Claude Simon

Claude Simon
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Claude Simon
Activités romancier
Naissance 10 octobre 1913
Tananarive, Madagascar,
Drapeau de la France Empire colonial français
Décès 6 juillet 2005
Paris, Drapeau de France France
Mouvement Nouveau Roman
Genres dramatique, historique
Distinctions Prix Nobel de littérature (1985)
Prix Médicis pour Histoire (1967)

Claude Simon est un écrivain français né le 10 octobre 1913 à Tananarive (Madagascar) et mort le 6 juillet 2005 à Paris. Le prix Nobel de littérature en 1985 est venu récompenser celui « qui, dans ses romans, combine la créativité du poète et du peintre avec une conscience profonde du temps dans la représentation de la condition humaine. »[1].

Il s'est également intéressé à la peinture et à la photographie.

Sommaire

Biographie

Claude Simon naît le 10 octobre 1913, à Tananarive (Madagascar), d'un père militaire qui décède, quelques mois plus tard, le 27 août 1914, lors de la Première Guerre mondiale près de Verdun. Il est élevé à Perpignan, dans le sud de la France, par sa mère. Cette dernière décède en 1925 des suites d'un cancer. Son éducation est alors prise en charge par sa grand-mère maternelle (arrière-petite-fille du général et conventionnel tarnais Jean-Pierre Lacombe-Saint-Michel) et l'un de ses oncles, sous la tutelle d'un cousin germain. Il effectue ses études secondaire au Lycée François Arago de Perpignan (une promotion y est d'ailleurs nommée en son honneur), puis au Collège Stanislas à Paris, de 1925 à 1930, puis au lycée Saint-Louis[2].

En 1931, il se consacre à la peinture et à la photographie. Il suit d'ailleurs des cours à l'académie de peinture André Lhote.

Il fait son service militaire au 31e Régiment de dragons de Lunéville de 1934 à 1935. L'année suivante, il commence à écrire et se rend à Barcelone auprès des républicains qui sont opposés aux troupes franquistes lors de la Guerre d'Espagne. En 1937, il effectue un voyage qui le conduit en Allemagne, en Pologne et en URSS. Il se lance dans l'écriture d'un premier roman, le Tricheur, publié à la Libération.

En 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé pour servir dans le 31e Régiment de dragons. Fait prisonnier par les Allemands en juin 1940, il s'évade de son camp en Saxe et rejoint Perpignan. Mais, risquant d'être arrêté après l'occupation de la zone libre, il se rend à Paris où il habitera jusqu'à la fin de la guerre, participant à la Résistance.

Après la guerre, il devient viticulteur en Roussillon avec sa propre exploitation et commence la rédaction de plusieurs œuvres. Édités aux Éditions de Minuit, ses ouvrages le classent, pour beaucoup de critiques, dans la "mouvance" du Nouveau Roman (selon le terme de Roger-Michel Allemand). La Route des Flandres obtient le prix de l'Express en 1960. En 1960, il est signataire du Manifeste des 121, Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie.

En 1967, il obtient le prix Médicis pour l'un de ses romans les plus connus, Histoire. En 1985, le prix Nobel de littérature vient récompenser l'un des plus grands représentants français de la modernité littéraire dont l'œuvre fut occultée, contestée voire rejetée par une partie de la presse et du public pour « hermétisme », « confusionnisme » et « artificialité »[3].

À la fin de son existence, il résidait entre sa maison de Salses-le-Château et son appartement de la place Monge, dans le Quartier latin à Paris.

Claude Simon a écrit plusieurs romans qu'il considère comme appartenant à une période probatoire et peu convaincante : La Corde raide (1947), Gulliver (1952) et Le Sacre du printemps (1954), période achevée par la publication du Vent (1957).

Voici un extrait de son discours de remerciement lors de la cérémonie de remise des prix Nobel à Stockholm, le 9 décembre 1985 :

« Je suis maintenant un vieil homme, et, comme beaucoup d'habitants de notre vieille Europe, la première partie de ma vie a été assez mouvementée : j'ai été témoin d'une révolution, j'ai fait la guerre dans des conditions particulièrement meurtrières (j'appartenais à l'un de ces régiments que les états-majors sacrifient froidement à l'avance et dont, en huit jours, il n'est pratiquement rien resté), j'ai été fait prisonnier, j'ai connu la faim, le travail physique jusqu'à l'épuisement, je me suis évadé, j'ai été gravement malade, plusieurs fois au bord de la mort, violente ou naturelle, j'ai côtoyé les gens les plus divers, aussi bien des prêtres que des incendiaires d'églises, de paisibles bourgeois que des anarchistes, des philosophes que des illettrés, j'ai partagé mon pain avec des truands, enfin j'ai voyagé un peu partout dans le monde ... et cependant, je n'ai jamais encore, à soixante-douze ans, découvert aucun sens à tout cela, si ce n'est comme l'a dit, je crois, Barthes après Shakespeare, que " si le monde signifie quelque chose, c'est qu'il ne signifie rien " — sauf qu'il est. »

Il décède le 6 juillet 2005 à l'âge de 91 ans et est inhumé à Paris, au cimetière de Montmartre[4].

Prises publiques de position

Les prises de position directes de Claude Simon sont rares. On notera cependant qu'en 1995, une polémique, par éditoriaux interposés, dans le quotidien Le Monde l'oppose à l'écrivain japonais Kenzaburō Ōe à propos des essais nucléaires français dans le Pacifique, que Ōe critique[5].
Simon lui répond[6] de façon assez virulente, pour soutenir le principe des essais dont la reprise est décidée par le président Jacques Chirac:

« Vous avez cru devoir, il y a peu, manifester assez grossièrement votre hostilité à mon pays, où vous aviez été invité, en flétrissant les essais nucléaires auxquels celui-ci procède sur un petit îlot du Pacifique à des milliers de kilomètres de chez vous et d'autres pays. De multiples voix d'experts ont cependant affirmé que ces essais sont d'une parfaite innocuité sur l'environnement, tant terrestre que maritime ou humain. Au surplus, à qui fera-t-on croire sans rire que la France médite une guerre d'agression ?[6] »

L'écrivain français va jusqu'à mettre l'opposition de Oé sur le compte d'une certaine hypocrisie nationale:

« On a complaisamment répandu (cela frappe l'imagination de ceux qui en sont dépourvus) les photographies des ruines d'Hiroshima ainsi que des pitoyables victimes souffrant encore, des années après cette catastrophe, de brûlures et d'affections cancéreuses découlant de la radio-activité. On n'a pas, par contre, montré les photos des populations japonaises contraintes au suicide par vos militaires à l'approche de l'ennemi, non plus celles des survivantes de ces femmes et de ces jeunes filles enfermées dans vos bordels militaires et dont l'équilibre psychique est au moins aussi estropié à jamais que peuvent l'être des corps par des brûlures ou des cancers. J'ai même lu (mais détrompez-moi si cette information est inexacte) que des « médecins » japonais auraient procédé sur des prisonniers de guerre américains (l'équipage, en particulier, d'un bombardier) à des « expériences » d'une impensable horreur dont on n'a connu l'équivalent que dans les camps d'extermination de l'Allemagne nazie, cette Allemagne d'où aujourd'hui, dit-on, provient une grande partie des fonds de financement de Greenpeace.[6] »

L'écrivain japonais répondra à Claude Simon par une dernière lettre où il regrette que Claude Simon se place sur un plan historique national et non écologique et universel[7].

Son œuvre

Assimilée au Nouveau Roman, son œuvre littéraire cherche à retranscrire les mécanismes de la pensée et donne le sentiment d'une profonde unité thématique et stylistique. Elle comprend notamment certains épisodes vécus (la guerre d'Espagne, l'engagement sur le front de 1940) qui nourrissent plusieurs fictions successives. Celles-ci présentent au lecteur des figures récurrentes tels la mère, perdue à 11 ans, la grand-mère et l'oncle qui ont élevé l'écrivain et les deux tantes qui s'étaient sacrifiées pour permettre au père de faire ses études. À cela s'ajoutent les archives personnelles du romancier : les photographies familiales, les papiers d'un aïeul général et les cartes postales que le père, en poste dans les colonies, écrivit à la mère durant leurs fiançailles.

Les romans de l'auteur sont traversés par les thèmes de l'érotisme, de la guerre, de l'histoire perçue comme un éternel recommencement et du temps conçu comme un piétinement immobile, mais également de l'embourbement et de l'enlisement. La thématique de l'enlisement est rendue dans le texte par des procédés d'écriture particuliers (étirement de la phrase, répétitions, digressions...) Inspirée d'abord par Marcel Proust et William Faulkner (auquel il emprunte la forme "-ing", retranscrite en français par l'emploi répété des participes présents pour tenter de figer le temps), l'écriture de Claude Simon se caractérise par un travail formel d'importance. On y retrouve l'approche du peintre cubiste qui brouille la figuration, déforme les corps et tord la perspective. La perception organique de l'histoire vécue s'illustre par la présentation de détails apparemment insignifiants et par le mouvement chaotique de l'imagination qui guide le récit. À cela se mêlent des considérations esthétiques et des réflexions fournies sur le langage littéraire.

Le « magma de mots et d'émotions » (métaphore employée par Simon dans le Discours de Stockholm en 1985 pour qualifier son œuvre) vient briser la logique d'une narration linéaire. L'héritage du modèle littéraire du XIXe siècle est malmené. Les différentes références aux lieux et aux époques sont simultanément saisies par une langue prolixe et discontinue qui fige la durée du récit par l'utilisation de périphrases (« Achille immobile à grand pas ») ou cherche au contraire à animer des images immobiles nourrissant l'histoire en différents endroits (peintures, photographies, cartes postales, timbres-poste...).

Les romans de Simon sont fondés sur une remémoration reconstituée dans sa durée et dans sa dimension sensorielle. C'est particulièrement sensible à partir des romans Le Vent et L'Herbe, premiers ouvrages parus aux Éditions de Minuit. Ainsi dans La Route des Flandres, Simon explore la mémoire à travers l'histoire d'une famille et de quelques-uns de ses membres bousculés par la débâcle de 1940. Le livre construit un réseau saturé de souvenirs, d'évocations, de visions et d'images, jouant avec les rapports de la mémoire, du langage et de l'inconscient.

Le Palace raconte « sa » Guerre d'Espagne. Suivront ensuite de nombreux romans fondés sur son expérience, soit à partir d'un épisode historique, soit à partir d'événements vécus : Histoire, La Bataille de Pharsale, Les Corps conducteurs, Triptyque ou Leçon de choses. Dans ses derniers livres, par exemple dans Les Géorgiques et dans L’Acacia, publiés dans les années 1980, Claude Simon s'interroge sur les fondements de son art poétique et de son éthique de créateur dans une prose très dense. L'Acacia a un caractère sensiblement autobiographique. Ayant décrit dans ce livre en même temps la jeunesse de ses parents, qu´il n´a pas connue, et sa propre vie, Simon ouvre la fin sur le commencement de l'écriture, tout en annonçant sous forme implicite sa propre mort, en comparant sa vie avec un arbre - l´acacia - qu´il regarde de sa fenêtre: “..., les folioles ovales teintées d´un vert cru par la lumière électrique remuant par moment comme des aigrettes, comme animées soudain d´un mouvement propre, comme si l´arbre tout entier se réveillait, s´ébrouait, se secouait, après quoi tout s´apaisait et elles reprenaient leur immobilité.

Si ce style peut rappeler celui de Marcel Proust, il s'en éloigne par la simplicité du langage, même si cela ne paraît pas. Beaucoup de critiques ont d'ailleurs rapproché, à tort, les aspirations littéraires des deux auteurs[réf. souhaitée]. Le modèle proustien saisit des infimes flux de conscience et les vestiges d'une perception olfactive nommés « mémoire involontaire » (la métaphore de la madeleine) dans À la recherche du temps perdu pour recomposer l'image d'une société disparue.Simon, lui, prend le chemin inverse : son écriture diffracte la mémoire en fragments de souvenirs, en figures floues ou en bribes d'espaces-temps irréconciliables les unes avec les autres, mettant ainsi en scène les ruines d'une pensée torturée et hantée par les marques physiques de l'histoire vécue.

La difficulté principale à laquelle se heurte tout lecteur de Simon réside dans sa syntaxe ample, où des phrases s'écoulent souvent sur des pages sans aucune ponctuation, et dans la construction générale des œuvres. Celles-ci peuvent être considérées comme la juxtapositions de comparaisons, de phrases, de périphrases, formant une phrase unique.

Œuvres de Claude Simon

Postérité et hommages

  • La promotion 2007-2010 du Lycée François Arago de Perpignan dont il est issu porte son nom.
  • Son roman La Route des Flandres est au programme de l'École normale supérieure pour la session 2010-2011.

Bibliographie

Ouvrages critiques

  • Ludovic Janvier, Une parole exigeante, Minuit, 1984.
  • Colloque de Cerisy, Claude Simon, analyse/théorie, UGE, coll. "10/18", 1975, réédité chez Impressions nouvelles, 1986.
  • Lucien Dällenbach, Roger Dragonetti, Georges Raillard, Jean Starobinski, Sur Claude Simon, Éd. de Minuit, 1987.
  • Lucien Dällenbach, Claude Simon, Éd. du Seuil, collection « Les contemporains », 1988.
  • Mireille Calle-Gruber, Michel Butor, Claude Simon, Chemins de la mémoire, Pug - Le Griffon d'argile, 1993.
  • Bernard Andrès, Profils du personnage chez Claude Simon, Éd. de Minuit, 1993.
  • Colloque Claude Simon, « Les sites de l'écriture », direction Mireille Calle, Queen's University, Nizet, 1995.
  • Patrick Longuet, Lire Claude Simon. La Polyphonie du monde, Éd. de Minuit, 1995.
  • Roger-Michel Allemand, Le Nouveau Roman, Éd. Ellipses, 1996.
  • Christine Genin, L'expérience du lecteur dans les romans de Claude Simon. Lecture studieuse et lecture poignante. Paris, Champion (Littérature de notre siècle, 6), 1997.
  • Christine Genin, L'écheveau de la mémoire. La Route des Flandres de Claude Simon. Paris, Champion (Unichamp, 59), 1997.
  • Dominique Viart, Une mémoire inquiète. "La Route des Flandres" de Claude Simon, PUF, 1997, réédition Presses Universitaires du Septentrion, 2010.
  • Claude Simon, La Route des Flandres, Klincksieck, coll. « Littératures contemporaines », 1997.
  • Jean-Yves Laurichesse, La bataille des odeurs. L'espace olfactif des romans de Claude Simon, L'Harmattan, 1998.
  • Catherine Rannoux, L'écriture du labyrinthe : Claude Simon, La Route des Flandres, Paradigme, 2000.
  • Jean-Yves Laurichesse (ed.), "Le Jardin des Plantes" de Claude Simon, Cahiers de l'Université de Perpignan, n° 30, 2000.
  • Mireille Calle-Gruber, Le Grand Temps : Essai sur l'œuvre de Claude Simon, Presses universitaires du Septentrion, 2004.
  • Jean-Yves Laurichesse (ed.), Claude Simon. Allées et venues, Cahiers de l'Université de Perpignan, n° 34, 2004.
  • Alexandre Prstojevic, Le Roman face à l´Histoire - Essai sur Claude Simon et Danilo Kis, Éd. L'Harmattan, 2005.
  • Claire Guizard, Claude Simon : La répétition à l´œuvre. Éd. L'Harmattan, 2005.
  • Bérénice Bonhomme, Claude Simon, l´écriture cinématographique, Éd. L'Harmattan, 2005.
  • Pierre Bergounioux, Deux écrivains français, Editions Fario, 2009
  • Mireille Calle-Gruber, Claude Simon. Une vie à écrire, Paris, Editions du Seuil, collection Biographie, 2011 (ISBN 9782021009835).

Revues

  • La Revue des Lettres Modernes, série Claude Simon, directeur Ralph Sarkonak, Lettres modernes Minard, 5 numéros parus (premier numéro en 1994).
  • La Revue des Lettres modernes, série Le "Nouveau Roman" en questions, directeur Roger-Michel Allemand, Lettres modernes Minard, 5 numéros parus (premier numéro en 1992).
  • Cahiers Claude Simon, revue annuelle de l'Association des Lecteurs de Claude Simon, Presses Universitaires de Perpignan, directeur de la publication Jean-Yves Laurichesse, 4 numéros parus (premier numéro en 2005).

Articles

  • Jean-Louis Dega, Balzac et les Géorgiques de Claude Simon, dans Revue du Tarn, n° 174, été 1999, pages 357 à 368
  • Jean-Louis Dega, L’ascendance tarnaise de Claude Simon, Prix Nobel de littérature , dans Revue du Tarn, n° 120, Hiver 1985, pages 615 à 632
  • Geneviève Dubosclard, Claude Simon, un « lointain cousin d’Honoré de Balzac » ?, dans la Revue des jeunes chercheurs en Lettres, N°1, sld Guilhem Armand, préf. Luc Fraisse, 2006 : http://pagesperso-orange.fr/rjcl/articleClaudeSimon.html
  • Christian Milovanoff : « Des nécessités formelles… » in Cahiers Claude Simon : « Claude Simon, maintenant », n°2, 2006, Presses Universitaires de Perpignan, pp.101-104.

Notes et références

  1. Traduit de l'anglais: « who in his novel combines the poet's and the painter's creativeness with a deepened awareness of time in the depiction of the human condition. » (source: Site officiel de la Fondation Nobel, in "Nobel prize laureates in literature", partie consacrée à Claude Simon (1985) »
  2. Mireille Calle-Gruber, Claude Simon. Une vie à écrire, Paris, éditions du Seuil, 2011, p. 58, 71.
  3. Termes employés dans l'article de Jean-Pierre Damour consacré à Claude Simon in le Dictionnaire des écrivains de langue française, M-Z, édition Larousse, Paris, 2001, page 1790
  4. (fr) Pierre Lepape, « Claude Simon, un « arbre » littéraire enraciné dans l'Histoire », Le Monde, 12 juillet 2005. Mis en ligne le 12 juillet 2005, consulté le 15 mai 2008
  5. Kenzaburo Oé annonce boycotter les rencontres du festival de littérature japonaise d'Aix d'octobre 1995, dont il était un des invités de marque, in Le Monde du 22 août 1995
  6. a, b et c Claude Simon: Cher Kenzaburo Oé in Le Monde du 21 septembre 1995
  7. Kenzaburo Oe: “Cher Claude Simon” in Le Monde, 28 septembre 1995: « Au lieu de critiquer à mon tour une réaction excessive à mettre sur le compte d'un esprit bercé de la Gloire de la Grande France, je me contenterai de dire avec une réelle tristesse que c'est là une interprétation contraire à la réalité et due à l'éloignement de nos deux pays. », puis plus bas: «Lorsque vous vous moquez de ceux qui disent que la France est prête à déclencher une guerre d'agression avec ses armes nucléaires, je ne peux certes qu'être d'accord avec vous, mais je tiens aussi à souligner que Jacques Chirac a déjà commencé à agresser l'environnement mondial.» et ensuite: «Cet automne, j'ai fait la connaissance à l'université des Nations unies à Tokyo d'un autre Français remarquable : le commandant Cousteau. Et je me suis demandé pourquoi la voix de ce grand océanographe n'est pas parvenue jusqu'à vous. Cette voix nous met en garde contre les dangers imminents de pollution par la radioactivité que révèlent des plongées réalisées par son équipe sous l'atoll de Mururoa. »
  8. (fr)Claude Simon : Archipel et Nord sur Les éditions de Minuit. Consulté le 24 février 2010

Liens externes


Précédé de :
Jaroslav Seifert
Prix Nobel de littérature
1985
Suivi de :
Wole Soyinka



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