- Châtaigne d'Ardèche AOC
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La châtaigne d'Ardèche est protégée par une appellation d'origine contrôlée depuis 2006. Cette AOC concerne la châtaigne fraîche et sèche, les brises de châtaignes sèches, la farine, la purée et les châtaignes entières épluchées. Son terroir couvre 118 communes de l'Ardèche, 7 du Gard et 2 de la Drôme.
Sommaire
Historique
Des feuilles de châtaigner fossilisées datant de l'ère tertiaire ont été retrouvées dans des carrières de diatomite de Saint-Bauzile. Les strates où elles ont été retrouvées ont été datées de 8,5 millions d'années[1].
Les bénédictins, installés dans des abbayes au centre du Vivarais, dès le IXe siècle et jusqu'au XIIe siècle, commencèrent à greffer des châtaigniers constituant les premières châtaigneraies exploitées[1]. Mais ce ne fut qu'après la guerre de Cent Ans que la culture des châtaigniers progressa vers la partie méridionale du Vivarais, au sud d'Aubenas, au cours du XVe siècle. À la même époque, la châtaigneraie se développa vers le nord du Vivarais mais de manière plus lente. L'essor de cette culture perdura jusqu'au XIXe siècle, où le châtaignier fut surnommé «l'arbre à pain», car ses rendements étaient plus importants que ceux des céréales[1].
Une appellation spécifique fut jugée importante et nécessaire. Un dépôt du dossier pour faire reconnaître la spécificité des produits issus du département fut fait auprès de l'INAO, en septembre 1998. L'institut national donna son accord de principe lors de d'une session le 30 mars 2000 pour la châtaigne fraîche. Deux ans plus tard, le 21 mars 2002, un complément de dossier fut avalisé pour les châtaignes sèches, les brises de châtaignes, la farine de châtaignes, les châtaignes entières épluchées et la purée de châtaignes[2]. Des experts furent envoyés sur le terrain, dès le 19 mai 2005 pour une délimitation parcellaire du terroir et le 27 mars 2006, l’INAO put valider le cahier des charges remis par le syndicat des producteurs ardéchois. Les décrets de l’appellation parurent au Journal officiel le 30 juin 2006[2]. Actuellement, la châtaigneraie continue à recouvrir les pentes orientales du Massif central où « ses fruits développent des qualités gustatives qui jouissent d'une notoriété établie »[2].Variétés
Les producteurs cultivent cinq grandes variétés :
- La sardonne, dont les qualités furent vantées par Olivier de Serres. Elle semble avoir permis, par croisement, de sélectionner les meilleures variétés actuelles ;
- La bouche rouge, qui ne produit qu'une amande unique, mais cette variété est plus productive et surtout plus résistante ;
- La comballe, qui fut identifiée à la ferme des Combeaux de Saint-Pierreville et qui jouit d'une grande réputation ;
- L'aguyane, nommée ainsi pour sa forme pointue, est spécifique à la partie méridionale de l'Ardèche ;
- La merle, variété précoce et rustique, mais moins douce que la Comballe, a trouvé son terroir dans les combes fraîches du Haut-Vivarais[1].
Communes productrices
L'appelation s'étend sur le territoire de 127 localités, dont 118 communes d'Ardèche, 2 municipalités de la Drôme et 7 communes du département du Gard[3].
Ardèche
L’appellation d'origine contrôlée «Châtaigne d'Ardèche» s’étend sur les communes suivantes :
- A : Accons, Ailhon, Aizac, Ajoux, Albon-d'Ardèche, Alboussière, Alissas, Antraigues-sur-Volane, Arlebosc, Asperjoc, Les Assions, Astet, Aubenas, Aubignas ;
- B : Barnas, Beauchastel, Beaumont, Beauvène, Berzème, Boffres, Borne, Boucieu-le-Roi, Bozas, Burzet ;
- C : Chalencon, Chambonas, Champis, Chassiers, Châteauneuf-de-Vernoux, Chazeaux, Le Cheylard, Chirols, Colombier-le-Jeune, Colombier-le-Vieux, Coux, Le Crestet, Creysseilles ;
- D : Darbres, Désaignes, Dompnac, Dornas, Dunière-sur-Eyrieux ;
- E : Empurany ;
- F : Fabras, Faugères, Flaviac, Fons, Freyssenet ;
- I : Intres, Issamoulenc ;
- L : Labastide-sur-Bésorgues, Labatie-d'Andaure, Labégude, Lablachère, Laboule, Lachapelle-sous-Aubenas, Lachapelle-sous-Chanéac, Lalevade-d'Ardèche, Lamastre, Largentière, Laurac-en-Vivarais, Laval-d'Aurelle, Laviolle, Lentillères, Loubaresse, Lussas, Lyas ;
- M : Malarce-sur-la-Thines, Malbosc, Marcols-les-Eaux, Mariac, Mayres, Mercuer, Meyras, Mézilhac, Mirabel, Montpezat-sous-Bauzon, Montréal, Montselgues ;
- O : Les Ollières-sur-Eyrieux ;
- P : Pailharès, Payzac, Péreyres, Planzolles, Pont-de-Labeaume, Pourchères, Prades, Pranles, Privas, Prunet ;
- S : Sablières, Saint-Agrève, Saint-Andéol-de-Vals, Saint-André-Lachamp, Saint-Apollinaire-de-Rias, Saint-Barthélemy-Grozon, Saint-Barthélemy-le-Meil, Saint-Barthélemy-le-Plain, Saint-Basile, Saint-Christol, Saint-Cierge-la-Serre, Saint-Cierge-sous-le-Cheylard, Saint-Cirgues-de-Prades, Saint-Didier-sous-Aubenas, Saint-Etienne-de-Boulogne, Saint-Etienne-de-Fontbellon, Saint-Etienne-de-Serre, Saint-Félicien, Saint-Fortunat-sur-Eyrieux, Saint-Genest-de-Beauzon, Saint-Genest-Lachamp, Saint-Georges-les-Bains, Saint-Gineis-en-Coiron, Saint-Jean-Chambre, Saint-Jean-de-Muzols, Saint-Jean-le-Centenier, Saint-Jean-Roure, Saint-Jeure-d'Andaure, Saint-Joseph-des-Bancs, Saint-Julien-Boutières, Saint-Julien-du-Gua, Saint-Julien-du-Serre, Saint-Julien-en-Saint-Alban, Saint-Julien-Labrousse, Saint-Julien-le-Roux, Saint-Laurent-du-Pape, Saint-Laurent-les-Bains, Saint-Laurent-sous-Coiron, Saint-Martin-de-Valamas, Saint-Martin-sur-Lavezon, Saint-Maurice-en-Chalencon, Saint-Mélany, Saint-Michel-d'Aurance, Saint-Michel-de-Boulogne, Saint-Michel-de-Chabrillanoux, Saint-Paul-le-Jeune, Saint-Pierre-de-Colombier, Saint-Pierre-la-Roche, Saint-Pierre-Saint-Jean, Saint-Pierreville, Saint-Pons, Saint-Priest, Saint-Privat, Saint-Prix, Saint-Romain-de-Lerps, Saint-Sauveur-de-Montagut, Saint-Sernin, Saint-Sylvestre, Saint-Victor, Saint-Vincent-de-Durfort, Sainte-Marguerite-Lafigère, Les Salelles, Sanilhac, Sceautres, Silhac, La Souche ;
- U : Ucel ;
Drôme
L’appellation d'origine contrôlée «Châtaigne d'Ardèche» s’étend sur les localités drômoises de Gervans et de Tain-l'Hermitage.
Gard
L’appellation d'origine contrôlée «Châtaigne d'Ardèche» s’étend sur sept communes gardoises, à savoir : Aujac, Bordezac, Courry, Gagnières, Meyrannes, Peyremale et Saint-Brès.
Production
La production de l'aire de l'AOC implique au total plus de 1 000 exploitations. Ces dernières ont une importance économique certaine tant sur les emplois agricoles que sur les revenus des ménages (20 à 60 % selon les secteurs)[4].
De plus, les producteurs, grâce à l'AOC, apportent la garantie du respect d'un cahier des charges très strict et sont soumis à des contrôles leur permettant de garantir la qualité sanitaire et gustative de leur production. Ils se sont notamment imposés de ne pas utiliser de produits phytosanitaires, ce qui fait de la castanéiculture « un mode de culture naturelle, respectueuse de l'environnement »[4].
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Ardéchois à la crème de marrons
- Castagnade
- Castanéiculture
- Clément Faugier
- Crème de marrons
- Marron glacé
- Marrons Imbert
- Musée de la châtaigneraie
- Cuisine ardéchoise
- Cuisine occitane
Liens externes
- Site officiel de la châtaigne d'Ardèche AOC
- Dossier officiel de la présentation à l'INAO de la châtaigne d'Ardèche
- Décret n° 2010-1290 du 27 octobre 2010 relatif à l'appellation d'origine contrôlée Châtaigne d'Ardèche entérinant la décision de l'INAO
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