- Îles Crozet
-
Pour les articles homonymes, voir Crozet.
Îles Crozet
Carte des îles CrozetGéographie Pays France Localisation Océan Indien Coordonnées Superficie 352 km2 Nombre d'îles 5 îles (et des îlots) Île(s) principale(s) Île de la Possession, Île de l'Est, Île aux Cochons Point culminant Mont Marion-Dufresne (1 050 m sur Île de l'Est) Géologie Îles volcaniques Administration Statut District des Terres australes et antarctiques françaises
FranceCollectivité d'outre-mer Terres australes et antarctiques françaises Démographie Population 23 hab. (2009) Densité 0,07 hab./km2 Plus grande ville Alfred Faure Autres informations Découverte 24 janvier 1772, par Marc-Joseph Marion du Fresne Fuseau horaire UTC+4 Site officiel www.taaf.fr Géolocalisation sur la carte : Océan Indien
Archipels de France - Île de l'océan indien Les îles Crozet forment un archipel sub-antarctique du sud de l’océan Indien ; elles constituent l'un des cinq districts des Terres australes et antarctiques françaises.
Sommaire
Géographie
Les îles Crozet (352 km²) sont composées de cinq îles volcaniques. La plus élevée culmine à 1050 m. Le climat est typique de la zone subantarctique, particulièrement venteux (les vents dépassent les 100 km/h cent jours par an) et pluvieux, avec une température moyenne de 5°C.
Situation : entre les latitudes 45° 95’ et 46° 50’ Sud et les longitudes 50° 33’ et 52° 58’ Est, dans le sud de l’océan Indien entre Madagascar et l’Antarctique (Terre Enderby).
L’archipel est divisé en deux groupes distants d’environ 110 km . Le groupe occidental comprend les Cochons, les Apôtres et les Pingouins appelé îles Froides par Marion-Dufresne qui les découvrit en 1772. Le groupe oriental comprend l'île de la Possession et l'île de l'Est.
Île ou groupe Superficie
(km²)Point
culminant (m)Coordonnées Groupe occidental Île aux Cochons 67 Mont Richard-Foy (770) Île des Pingouins 3 Mont des Manchots (340) Îlots des Apôtres (1) 2 Mont Pierre (289) Groupe oriental Île de la Possession 150 Pic du Mascarin (934) Île de l'Est 130 Mont Marion-Dufresne (1050) Îles Crozet 352 Mont Marion-Dufresne (1050) 45°57' à 46°29'S
50°10' à 52°19'E(1) groupe de deux îles principales (Grande Île et Petite Île) et 20 roches de pinacle
Volcanologie générale des Crozet
En ce qui concerne la structure, on distingue classiquement un plateau sous-marin localisé sur le flanc Est de la dorsale sud-ouest indienne, au niveau des anomalies magnétiques 30 et 31. Ce plateau, que matérialise l'isobathe des 2000 mètres, est recouvert par des dépôts de sédiments bien stratifiés identifiés grâce aux anomalies magnétiques 29 au Nord et 31-33 sur le Banc de Crozet, ce qui conférerait au plateau un âge de 54 millions d'années environ.
Le groupe oriental est représenté - d'Est en Ouest - par l'île de l'Est, la plus ancienne, puis l'île de la Possession.
Le plateau occidental comprend le volcan de l'île aux Cochons le plus récent, mais aussi au Nord-Est l'alignement des récifs des Apôtres et au Sud-Est les Pingouins qui sont les deux reliques d'appareils probablement les plus anciens qui ont été démantelés dans leur quasi-totalité par l'érosion marine. Les Apôtres ont été datés entre 5,5 et 2,6 millions d'années soit le Mio-Pliocène.
La volcanologie des trois volcans principaux (Est, Possession, Cochons) a été comparée tant sur le plan chronologique que sur celui de leur composition lavique. On distingue trois cycles volcaniques principaux :
- le premier cycle correspondrait aux phases 1 et 2 du volcanisme. Il a été identifié dans le soubassement de l'île de l'Est et dans l'Ouest de l'île de la Possession datée du Miocène (8,7 millions d'années). La phase 2 représentée par des épanchements variés de laves sub-aériennes, surmonte en discordance la phase 1 et s'est mise en place entre 5 et 2 millions d'années, soit le Pliocène.
- le second cycle correspondrait aux phases 3 et 4 du volcanisme et est présent sur les trois îles. Ses épanchements de laves basaltiques et pyroclastites ont été évalués entre 1 et 0,5 million d'années, soit le Pléistocène.
- le troisième cycle ou phase 5, a produit les nombreux petits cones scoriacés de l'île de la Possession et des Cochons, ainsi que ceux, en nombre plus réduit, de l'île de l'Est. Leur âge est évalué entre 200.000 ans et nos jours.
Une étude volcanologique plus détaillée est présentée pour chacune de ces trois îles. (voir ces noms).
Climatologie
Les îles Crozet ne sont pas gelées en général. Les précipitations sont très abondantes (plus de 2 500 mm par an). Il pleut en moyenne 300 jours par an et les vents dépassent les 100 km/h 100 jours par an. Au niveau de la mer, les températures peuvent atteindre 20°C en été et descendent rarement en dessous de 0°C en hiver.
Histoire
Les îles Crozet furent découvertes par l’expédition de l’explorateur français Nicolas Thomas Marion-Dufresne qui fit débarquer son second Julien Crozet sur l’île de la Possession le 24 janvier 1772. Crozet prit alors possession de l’archipel au nom de la France. Le capitaine britannique James Cook nomma ces îles d’après Julien Crozet, ayant également donné le nom de Marion-Dufresne à l’île Marion voisine de celle du Prince-Édouard.
Au début du XIXe siècle, les îles Crozet étaient souvent visitées par des chasseurs de phoques, provoquant leur quasi disparition vers 1835. Après cette date, la chasse à la baleine fut la principale activité menée autour de l’archipel, particulièrement par les baleiniers du Massachusetts, aux États-Unis.
Les naufrages étaient fréquents aux abords des îles Crozet. Le chasseur de phoques britannique Princess of Wales coula en 1821 et les rescapés du naufrage passèrent deux ans sur les îles. En 1887, le navire français Tamaris coula et son équipage se réfugia sur l’île aux Cochons. Ils attachèrent une note à la patte d’un pétrel ; la note fut trouvée sept mois plus tard à Fremantle en Australie, mais les naufragés ne purent être sauvés. La fréquence des accidents maritimes autour des îles était telle que la Royal Navy y envoyait de temps en temps un navire (à intervalles de quelques années) pour récupérer d’éventuels survivants.
Après 1923 et l’affirmation de sa souveraineté, la France administre les îles Crozet comme une dépendance de Madagascar, mais elles deviennent un district des Terres australes et antarctiques françaises en 1955. En 1938, les Crozets sont classées réserve naturelle. En 1961, une première mission a lieu sur l'île de la Possession. En 1963, la base permanente est construite au-dessus du site de Port-Alfred, elle reçoit en 1969 le nom d'Alfred Faure (chef de la première mission). À l’heure actuelle (48e mission en 2011), la station possède une équipe de 22 personnes l'hiver à plus de 30 personnes durant l'été austral. Les scientifiques y réalisent des recherches en météorologie, biologie, géologie, magnétisme terrestre et sismographie.
Environnement
Les îles Crozet sont classées réserve naturelle depuis 1938. Cette protection a été renforcée en octobre 2006 par la création de la Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, qui inclut également les espaces naturels des districts des îles Kerguelen et de Saint-Paul-et-Amsterdam[1]. Aux îles Crozet, la nouvelle réserve naturelle nationale porte sur l'intégralité des espaces terrestres, ainsi que sur les eaux territoriales à l’exception de celles de l’Île de la Possession. Sur l'Île de l'Est, l'Île aux Cochons, l'Île des Pingouins, ainsi que sur les Îlots des Apôtres, la protection prend la forme d'une réserve intégrale, où seules les activités liées à la recherche scientifique et technique sont autorisées[2].
L’introduction d’espèces étrangères (des souris, des rats, puis des chats utilisés pour les chasser) a causé de graves dommages à l’écosystème original, en raison notamment de la prédation exercée sur les œufs et les petites espèces de pétrels. Les cochons introduits jadis sur l’île aux cochons et les chèvres amenées sur l’île de la Possession (à chaque fois comme source de nourriture) ont été exterminés. Les espèces végétales introduites sur l’île, volontairement ou non, comme le pissenlit ou la sagine, prolifèrent souvent au détriment des espèces locales.
Parmi les problèmes actuels, on trouve la pêche illégale de la légine par des armements non autorisés. Cette pêche menace la population de légine, mais également les populations de pétrels et d'albatros, victimes accidentelles des palangres, ainsi que la population d'orques parfois chassées à la dynamite. Les eaux des îles Crozet sont régulièrement surveillées par un navire de la marine française, l'Albatros, parfois également par Greenpeace.
Faune
Les îles Crozet abritent quatre espèces de manchots, surtout des gorfous dorés (4 millions d’individus, également appelé gorfou macaroni) et des manchots royaux (sous-espèce patagonicus). Le gorfou sauteur et le manchot papou sont également représentés.
Parmi les autres animaux vivant sur les îles Crozet, on trouve d'autres oiseaux marins : pétrels (pétrels géants, pétrels à menton blanc, petits pétrels), albatros (albatros hurleurs, albatros à tête grise, albatros à sourcils noirs, albatros à bec jaune, albatros fuligineux), skuas, goélands dominicains, et des mammifères marins : otaries, éléphants de mer, orques.
Références
Annexes
Bibliographie
Pêche illégale de la légine
- Pirate de légines (Océan Indien Austral) - Essai documentaire par Jacques Nougier aux Editions de l'Harmattan, 2003 (ISBN 2-7475-4459-1).
Liens externes
Wikimedia Foundation. 2010.