- Manchot Royal
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Manchot royal
Manchot royalManchots royaux Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Aves Ordre Ciconiiformes Famille Spheniscidae Genre Aptenodytes Nom binominal Aptenodytes patagonicus
Miller, 1778Sous-espèces de rang inférieur - Aptenodytes patagonicus patagonicus
- Aptenodytes patagonicus halli
Statut de conservation IUCN :
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Le Manchot royal est la deuxième plus grande espèce de manchot après le manchot empereur avec lequel il forme le genre Aptenodytes.
Sommaire
Description
Le manchot royal adulte mesure entre 85 et 95 cm et pèse habituellement entre 12 et 14 kg. Cependant, selon les périodes de jeûne, ce poids peut varier de 8 à 20 kg. La femelle pèse généralement 2 kg de moins. Son bec mesure environ 13 cm et ses ailes 34 cm environ.
Cet oiseau ressemble beaucoup au manchot empereur dont il se distingue par la taille plus petite, les taches auriculaires orange vif en forme de cuillère et la base de la mandibule inférieure orange à rougeâtre. Les juvéniles sont plus pâles, avec parfois un bec noir[1].
Comportement
Le manchot royal ne se nourrit qu'en mer. Comme tous les manchots, sa forme hydrodynamique et massive lui assure une bonne pénétration dans l'eau tandis que la structure spécifique de son plumage lui assure imperméabilisation et isolation thermique.
Les manchots muent périodiquement pour conserver cette étanchéité. La mue a lieu avant la saison des amours, permettant aux manchots de revêtir un beau plumage attrayant pour les parades. Le manchot royal plonge régulièrement à une profondeur de 150 à 300 m et pourrait descendre jusqu'à 500 m.
Habitat
Le manchot royal est divisé en deux sous-espèces : Aptenodytes patagonica patagonica et Aptenodytes patagonica halli. Sur cette carte, la zone rouge correspond à la zone d'habitation du manchot royal 'patagonica' et celles en jaune à celles du manchot royal 'halli'.
En vert sont représentées les zones de reproduction.
Les manchots occupent, en grands rassemblements, les côtes des archipels des Kerguelen et de Crozet en Antarctique. L'archipel des Crozet accueille les deux-tiers de la population.
Reproduction
La saison des amours débute par des jabotements du mâle en quête d'une conjointe. Lorsque celle-ci répond favorablement, la parade nuptiale peut avoir lieu. Ballet dandinant et prises de bec rituelles mettent en évidence les colorations très vives que les manchots arborent de chaque côté de la tête et qui déterminent l'attirance de l'autre sexe.
A contrario de la majorité des autres manchots, le manchot royal ne nidifie pas. En effet, se reproduisant sur des terres très froides, cette particularité permet de faciliter l'incubation. L'unique œuf pondu est gardé sur les pieds des parents, recouvert par un repli de peau du ventre. Les manchots restent en couple jusqu'à ce que le petit manchot soit grand. Ils s'occupent donc tour à tour de l’œuf puis du petit. Pendant les 55 jours de couvaison de l’œuf, les parents s'en occupent alternativement par périodes de 6 à 18 jours. Celui des parents qui ne couve pas part se nourrir au large. Au retour d'un parent est entamée une action délicate : faire passer l’œuf d'un manchot parent à l'autre. Il arrive parfois que cet œuf se casse pendant cette étape.
Après l'éclosion, les poussins sont encore portés sur les pieds de leurs parents pendant 30 à 40 jours. Le temps que le plumage et son système d'autorégulation se mettent en place.
Pour nourrir son poussin, le manchot royal part pêcher pendant 2 à 3 semaines, conservant le poisson sans le digérer dans son estomac durant toute cette période[2]. Le petit est nourri par régurgitation des aliments des parents.
Dès que le petit manchot est suffisamment autonome pour attendre seul, les deux parents le nourrissent conjointement intensivement pendant deux mois. Pendant que les parents sont en mer, les petits de l'ensemble de la colonie sont rassemblés en crèche. Ainsi, les chances de survie d'un poussin sont plus grandes, car cela diminue les risques encourus dus aux prédateurs et au froid.
Les éclosions s'étalent de début janvier à fin mars. Plus un poussin est né tôt dans l'année plus il sera gros avant l'hiver. Entre mai et septembre, les nourrissages des poussins deviennent rares faute de ressources en mer. Les parents pour assurer leur propre survie vont à 2 000 km vers le Sud à la limite de la banquise antarctique. Il peut ainsi se passer plusieurs mois entre deux nourrissages. Un poussin de bonne constitution peut supporter 4 mois et demi de jeûne, cependant les plus petits ne survivent pas à l'hiver.
Au printemps austral, les parents reviennent pour nourrir de nouveau le petit manchot. À ce moment, il mue et pourra prendre la mer (11 mois après sa naissance). Après cela, les parents peuvent enfin reconstituer leurs réserves et muer. Une fois en mer, le petit ne reviendra pour se reproduire à son tour que quand il aura atteint l'âge de 3 ans.
Le cycle de reproduction du manchot royal s'étendant sur 16 mois, il lui est impossible de se reproduire chaque année. Généralement, il se reproduit 2 fois tous les 3 ans. Ce cycle est complexe. En effet, de nombreux oiseaux qui pondent en novembre (reproducteurs précoces) peuvent perdre immédiatement leur œuf et peut-être pondre à nouveau en février, devenant ainsi la même année reproducteurs tardifs. Ce fait s'ajoute à une absence de synchronisme dans les phases de la reproduction.
Prédateur
Des oiseaux-charognards, chionis, skuas ou pétrels, toujours aux aguets, attendent le moment propice pour s'attaquer aux jeunes manchots. Leur audace ne connait pas de limite : à plusieurs, ils isolent un manchot avant de le dépecer. Les manchots royaux ne sont en sécurité que lorsque, serrés les uns contre les autres, ils font bloc contre les attaques aériennes.
Menace d'extinction
Selon une étude récente [3], menée dans l'archipel de Crozet, les manchots royaux pourraient prochainement disparaître en raison du réchauffement des eaux de l’océan antarctique lié au réchauffement climatique. Une montée de la température de la mer, même faible, fait baisser les chances de survie et de reproduction des manchots royaux (Aptenodytes patagonicus). Une hausse de 0,20 °C de la température moyenne se traduit par une baisse de 9% du taux de survie.
Le manchot royal parti s'alimenter en mer descend en fait rejoindre le front polaire — zone de rencontre entre les eaux subantarctiques et polaires plus froides — durant l'été de l'hémisphère Sud (janvier-février) ce front était auparavant à environ 400 km au sud de Crozet. Avec le réchauffement, certaines années ce front se trouve à 600 km, ce qui oblige les manchots royaux à parcourir 400 km supplémentaire aller-retour, avec comme conséquence une fréquence de nourrissage du poussin moins grande.
Notes et références
- ↑ Todd F.S. & Genevois F. (2006) Oiseaux & Mammifères antarctiques et des îles de l'océan austral. Kameleo, Paris, 144 p.
- ↑ Une équipe de chercheurs du CNRS de Strasbourg a découvert dans son estomac une protéine, la sphéniscine, qui, grâce à ses propriétés antimicrobiennes, aide à la conservation des aliments pendant plusieurs semaines.
- ↑ Étude du CNRS avec le concours de l’Institut polaire français - Paul Émile Victor - 2007 - Voir article
Manchots royaux sur une plage des îles Crozet
Voir aussi
Références taxonomiques
- Référence Alan P. Peterson : Aptenodytes patagonicus dans Ciconiiformes (en)
- Référence Avibase : Aptenodytes patagonicus (+répartition) (fr+en)
- Référence ITIS : Aptenodytes patagonicus Miller, 1778 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Aptenodytes patagonicus (en)
- Référence NCBI : Aptenodytes patagonicus (en)
Liens externes
- Référence IUCN : espèce Aptenodytes patagonicus Miller, 1778 (en)
- Document vidéo: "Manchot royal, le retour" (durée: 24 minutes)
- Photos et biologie du manchot royal sur le site Voyages aux îles Kerguelen
- Jean-Luc Goudet, « Les manchots royaux menacés par le réchauffement climatique » sur Futura-science.com
- [pdf] Étude de la thermorégulation en mer chez le manchot royal : mécanismes et conséquences énergétiques.]
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