- Anne de Rochechouart de Mortemart
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Marie Adrienne Anne Victurnienne Clémentine de Rochechouart de Mortemart, par son mariage (1867) duchesse d'Uzès, est née à Paris le 10 février 1847 et décédée au château de Dampierre à Dampierre-en-Yvelines le 3 février 1933.
Sommaire
Biographie
Elle était la fille de Louis de Rochechouart de Mortemart (1809–1873), comte de Mortemart (V. Maison de Rochechouart), et de Marie-Clémentine de Chevigné (1818–1877) et l'arrière-petite-fille de Barbe-Nicole Clicquot-Ponsardin (1777–1866), surnommée « la grande dame de la Champagne » ou « La Veuve Clicquot », propriétaire de la maison de Champagne éponyme. A ce titre elle figure assise à ses pieds dans le célèbre portrait de celle-ci par Léon Cogniet[1].
Elle devint duchesse par son mariage à Paris le 10 mai 1867 avec Emmanuel de Crussol d'Uzès (1840-1878), duc de Crussol puis 12e duc d'Uzès en 1872.
Ils eurent quatre enfants :
- Jacques Marie Géraud (1868-1893), 13e duc d'Uzès en 1878, mort sans alliance et sans postérité ;
- Simone Louise Laure (1870-1946), qui épousa en 1889 Honoré d'Albert de Luynes (1868-1924), 10e duc de Luynes et de Chevreuse, dont postérité ;
- Louis Emmanuel (1871-1943), 14e duc d'Uzès en 1893, qui épousa en 1894 Thérèse d'Albert de Luynes (1876-1941), dont postérité, et, après avoir divorcé en 1938, se remaria en 1940 avec une Américaine, Josephine Angela (1888-1965) ;
- Mathilde Renée (1875-1908) qui épousa en 1894 Anne Marie Timoléon François de Cossé-Brissac (1868-1944), 11e duc de Brissac, dont postérité.
Orléaniste, la duchesse d'Uzès finança les activités politiques du général Boulanger, en espérant qu'il aiderait Philippe d'Orléans à rétablir la monarchie et y perdit une partie de son immense fortune.
Elle fut la première femme titulaire du permis de conduire automobile en 1897, la première femme à recevoir une contravention pour excès de vitesse l'année suivante (15 km/h au lieu des 12 km/h maximum autorisés)[2], et la première femme lieutenant de louveterie en 1923.
Maître de l'équipage de Bonnelles (château de Bonnelles, Yvelines), en forêt de Rambouillet, elle chassait aussi en compagnie du comte de Fels, fastueux constructeur du proche château de Voisins à Saint-Hilarion (Yvelines), et des frères Georges et Henri Menier, richissimes industriels du chocolat qui acquirent le château de Chenonceau, en forêt de Villers-Cotterêts, comme en témoigne une série de cartes postales vers 1910, où sur l'une d'elles la duchesse est désignée (archives pers.).
Chassant également en Anjou elle séjourna chez sa famille par alliance au château de Brissac à Brissac-Quincé (Maine-et-Loire), où sa chambre habituelle porte encore son nom.
Le peintre Gustave Jacquet fit son portrait exposé au Salon de 1886, et Paul Helleu l'a représentée coiffée avec un tricorne Louis XV, probablement en tenue de chasse.
Résidences
Résidence parisiennes
- 1867-1880 : Hôtel de Vaudreuil, n° 7, rue de la Chaise (7e arrondissement);
- 1880-1902 : Hôtel d'Espagne, puis d'Uzès, no 76 avenue des Champs-Élysées, Paris (détruit); en 1880, la duchesse d'Uzès, veuve depuis 1878, décide de vendre l'hôtel familial de la rue de la Chaise pour s'installer rive droite, probablement pour se rapprocher du bois de Boulogne où elle monte à cheval et mène ses équipages quotidiennement.
Elle fait l'acquisition de l'hôtel particulier construit pour la reine Marie-Christine d'Espagne (1806-1878) à l'emplacement d'une maison ayant appartenu à la duchesse de Caumont-La Force; il s'agit d'un hôtel entre cour et jardin, construit sur une parcelle de deux tiers d'hectare s'étendant jusqu'à la rue de Ponthieu et donnant sur l'avenue par une porte cochère. Elle l'achète pour 3 millions de francs, dont elle règle une partie en œuvres d'art (plusieurs toiles de Meissonier), à l'industriel suisse Secrétan, qui va s'installer rue Moncey.
Le prix est jugé excessif pour un hôtel « médiocre et mal construit ».
L'hôtel comporte des plafonds peints par Fortuny. Progressivement, la duchesse le modernise et en fait une des demeures les plus confortables de Paris :
cette « demeure [...] passait, vers 1900, pour être une des plus remarquables du Paris moderne [...] Le salon de l'avenue des Champs-Élysées fut bientôt le rendez-vous de toutes les notabilités d'alors. Et la petite histoire a enregistré les entrevues mémorables qui eurent lieu ici entre la grande dame et le général Boulanger »[4].
Elle y installe son atelier de sculpture[5].
En 1902[6], la duchesse d'Uzès vendit l'hôtel à Georges Dufayel (1855-1916), propriétaire des "Grands Magasins Dufayel" ( 26, rue de Clignancourt) depuis 1892, amateur d'art et collectionneur, domicilié au numéro 90 de l'avenue.
L'hôtel d'Uzès fut démoli en 1905 et remplacé par un nouvel hôtel particulier construit par l'architecte Gustave Rives[7].
- 1902-1933 : Hôtel d'Uzès, no 78, rue de Courcelles, Paris (détruit) :
En 1902, après avoir vendu l'hôtel de l'avenue des Champs-Élysées, la duchesse fit l'acquisition de quatre hôtels particuliers situés dans le même carré de rues en bordure du parc Monceau[8].
Elle emménagea elle-même au no 78, rue de Courcelles[9]. Les Luynes s'installèrent dans l'hôtel contigu et communiquant du no 76. Les Brissac s'installèrent au no 26, rue Murillo et les d'Uzès au no 4, avenue Van-Dyck[10].
- Atelier d'artiste rue Poncelet (Paris, 17e arrondissement)
Maisons de campagne
- Château de Bonnelles (Yvelines)
- Château de Dampierre (Yvelines)
- Château de La Celle à La Celle-les-Bordes (Yvelines)
- Château de Boursault à Boursault (Marne)
Références
- 1850, collection du château de Brissac
- Le Duché d'Uzès
- Jean Hunon, La Duchesse d'Uzès et la chasse à courre, Crépin-Leblon Éditions, p. 58.
- André Becq de Fouquières, Mon Paris et mes Parisiens. Vol. 1, Paris, Pierre Horay, 1953, p. 24
- Source : de Gmeline, op. cit p. 93-94.
- Becq de Fouquières, Op. cit., p. 25
- 1910, p. 86. Deux permis de construire ont été délivrés les 10 décembre 1902 (hôtel particulier de deux étages) et 12 mars 1904 (bâtiment de communs de trois étages). Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette,
- 2002, p. 358 Patrick de Gmeline, La duchesse d'Uzès, Paris, Perrin,
- Rochegude, Op. cit., p. 61
- rue d'Astorg, avec les demeures communicantes des de L'Aigle, des Montmort, des Guiche et des Arenberg, eut une réplique [...] lorsque la duchesse d'Uzès, abandonnant les Champs-Élysées, fit acquérir non seulement les hôtels du côté des numéros pairs de l'avenue Van-Dyck, mais aussi ceux de la rue de Courcelles et de la rue Murillo qui les joignent. Dès lors entre ces demeures s'établirent des communications : il y eut un étage Luynes et un étage Uzès. Au cœur de ce complexe de pierres, tout animé de vie mondaine, subsistait un ilôt de quiétude : le couvent des religieuses anglaises. C'est d'ailleurs aujourd'hui (1954) tout ce qui reste de cet heureux temps. » (André Becq de Fouquières, Mon Paris et mes Parisiens. II. Le quartier Monceau, Paris, Pierre Horay, 1954, p. 188) « Le fief Greffulhe de la
Voir aussi
Liens internes
Bibliographie
- Jean Huon : La Duchesse d'Uzès et la Chasse à Courre (Crépin-Leblond Éditions);
- Duc de Brissac : Souvenirs de la Duchesse d'Uzès (Plon, 1939 );
- Duc de Brissac :, La Duchesse d'Uzès (Grund, 1950 );
- Patrick de Gmeline : La Duchesse d'Uzès (Perrin, 1986-2002 );
- Anne Vié : Le Duché d'Uzès ( 2001 ).
Catégories :- Maison de Rochechouart
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- Sculpteur français
- Naissance en 1847
- Décès en 1933
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