- Bassin versant de l'Escaut
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Le bassin hydrographique ou bassin versant de l'Escaut est le territoire de France, de Belgique et des Pays-Bas qui est irrigué par l'Escaut. Conformément à la Directive cadre sur l'eau[1], il est réparti en districts hydrographiques qui sont des unités de cohérences pour la gestion des bassins versants, reprises dans l'Accord de l'Escaut de Gand du 3 décembre 2002.
Partie aval du bassin versant de l'Escaut où des systèmes naturels coexistent avec des zones très artificialisées (Port d'Anvers notamment)En effet, au niveau européen, la superficie moyenne des districts hydrographiques internationaux délimités jusqu’à ce jour s’élève à 109,479 km2. draine et irrigue un territoire habité par 11 millions d'Européens et occupé par une agriculture très intensives, ainsi qu'une importante industrie sidérurgique et chimique. Cela en fait un estuaire et un des fleuves les plus pollués d'Europe, même si depuis les années 1980 les choses commencent à s'améliorer.
Sommaire
Géographie du district hydrographique international
L'évolution du contexte urbain, industriel et agronomique avaient déjà beaucoup modifié le bassin fluvial au XVIIIe siècle, et cela se poursuivra jusqu'à aujourd'hui, plus que pour la plupart des autres fleuves européens. Ici l'Escaut en 1777 à Merelbeke (Belgique), cartographié par Joseph de Ferraris. Le fleuve est encore entouré de prairies inondables ; larges « bandes enherbées » protégeant le fleuve de l'érosionSuperficies
Il s'étend sur 21 863 kilomètres carrés (36,416 km2 pour district hydrographique de l'Escaut) avec pour le bassin :
- en France: 6 680 (31 %)
- en Belgique : 13 324 (61 %)
- en Région wallonne: 3 787 (17 %)
- en Région flamande: 9 375 (43 %)
- en Région de Bruxelles-Capitale: 162 (1 %)
- aux Pays-Bas: 1 859 (8 %, terres émergées sans l'Escaut oriental).
Hydrographie
- Longueur du fleuve principal Escaut: 350 km. 140 km en ont été canalisés avec plus de 250 barrages et écluses)
- Bassin alluvial assez plat, dont la source n'est située qu'à 95 m de hauteur et dont le sommet culmine à 212m en Wallonie.
Certaines zones de polder sont à -2 m sous le niveau moyen de la mer (Pays-Bas)
Débits
- Environ 10 millions de m³ d'eau se jettent dans la mer chaque année (ce qui donne un débit moyen de 115 m2/sec)
- ceci représente 1 milliard de m³ d'eau par jour qui entrent et sortent dans l'estuaire au gré des marées.
Vers une gouvernance trans- et interfrontalière
Les gouvernements de ces cinq territoires ont signé en 1994 l' Accord portant sur la protection de l'Escaut. Une Commission Internationale pour la Protection de l'Escaut (CIPE [2]) a été instituée pour mettre l'accord en œuvre. Dans le cadre de la CIPE, le bassin versant a été subdivisé en dix sous-bassins (avec les villes les plus importantes), de l'amont vers l'aval :
- Le Haut-Escaut : Cambrai, Valenciennes, Tournai, Mouscron
- La Scarpe : Arras, Douai, Saint-Amand-les-Eaux
- La Haine : Mons, La Louvière
- La Lys : Lens, Béthune, Lille, Armentières, Hazebrouck, Courtrai, Roulers
- La Dendre : Ath, Lessines, Grammont, Ninove, Alost, Termonde
- La Senne: Nivelles, Hal, Bruxelles
- La Dyle: Wavre, Louvain, Malines
- La Démer: Hasselt, Aarschot, Diest, Genk
- La Nèthe: Turnhout, Lierre
- L'Escaut occidental (ou Escaut maritime) : Gand, Anvers, Terneuzen, Flessingue, Middelbourg
Les affluents
Classés à partir de l'embouchure :
- Escaut oriental ou Honte (Flessingue)
- Schijn (Anvers)
- Rupel (Rupelmonde)
- Nèthe (Rumst)
- Petite Nèthe (Lierre)
- Aa (Grobbendonk)
- Wamp (Kasterlee)
- Grande Nèthe (Lierre)
- Wimp (Herenthout)
- Molse Nete (Geel)
- Laak (Westerlo)
- Petite Nèthe (Lierre)
- Dyle (Rumst)
- Senne (Malines)
- Maalbeek (Grimbergen)
- Woluwe (Vilvorde)
- Maelbeek (Schaerbeek)
- Molenbeek (Bruxelles)
- Molenbeek ou Neerpedebeek (Anderlecht-Neerpede)
- Zuun (Leeuw-Saint-Pierre-Zuun)
- Molenbeek ou Geleytsbeek (Drogenbos)
- Linkebeek (Drogenbos)
- Molenbeek de Rhode-Saint-Genèse (Beersel)
- Sennette (Tubize)
- Démer (Rotselaar)
- Voer (Louvain)
- IJse (Huldenberg-Neerijse)
- Nethen (Grez-Doiceau-Nethen)
- Lasne (Huldenberg-Terlanen-Sint-Agatha-Rode)
- Thyle (Ottignies-Louvain-la-Neuve)
- Senne (Malines)
- Nèthe (Rumst)
- Durme (Tamise)
- Dendre (Termonde)
- Lys (Gand)
- Zwalm (Zwalm)
- Rhosnes (Kluisbergen)
- Scarpe (Mortagne-du-Nord)
- Haine ou Hayne (Condé-sur-l'Escaut)
- Rhônelle (Valenciennes)
- Écaillon (Thiant)
- Selle (Denain)
- Torrent d'Esnes
- Sensée (dans le canal du Nord à Arleux, puis dans l'Escaut à Bouchain)
- Hirondelle (..)
- Erclin (Iwuy)
- Eauette (Marcoing)
Description du district
Le district hydrographique international (DHI) de l'Escaut comprend[2]:
- le bassin de l'Escaut,
- le bassin de la Somme,
- le bassin de l'Authie,
- le bassin de la Canche,
- le bassin du Boulonnais (rivières Slack, Wimereux et Liane),
- le bassin de l'Aa,
- le bassin des Polders de Bruges,
- les eaux côtières associées
Avec 36,416 km2[2], c'est l'un des plus petits[3], mais il est en revanche l'un des plus peuplé et intensivement cultivés d'Europe, avec 22,077 km2 de surface agricole (61% de la superficie totale du district), 69 336 exploitations agricoles de 32 ha en moyenne (soit +/-2 exploitations agricoles par km²). L'élevage est plus présent dans le nord du district, et les labours dans le sud)[2].
Le littoral de ce district s'étend de Ault en France, à l'embouchure de l'Escaut à lBreskens, sur environ 340 km très artificialisé localement autour des ports (Anvers principalement, second port européen, avec plus de 130 millions de tonnes de trafic marchand) et en Belgique surtout par le tourisme balnéaire, l'endiguement et la périurbanisation, ainsi qu'aux Pays-Bas par une importante Poldérisation. La France et les Pays-Bas ont su mieux préserver le caractère naturel du littoral[2].
Population
12 855 000 habitants, avec une densité moyenne de 352 hab/km².
De grandes zones urbaines telles que Lille (1 091 000 hab.), Bruxelles-Capitale (959 318 hab.), Anvers (445 000 hab), Gand (225 000 hab.), Amiens (136 224 hab.) et Bruges (115 000 hab.) regroupent à elles seules 23% des habitants du DHI Escaut[2].En 2000 (et données 2002 pour la Région Flandre), les eaux usées de 53% de la population étaient traitées par une station d’épuration (STEP)[2].
Économie
L'industrie y est très présente, pour moitié concentrée dans les sous-bassins de la Lys, de la Senne et du Cours Inférieur de l’Escaut. Dans l'ensemble du bassin, les principaux secteurs sont l'agro-alimentaire et la métallurgique (1/3 du tissus des entreprises), suivis par la chimie et le textile et un important tissus de petites et moyennes entreprises[2].
De grandes usines polluantes ont fermé leurs portes dans les années 1990 et 2000 (Métaleurop-Nord par exemple), diminuant certaines sources de pollution, mais en laissant parfois une grande quantité de friches industrielles, sédiments, sites et sols pollués.Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Carte avec les sous-bassins
- Carte
- Carte de la Scarpe, la Lys et la Deûle
- Carte de l'Escaut en France
- Association loi 1901 - Escaut vivant, « Escaut vivant ». Consulté le 23 décembre 2008
Bibliographie
- Commission internationale pour la protection de l'Escaut, Rapport sur la qualité de l'eau 1994
- Commission internationale pour la protection de l'Escaut, Rapport sur l'évolution de la qualité de l'Escaut 1998-2007
- Commission internationale pour la protection de l'Escaut, Rapport sur la qualité de l'Escaut en 2008
- Gabrielle Bouleau, [Comment bâtir une prospective commune pour la gestion d'un fleuve transfrontalier ? L'exemple de L'Escaut], Vertigo, Dossier : Les grands fleuves : entre conflits et concertation (Résumé)
Références
- l'article 2 de la Directive Cadre européenne sur l’Eau
- Commission internationale de l'Escaut
- Superficie moyenne des districts hydrographiques internationaux : 109,479 km2, selon la Commission internationale de l'Escaut.
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