- Ligne de Caen à Vire
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Ligne Caen - Vire
(déclassée)Pays France
Villes desservies Caen, Vire Historique Mise en service 1886 - 1891 Fermeture 1938 - 1972 Caractéristiques techniques Numéro officiel 413 000 Longueur 72 km Écartement Voie normale (1,435 m) Électrification Non électrifiée Nombre de voies Anciennement à voie unique Schéma de la ligne Schéma de la ligne Légendevers Dozulé-Putot Ligne Mantes-la-Jolie - Cherbourg vers Paris - St Lazare 239,907 0 Caen 240,483 0,576 Viaduc de l'Orne (45 m) Ligne de Caen à la mer vers Courseulles Ligne Mantes-la-Jolie - Cherbourg vers Cherbourg Ligne Caen - Cerisy-Belle-Étoile vers Flers Louvigny Verson Mondrainville Noyers Villers-Bocage Aunay-Saint-Georges Jurques Ligne Bayeux - St Martin-des-Besaces vers Balleroy (CFC) La Besace Limite départementales Calvados/Manche Ligne Saint-Lô - Guilberville vers Saint-Lô Guilberville Limite départementales Manche/Calvados La Ferrière-Harang Viaduc de la Souleuvre (364 m) Bény-Bocage-Carville La Graverie Ligne Argentan - Granville vers Paris-Montparnasse par Argentan Vire Ligne Argentan - Granville vers Granville modifier La ligne Caen - Vire est une ligne du réseau ferré français ouverte entre 1886 et 1891 pour relier Caen à Vire en passant par le Bocage virois. La ligne a été fermée en 1938 au trafic voyageurs. Après la Seconde Guerre mondiale, la ligne a également été fermée en plusieurs étapes au transport de marchandises. Par la suite, elle a été déclassée, puis déposée.
Elle constituait la ligne 413 000[1] du réseau ferré national.
Sommaire
Histoire
Genèse du projet
L'agglomération caennaise a été reliée à Paris par le chemin de fer à partir de 1855. Vire a été atteint en 1867 par les trains en provenance de la gare de Paris-Montparnasse par la gare de Flers-de-l'Orne ; trois ans plus tard la ligne est prolongée jusqu'à Granville. Ces deux liaisons suivaient un axe est-ouest au départ de la capitale. Mais il n'existait alors aucune liaison transversale qui eut permis de relier directement la préfecture du Calvados et sa sous-préfecture. Le voyageur devait en effet faire un grand détour en prenant la ligne Caen - Tours puis faire une correspondance à la gare d'Argentan pour prendre la ligne Paris - Granville.
Le 30 août 1869, le conseil général du Calvados décide d'étoffer le réseau ferré national en établissant cinq lignes de chemin de fer d'intérêt local. L'un de ces projets consiste en la construction d'une nouvelle ligne entre Caen et Aunay-sur-Odon[2]. M. Amand-Guilet reçoit le 10 mars 1870[3] la concession de la ligne assortie d'une subvention de 1 216 000 francs. L'entrepreneur avance les fonds, mais le projet est ajournée du fait de la guerre franco-prussienne de 1870. Après la défaite, les circonstances sont peu propices au projet ; le conseil général, sur recommandation du préfet, décide le 3 novembre 1871 de temporiser le projet[4].
La déclaration d'utilité publique pour la construction d'une ligne de chemin de fer entre entre la gare de Caen et Aunay-sur-Odon est proclamée le 17 mars 1872[5] et la convention passée entre le département et M. Guilet est approuvée[6]. Mais deux ans plus tard, le 5 mai 1876, la concession est résiliée[7]. Il est également précisé que la déclaration d'utilité publique de la ligne serait annulée si une autre concession n'est pas signée dans les deux ans[8],[3].
L'ouverture de la ligne et son exploitation
Une nouvelle déclaration d'utilité publique est proclamée par une loi du 7 janvier 1881 pour une ligne de Vire à Saint-Lô avec embranchement vers Caen passant par ou près de Saint-Martin-des-Besaces, Aunay et Villers-Bocage[9]. La ligne est concédée à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest le 20 novembre 1883[10]. La ligne Caen – Aunay-Saint-George est finalement ouverte le 22 août 1886[11]. Elle est ensuite prolongée jusqu'à la gare de Vire le 1er juin 1891[12].
Douze arrêts (voir schéma de ligne) sont aménagés sur la ligne, dont deux permettaient des correspondances :
- vers Saint-Lô à la gare de Guilberville à partir de 1892,
- vers Balleroy par le chemins de fer du Calvados (voie de 60 cm) à la gare la Besace à partir de 1906.
En octobre 1911, le conseil général du Calvados présente un projet pour étayer le réseau des chemins de fer du Calvados. Deux lignes, en direction de Bayeux et Potigny, seraient venues se greffer sur l'axe Caen - Vire à Villers-Bocage et à Aunay-sur-Odon. Le projet est reporté par la Première guerre mondiale et finalement abandonné[13].
La gare de Jurques était connectée par une voie étroite (60 cm) de 3 kilomètres à une mine de fer exploitée de 1895 à 1940[14].
À la gare de Villers-Bocage, 200 m de quais sont aménagés pour permettre le transbordement du bétail, le marché de Villers étant un des plus importants de Normandie[15].
La construction de nombreux ouvrages d'art a été rendue nécessaire par le relief accidenté de cette partie du massif armoricain. Le viaduc de la Souleuvre, pont en granit long de 364,20m, a ainsi été construit de 1887 à 1889 selon les plans de Gustave Eiffel[16] pour traverser la vallée de la Souleuvre. En 1893, quatre trains de voyageurs empruntaient quotidiennement la ligne[17].
Fermeture progressive de la ligne
La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, à laquelle la ligne était concédée, est rachetée par l'État le 18 novembre 1908. La ligne est donc incorporée au réseau de la Compagnie des chemins de fer de l'État. En 1938, cette compagnie fusionne avec la SNCF nouvellement créée. Cette fusion s'accompagne de la fermeture d'un certain nombre de lignes et le 1er mars 1938, le trafic voyageurs est interrompu sur la ligne Caen - Vire[18]. Mais le transport de marchandises est toujours assurée. Après la Seconde Guerre mondiale cependant, la section centrale entre Saint-Martin-des-Besaces et Jurques est totalement fermée et cette partie de la ligne est déclassée[19]. Puis le service cesse d'être assuré entre Saint-Martin-des-Besaces et la Graverie. Une section de ligne reste en service entre Vire et la Graverie jusqu'en 1987[20]. Le 3 avril 1972, la circulation cesse entre Louvigny et Aunay-Saint-Georges. Afin de desservir un embranchement particulier, la circulation est maintenue entre Caen et Louvigny[21] jusqu'en 1989[1].
L'ensemble de la ligne a été déclassé pour être déferré. Ce déclassement se fait en plusieurs étapes :
- en 1954, entre Jurques et la Besace (km 40,130 – 47,450)[19] ;
- en 1973, une très courte section à la Graverie (km 67,000 – 67,726)[22] ;
- en 1975, entre Louvigny et Aunay-Saint-Georges (km 5,380 – 33,840)[23] ;
- en 1982, à la Graverie (km 67,726 – 67,746)[24] ;
- en 1994, entre Caen et Louvigny (km 1,280 – 5,380)[1] ;
- en 1995 entre la Graverie et Vire (km 67,746 – 74,648)[20].
Vestiges
Voir l'ancienne emprise ferroviaire sur une vue satellite : Google Maps
L'emprise de la voie ferrée a en partie été reprise :
- par la route départementale 405 entre Caen et Louvigny,
- par une voie verte entre Louvigny et Bretteville-sur-Odon,
- par l'échangeur entre l'autoroute A84 et le boulevard périphérique de Caen entre Bretteville-sur-Odon et Verson
- par l'autoroute A84 entre Verson et Tournay-sur-Odon, ainsi que pour la partie orientale du contournement de Villers-Bocage.
Le souvenir de la ligne se retrouve également dans les noms de lieux :
- rue de la gare à Verson et à St Georges d'Aunay (Gare d'Aunay St Georges)[25],
- lieu-dit "La gare" à Jurques[26],
- lieu-dit "la gare" à Carville[27],
- place de la gare à la Graverie.
Le viaduc de la Souleuvre a été en partie démonté et sert aujourd'hui de base de saut à l'élastique.
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Pont enjambant l'Odon entre Louvigny et Bretteville-sur-Odon
Notes et références
- Journal officiel de la République française, 14 juillet 1944, p. 10204 [lire en ligne] Décret du 11 juillet 1994 ;
- Lisieux - Orbec, Falaise - Condé-sur-Noireau, Caen - Courseulles-sur-Mer, Mézidon - Dives-Cabourg Les autres lignes sont :
- lire en ligne] Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État, 1876, pp. 134–135 [
- Philippe Lenglart, Le nouveau siècle à Caen, 1870-1914, Condé-sur-Noireau, Corlet, 1989, p. 17
- lire en ligne] Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État, 1872, p. 192 [
- lire en ligne] Répertoire de la législation des chemins de fer Français : réseaux secondaires et tramways : situation au 31 décembre 1893, p. 46 [
- Ibid., p. 47
- lire en ligne] Alfred Picard, Les chemins de fer français : étude historique sur la constitution et le régime du réseau, Paris, J. Rothschild, 1884, t. 3, p. 330 [
- lire en ligne] Bulletin des lois de la République française, janvier-juin 1886, p. 49–50 [
- lire en ligne] Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État, 1884, pp. 93–99 [
- lire en ligne] Le Journal des transports : revue internationale des chemins de fer et de la navigation, Paris, n°28, 25 mai 1887, p. 218 [
- Histoire chronologique des chemins de fer européens et russes
- ISBN 2902808747), pp. 94–98 Alain de Dieuleveult, Calvados pour les petits trains, La Vie du rail, Paris, 1997, (
- Auguste Pawlowski, Une Normandie inconnue : le bassin minier de la Basse-Normandie, Paris, H. Dunod et E. Pinat, 1911, p. 40
- J'entends siffler le train
- Structurae.de
- Roynel.com
- Wilez.com
- Journal officiel de la République française, 13 novembre 1954, p. 1076 [lire en ligne] Décret n°54-1099 du 12 novembre 1954 ;
- Journal officiel de la République française, 27 septembre 1995, p. 14094 [lire en ligne] Décret du 20 septembre 1995 ;
- Ouest-France, 6 avril 1972
- Journal officiel de la République française, 22 août 1973, p. 9122 [lire en ligne] Décret du 26 juillet 1973 ;
- Journal officiel de la République française, 8 mars 1975, p. 2620 [lire en ligne] Décret du 24 février 1975 ;
- Journal officiel de la République française, 26 juin 1982, p. 56037 [lire en ligne] Décret du 23 juin 1982 ;
- La gare d'Aunay - St Georges sur Google Maps
- Emplacement sur la carte IGN de Geoportail
- La gare du Beny Bocage - Carville sur Google Maps
Voir aussi
Articles connexes
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