- Friches industrielles
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Friche industrielle
Une friche industrielle est un terrain laissé à l'abandon à la suite de l'arrêt de l'activité industrielle qui s'y exerçait. Les friches industrielles sont apparues dans les pays occidentaux avec le développement de l'industrie. Le nombre de friches industrielles y a fortement cru au cours de ces dernières décennies avec l'arrêt de nombreuses activités industrielles (aciéries dans le nord et l'est de la France,...), leur déplacement (activité automobile en région parisienne) et l'arrêt de l'activité minière (charbon et fer surtout dans le nord et l'est de la France). La friche industrielle a souvent un impact négatif sur l'environnement (pollution existante ou liée à la dégradation des installations). La dépollution et la viabilisation de ce type de terrain ont souvent un coût important que les collectivités locales ont du mal à prendre en charge.
Sommaire
Typologie
On distingue généralement
- les friches issues de l'industrie lourde, en particulier d'activité métallurgique, énergétique, production d'engrais ou liée à la chimie fine ou d'activités militaires peuvent poser des problèmes particuliers de risques, dangers et pollution, dont la gestion est souvent rendue difficile par les difficultés d'accès aux archives.
- les friches faisant suite à la cessation d'activité d'ensembliers, ou d'activité agroalimentaire (risque sanitaire possible)
- Quand le propriétaire est mort ou inconnu, on parle de 'site orphelin'.
On manque encore de méthodologie, normes et seuils standardisés internationaux pour la mesure du risque ou du degré de pollution sur ce type de friches.
Ainsi la France recensait-elle en 2007 près de 400 000 sites potentiellement pollués par l'industrie ou des activités de service (base de données BASIAS), alors que les Pays-Bas en dénombrent 700 000, pour un pays bien plus petit et bien moins peuplé (16,4 millions d’habitants).Problèmes particuliers posés par les friches industrielles
Séquelles environnementales : ce mot a une signification différente selon le paysage et le contexte, mais les friches industrielles sont souvent issues d'industries ou d'activité polluantes. Il est fréquent que des déchets dangereux y aient été oubliés ou cachés.
Coûts : le diagnostic et la dépollution des friches sont coûteux. Un premier problème est celui de la responsabilité et du transfert de responsabilité quand il y a vente. Souvent la responsabilité ne peut être clairement établie, et le principe pollueur ne s'applique alors pas, ou le pollueur a disparu ou n'est pas solvable.
Impacts sur l'eau : ces friches sont plus nombreuses aux abords des canaux, voies ferrées, sites miniers et bassins houillers ou pétrolifères, et sur les ports. Les entreprises y avaient souvent des puits et forages, ou des décharges internes, qui souvent permettent un contact direct de polluants avec la nappe.
Perte de la mémoire : il est fréquent que tout ou partie des archives d'usines ou ateliers devenus des friches industrielles aient été détruites ou perdues. (Dans ce cas en France, la friche nécessitait avant « réhabilitation » jusqu'en 2007 une évaluation simplifiée des risques (ESR), et le cas échéant une coûteuse évaluation approfondie des risques).
Une même friche a pu avoir été occupé par plus d'une dizaine d'entreprises successives et aux activités différentes depuis la première activité. Les polluants et séquelles peuvent alors interagir de manière complexe.Superpositions de séquelles environnementales : les anciens sites industriels ou de services (gares, ports, lieux de stockage ou vente..) devenus des friches ont souvent antérieurement été pris pour cibles lors de guerre. Il faut alors ajouter d'éventuels problèmes de séquelles de guerre aux séquelles industrielles (pollutions, stockage de déchets et produits à risques, avec souvent des restes d'amiante, transformateurs au pyralène, présence de cavités oubliées, affaissements miniers, etc.). Ces séquelles justifient des requalifications qui nécessitent éventuellement une dépollution préalable qui peut être très coûteuse en raison par exemple de munitions non-explosées, dont munitions chimiques (fréquent en Zone rouge dans le nord et l'est de la France, et sur la façade maritime de l'Europe. D'anciennes citernes, puits, trous d'obus ou de bombe ont pu être comblés avec des produits et objets dangereux.
Des incertitudes ou échecs de dépollution ou le manque d'argent pour la réhabilitation posent souvent problèmes pour la reconversion des friches vers l'agriculture, des logement, loisirs... alors que la demande de maîtrise de la périurbanisation augmente.Reconversion
Elle se fait en nettoyant le site, souvent en rasant toutes traces du passé, parfois pour y réinstaller une zone industrielle qui elle même produira une nouvelle friche après faillite ou délocalisation de l'occupant.
Dans quelques cas, les bâtiments et certaines machines ont été valorisés ; transformés en musée, logements, école, université, par exemple. Dans le Nord-Pas-de-Calais, l'association la Chaîne des terrils avec l'EPF et le Conseil régional et les communes minières depuis les années 90 cherchent à intégrer le réseau des cavaliers (anciennes voies ferrées des houillères), les terrils et une partie des friches minières dans la Trame verte et bleue régionale. C'est ainsi que les terrils jumeaux préservés du 11/19 à Loos en Gohelle (plus haut terril d'Europe) sont devenus les symboles d'un développement durable qui veut se construire sur les ruines du développement non durable. À Nantes, cette reconversion de la friche industrielle a commencé avec la célèbre Tour LU.
Voir aussi
Liens externes
- Exemple de réhabilitation : METALEUROP
- Site spécialisé dans la photographie et l'historique de friches industrielles
- Photos de bâtiments abandonnés et négligés
- Photos de friches industrielles
- reconversions au Luxembourg
- Travail photographique de sauvegarde sur des friches industrielles en Europe
- Photographies de friches industrielles en France
Notes et références
Catégorie : Aménagement du territoire
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