- Eugénie Grandet (personnage)
-
Pour les articles homonymes, voir Eugénie Grandet (homonymie).
Eugénie Grandet (Balzac) Personnage de fiction apparaissant dans
Origine Saumur Genre Femme Famille son père Félix Grandet, son oncle Guillaume Grandet, son cousin Charles Grandet sa mère Madame Grandet, née de La Gaudinière, son mari Bonfons Cruchot qui deviendra Cruchot de Bonfons Entourage Maître Cruchot, Madame des Grassins, la servante Nanon Créé par Honoré de Balzac Roman(s) Eugénie Grandet Eugénie Grandet est un personnage de la Comédie humaine d’Honoré de Balzac. Née en 1796 à Saumur où elle mène une vie ennuyeuse entre un père d'une avarice sordide, une mère bonne mais passive, et la servante Nanon, dévouée comme un chien à l'avarice de son maître Félix Grandet.
Elle n'apparaît que dans Eugénie Grandet, (1833), mais elle représente un type original qui a inspiré La Demoiselle à Ivo Andrić[1], et que Fiodor Dostoïevski a traduit en russe. Il y a puisé l'inspiration pour l'univers de son premier roman Les Pauvres Gens[2].
Eugénie n'est pas d'un naturel avare, mais elle va devenir âpre au gain insensiblement en suivant l'exemple de son père. Ce glissement de l'innocence au calcul, de la générosité à l'art d'entasser, lui vient aussi d'une déception amoureuse : Charles Grandet, son cousin avec lequel ils s'étaient juré fidélité éternelle, a oublié sa promesse alors qu'il était obligé de s'expatrier pour faire fortune.
Charles revient fortune faite, mais se marie avec une comtesse.
Eugénie tout d'abord affronte son père en refusant de lui dire à qui elle a donné son douzain, et elle se retrouve séquestrée sous bonne garde de Nanon. Puis, lorsque sa mère meurt, elle abandonne au vieux Grandet sa part d'héritage. L'argent ne l'intéresse pas. Mais, insensiblement, son père l'amène à s'intéresser à ses possessions, à la gestion de sa fortune, et lorsqu'elle reçoit une lettre de Charles qui lui annonce son mariage, elle décide d'épouser Bonfons Cruchot qui est devenu monsieur le président Cruchot de Bonfons.
Veuve à trente trois ans, Eugénie est à la tête d'une immense fortune et le marquis de Froidfond lui fait la cour. Dans une deuxième version d'Eugénie Grandet, Balzac en fait effectivement une marquise, femme vertueuse et charitable qui va vivre à Paris et assure l'avenir de la fille de son deuxième mari.
Le troisième remaniement du roman, proche de la version actuelle, laisse planer le doute sur ce second mariage à la fin du roman ; citation exacte issue de l'édition Furne 1843 :
« Telle est l'histoire de cette femme, qui n'est pas du monde au milieu du monde ; qui, faite pour être magnifiquement épouse et mère, n'a ni mari, ni enfants, ni famille. Depuis quelques jours, il est question d'un nouveau mariage pour elle. Les gens de Saumur s'occupent d'elle et de monsieur le marquis de Froidfond dont la famille commence à cerner la riche veuve comme jadis avaient fait les Cruchot. Nanon et Cornoiller sont, dit-on, dans les intérêts du marquis, mais rien n'est plus faux. Ni la grande Nanon, ni Cornoiller n'ont assez d'esprit pour comprendre les corruptions du monde[3]. »
Notes et références
- Ivo Andrić, 1943, traduction française de Pascale Delpech, éditions Robert Laffont, 1987, p. 8, (ISBN 2221048555) Danilos Kis, préface de La Demoiselle
- [1] Dostoïvski et Balzac sur le site de La Chronique des Lettres Françaises :
- Furne, 1843, vol. V, p. 365 Eugénie Grandet, édition
Pour les autres références et la bibliographie
Catégories :- Personnage d'Honoré de Balzac
- Personnage de fiction français
- Eugénie Grandet
Wikimedia Foundation. 2010.