- Rue Murillo
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8e arrtRue Murillo
Arrondissements 8e arrondissement Quartiers Quartier de l'Europe Début Avenue Ruysdaël Fin Rue de Courcelles Création 1867 La rue Murillo est une voie du 8e arrondissement de Paris. Elle commence avenue Ruysdaël et se termine rue de Courcelles.
Sommaire
Histoire
La rue Murillo a été créée en 1867 au moment du lotissement du parc Monceau par les frères Pereire. Elle a été dénommée en l'honneur du célèbre peintre espagnol Bartolomé Esteban Murillo.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- no 1 (et no 1, avenue Ruysdaël) : Hôtel Crosnier : Hôtel particulier de la seconde moitié du XIXe siècle ayant appartenu au financier Ernest Crosnier, directeur général des Sucreries Say, qui s'y est suicidé après l'effondrement de l'action de la société en 1905, consécutif à la faillite de sa filiale égyptienne au sein de laquelle des détournements avaient été opérés à des fins de spéculation boursière. Cet épisode a inspiré le roman de Maurice Druon Les Grandes Familles (1948). Représentatif des grands hôtels issus du lotissement des abords du parc Monceau, il présente une façade composée de deux étages carrés sur un soubassement semi-enterré orné de bossages. Les fenêtres cintrées du premier étage sont ornées de guirlandes. Le balcon du second étage est soutenu par de fortes consoles. La toiture est percée de lucarnes. L'hôtel abrite actuellement l'ambassade d'Algérie à Paris.
- no 4-6 : Immeuble de style néo-Louis XIII construit par l'architecte Auguste Tronquois en 1869. Façade de trois étages carrés sur rez-de-chaussée en pierre et brique rouge organisée autour d'une cour séparée de la rue par des grilles. À l'alignement les grilles sont interrompues par un pavillon en pierre servant de conciergerie. La façade postérieure donne sur le parc Monceau. L'immeuble est très représentatif du lotissement luxueux autour du parc réalisé par Émile Pereire après 1860. Il s'agissait à l'origine de deux hôtels particuliers indépendants.
- Le n° 6 a été acheté en 1872 par l'industriel alsacien Antoine Herzog, propriétaire de terrains dans la plaine Monceau et fondateur de la Compagnie Immobilière de le plaine Monceau, qui s'y était installé quand l'Alsace est devenue allemande (cahier des charges du 14 janvier 1861 définissant les prescriptions architecturales).
- Gustave Flaubert a habité au n° 4 de 1869 à 1875 (4e étage avec vue sur le parc Monceau). Anatole France a évoqué ce « petit appartement » avec son « petit salon, tendu de tapis d'Orient »[1].
- no 8 (et no 16, rue Rembrandt) : Immeuble de rapport de style néo-Louis XIII en pierre et brique très similaire à celui des no 4-6 ci-dessus, également réalisé par l'architecte Auguste Tronquois en 1869, et lui aussi organisé autour d'une cour séparée de la rue par des grilles coupées en leur milieu d'un pavillon en pierre servant de conciergerie.
- « Au 8 était le domicile du comte Gabriel de La Rochefoucauld et de la comtesse, née Richelieu[2]. Le comte Gabriel de La Rochefoucauld a signé des ouvrages de la plus fine qualité. Le salon de la comtesse, tout en restant très mondain, fut accueillant aux gens de lettres et aux artistes. Il fut un précieux lieu de rencontre : on ne cherchait point ici à composer une galerie des illustres qu'on aurait montrés en "liberté" (surveillée). On souhaitait seulement de susciter d'intéressantes confrontations entre gens de bonne compagnie et animés par un sincère amour des lettres françaises. »[3]
- no 9 : Immeuble-hôtel construit à partir de 1870 par l'architecte Gustave Clausse. Il se réserva le rez-de-chaussée et le premier étage, en pierre et loua les étages supérieurs en brique. Dans la cour, sur le mur mitoyen en face de l'entrée, Clausse remonta une arcade et des chapiteaux fournis par Edmond Guillaume, architecte chargé de la démolition du palais des Tuileries. Un buste, peut-être d'Alphonse d'Este, provenant de Florence et deux chapiteaux vénitiens complètent cet ensemble. Les ouvertures du premier étage sont en plein cintre, ornées de céramiques polychromes et, à l'angle en pan coupé avec la rue Rembrandt, elles sont en serlienne. Le plafond du salon de cet étage fut décoré d'anges musiciens par le peintre Albert Gérard.
- no 11 : Selon André Becq de Fouquières, « le nom des Hottinguer revient au 11, dans un immeuble où nous rencontrons aussi un célèbre sociétaire de la Comédie-Française, Jules Leitner, une comédienne, Mlle Préval, et, un temps, la cantatrice Lucienne Bréval. »[3]
- no 14 : Hôtel particulier qui, quoique présentant une façade plus sobre que celui du no 16, se rattache au même ensemble cohérent de la fin du XIXe siècle.
- no 16 : Hôtel particulier construit en 1878 (date gravée en façade)[4]. En pierre de taille, il est décoré dans un style Renaissance (fenêtre à meneaux, lucarnes en pierre présentant un amortissement et des ailerons sculptés, toiture en bâtière). La cour donne sur la rue et à côté, une petite maison, en brique et pierre de taille, forme un ensemble avec l'hôtel. Hôtel de M. S. Elizade (en 1910)[5]. L'hôtel a été restructuré en 2008 par les architectes Daniel et Michel Bismut pour accueillir l'ambassade de Singapour en France.
- no 21 : Hôtel de M. Viellard (en 1910)[5].
- no 25 : Hôtel du comte J. d'Arlincourt (en 1910)[5], de style néo-Louis XIII en brique et pierres.
- no 26 : Hôtel de François de Cossé-Brissac, 11e duc de Brissac (1868-1944) et de la duchesse née Mathilde de Crussol d'Uzès[3], propriété de la duchesse d'Uzès[5] (après 1902).
Bâtiments détruits
- no 18 : Hôtel du banquier Octave Homberg (1844-1907)[5],[3], issu d'une famille d'origine juive, convertie au catholicisme, originaire du Havre, ancien élève de l'École polytechnique, inspecteur des finances, sous-directeur au Ministère des Finances, directeur de la Société générale, président de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest et de la Société générale des chemins de fer économiques, administrateur de l'Imprimerie Chaix et censeur de la Banque de France de 1891 à sa mort. Il fut également un célèbre collectionneur[6]. La seconde femme de son fils Octave, Jeanne Octave Homberg (1884-1946), fut présidente fondatrice de la Société d'études mozartiennes.
- no 20 : Hôtel où le financier Jacques de Reinach (1840-1892), l'un des protagonistes du scandale de Panamá, est mort dans des circonstances mal élucidées (suicide ou rupture d'anévrisme). Hôtel de la famille Lefebvre de Viéville[7],[8].
- no 22 : Hôtel de M. E. Le Normand (en 1910)[5].
- no 24 : Hôtel du comte R. Chandon de Briailles (en 1910)[5],[3].
Habitants célèbres
- Lucienne Bréval (1869-1935), chanteuse d'opéra (no 6, en 1910)[5].
- Jules-Louis-Auguste Leitner (1862-?), sociétaire de la Comédie-Française (no 11, en 1910)[5].
- Gustave Flaubert de 1869 à 1875, romancier.
Notes et références
- 1891 « Portrait de Gustave Flaubert », La vie littéraire,
- 1875-1942) avait épousé Odile Chapelle de Jumilhac (1879-1974), fille du 7e duc de Richelieu et de la duchesse née Alice Heine. Le comte Gabriel de La Rochefoucauld (
- Becq de Fouquières, Op. cit., p. 190
- 1869 selon Rochegude, Op. cit., p. 55
- Rochegude, Op. cit., p. 55
- L'intégration d'une famille ashkénaze dans la France du XVIIIe siècle : les Homberg du Havre », Archives Juives, Volume 34, 2001/2, p. 95 à 108 V. : Anne Mézin et Pierre de Boissieu, «
- 1910 : Rochegude, Op. cit., p. 55 en
- 1954 : Becq de Fouquières, Op. cit., p. 190 en
Sources
- André Becq de Fouquières, Mon Paris et mes Parisiens. II. Le quartier Monceau, Paris, Pierre Horay, 1954
- Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910
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