRS – INstitut de l’Information Scientifique et Technique du CNRS –), consulté le 8 septembre 2009
- ↑ Motomag - Remontée de files : verbalisations sournoises.
- ↑ Entre Paris et Saint-Mandé: un "pont-passerelle" pour couvrir le périphérique sur le blog de Patrick Beaudouin, Député de Fontenay-sous-Bois, Vincennes, Saint-Mandé, Maire de Saint-Mandé.
Voir aussi
Liens internes
- Autoroute française A86
- Boulevards des Maréchaux
- Ceinture périphérique
- Francilienne
- Grand contournement de Paris
Liens externes
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