- Collège des jésuites anglais (Liège)
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Collège des Jésuites anglais
Présentation Période ou style renaissance mosane Architecte Jacques Valentiny et Jacqueline Charlier (rénovation de 1999) Date de construction entre 1614 et 1616 Destination initiale collège Propriétaire Région wallonne Destination actuelle bureau d'administration publique Géographie Pays Belgique Région Région wallonne Province Province de Liège Localité Liège Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Belgique
modifier Le collège des Jésuites anglais est fondé en 1616 à Liège. La philosophie et la théologie y sont enseignées. L’institution perdure jusqu’à la fin de l’ancien régime principautaire.
Après la fermeture du collège, l’édifice connait de très diverses affectations. Actuellement, le bâtiment est occupé par les bureaux de la Direction générale de l'Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine (DGATLP) de la Région wallonne.
Sommaire
Histoire
Le collège jésuite anglais était parfois appelé nouveau collège par rapport au collège wallon ancien.
Le collège jésuite des Anglais
Fermeture des collèges anglais
Dès le XVIe siècle, l’Angleterre est la proie de guerres de religion. En 1534, Henri VIII rompt avec l’Église catholique de Rome. Il instaure l’anglicanisme. Les catholiques sont alors contraints de se soumettre à la nouvelle religion. Les Jésuites anglais doivent fermer leurs collèges. L'ordre jésuite se réfugient alors sur le continent. Ils s’installent principalement en France et aux Pays-Bas espagnols. Un noviciat est notamment établi à Louvain ainsi qu'une maison d’ultime formation à Gand. Dans le premier quart du XVIIe siècle, les pères jésuites décident de transférer le noviciat à Liège. La ville bénéficie d’un certain prestige en tant que capitale d’une principauté ecclésiastique et le noviciat de Louvain manque d’espace. Mais surtout, Ferdinand de Bavière et son suffragant, Étienne Strecheus, sont soucieux de répondre à la Contre-Réforme, alors aux portes de la Principauté[2].
Installation à Liège
En 1614, le père John Gérard Thomson est chargé de fonder un nouvel établissement à Liège. Le 2 octobre 1614, les Jésuites deviennent propriétaire d’une demeure sur le site de Favechamps. Le terrain se situe près des remparts nord-ouest de la ville, non loin de la cathédrale Saint-Lambert et du palais du Prince-Évêque. Les jésuites sont aidés dans leur entreprise par des familles nobles d’Angleterre. En 1616, les travaux s’achèvent. La chapelle est consacrée en 1617.
L’établissement est destiné à l’instruction de jeunes catholiques anglais. La philosophie, la théologie, les sciences mathématiques et l’astronomie y sont enseignées. En 1626, Maximilien Ier, électeur de Bavière et son épouse, Elisabeth de Lorraine, dotèrent le collège. Ils lui assurent le revenu de 5 % d’un capital de 240 000 florins du Rhin. L’établissement prend alors le nom de Collège anglo-bavarois. Le collège est fort fréquenté et jouit d’une certaine renommée. Les Jésuites anglais donnent des cours au petit séminaire de Liège pendant près de cent ans.
Fin de l'ordre des Jésuites
Le 16 août 1773, une bulle du pape Clément XIV met fin à l’ordre des Jésuites qui cesse donc tout enseignement. Pourtant, grâce à la renommée de l’établissement, le prince évêque de Liège, François-Charles de Velbrück, rétablit le collège en 1778. Il le dénomme « Académie anglaise ».
Révolution française
En 1792, les troupes révolutionnaires françaises arrivent à Liège. Des lois révolutionnaires ordonnent la suppression des corporations religieuses. Le supérieur du collège décide alors d’établir l’établissement dans le nord de l’Angleterre. Il fonde le collège de Stonyhurst. Celui-ci est inauguré le 17 septembre 1794.
A la suite du traité d’Amiens, du 27 mars 1802, les Jésuites reprennent possession de leur bâtiment, mais le collège n’y est pas rétabli. Seuls deux pères jésuites continuent à y résider.
L’école des sapeurs pompiers
En 1824, le dernier père jésuite meurt. L’établissement devient alors propriété du gouvernement du Royaume des Pays-Bas. Il abrite le dépôt du bataillon des sapeurs pompiers puis l’école de sapeurs pompiers. De 1830 à 1874, les bâtiments sont affectés à divers services militaires. De 1845 à 1859, une école de pyrotechnie occupe le lieu.
L'hôpital des Anglais
Le 18 mai 1875, la Commission des Hospices civils rachètent à l’état l’entièreté de la propriété. Un hôpital y est inauguré en 1880 et prend le nom d’hôpital des Anglais. Cet établissement est destiné aux plus démunis. En 1984, l’hôpital ferme. Le bâtiment, désaffecté, se dégrade de manière importante.
Occupation récente
En 1994, la Région wallonne acquiert l’ancien collège et décide d’y installer une partie de son administration[3].
Architecture
Transformations et rénovations
Depuis sa création, l’édifice a été sujet à de nombreuses modifications. Le collège a connu des affectations très diverses, certaines exigeant des transformations très importantes.
Les transformations les plus importantes ont lieu au XVIIIe et au XXe siècles. En 1729, une ancienne annexe du bâtiment est démolie. Une nouvelle aile est alors construite. Au cours du XXe siècle, l’ancien collège est sujet à deux importantes restaurations. En 1947, le ministère de la Santé publique décide de réaliser des travaux importants de modernisations de l’hôpital des Anglais. L’hôpital ne répondait plus aux normes de l’époque. L’assistance publique dépense pour ces travaux près de 18 millions.
Après la fermeture de l’hôpital, le bâtiment se détériore. En 1994, le site est acheté par la Région wallonne. Les besoins modernes obligent une restauration complète de l’édifice. L’intérieur est entièrement remis à neuf. La Région wallonne a souhaité se rapprocher des volumes originaux.
Description
À l’origine, le bâtiment s’inscrivait dans une vaste propriété. Au XVIIe siècle, les jardins s’étalaient sur quatre terrasses. Sur la quatrième terrasse, se trouvait l’observatoire. Le bâtiment était de plan carré. Le rez-de-chaussée comportait une galerie à triple arcature. L’édifice était surmonté d’une coupole. Une tourelle était couverte d’un dôme. Les terrasses des jardins et l’observatoire ont été détruits au cours du XIXe siècle.
Depuis la construction d’une nouvelle aile en 1729, l’édifice affecte un plan en « U ». À sa création, le bâtiment possédait un plan en équerre.
L’architecture est d’une grande sobriété. Très peu d’ornements sont présents. L’ensemble du bâtiment est construit en calcaire de Meuse et en brique. La pierre est réservée aux encadrements des baies et aux bandeaux horizontaux. Les briques sont peintes dans une tonalité rouge.
L’édifice, de trois niveaux, est caractérisé par des baies dont les pieds-droits[4] sont harpés. A l’origine, les baies étaient à meneaux. Ceux-ci sont supprimés au XVIIIe siècle. Les linteaux des baies sont rectilignes. Des ancres se situent entre les baies, à hauteur du linteau. Des chaînes d’angle harpée renforce le bâtiment. Sous la corniche de la toiture, il y a une frise dentée.
L’édifice est couvert d’une bâtière à coyau et croupe. La corniche est saillante. La toiture est percée de lucarnes à croupes.
L’aile ouest, qui date de 1729, est caractérisée par des baies au linteau en tas de charge. Les baies ont des pieds-droits à refend. Les seuils des baies se prolongent en un bandeau horizontal. A l’origine, l’intérieur était entièrement voutes d’arêtes et arcdoubleaux. Actuellement, seuls les voutes de deux pièces sont conservées.
L’aile est, est caractérisé par une petite construction en saillie. Cette dernière comporte des baies cintrées. À l’origine, une tour était flanquée à l’aile est. La chapelle occupait le rez-de-chaussée de l’aile. Elle ne consistait qu’en une simple salle. Une galerie supportée par des colonnes de marbre formait un entresol.Aujourd’hui, à l’intérieur, de l’état d’origine, seules les charpentes subsistent.
Références
- Johan Blaeu. Extrait de la carte gravée par Julius Milheuser et publiée en 1649 par
- Ursulines, les Carmes déchaussés et les Franciscains vont s'installer à la même époque. Les
- Les Échos du patrimoine, n° 48, octobre 2000
- Un pied-droit (aussi écrit piédroit) ou jambage est la partie latérale d'une baie, d'une porte, d'une fenêtre, d'un manteau de cheminée.
Articles connexes
Bibliographie
- Joseph Brassinne, Le collège des jésuites anglais de Liège en 1698, dans Leodium, t. XXXIII, Liège, 1946.
- Joseph Brassinne, Les jésuites anglais de Liège et leurs orfèvreries, dans Bulletin de la société d’art et d’histoire du diocèse de liège, t. XXXII, Liège, 1946.
- Marie-Ange Closon, De l’ancien collège des jésuites anglais au « site des Anglais » de la DGATLP du Ministère de la Région wallonne à Liège, dans Les échos du patrimoine, n°48, 2000.
- Joseph Daris, Histoire du diocèse de la principauté de Liège, t. I, Liège, 1877.
- Adolphe Dejardin, Notice sur le collège des jésuites anglais à Liège, dans Bulletin de l’institut archéologique liégeois, t. VI, 1863.
- Théodore Gobert, Liège à travers les âges, t. II, 1925.
- Pierre Guerin, Compléments sur les jésuites anglais de Liège, dans Bulletin trimestriel du cercle historique de Fléron,1997.
- N. Hacken, La paroisse Saint-Servais à Liège, Liège, 1933, 95 p.
- Les travaux de modernisation de l'hôpital des Anglais, Liège, 1954.
- Pierre Lambert de Saumery, Les Délices du Pays de Liège, 1738 [réimpression anastatique en 1970].
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